• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 4 MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

4.2 Collecte des données

Dans cette partie, les activités d’élaboration et de diffusion du questionnaire sont abordées.

4.2.1 Le questionnaire

Pour recueillir des données de manière rapide et peu coûteuse auprès d’un grand nombre de personnes, le questionnaire s’avère l’outil le plus approprié.

Les questions ont été élaborées de manière à concilier au mieux les trois impératifs suivants : l’impératif de la chercheuse qui doit suivre un modèle théorique et respecter le sens de ses concepts, l’impératif du répondant qui doit être à l’aise pour répondre à des questions qu’il doit comprendre immédiatement et enfin, l’impératif des méthodes d’analyse des données imposées par les outils statistiques (Thietart, 2007).

Le questionnaire comporte quelques questions fermées à choix multiple sur les données biographiques des répondants ; une question fermée à laquelle on répond sur une échelle différentielle d’Osgood qui est une échelle à 7 degrés qui oppose deux affirmations antonymes et sur laquelle le répondant doit positionner son opinion afin de mesurer l’EU globale ; enfin, une question ouverte sur la nature de l’expérience vécue avec le produit. Pour la partie centrale du questionnaire, nous avons utilisé une échelle d’intervalle : l’échelle de Likert à 7 points d’ancrage avec la possibilité de répondre « ne s’applique pas ».

Les questions sont regroupées par dimension, mais elles sont présentées aléatoirement au sein de chaque dimension afin de minimiser l’effet de contamination (c’est-à-dire l’influence d’une question sur la suivante). Les questions sont formulées tantôt à la forme positive et tantôt à la forme négative afin de minimiser l’effet de Halo qui réside dans l’association entre une série de questions successives trop similaires.

Le présent projet d’étude a été approuvé par le comité d’éthique de la recherche (CER) avec des sujets humains de l’École Polytechnique de Montréal. La lettre d’approbation du CER est présentée à l’annexe 2.

4.2.2 Les pré-tests

Pour s’assurer de la validité de du questionnaire, celui-ci a été mis à l’épreuve de deux manières différentes : un pré-test avec des experts et un pré-test avec des utilisateurs.

4.2.2.1 Évaluation par les experts

Le pré-test fait par les experts consistait à évaluer la pertinence des énoncés par rapport à ce que l’on voulait mesurer, mais aussi la pertinence de notre modèle conceptuel. Pour ce faire, quatre professionnels ont été contactés. Nous avons déclaré ces personnes expertes en nous basant sur leur métier en lien avec l’EU, le nombre d’années d’expérience acquise dans les domaines de l’EU et de l’utilisabilité ainsi que leur niveau de formation académique. Le premier expert est ergonome et ingénieur-chercheur dans les domaines de l’utilisabilité et de l’EU depuis 20 ans et possède une maîtrise en génie civil ainsi qu’un doctorat en génie industriel. La seconde experte est ergonome et travaille en stratégie d’EU depuis 12 ans. Elle est présentement en cours d’achèvement d’une maîtrise en génie industriel dans la spécialisation en ergonomie des interfaces utilisateurs. La troisième experte est consultante en ergonomie cognitive et en conception d’interfaces. Elle travaille dans le domaine de l’utilisabilité / EU depuis 16 ans et possède une maîtrise en ergonomie logicielle. Enfin, la dernière experte est ergonome web, elle a acquis 13 ans d’expérience dans le domaine. C’est une analyste en utilisabilité, de plus elle possède une maîtrise en ergonomie cognitive ainsi qu’une formation en accessibilité web.

Leur tâche était d’évaluer à l’aide d’une grille d’analyse (voir annexe 4) le lien entre chaque énoncé proposé et l’indicateur qu’il est supposé mesurer. Pour cela ils avaient un choix entre trois options: lien faible, lien moyen et lien fort. En plus, ils avaient la possibilité d’émettre un commentaire sur chaque énoncé ainsi que des suggestions d’amélioration du modèle.

Les principales critiques recueillies portaient sur le manque de clarté des énoncés. Les suggestions d’amélioration des experts ont été prises en compte dans la version finale du questionnaire. Par exemple, l’énoncé concernant la simplicité inhérente au produit « Le produit est très simple et intuitif à utiliser » a été modifié en « lorsque j’utilise le produit, je ne cherche

jamais comment faire, je n’ai jamais besoin de demander de l’aide ou de consulter le manuel d’instruction », car il a été jugé par trois experts sur quatre comme pas assez clair par la population ciblée. Suite à cela, neuf des énoncés furent reformulés et un fut supprimé.

4.2.2.2 Évaluation par les utilisateurs

Le pré-test fait par les utilisateurs permet de tester la formulation des questions, leur ordonnancement, leur bonne compréhension par les répondants ainsi que la pertinence des modalités de réponses proposées. Le questionnaire a été administré à cinq utilisateurs dans un premier temps et cela a permis de détecter des problèmes aussi bien de compréhension que de présentation de celui-ci.

Les répondants complétaient le questionnaire au téléphone avec la chercheuse. Ils ont utilisé la technique du « penser tout haut » lorsqu’ils répondaient aux questions pour que la chercheuse puisse suivre leurs raisonnements. Puis la chercheuse leur demandait s’ils avaient bien tout compris; lorsqu’elle avait des doutes, elle demandait plus de précision. Elle recueillait aussi les impressions générales des répondants quant au questionnaire.

Les principaux commentaires concernaient la contrainte de devoir écrire afin de raconter leur expérience, la contrainte de ne pas voir les choix de réponse pour tous les énoncés et la case « ne s’applique pas » qui n’était, soit pas vue, soit pas bien comprise. Pour pallier ces problèmes, la question portant sur la description de l’EU a été rendue non obligatoire pour poursuivre, les énoncés ont été séparés en blocs assez concis pour qu’en tout temps les choix de réponses soit visibles et une phrase d’explication a été ajoutée concernant la case « ne s’applique pas ». Lors de ces pré-tests, une seule personne a trouvé le questionnaire trop long et complexe, mais elle a aussi précisé qu’elle était fatiguée et n’avait pas envie de faire d’effort à ce moment-là. Les autres répondants ont trouvé le questionnaire rapide à remplir et facile à comprendre. Étant donné que le questionnaire est auto-administré, les répondants peuvent choisir le meilleur moment, pour y répondre. Les répondants au pré-test ont en moyenne mis 13.25 minutes à répondre au questionnaire dans son intégralité.

4.2.3 Déroulement de la collecte de données

Une fois les pré-tests terminés, le questionnaire a été mis en ligne via le site « Sondage En Ligne 9».

Environ 130 personnes ont été contactées directement par courriel et une annonce a été publiée sur le réseau social Facebook de la chercheuse. Ce message incitait les personnes à répondre au questionnaire en leur expliquant brièvement en quoi cela consistait et les encourageait à rediffuser le message autour d’eux. Le message a été republié 18 fois sur Facebook et au moins 15 fois par courriel aux contacts des contacts de la chercheuse.

Le questionnaire est resté en ligne pendant deux semaines, et durant cette période deux messages de rappel ont été envoyés. La base de données ainsi constituée comprend 227 répondants.

Documents relatifs