Salle disposade .ses domaines.
A
la page 104, on litun
acte de vente, à la date du 9 jan-vier 1669, par lequel " le sieurRené
deLa
Salle," cède et transporteaux
seigneurs " la seigaeurie appelée de Saint-Sulpice, situéeenladiteisle,audessusdu
sault Saint-Louis... ,
àla réserve(ju'il se fait de sept arpents de terre de large sur soixantede profondeur (3) pour son domaine,
au
lieu où il a déjà fait faire quelques défrichements de terre et bastiment<;ommen(;ant sur le bord de la
Grande
Rivière, fleuve Saint-Laurent." Prix : 1080 livres.A
la page 105, ontrouveun
contrat de vente deLa
Salle à Jean Miilot de "quatre cent vingt arpeni* de terresisetsituez en la dit isle,ausaultSaint-Louis.... Ethuitou neuf arpens, partie débitez et abattu.s, et ensemble lescommensemens
de bastimens et autres, généralement les dépendances rie la dite terre présentement vendue.... Le tout en tief noble."Le
(1)Cevillageétiiitàraneienne église,oùil fut pendantplus de cent ans le mo-destevillau;ede notre i)aroisse. Versla tin<iuderniersiècle, la coinpaKnie dela baied'Hudson.jeta le fondement d'un deuxièmevillage >\m, vers 182j, devint /
Di'l1(1(/vducanal. Leeommeree(Hi'y faisait depuis longlenips laeompagnicdela
baie d'Hudson,le servicedesbateauxà vapeur entre Lachineetle portage des (îascades, laconstructionduchemin deferde Lachine.undes plusanciens surle continentet(mtinleLransjiortdelï'glise ijaroissialeau lieuoù elle est,les
manu-factures,—toutescescausesetd'autresont produit lavillede Lachine denosjours.
(2)Marjjrry,tome1er,page;i2!>. L'adirniatiou(juc L:i Sali.;ad(!couviu'lla"grand rivièreOhio"estfortement contestée. Plusieurshistoriensprétendentque .loUiet et leP.Marquetteen furentlesvéritanlesdécouvreurs. Onnesaurait nierqueLa Sallelepremieren asuivitoutlecours jusqu'à son embouchure,etentttunepris d(;possessionaunomduUoide France.
(3)420 arpents.
—
22—
prix de vente fut 2,800 livres, dont 155 comptant.
La
date du contrat estdu 8février 1669. (1)Puis suit lereçu de
La
Sallepour "2()45 livres,(|u'il(Millot)me
devoit jiourle reste <le la vente demon
habitation.'A
lapatj^e 107,on trouve la vente de la terre en censive deLa
Salle àJacquesLe
Ber et Chai-lesLe
Moyne, à ladatedu
6 juillet 1669, décrite
comme
suit; "Une
pièce de terre sise et située en la diteisle,audessusdu saultSaint-Louis. ... Et ensemble tous et chacun des bastinjens construits sur icelle pièce de terre, leurs appart(Hiances et dépendances et friche pendant parles racines." Prix 660 livres.Dans
une i-elation officielle des entreprises de La Salle,Margry, t. 1, p.486, on lit: " Il acheta une habitation dans
l'islede Montréal, à l'endroit appelé la Chine."
I 1
LORIGINE
DU NOM
LACHINE.Comme
on le voit, ce ne fut pasLa
Salle ({ui appela sa sei-gneuriela Chine, parce que,comme
l'affirment des historiens^il croyait voirdevant luiun passageau paysde laChine : illui
donna
lenom
de Saint-Sulpice. Le registre do la sé{)ulture de Clémence Rapin,à Montréal,le29 noveud)re 167(),tilled'Andréllapin, "habitant de la côte Saint-Sulpice," constate qu'àcette épo(jue
même
le premiernom
de notre paroisse n'était pas encore perdu.Nous
avons parcouru les registres de Montréal de 1667 à 1680 ; nousy
avons trouvé plusieurs mariages, baptêmes et sépultures des premiers habitants de Lachine,dont ontrou-(1)Nous avons eulacuriositédeconsulterl'iiiveatiiirc)des biensdo Jean Millot
l'aitle 21août1700,devant MichelLoPailleur qui oontiont une listede sestitres.
IlyestditqueletitreautiefdeLaïSalleaétéfaitdevant Basset le ;{févrierIWis».
Knréférantàl'originalaugreffede Montréal,nous avonsconstatéune descriptioTi ))lu8détailléeque dans l'acte citépar Margry: "\a\, consistance de quatre cent vingtarpensdeterresiseenladiteisle,nu-dessus du sault Saint-Louis, commen-tantseptarpensdelargesurleborddelagranderivière oufleuve Saint-Laureul, sur soixante arpensdeprofondeur,tirantaunord,tenantd'uncôté à la concession deNicolasMoisanditleParisienetd'autrecostéa Pierre Perusseau(lesdeux voi-sinsdelaterredel'ancienneéglise),surlesquels lieuxily a environ dixou douze arpensen culturedéfrichée, troisenvirondoboisdébitéouamassé,ethuictou neuf arpenspartidébitté ou abattu,et ensemble les comniencemens de bastimentsct a\itre généralement les dépendances de la dite terreprésentementvendue
letoutenflefnoble,etc.,etc.
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"1)1 viok I3.3J
La
datevernierelevédansl'appendice. Toussentiudiciués"liaMtants,"
ou "habituntsde ce lieu," ou "halntants decette isle/' Pierre Tabault est décrit en 1()72 "hal)itant du sault Saint- Louis,"
Le
nom
dela Chineapparaît pour la première t'ois, le2janvier 1678,au mariajrede Fram^ois LoNoirditRolland, "hahitantdelaChine." Puis vient lasépulture, le (5 juin KiTô, d'un entant d'André Rapin, "habitant de la Chine."
En
UiTO, l'usage du nouveaunom
devient général.Le
registre du mariage de Vincent Alix, 4 octobre 1677, dit (pi'il est " habitant de la Chine, isle de Montréal, paroisse des SS. Anges."jlasa de SCS titres.
> .3février
Ittii»-no description
le quatre cent ouis, commen-Saint-Laureut
,
i la concession u(lesdeux voi-indixou douze
3thuictou neuf bastinientset ntvendue
min. (1) Craignant probablement la risée publique, il (1)Cette conduiteétranKc deLaSalleestundespoints faiblesdesavie. Klleest attestéeparM. Dollier et"M.deGalinoc,tousdeuxtémoins oculaires quino peuvent êtresoupçonnés desentimenthostile àIjaSalle,leSéminaireluiayantététoujours 1ressympathique. Margry, t. 1erpii. XXIII,lU. Faillon,t.;?,p. 297. M.Margry alHrtnequeM.de Galinéesetrompe. "Comme onleverraailleurs,dit-il,ledésir
"deLaSalle étaitdegagnerl'Ohio." L'histoire racontée par LaiSalle itParis en
lt)78,Margry,p.377,ne s'accordeguère avec la relation orticiellede1682,p.43<;du
mêmeauteur:"LesieurLa.Salle,pourprendre desmesuresplusjustes,tltdivers
•'voyages, tantostavecdes François, tantôtavecdesSauvages,etmêmeavecMM.
"DollieretGalinée,jirétresduSéminaire dei^aint-Sulpicc, l'annéeKit!!»;maisvne violente Jicrre l'obligeaàlesqvittcràl'entrée." Voir aussiMargry,pp.\\â,117,12!>
13.3,144.
—
22prix (le vente fut 2,800 livres, dont 155 comptant.
La
date(lu contrat estdu li février 1669. (1)
Puis suit le reçude
La
Sallepour "2(545 livres,(|u'il(MilIot)me
devoit jiour le reste de la vente demon
habitation."'A
la pat^e 107, on trouve la ventede la terreen censive deLa
Salle à JacquesLe
Ber et Charles Le Moyne, à la datedu
6 juillet 1()()9, dc^'crite
comme
suit;"
Une
pièce de terresise et située en la dite isle,audes.susdu
sault Saint-Louis. ... Et ensend)letous et chacun des bastimens construits sui- icelle pièce de terre, leurs appartenances et dépendances et frichePao-e 15, note (1) lisez : 1668 au lieude 1688.
23,listne 11,
" 14,
u a
27, 24, " 2, 56, note (1) 58,
63, ligne 22, 65, " 20,
Margry, t. 1er.
1()69 au lieu de 1689.
1( u
Il II
lot 995 au lieu de t95.
recensement de 1681 au lieu de 1881.
Marie Perrin âgée de 25 ans 316 au lieu de 301.
Il
(1)Nousavonseulacuriositédeconsulterrinvc'iil.iii'i! des biensde .fcan Millot lait le 21août1700,devant MichelLePailleur qui contient une liste de ses titres.
Ilyest ditqueletitreauliefdeLa. Salle a ctct'aitdevant Basset le3février16«it.
Knréférant àl'originalaugreffede Montréal,nousavonsconstatéune description plusdétailléeque dans l'acte citépar Margry: "La consistance de (luatre cent vingtarpensdeterresiseenladiteisle,au-dessus dusault .Saint-Louis, cominen-(,'antseptarpensdelargesurleborddelagranderivière oufleuve Saint-Laureul, sur soixantearpensdeprofondeur,tirantaunord,tenantd'uncôtéàla concession deNicolasMoisanditleParisienetd'autre costé û Pierre Perusse&u(lesdeux voi-sinsdelaterredel'ancienneéglise),sur lesquels lieuxily a environ dixou douze arpens en culturedéfrichée, troisenvirondoboisdébitéouamassé, ethuictouneuf arpenspartidébitté ou abattu,el ensemble les commencemensdebastiinentset autre généralement lesdépendances de la dite terrepré.sentementvendue
letoutenfiefnoble,etc.,ctc.
pr. vei al) mil
—
L>:i le SOS titres.3févrierlti«i!).
3 dcseriptioii (|uatre cciil is, coninicn-liia-Lmireut, la concession (lesdeux
voi-(lixou douze
Iniictouneuf biistiinentset
vendue
veralcreUîvédans l'appendice. Toussontindicpiés"liaMtants,"
ou "liahitantsde ce litni,"ou "lial)it;intH de cette islc." Pierre Tal)ault est décrit en 1()72 "habitant (hi sault Saint- Louis."
Le
nom
dehi Chineapparaît pour lapreniièi'e t'ois, le 2janvier1678,auniaria<jfede Fran(;ois LeNoirdit Ilolland, "hahitantde
laChine." Puis vient lasépulture, \i\ (i juin l()7ô, d'un euFant d'André Rapin, "habitant de la Chine."
Kn
U)7(), l'usafiji' du nouveaunom
devient i^'énéral. Li; reujistre du mariage de Vincent Alix, 4 octobre 1G77, dit (ju'il est "habitant de la Chine, isle de Montréal, paroisse des SS. An^i^es."A
la pa^e lOlJ de la collection Mari^ry,t. 8,ou voit ([ue le 1er juillet KiGi),La
Salle enj^ageaCharlesThoulonniercomme compagnon
" dans le voyage auquel le ditsieur de la Salle .seprépare pourtxller
aux
nations sauvages. " Lj Gjuillet IGH!), lejourmême
où il signa le contratde vente à JacijuesLe
HeretCharlesLe
Moyne,illaissaitsa maisonde Saint-Sidpice«m canotd'écorce pour les pays de l'ouest, à la recherche d'un passage au Japon età la Chine. Il était accompagnéde
M-Dollier de Cas.son et de M. de (îalinée, prêtres de Saint-Sulpice,
comme
chapelains ; mais ces derni(!rs avaient surtout en vue d'évangéliser les nationssauvagesdu
Mississipi. L'ex-pédition se composait de quatre canots et quatorze honnnesécpiipéspar
La
Salle, troiscanots etsept honuues engagés parle Séminaire,etau.ssi de deux canots conduits par les Iro(|Uois (pliavaient hiverné chez
La
Salle etqui servaient deguides.Les hardis voyageurs arrivèrent auvillageindien Tenaoutoua, près de Niagara, le 24 septembre 1GH9. Jolliet
y
était de laveille. C'estici (pie
La
Salle sous prétexte de mahulie, abandonna sescompagnons
de voyage et rebroussa che-min. (1) Craignant prol)ablement la risée publique, il (1)CettecoTiduiteétrangedeLaSalle estundes pointsfaiblesdesavie. Elleest attestéeparM. Dollier etM. deCîaliiiée,tousdeuxtémoins oculairesiiuinepeuvent ciresoupçonnésdesentimenthostile àliaSalle,le.Séminaireluiayant ététoujours très synipathifiue. Margry, t.1erpii. XXIII,Itl. Faillon,t.U,p.21(7. M.Margry affirmequeM.de Galinéesetrompe. "Comme onleverraailleurs,dit-il,le désir"deLaSalle étaitde gagnerl'Ohio." L'histoire racontée par LaSalle ii Parusen 1678,Margry,p. 377,ne s'accorde guère avec la relationotiiciellede1682, p.43<)du
mêmeauteur: "Le sieurLaSalle,pourprendre desmesuresplusJustes,tltdivers
''voyagea, tantostavecdesFran(.'ois.tantôtavecdes .Sauvages,etmémoavecMM.
"DollieretGalinée, prêtresduSéminairedeSaint-Sulpiee,l'année166!);mais itve violente flcvre l'obligeaàlesquitter àl'entrée." VoiraussiMargry,pp.115,117, 12!*
133, 114.
-
24—
l'iivoya i\v l'avant ses hoinines (jui an-ivèivnt à la côte vSaint-Sulpice à l'autoiiine tle l(W,). La Halle ne revint (jue l'année suivante. Il n'en fallait pas plus pour impo-serà sa seigneurie le
nom
de la Chine dès l'automne deI()()!).
A
toutes ces preuves nous ajouterons le témoignagede M. Suite ilans
un
article publié dans Les Soirét'nGana-il/umncK,t. (),p. 481 :
" Il
me
sembleimpossibledecontesterque lenom
deLac/nneait été imposé parironie, à lasuite de l'expédition maufiuëe.
La
Salle, (jui n'a jamais employé cenom
dans les actes au-jourd'hui connus, ne doit pas en avoir été l'auteur. C'est plutôtM.Dollier(juilecréaou qui s'enfitlepropagateur, après son retour de la baie Quinte au printemps de 1G70."
Dans
son Histoiredu
Montréal, publiée par la Société Hist<n"i((ue de Montréal, M. Dollier dit, en plai,'<antant, que lenom
de Lachine fut donné à la localité d'où était partie (10(59) l'expéditiondu
sieur deLa
Salle. Il fait entendre queleretour des "Chinois" causa quelques risées dans le public.
M. Dolliei' aimait à rire
; je pense qu'il est l'auteurdu terme satirique Ldchine. Il parle dela "trasmigration " des voya-geurs d(;
La
Salle, voulant par là signifier que ces braves gens, partis pour se rendre à la Chine et revenant penauds, méritaient le sui'uom de Chinois." Quoiqu'il en soit,dans
un
acte du greffe de Montréfd, en datedu
11 juin 1()70, figurent ces mots: " le lieu de la Chineainsi appelt^," et encore: "l'habitation qu'on appelle la petite Chine," expressions qui, d'après la remarcjUi' de M. Paillon
(III 298) montrent quece
nom
devait avoir été adopté récem- i|uaiiment. Le 8 octobre,
même
année(même
source), l'intendant quehTalon répète le mot." seau
Cavelier de la Sallea donc été lefondateurde notrevilleet sieur de notreparoisse,
—
de notreville par son établissementsui- la soixa terre de l'écluse,—
de notreparoissepar celui qu'ilfitàl'ancien doit village. Sinous devonsun monument
auxbraveshabitants, qui, qui f(presquenùraculeusement ont échappé à l'attaque inattendue [lar
des Iroquois le5août 1689,ou
y
sonttombés, n'endevons-nous .Milôt—
25tre ville et ent sur la àl'ancien tants, qui, nattendue ïvons-nous
pas un autre à
La
Salle, qui, vingt-trois ans avant, shus fort, ni »;ai-nison, est venu le ])renùer planter sa tente sur notre côte.Nous
ne pouvons songer à mettre son poitrait dans notre église. bi(>ri qu'il fût fervent chrétien. Mais nous pou-vons avc^c orgueuil le placer au-dessusdu
fauteuil de notre hôtel-de-ville,en attendant que le patriotisme lui élève une pierre au lieu où, comm»; il le ditlui-même, il Ht sa maison de Saint-Sulpice etun
conunencement de village.Enfin, une dernière pièce ([ue nous venons de découvrir au
grefi'ede Montréal confirmetoutes cespreuves.
On
nous pardon-nera si nous la reprochiisons presqu'en entier; (piand il s'agit de détruire pour ainsi-dire unetradition, on ne peut apporter trop de témoignages. Il s'agit d'un procès-verbald'arpentage des terres de Jean Millot à Lachine, déposé au greffe d'An-toineAdhémar,
notaire, le 23 février 1G99.Ce
document, dégagé de détrtils sans intérêt, se litcomme
suit:" L'an mil six cent quatre-vingt-neuf, le deuxième jour de mars, par
mandement
de Mons. Fran(;ois Dolier de Casson.prestre sujiérieur
du
Séminaire de Montréal. . . .,je soussigné (iédéon Cathalongne, enseigne de lacompagniedemonsieurde Subercase,me
suis exprès transporté au lieu de laChine, enla dite isle, pour remplacer au dit Milot les terres qu'il a
acquises tant du sieur de
La
Salle et de Nicholas Moisan dit le Parisien, (pie celles (pu; feu monsieur l'abbé Queylus lui avait promises pour les(piatre arpentsque le dit Milot avait relasché en faveur de la chapelle etmmlin
dudit la Chine, etpource faire,j'ai
commencé
à une certaine horni' qui fait la séparation de la terredu dit Milot etdecelledunommé
Louis Fortier,aussy habitantdu
dit la Chine, où. . . . j'ai trouvéla (piantité d(; s(;pt arpents et neuf perches de front, unnus ([uehjues pieds pour le dit Milot, quijoint la terre de Pérus-seau. ... et connne il estporté en son contrat d'achatdu
dit sieur deLa
Salle, qu'il doit prendre! sept arpents de frontsur soixante de profondeur, et par le contrat du dit Moisan, ildoit prendre deux arpents de front sur trente de profondeur,
(|ui font laquantité de neuf arpents de front. . . . néanmoins, par