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D. Les autres dépenses d’éducation et de recherche

III. La comparaison régionale (territoriale) et communautaire (linguistique) des

III.2. Commentaire des résultats

Les résultats obtenus avec cette méthode sont repris dans les tableaux de la section III.3 ci-après28. Avant de commenter ces résultats, reprenons à partir d’un exemple le calcul et la signification de chaque colonne de ces deux tableaux. Les chiffres de cet exemple sont issus du tableau relatif à la comparaison régionale mais il en va de même pour la comparaison communautaire.

Suite à la classification des dépenses développée dans la deuxième partie de cet article, nous estimons que les dépenses régionales effectives de formation s’élèvent respectivement à 203.729 milliers EUR en Flandre, 301.959,1 milliers EUR en Wallonie et 45.270,5 milliers EUR à Bruxelles. Nous obtenons les dépenses théoriques wallonnes et bruxelloises en supposant un comportement de dépense en proportion identique à celui des Flamands. Elles représentent respectivement 120.861,6 milliers EUR et 47.835,4 milliers EUR29. Lorsque nous confrontons les dépenses effectives aux dépenses théoriques, nous obtenons une différence de 181.097,5 milliers EUR pour la Wallonie et de -2.564,9 milliers EUR pour Bruxelles. Au total, les dépenses de formation réellement effectuées sur le territoire wallon se montent à 250% des dépenses théoriques ; cette proportion étant obtenue en divisant 301.959,1 milliers EUR par 120.861.6 milliers EUR. En effectuant des calculs similaires pour la Région de Bruxelles, nous obtenons un rapport de 0,9 signifiant que les dépenses d’emploi réellement effectuées sur le territoire bruxellois se montent à 90% des dépenses théoriques.

La comparaison régionale (territoriale)

De manière globale, la lecture du tableau relatif à la comparaison régionale nous révèle que les dépenses régionales sont affectées d’un coefficient supérieur à l’unité tant pour la Wallonie que pour Bruxelles, tandis que les dépenses sociales et culturelles ainsi que les dépenses d’enseignement sont affectées d’un coefficient inférieur à l’unité pour les deux Régions. En d’autres termes, en comparaison avec la situation flamande, la Wallonie et Bruxelles consacrent une part plus importante de leur budget aux matières régionales30 alors qu’elles allouent une part moins importante aux matières communautaires31. Soulignons que ceci ne veut pas dire que la Wallonie et Bruxelles dépensent plus que la Flandre par habitant dans les matières régionales et moins par habitant dans les matières communautaires.

28 Les tableaux relatifs à la comparaison linguistique reprennent les germanophones à titre indicatif. Nous ne commentons cependant pas les résultats.

29 Les calculs détaillés sont repris ici. Les dépenses théoriques wallonnes sont égales à 203.729 * 59,32% soit les dépenses régionales de formation flamandes multipliées par la proportion des dépenses totales wallonnes dans les dépenses régionales totales flamandes. Les dépenses théoriques bruxelloises sont quant à elles égales à 203.729 * 23,48% soit les dépenses régionales de formation flamandes multipliées par la proportion des dépenses totales bruxelloises dans les dépenses régionales totales flamandes.

30 Notons que si les dépenses régionales sont globalement proportionnellement supérieures en Wallonie et à Bruxelles, les coefficients peuvent diverger fortement entre les différentes catégories et sous-catégories distinguées. Par exemple, les dépenses d’énergie et technologie présentent un coefficient nettement supérieur à un tant pour la Wallonie que pour Bruxelles alors que la recherche régionale est affectée d’un coefficient inférieur à l’unité pour ces deux entités.

31 Notons que parmi les dépenses communautaires, les dépenses d’action sociale et santé ainsi que les dépenses de recherche scientifique sont celles qui présentent les coefficients les plus faibles (en Wallonie et à Bruxelles).

En ce qui concerne les dépenses de dettes, ces dernières se révèlent proportionnellement nettement plus importantes dans le Sud du pays et à Bruxelles que dans le Nord.

En matière de dépenses administratives, le coefficient est légèrement supérieur à un pour la Wallonie (1,03) et s’élève à 1,20 pour Bruxelles. Notons que les dépenses affectées aux conseils, parlements, gouvernements et cabinets ministériels sont fort élevées à Bruxelles (4,25).

Examinons de plus près les résultats de la comparaison régionale.

1) Les dépenses régionales

Au total des dépenses régionales, la Wallonie affiche, en proportion du budget total, un excédent de dépenses de 316.397 milliers EUR par rapport au montant théorique calculé (soit un coefficient de 1,07). Les dépenses effectives sont ainsi plus élevées que les dépenses théoriques dans les domaines de l’économie (seul le poste reprenant les dépenses relatives à la recherche régionale présente un coefficient inférieur à l’unité), de l’emploi et de la formation, des pouvoirs locaux (principalement dû au fonds des Provinces et aux autres dépenses) et de l’aménagement du territoire et du logement. Les dépenses wallonnes allouées aux ressources naturelles et à l’environnement ainsi qu’à l’équipement et aux transports présentent quant à elles un coefficient inférieur à l’unité, elles sont donc en proportion inférieures aux dépenses flamandes en la matière.

Pour Bruxelles, nous obtenons également un rapport supérieur à l’unité pour les dépenses régionales (coefficient de 1,18). Les dépenses d’aménagement du territoire et de logement, d’équipement et transports ainsi que les dépenses en matière de ressources naturelles et d’environnement sont affectées d’un coefficient supérieur à un. Par contre, les dépenses effectives bruxelloises sont inférieures aux dépenses théoriques en matière d’économie (quasi absence de montant pour l’agriculture et faiblesse des montants en matière recherche régionale) et de pouvoirs locaux (pas de fonds des Provinces à Bruxelles). Les dépenses d’emploi et de formation présentent quant à elles un rapport égal à l’unité.

2) Les dépenses sociales et culturelles

En proportion du budget total, la Wallonie affecte 449.284,9 milliers EUR de moins que la Flandre à la réalisation des programmes consacrés aux matières socio-culturelles. Cette moindre dépense proportionnelle par rapport à la Flandre se marque tant pour la culture que pour l’action sociale et la santé et même pour le sport et le tourisme (mais dans une plus faible mesure pour ces derniers). Le constat est identique pour Bruxelles puisque le

Pour les quatre sous-catégories définies (à savoir l’enseignement fondamental et secondaire, l’enseignement supérieur et universitaire, la recherche scientifique et les autres dépenses d’enseignement), les dépenses effectives de la Wallonie et de Bruxelles s’avèrent inférieures aux dépenses théoriques. Notons que la recherche scientifique est le poste pour lequel le coefficient est le plus petit aussi bien pour la Wallonie (0,55) que pour Bruxelles (0,49).

Rappelons qu’un rapport inférieur à l’unité n’implique pas forcément que les dépenses par habitants sont inférieures en Wallonie et à Bruxelles.

4) Les dépenses de dettes

C’est pour ce poste que l’écart entre les dépenses effectives et théoriques est le plus marqué. Les rapports s’élèvent ainsi à 3,14 pour la Wallonie et à 5,92 pour Bruxelles. Ceci reflète un endettement proportionnellement beaucoup plus élevé pour la Wallonie et Bruxelles que pour la Flandre.

5) Les dépenses administratives

Les dépenses administratives wallonnes sont affectées d’un coefficient légèrement supérieur à l’unité (1,03). Les dépenses effectives consacrées aux secrétariats et services généraux sont affectées d’un coefficient de 1,02 tandis que les dépenses effectives consacrées aux conseils, parlements, cabinets ministériels et gouvernements représentent 196% des dépenses théoriques. Les dépenses effectives relatives à des fonds de réserve représentent quant à elles 44% des dépenses théoriques.

A Bruxelles, les dépenses effectives sont supérieures aux dépenses théoriques également, avec un rapport de 1,13. Les dépenses effectives des secrétariats et services généraux atteignent 107% des dépenses théoriques et les dépenses effectives consacrées aux conseils, parlements, cabinets ministériels et gouvernements représentent 307% des dépenses théoriques. Les dépenses effectives relatives à des fonds de réserve ne s’élèvent quant à elles qu’à 36% des dépenses théoriques.

La comparaison communautaire (linguistique) 1) Les dépenses régionales

Les dépenses théoriques pour ce poste sont supérieures aux dépenses effectives pour les francophones, avec un rapport de 1,10. Les francophones dépensent proportionnellement plus que les néerlandophones dans les trois domaines suivants : l’économie (1,37), l’emploi et la formation (1,40), l’aménagement du territoire et le logement (1,29), ainsi que les pouvoirs locaux (1,04). Remarquons que dans le poste reprenant les dépenses d’économie, seule la recherche régionale affiche un coefficient inférieur à l’unité (0,58). Les dépenses théoriques francophones sont quant à elles inférieures aux dépenses effectives en matière de ressources naturelles et environnement (0,89) ainsi qu’en matière d’équipement et transports (0,89 également).

2) Les dépenses sociales et culturelles

Les francophones dépensent proportionnellement moins que les néerlandophones pour l’ensemble des dépenses sociales et culturelles (avec un coefficient de 0,77)

3) Les dépenses d’enseignement

En proportion du budget total, les francophones affectent 445.322,8 milliers EUR de moins que les néerlandophones à la réalisation des programmes consacrés à l’enseignement. Les dépenses effectives représentent donc 93% des dépenses théoriques.

Pour les quatre sous-catégories définies (à savoir l’enseignement fondamental et secondaire, l’enseignement supérieur et universitaire, la recherche scientifique et les autres dépenses d’enseignement), les dépenses effectives des francophones s’avèrent inférieures aux dépenses théoriques (surtout le poste consacré à la recherche scientifique). Soulignons que ceci ne veut pas dire que les dépenses par habitants sont inférieures pour les francophones.

4) Les dépenses de dettes

C’est pour ce poste que l’écart entre les dépenses effectives et théoriques des francophones est le plus marqué avec un rapport égal à 3,11. Ceci reflète donc un endettement proportionnellement plus élevé pour les francophones que pour les néerlandophones.

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