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Classification des lymphomes

Dans le document Oncogénèse des lymphomes cutanés B (Page 32-36)

PARTIE I: INTRODUCTION

B. Les lymphomes B

1. Classification des lymphomes

La classification actuelle des lymphomes définie par l'OMS est un recensement d'entités définies selon des paramètres cliniques, histologiques morphologiques, immunophénotypiques, et cytogénétiques, géniques ou moléculaires (Delsol 2010). Ils sont intégrés au sein de la classification de l'OMS 2008 des tumeurs du tissu hématopoïétique et lymphoïde (tableau 1), qui différentie lymphomes Hodgkiniens et non-Hodgkiniens, abandonnant le terme de maladie de Hodgkin (Swerdlow 2008). Les lymphomes non-Hodgkiniens sont développés à partir des cellules B, T ou Natural Killer (NK). En Europe et en Amérique du Nord, les lymphomes B sont de loin les plus fréquents et représentent 80-90% des lymphomes (Delsol 2010).

Les lymphomes cutanés sont des proliférations lymphoïdes clonales malignes primitivement localisées à la peau, de phénotype lymphocytaire T ou B, sans signe d’atteinte extra-cutanée au moment du diagnostic. Ils sont différents des lymphomes cutanés secondaires, qui surviennent soit dans un contexte connu de lymphome ganglionnaire ou extra-nodal non cutané de même type histologique, soit le bilan d’extension se révèle positif au moment du diagnostic de la lésion cutanée. Même si leur incidence semble en augmentation dans les rares études épidémiologiques spécifiques disponibles (Bradford et al. 2009, registre aquitain des lymphomes cutanés), les LCP restent une pathologie rare avec une incidence annuelle estimée à 1/100000, répartis en lymphomes cutanés T (70 à 75%) et lymphomes cutanés B (25 à 30%). Les lymphomes cutanés B sont moins fréquents que les lymphomes cutanés T, ils représentent 25% de l'ensemble des lymphomes cutanés, contrairement aux lymphomes ganglionnaires où le phénotype B est le plus fréquent.

Après la première classification anatomo-clinique de l’"European Organisation for Research and Treatment of Cancer" (EORTC) en 1997, et un travail consensuel la WHO en 2005 ayant abouti à la classification WHO-EORTC de 2005 (Willemze et al. 2005), les lymphomes cutanés primitifs (LCP) sont partiellement intégrés au sein de la classification des tumeurs du tissu hématopoïétique et lymphoïde WHO 2008 (Swerdlow 2008)(tableau 1). Cependant, la classification WHO-EORTC reste d’actualité pour la compréhension des lymphomes cutanés car elle distingue l’ensemble des entités anatomocliniques en tenant compte de l’origine B ou T lymphocytaire et des critères d’agressivité des différentes entités (tableau 2). D’autres LCP très rares sont développés à partir des cellules NK (Natural Killer) ou de leurs précurseurs.

32 Les LCP sont des entités distinctes qui, malgré des similarités anatomopathologiques avec leurs équivalents ganglionnaires, ont un comportement clinique différent et nécessitent une prise en charge adaptée à leur pronostic, distincte de la prise en charge des lymphomes systémiques. Leur diagnostic nécessite une confrontation pluridisciplinaire des données cliniques, histologiques, immunophénotypiques et éventuellement cytogénétiques et moléculaires (Beylot-Barry et al. 2010; Grange et al. 2010). Qu'il s'agisse d'une prolifération B ou T lymphocytaire, il est parfois difficile de différencier une hyperplasie lymphoïde bénigne réactionnelle d'un authentique LCP, de différentier un LCP par rapport à un autre, ou de différentier un LCP d'un lymphome cutané secondaire. Les informations cliniques et évolutives, la qualité du prélèvement biopsique et sa fixation, et l'expérience de l'équipe sont autant d'éléments importants au diagnostic de LCP.

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Syndromes myéloprolifératifs Néoplasies issues des cellules T matures et NK Néoplasies myéloïdes et lymphoïdes avec éosinophilie et

anomalies de PDGFRα, PDGFRβ ou FGFR1

Leucémie T prolymphocytaire

Leucémie à grands lymphocytes granuleux Leucémie agressive à cellules NK

Lymphoprolifération systémique T EBV+ de l’enfant

Néoplasies myélodysplasiques/myéloprolifératives Lymphome hydroa-vacciniforme-like Leucémie/lymphome T de l’adulte Lymphome T/NK extranodal

Syndromes myélodysplasiques Lymphome T associé aux entéropathies Lymphome T hépatosplénique

Leucémies aigues myéloïdes et apparentés Lymphome T sous cutané type panniculite Mycosis fungoïdes

Leucémies aigues d’origine ambiguë Syndrome de Sézary

Néoplasies issues des précurseurs lymphoïdes Lymphoproliférations cutanées CD30 Papulose lymphomatoïde

Lymphome anaplasique à GC cutané

Lymphomes/leucémies B lymphoblastique Lymphome T γ /δ cutané

Lymphome/leucémie T lymphoblastique Lymphome T cutané agressif épidermotrope CD8+ (provisoire)

Néoplasies issues des cellules B matures Lymphome T à petites / moyennes cellules CD4+ (provisoire)

Leucémie lymphoide chronique/lymphome

lymphocytique

Lymphome T périphérique, NOS Lymphome T angioimmunoblastique Leucémie B prélymphocytique

Lymphome B de la zone marginale splénique

Lymphome anaplasique à GC ALK- (provisoire) Lymphome anaplasique à GC ALK+

Leucémie à tricholeucocytes Lymphome lymphoplasmocytaire Maladies des chaines lourdes Myélome

Plasmocytome solitaire des os

Lymphomes Hodgkiniens

Plasmocytome extra-osseux

Lymphome du MALT extranodal

Lymphome du MALT ganglionnaire

Néoplasies issues des histiocytes et cellules dendritiques

Lymphome folliculaire

Lymphome folliculaire primitivement cutané Lymphome du manteau

Lymphomes B diffus à grandes cellules, NOS

Lymphoproliférations post transplantation

Lymphome à GC riche en cellules T/histiocytes LBDGC du système nerveux central

LBDGC primitivement cutané de type membre

inférieur

LBDGC associé à l’inflammation chronique Granulomatose lymphomatoïde

Lymphome B à GC du médiastin (thymus) Lymphome B à GC intravasculaire Lymphome B à GC ALK-positif Lymphome plasmablastique

Lymphome B à GC HHV8 associé au Castleman Lymphome « primary effusion »

Lymphome de Burkitt Lymphome B inclassable

Tableau 1 : classification OMS 2008 (Swerdlow, 2008). En gras et italique, les lymphomes cutanés individualisés par cette

34 Survie spécifique à 5 ans Fréquence (%) Comportement

Lymphomes cutanés T et NK (75% des LCP)

Mycosis Fongoïdes 88% 44 indolent

MF variants et sous-types

MF folliculotrope (avec ou sans mucine) Lymphome pagétoïde (Woringer-Kolopp)

Granulomatous slack skin (lymphome chalazodermique) 80% 100% 100% 4 <1 <1 indolent indolent indolent

Syndrome de Sézary 24% 3 agressif

Leucémie / lymphome T de l’adulte Lymphoproliférations cutanées CD30 +

Lymphome anaplasique à grandes cellules CD30+ Papulose lymphomatoïde 95% 100% 8 12 indolent indolent

Lymphome T sous-cutané type panniculite 82% 1 indolent

Lymphome T/NK extra-nodal, type nasal <1 agressif

LCT périphérique, type indéterminé

Lymphome T CD8+ épidermotrope agressif

Lymphome T cutané γ/δ+

Lymphome T à petites et moyennes cellules CD4+

18% - 75% <1 <1 2 agressif agressif agressif

Lymphomes cutanés B (25% des LCP)

Lymphome B cutané de la zone marginale (LCP-ZM) 99% 7 indolent

Lymphome B cutané des centres folliculaires (LCP-CF) 95% 11 indolent

Lymphome B à grandes cellules type membre inférieur (LCBGC-MI) 55% 4 intermédiaire

Lymphome B diffus à grandes cellules, autre 50% <1 intermédiaire

Lymphome B intravasculaire à grandes cellules 65% <1 intermédiaire

Néoplasie issue des précurseurs hématologiques

Hématodermie CD4+/CD56+ - agressif

Tableau 2: classification des lymphomes cutanés (d’après Willemze et al, 2005 et Swerdlow, 2008). En italique, entités

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2. Mécanismes pouvant être à l'origine des anomalies

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