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- Allez-y...

-(1) La 3ème je suis pas trop d’accord... dans le sens où même quand on parle d’une situation que quelqu’un a proposé c’est...ça...automatiquement ça fait échos à des choses que je me dis que j’ai vécu donc forcément que je vais essayer de modifier des choses selon ce qui a été dit dans la situation et selon ce que l’on a vécu effectivement ça peut donner des idées ou des choses comme ça donc forcément je vais changer peut-être en tout cas me questionner sur ma propre pratique et pas seulement sur la situation concernée au moment de l’analyse quoi. Je trouve que ça fait forcément échos à des choses peut-être pas toutes les situations que l’on a vécu mais certaines en tout cas qu’on a fait en analyse qui ont forcément joué dans ma propre pratique.

-(2) Moi je l’entends comme la pratique de celui qui évoque sa situation mais pas forcément modifier la pratique de ceux qui l’entourent dans son contexte, c’est lui en modifiant sa posture son attitude... - (3) ah qui va faire modifier dans son contexte...

-Là, l’auteur ce qu’il dit c’est dans un contexte où vous avez participé à un groupe d’analyse de pratique lui il met en avant qu’il y a uniquement celui qui présente la situation qui pourra modifier sa pratique ultérieurement.

- (4) C’est en ce sens que du coup moi je rejoins ...que bien évidemment ces analyses de pratiques ...les analyses de pratiques comme on les a vécues avec vous et comme elles sont vécues en général parce que j’en ai vécues avant c’est quand même se questionner sur un sujet et la situation qui est présentée fait qu’il y a un appui réel mais bien évidemment chacun peut le transposer dans sa propre pratique et que donc on tire tous bénéfice de cette analyse de pratique et pas seulement celui qui a fait la situation sinon on serait très frustrés ceux qui n’ont pas présentés la situation.

- (3) Après ça veut pas dire qu’on modifie forcément notre pratique ....

- (4) On l’a questionne, c’est fait pour questionner, pour ....enfin je suis tout à fait d’accord avec la position méta-cognitive ...heu la citation de Beillerot là...heu c’est tout à fait ça c’est prendre de la distance par rapport à une situation dans laquelle quelqu’un s’est retrouvé , si on l’aborde c’est qu’on s’est retrouvé en situation délicate et le groupe amène à prendre de la distance et à questionner ce qui pourrait être amené à être modifié ou pas et puis fait réfléchir sur la situation mais chacun y trouve un intérêt c’est pas que celui qui présente. -D’où l’intérêt de le faire en groupe, parce que ce retour méta- cognitif que vous évoquez vous le faîtes tout seul ?

- (4) Oui mais on va pas aussi loin ou alors de temps en temps on se protège aussi en ne voulant pas aller aussi loin (rire). -Donc là on vous donne l’occasion.

- (4) Et c’est pas facile d’ailleurs de présenter une situation...c’est pas facile parce qu’il faut mettre de côté son égo (rire) y a aussi, c’est professionnel moi je trouve et ça sort de « ah lui ça a pas marché... » voilà on prend une posture professionnelle à proprement parlé et tout le monde joue le jeu en tout cas nous quand on a fait les analyses de pratiques tout le monde a joué le jeu dans cette posture là et le cadre a permis, le cadre posé a permis d’ailleurs.

-Donc vous rejoignez la citation N°2 qui dit l’analyse de pratiques doit être intégrée pertinente et acceptée. Pertinente c’est ce que vous évoquez.

- (4) un cadre ...blanc...blanc

-Vous en aviez vécu à d’autres endroits ou pas ?

- (4) C’était vraiment le même cadre, il n’y avait pas de passage à l’écrit qui avait fait peur un peu dans le sens où on n’avait peur de ne pas être sûr de rester dans le ...tout le long sur le fil des choses quoi, on a l’impression de se perdre sinon donc c’est vrai que quand on nous a autorisé à prendre une trace écrite eh bé on s’était tous sentis rassurés il me

semble de pouvoir prendre des notes, voilà. Mais sinon c’était le même cadre quoi et c’était géré par une même personne, un conseiller pédagogique.

- (5) Moi je dis que c’est dommage de ne pas pouvoir poursuivre les années d’après, de ne pas avoir ces temps-là de recul et de distance. Tous dans nos fonctions on est quand même un peu isolé et c’est l’occasion d’avoir un retour d’un groupe. - (6) Cela donne envie aussi ça met le doigt sur souvent dans nos dispositifs on est parfois un petit peu seul et de pas rester justement dans cet isolement et de favoriser le partage, la communication avec les pairs c’est vrai que c’est important. - Et sur la notion de temporalité ?

- (7) Mais je comprends pas comment ça peut être autrement. Heu les changements ne pourront se voir qu’ultérieurement. - (7) Mais celui qui pense qu’il n’y aura pas de changement il vient pas en analyse de pratiques.

- (8) Si elle est imposée...ça rejoint l’animation pédagogique quoi !

- (9) C’est pas très négocié quand même (rire). - L’analyse de pratiques doit être vécue de manière volontaire, acceptée. - (9) Oui parce qu’il y a toujours certains ...il se peut que l’on ne propose pas de situation, on a le droit , on a le droit aussi d’être intéressé par ce qui se passe autour pour pouvoir piocher.

-Certains auteurs disent que c’est une prise de risque de présenter une situation.

- (8) Cela permet de dédramatiser aussi je trouve, quand on est tout seul on est toujours avec les objectifs on a l‘impression que ça va pas mais on le dit pas. Le fait de raconter chacun ses petits soucis ça police un peu, voilà ça dédramatise l’acte pédagogique ça met tout le monde à l’aise je pense (rire). - (7) Oui, parce qu’on était prêt à le faire.

- (8) Y compris parce que les problèmes que l’on a en classe on a du mal à les identifier et que c’est ce jeu de présentation de questionnement qui permet aussi de mieux cibler les difficultés et donc de démystifier aussi les difficultés.

85 RESUME

Mots clés : analyse des pratiques professionnelles, conseiller pédagogique, observation

Le principe de la nécessité d’une analyse des pratiques professionnelles semble accepté par la plupart des acteurs de la formation adulte car il est reconnu aujourd’hui que les dispositifs d’analyses de pratiques professionnelles contribuent à la mise en œuvre d’une articulation entre les différents savoirs professionnels. Nous n’avons donc pas fait le choix de questionner l’efficacité de l’analyse des pratiques professionnelles car cela est déjà bien présent dans les différentes recherches mais plutôt de questionner l’analyse des pratiques professionnelles comme un outil d’observation pour le conseiller pédagogique en vue d’aider et de conseiller les enseignants exerçant dans le secteur de l’adaptation et des situations de handicap. Pour cela, nous avons questionné « la posture d’enseignant expert et expérimenté » du conseiller pédagogique à travers la mise en œuvre d’entretiens individuels et collectifs auprès des enseignants. Les résultats montrent qu’à partir d’une analyse des pratiques professionnelles, les enseignants participants ont pu construire un nouveau mode de relation qui les inscrit dans la posture d’un professionnel légitime gommant les différents statuts permettant ainsi de développer une co-construction entre « collègues pairs ». Cela induit une démarche d’accompagnement dans laquelle l’enseignant a des attentes envers le conseiller pédagogique en le plaçant tantôt du côté du pair et tantôt du côté de l’expert. A partir de l’analyse de pratiques, le conseiller pédagogique doit donc proposer une démarche d’accompagnement différente aux enseignants selon leur statut d’enseignant spécialisé ou pas. Dans un deuxième temps, les résultats montrent que l’analyse des pratiques professionnelles est un outil d’observation des pratiques professionnelles pour le conseiller pédagogique et pour les enseignants qui s’y engagent.