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5. PROCÉDURES DE TRAITEMENT ET D’ANALYSE DES DONNÉES

5.3. A NALYSE DES DONNÉES

5.3.2. Codage et validation des données – entrevues semi-dirigées

Recourir à l’analyse de contenu est une technique pertinente pour assurer l’at- teinte des objectifs 1 et 2 ainsi que pour répondre partiellement à l’objectif 3. Nous conduisons notre analyse de contenu en nous inspirant des moments généralement identifiés pour cette étape (Bardin, 2007) : la pré-analyse du discours, le codage, l’in- férence et l’interprétation. Les étapes décrites ci-après rapportent dans le détail les actions prises pour coder et valider les données individuelles. Leur issue résidera dans la production de portraits individuels pour les variables à l’étude, soit : la RP d’effica- cité en enseignement de l’ALS au collégial, la RP de l’APC et la réflexion pédagogi- codidactique pré-action (voir la section 5.3.3 pour les procédures d’élaboration des portraits globaux). Plus précisément, les étapes mises en place pour le codage et la validation des résultats individuels vont ainsi :

1. La première étape consiste en une lecture flottante des verbatim. La chercheure et le juge externe, un enseignant d’expérience retraité du collégial, procèdent, chacun de leur côté et à l’aide des questions du schéma d’entrevue, à la pré- analyse des entrevues semi-dirigées. Ils repèrent et identifient les énoncés qui leur paraissent pertinents ou porteurs de sens eu égard aux RP ciblées. Les items retenus de part et d’autre sont comparés conjointement par les deux évaluateurs. Les segments retenus par l’un mais non par l’autre font l’objet d’une discussion jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’ambiguïté ; ceci augmente la clarification et la compréhension des critères et des normes choisis.

2. La chercheure élimine les doublons et entre les items communs retenus dans un tableau Excel. Elle rend ce document disponible au juge externe. Les deux individus font une lecture conjointe du tableau fourni. Cette lecture conjointe vise

à identifier et éliminer les doublons et les données non pertinentes qui auraient pu avoir été retenus. Cette étape vise à assurer la qualité des données brutes finales retenues pour la catégorisation.

3. Comme suite à cette deuxième étape, la chercheure bâtit, à partir des items finaux communs retenus pour 3 des 11 participantes, une grille de lecture ouverte divisée en sous-catégories et en catégories pour la variable RP de l’efficacité ; elle construit, à partir des principes APC, une grille fermée pour la variable RP de l’APC. Les grilles de lecture pour l’efficacité et l’APC sont soumises et expliquées au juge externe ; quelques sous-catégories et catégories sont précisées à la lumière des commentaires et questions de celui-ci.

4. La chercheure et le juge externe procèdent ensuite, chacun de leur côté et à l’aide des grilles de lecture élaborées à l’étape précédente, au codage de trois séries d’items finaux pour les deux variables à l’étude. Concomitamment à la codification des items, les deux évaluateurs classifient simultanément les items finaux en fonction des quatre axes identifiés dans le cadre conceptuel à savoir, l’axe pédagogique, l’axe didactique, l’axe représentationnel et l’axe organisationnel à l’aide d’une grille de lecture inspirée du cadre conceptuel (voir tableau 1, p. 110). Un cinquième axe est laissé ouvert afin de classer les items qui ne se classeraient pas clairement sous l’un ou l’autre des axes identifiés.

5. Une première séance de confrontation des codifications se réalise alors en personne. Une discussion appuyée sur le cadre conceptuel prendra place pour les cas de divergences afin d’en arriver à une interprétation commune des items codés. Moyennant l’assentiment et la compréhension commune des deux évaluateurs, quelques sous-catégories et catégories sont ainsi précisées ou ajoutées dans le cas où des éléments leur auraient échappés précédemment. Cette étape correspond à un premier moment de contrôle de la grille de codification. 6. Ce moment de la procédure amène la double codification des huit entrevues semi-

dirigées restantes. Les deux évaluateurs procèdent, dans un premier temps, au codage de trois entrevues et à la confrontation des codages obtenus. Ceci permet de vérifier la fiabilité des catégories et la stabilité du codage. À nouveau, les points qui divergent seront argumentés. Le code final retenu devra recevoir l’endossement des deux évaluateurs. Cette étape correspond à un deuxième moment de contrôle de la grille de codification.

7. La codification et la confrontation des cinq séries d’items restants sont ensuite réalisées. Il s’agit du troisième moment de contrôle de la grille de codification. 8. Les résultats d’analyse (catégories et axes de planification) sont comptabilisés

puis entrés dans un tableur Excel.

9. Une description sous forme de texte continu est faite à partir de la classification des items et des axes réalisée pour les variables RP de l’APC et de l’efficacité en enseignement de l’ALS au collégial. Ces textes correspondent aux portraits individuels des participantes eu égard aux dites variables étudiées. Une fois rédigés, les textes sont soumis au juge externe pour discussion et validation.

5.3.3. Codage et validation des cartes cognitives

Les résultats issus des entretiens d’explicitation sont entrés dans le logiciel C- MapTools ; ceci permet de reproduire le raisonnement de planification des partici- dantes sous forme de cartes cognitives. Comme suite aux entretiens d’explicitation, nous procédons, à l’aide des verbatim transcrits, au repérage des éléments de raison- nement pédagogique tels qu’énoncés dans le discours des participantes. Les éléments de planification rapportés par les enseignantes sont d’abord rapportés dans des cercles ; ensuite, l’utilisation de flèches assorties d’un verbe permet de représenter de façon dynamique la ou les relations qui unissent les différents éléments de plani- fication identifiés. Notre intérêt de recherche résidant dans l’efficacité de l’ensei- gnement, nous prenons comme point de départ l’enseignant et positionnons le cercle représentant l’enseignant en haut, au centre de la carte cognitive en élaboration. Dans le but de faciliter l’agglomération éventuelle des cartes cognitives individuelles en une carte cognitive globale, nous traduisons, pour les entretiens d’explicitation réalisés en anglais (n = 7), les éléments du discours de planification en utilisant le plus possible des synonymes repérés dans les entretiens réalisés en français (n = 4).

La validation des données extraites de l’entretien d’explicitation se réalise par l’intermédiaire de la validation des cartes cognitives produites. Dans un premier temps, la chercheure élabore, à l’aide du logiciel C-MapTools, les cartes cognitives des trois participantes qui ont accepté de participer à cette étape de la recherche. Dans un deuxième temps, la chercheure présente leur carte cognitive aux participantes et leur en décrit le contenu. À cette occasion, les participantes sont invitées à rétroagir et préciser, s’il y a lieu, les éléments, les expressions ou les liens exprimés dans la carte cognitive. Aucun commentaire ni modification à cet effet ne nous a été demandé. Au total, 3 des 11 cartes cognitives auront ainsi été validées ; il s’agit des cartes des trois participantes qui ont accepté de participer à l’étape de validation. Prenant appui sur les constats de Novak et Cañas (2006a) à l’effet que des cartes cognitives produites

par différents lecteurs exhibent de hauts niveaux de cohérence, nous déduisons que le contenu retrouvé dans les huit autres cartes cognitives, c’est-à-dire les cartes des huit enseignantes qui n’ont pas participé à l’exercice de validation, correspond au discours de planification desdites participantes. Les 11 cartes cognitives produites seront donc conservées et utilisées sous cette forme pour fins d’analyse.