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Hypothèse 4 : Une société civile forte est un vivier de nature à développer un volontariat national dans chaque Etat et international dans les pays du Nord vers le Sud

1.7. Collecte de données et méthodologie de recherche-action

En termes de méthodologie, les informations exploitées dans ce travail sont la résultante d'une étude documentaire et le fruit d'une expérience de plus de 20 ans de l'auteur qu'on qualifiera ici de chercheur-expert57F92. Pour ne pas heurter les susceptibilités et rendre les analyses plus objectives, aucune précision ne sera donnée, même lorsque cela s'avérerait inutile, sur certains objets de recherche à savoir le nom de certains pays cibles, les dénominations des différentes organisations et l'identité exacte des personnages cités.

91Dans ce cas, il est fréquent que les étudiants obtiennent des contrats qui s'apparentent plus au bénévolat dans des associations et ONG qu'au volontariat en entreprise ou en administration. La fin de la 1ère année en école de commerce en France qui correspond au niveau bachelor ; ne permet pas d'envisager plusieurs mois de volontariat. En revanche, un bachelor spécialisé dans une université pourrait mieux fonctionner.

92 Par la suite le désignera sous le vocable de « l'expert » ou du « chercheur ».

La méthodologie de recherche utilisée est la méthode de la recherche-action. Cette méthode mise au point par LEWIN (1939) cherche à développer des enseignements théoriques et/ou empiriques dans des situations de complexité où de multiples aspects sont en jeu, s'opposant ainsi la théorie des intérêts globaux versus la somme des intérêts individuels. Elle désigne la mise en discours d'une série d'actions qui compose le profil d'un tout (RESWEBER 1995). Dans la présente recherche, le chercheur n'est pas seulement en situation d'observation mais il participe directement aux actions qui constituent ses données de recherche au sens de LIU (1997). Plus généralement, la recherche action est vue ici comme une démarche de recherche qualitative ayant pour but de résoudre une problématique matérielle dans un contexte permettant de produire des connaissances dans une organisation ayant accepté la présence volontaire du chercheur au milieu des participants. Ceci passe nécessairement par la critique des faits et un changement dans l'organisation.

La question de fond posée par ce papier est de savoir comment organiser un changement dans les mentalités et les relations entre les acteurs du développement que sont les organismes internationaux, le FMI et les banques de développement pour lutter efficacement contre la pauvreté dans les PMA. Pour ce faire, il s'agit postérieurement de mettre en place un système autour de cette organisation centralisée à partir de l'adoption de l'idée de volontariat notamment en élargissant les sources de financement des projets de développement et en allégeant leur contraintes d'accès tout en les rentabilisant du point de vue du développement durable.

Le chercheur étudie via différentes implications et postes d'observation dans les organisations concernées par le développement d'un PMA, des hypothèses fixées (voir tableau 2). Il joue tour à tour et de manière parfois parallèle, les rôles suivants :

- de l'orthodoxe ; - de l'humanitaire ; - de l'intellectuel ; - de l'humaniste ; - du politique ; - du chef d'entreprise ; - du réfugié politique.

Les évaluations visibles à partir du tableau 2 révèlent effectivement le travail d'un chercheur qui a vécu un parcours d'expériences en Afrique et en Europe à des fonctions de pouvoir ou non sans se départir d'une intégrité et céder à la tentation de l'opportunisme. Il a pu observer et analyser des logiques de gestion d'une politique d'enseignement supérieur, de l'efficience des marchés financiers, de l'APD, du pouvoir politique, d'une entreprise de production en milieu tropical et de structures caritatives au travers du Centrafrique.

Après des études primaires en Centrafrique et des études secondaires et universitaires en France, il a construit un itinéraire professionnel (chargé de mission banque centrale, commis d'agent de change, économiste de projets de développement) avant 1999, puis a volontairement tout abandonné pour rentrer dans son pays d'origine en Centrafrique travailler comme enseignant-chercheur58F93 et a exercé en même temps la fonction de conseiller économique et financier du Chef d'Etat Centrafricain qui avait été « élu démocratiquement » quelques années

93 Intégré en Centrafrique dans la fonction publique comme maître assistant (plus ou moins équivalent au statut de maître de conférences dans le système français).

plus tôt59F94. Ce retour « au pays » ne s'accompagnait pas d'une valorisation financière en termes de pouvoir d'achat. Le chercheur en tant que participant a bénéficié dans le cadre de ses différentes fonctions de fonctionnaire dans ce pays, de faibles salaires pendant environ 48 mois avec une moyenne de 800 euros par mois dont plus de 26 mois d'arriérés de salaires au total.

Il a pris la mesure du décalage entre la volonté de faire du volontariat et puis celle d'être fondu et noyé dans un système d'économie sous-terraine. Il était arrivé dans un pays presque en ruine et déchiré par des querelles politico-ethniques60F95. Le Président centrafricain de l’époque qui voulait promouvoir les jeunes, dans un pays gouverné par des personnalités que l'on pourrait qualifier de « crocodiles »61F96, a fait appel à lui pour l’assister à redresser le pays comme conseiller économique et financier et ce, afin notamment de travailler l'image du pays, auprès des institutions de Bretton Woods. Il a ainsi « parcouru le monde » avec son « patron » et côtoyé de très grands leaders internationaux à la recherche de financements qui ne viendront jamais. C'est assurément à ce poste d'observation qu'il retira le maximum d'enseignements pour le cadre de cette recherche.

Le système est tellement ancré dans des considérations à la fois historiques et ethniques qu'en tant qu'acteur et participant aux événements, le chercheur se rend compte à un moment donné qu'un seul ou quelques individus ne peuvent faire évoluer positivement des pratiques qui avaient cours depuis des années. Le maître d'œuvre qui n'est autre que le Chef de l'Etat a une marge de manœuvre limitée dans ses décisions vu les conditions de son élection qui l'a obligé à des amnisties sans fin à figure d'impunités pour certains. Dans le même ordre d'idées, il ne peut agir à outrance pour les intérêts de la population et de ses fidèles du régime sans prendre le risque de tout briser y compris des équilibres négociés avec les partenaires internationaux traditionnels avec leur cortège de multinationales sans qui le pays seraient en « ruine ». S'il prend parti pour une cause unique et juste c'est-à dire pour la population dans l'attente d'un bien être, la probabilité d'échec de sa politique est énorme. S'il ne prend pas parti pour cet électorat, son échec serait certain. La question est de savoir où il doit se situer pour réussir.

Le contexte d'instabilité politique caractérise également cette mission du chercheur qui a ainsi vécu une période de près de cinq années de « cauchemar » pendant laquelle le gouvernement a échappé à plusieurs mutineries contestataires du pouvoir en place. De ce fait, il a été plusieurs fois dans des situations d'insécurité précaire, voire de danger quasi mortel. Une période qui a malgré tout pris fin en mars 2003 par un coup de force militaire réussi qui l'a conduit en exil dans un autre Etat africain. « Tout l'équipage ayant quitté le bateau », il a suivi l'ancien Chef de l'Etat parti au Togo, comme réfugié politique, durant plus d'une année avant de revenir en France en 2004 pour commencer à mettre en forme les travaux présentés ici.

Tableau 2 : Les versants des connaissances du chercheur-expert en situation de recherche-action

Le type de d'expérience

Les acquis Qualifications Expertise attendue en confrontation en rapport avec les contraintes

94 La partie terrain de cette recherche a duré environ 5 ans (4 ans en Centrafrique et 1.5 ans d'exil dans un autre Etat africain notamment au Togo).

95 Voir les rapports successifs du FMI sur le Centrafrique entre 1999 et 2003.

96 De nombreux dirigeants et gouvernants occupaient des postes de hauts fonctionnaires depuis plus de 20 ans et n'étaient pas disposés à laisser une quelconque place à des personnes plus jeunes. Nombre d'entre eux, étaient en place depuis la période de l'empire (1976-1979) et même depuis l'indépendance dans les années 60.

africaines

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2. E

TUDE DE SITUATIONS DE VOLONTARIAT EN

C

ENTRAFRIQUE