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Classification des protocoles d’interaction

Dans le document Thèse de Doctorat (Page 31-34)

contenu des autres enchères. Les enchères Vickrey permettent de vendre un article unique, comme les enchères anglaises. La différence est que le soumissionnaire le plus élevé obtient l’article au prix offert par le deuxième plus haut soumissionnaire.

Dans l’enchère au premier prix, des enchères sont soumises au vendeur sous un certain format, sans qu’aucun des participants ne sache le contenu des autres enchères. Le gagnant paye le prix qu’il avait soumis.

Dans ladouble enchère, les participants sont des acheteurs et des vendeurs qui négocient sur un même produit. L’enchère peut démarrer par l’envoie d’une offre ou d’une proposition.

Les vendeurs envoient des offres qui démarrent avec le plus haut prix puis elles décroissent, et des propositions sont faites par les acheteurs dont les prix évoluent dans le sens inverse des offres. Les offres et les propositions sont publiques, chaque participant est au courant de toutes les offres et les propositions soumises (l’émetteur et le prix proposé). La négociation peut s’achever si un acheteur accepte une offre proposée par un vendeur ou si un vendeur accepte une proposition d’un acheteur.

Nous avons cité dans cette section les protocoles d’interaction les plus utilisés par la com-munauté multi-agents. Cependant, il existe d’autres protocoles d’interaction que nous n’avons pas cités dans cette section, tels que les protocoles de vote [Tay95] et le protocole de Bargaining [SGBP03].

2.6 Classification des protocoles d’interaction

Cette section présente quelques propositions de classification des protocoles d’interaction.

Vu que la négociation est la forme d’interaction qui nécessite le plus de communication entre les agents, la majorité des classifications existantes dans la littérature concerne les protocoles de négociation.

2.6.1 Les protocoles compétitifs vs. coopératifs

P. Maes [GM98] identifie deux classes de protocoles. La première classe regroupe les pro-tocoles distributifs qui se basent sur le principe du partage des gains entre les participants.

Chacun des participants cherche à maximiser sa part de profit ; la réussite de l’acheteur signifie la défaite du vendeur, et vice versa. Dans la théorie de jeu, on les appelle des jeux à somme nulle.

P. Maes les considère comme des protocoles compétitifs, car c’est l’esprit qui domine dans ce

genre de protocoles. Les protocoles de vente aux enchères sont considérés comme des protocoles compétitifs.

La deuxième classe regroupe les protocoles intégratifs, dont l’objectif de ses participants est d’essayer d’élargir l’espace d’entente, et de chercher de nouvelles solutions qui maximisent les profits mutuels des différents participants. Dans la théorie de jeu, on les appelle des jeux à somme non nulle, ils sont considérés comme des protocoles coopératifs en intégrant plusieurs paramètres de négociation.

2.6.2 Les protocoles unidirectionnels vs. bidirectionnels

Dans le protocole de négociation unidirectionnel, on se limite à l’acceptation ou le rejet d’une proposition. On trouve dans cette catégorie les protocoles de vente aux enchères et le protocole Contract Net.

Le protocole de négociation bidirectionnel, dont le scénario est plus complexe, se base sur un échange de messages (offre et contre-offre). Ce type de protocoles offre plus de flexibilité à la négociation soit en changeant la valeur d’un ou de plusieurs attributs négociables, via une contre-proposition, soit en changeant la structure de la proposition, en ajoutant par exemple un nouveaux attribut négociable. Le protocole Bargaining [SGBP03] est exemple de protocole bidirectionnel, qui utilise les performativespropose etcounter-propose.

2.6.3 Autres classifications

Différentes autres classifications des protocoles d’interaction ont été proposées. Wurman et al. [WWE98] proposent une classification basée sur les critères suivants : 1) Simple ou double : un protocole est dit simple si le type des enchérisseurs est soit des agents acheteurs ou soit des agents vendeurs. Dans la double enchère on trouve des agents acheteurs et des agents vendeurs qui participent à la même enchère. 2) Privé ou public : dans le premier cas, les propositions soumises par les participants ne sont connues qu’après la clôture de l’enchère. Dans le deuxième cas, les propositions sont publiques, connues par tous les participants. 3) Conditionné ou inconditionné : un protocole est conditionné si les propositions sont régies par des règles, par exemple, le prix proposé doit être ascendant ou descendant.

London Classification est un modèle de classification des systèmes de négociation, défini à l’issue du workshop Negotiations in Electronic Markets [Dex00]. Il traite l’aspect participant, l’aspect produit, l’aspect décisionnel et l’aspect processus de négociation. Ce dernier aspect est défini par un ensemble d’attributs, parmi lesquels :

Section 2.6 Classification des protocoles d’interaction 1. Le type de l’agent initiateur de la négociation qui peut être l’agent vendeur ou l’agent

acheteur.

2. Le nombre de phases : Un protocole est dit à simple phase si les règles de négociations ne changent pas tout au long du processus de négociation, dans le cas contraire, on le considère comme un protocole multi-phases.

3. L’ordonnancement dans la négociation multi-attributs peut être en une seule étape si tous les attributs sont négociés en même temps ou multi-étapes si on négocie chaque attribut à part.

4. La publication des offres ou des propositions, si la proposition est entendue par tous les participants le protocole est dit public (ou open cry pour les protocoles de ventes aux enchères). Dans le cas contraire on l’appelle protocole privé ousealed bid.

5. Le prix que paie le gagnant dans l’enchère dépend des règles du protocole utilisé : Dans les protocoles discriminantifs le gagnant paie le prix de la proposition qu’il a soumis (par exemple l’enchère anglaise). Dans les protocoles non discriminatifs le gagnant paie un prix plus bas que celui qu’il avait proposé. Par exemple, dans le protocole Vikrey le gagnant paye le prix de la deuxième proposition.

6. Le désistement d’un participant sur un engagement qu’il avait pris au cours d’une négo-ciation peut être permis ou non par le protocole de négonégo-ciation.

Une taxonomie des principaux protocoles de ventes aux enchères est proposée par Reck [Rec94] qui s’est basé sur les critères suivants : le nombre des offres et des propositions permises par le protocole, la publication des offres et des propositions (privée ou public), le nombre des produits négociés par transaction (un ou plusieurs), l’ordonnancement des transactions (périodique ou continue), les règles appliquées sur les propositions ou sur les offres (le prix est ascendant ou descendant). La figure 2.2 illustre l’arborescence des principaux protocoles de ventes aux d’enchères.

Mazouzi [MFSH02] classifie les protocoles d’interaction en quatre principales classes : les protocoles de coordination, les protocoles de coopération, les protocoles de négociation et les protocoles de vente aux enchères.

Sandholm [San99] identifie cinq types de protocoles de négociation : les systèmes de vote, les enchères, marchandage, systèmes contractuels et la formation de coalition.

Verrons [Ver04a] regroupe les différentes formes de négociation en plusieurs familles. La première famille est celle des systèmes de vote. Ces derniers permettent de choisir une solu-tion parmi plusieurs. La deuxième famille concerne les enchères dont les principaux types sont l’enchère anglaise, l’enchère hollandaise et l’enchère Vikrey. La troisième famille regroupe les négociations se basant sur le protocoleContract Net. La dernière famille est celle des protocoles d’argumentation.

Fig. 2.2 – Taxonomie des protocoles d’enchère [Rec94]

Ainsi, il existe deux types de classification des protocoles d’interaction. Les classifications du première type utilisent des propriété descriptive des protocoles d’interaction comme critères de classification, tels que le nombre de participants, la nature des propositions et le nombre de phases. Par contre les classification du deuxième type (i.e. classification de Sandholm, de Mazouzi et de Verrons) utilisent un seul critère, celui de la situation d’interaction, que nous détaillons dans la section suivante.

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