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Classements des universités et des colleges

Les établissements d'enseignement supérieur varient également en fonction de leur clas-sement académique et de leur niveau d'autonomie : le NAAC et le NAB, les deux principales agences d'accréditation, ont identifié certains paramètres de qualité pour noter les éta-blissements en fonction de leurs résultats scolaires. Les critères d'évaluation du NAAC com-prennent sept aspects clés du fonctionnement des établissements d'enseignement supé-rieur. Il s'agit des aspects liés au programme d'études, de l'enseignement, de l'apprentissage et de l'évaluation, de la recherche, du conseil et de la vulgarisation, des infrastructures et des ressources d'apprentissage, du soutien et de la progression des étudiants,de la gouvernance, du leadership et de la gestion, ainsi que des innovations et des meilleures pratiques. Selon le rapport annuel de la NAAC (2017) un total de 10392 colleges (sur 40 026) et 503 universités (sur 859) ont été accrédités par la NAAC au 31 mars 2017 (NAAC, 2017, p. 20).

Une analyse menée par Varghese (2018) montre que les 20 premières institutions du clas-sement général réalisé par le NIRF sont principalement des institutions publiques (tableau 2c).

Parmi celles-ci, figurent en bonne place les universités centrales (7 d’entre elles sont classées) et les instituts d'importance nationale (6 d’entre eux sont classés). Ces institutions sont également celles qui « reçoivent des niveaux de financement plus élevés ; sélectionnent les étudiants sur la base de tests d'admission ; et bénéficient d'un degré d'autonomie relative-ment plus élevé » (Varghese, 2018, p 29). Parmi ces 20 premières institutions indiennes figurent

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également 4 universités d’Etat et 2 universités présumées privées. En revanche, aucune université privée ni aucun collège ne figure dans le classement général du NIRF (20 premières institutions).

Ces constats confirment les hypothèses énoncées plus haut, à savoir le poids symbolique important du secteur public au sein du champ de l’enseignement supérieur indien.

Les classements par disciplines réalisés par le NIRF donnent à voir une réalité un peu diffé-rente. Ainsi, 14 instituts d’importance nationale figurent parmi les 20 meilleurs établissements d’enseignement supérieur pour deux disciplines : l’ingénierie et le management, et 5 d’entre eux figurent parmi les 10 établissements les mieux classés en architecture. En droit, ce sont les universités d’Etat qui dominent le classement : 6 d’entre elles figurent parmi les 10 éta-blissements les mieux classés pour cette discipline. La pharmacie et la médecine sont des disciplines davantage dispersées : sur les 21 établissements les mieux classés en phar-macie, 7 sont des universités présumées privées, 4 des universités d’Etat, et 3 des instituts d’importance nationale. En médecine, 4 universités présumées privées et 4 colleges privés figurent parmi les 20 établissements les mieux classés. Dans ces deux secteurs, les éta-blissements privés et publics se partagent les meilleures places des classements, quasiment à égalité (9 établissements privés et 11 établissements publics en médecine, 11 établissements privés et 10 établissements publics en pharmacie).

Le niveau d'autonomie académique, administrative et financière accordé par l'UGC sur certains critères de qualité est également un indicateur permettant de distinguer les éta-blissements selon leur degré d’excellence. Le récent règlement appelé University Grants Commission Regulations, 2018 (Categorization of Universities For Grant of Graded Autonomy) classe les établissements en trois catégories sur la base des notes du National Assessment and Accreditation Council (NAAC) et de certains critères de référence prévus par le règle-ment. La Commission classe les universités dans les trois catégories suivantes : catégorie I, catégorie II et catégorie III. Pour être sélectionnée dans la catégorie I, l'université doit notamment : avoir été accréditée par la NAAC avec une note de 3,51 ou plus ; ou avoir reçu une note d'accréditation correspondante d'une agence d'accréditation désignée par l'UGC ; ou avoir été classée parmi les 500 premières universités du monde, comme le Times Higher Education ou QS. Les universités sont classées dans la catégorie II, si elles ont été accréditées par le NAAC avec une note de 3,26 à 3,50 ou si elles ont reçu une note d'accréditation correspondante d'une agence d'accréditation désignée par l'UGC ; les universités de la ca-tégorie III sont celles qui ne sont pas incluses dans la caca-tégorie I ou II.

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Le niveau d'autonomie détermine la liberté des universités de lancer de nouveaux cours, de collaborer avec des institutions internationales et d'entreprendre des activités de recherche et de développement avec l'industrie, entre autres aspects, comme nous l'avons vu pré-cédemment. Récemment, 60 établissements d'enseignement supérieur ont été classés comme universités de catégorie I et II et ont donc ont obtenu une plus grande marge d’autonomie. Il s'agit de 52 universités, soit 5 universités centrales, 21 universités d'État, 24 universités présumées (on ignore cependant si elles sont publiques ou privées) et 2 univer-sités privées (GOI, 2018). Comme le montre le tableau 2d, la majorité des établissements autonomes relevant des catégories I et II sont donc des universités publiques.

Pour conclure cette partie, on peut affirmer avec Satish Deshpande (2012 et 2013), qu’il est difficile d’opposer de manière binaire les secteurs privés et publics de l’enseignement supérieur en Inde. Les logiques privées pénètrent de manière croissante les institutions publiques, avec l’injonction à multiplier les cours autofinancés, l’augmentation des frais de scolarité et les mouvements de protestations étudiantes que ces évolutions entrainent.

Récemment, après plusieurs années de luttes, les étudiants et les enseignants de l’université Jawarharlal Nehru (JNU) ont obtenu le retrait de ces mesures d’augmentation des frais de scolarité.

Parallèlement, un grand nombre d’universités et de colleges privés sont financés par les fonds publics et les investissements strictement privés sont massivement concentrés dans les domaines les plus techniques ou professionnels qui sont également ceux dans lesquels les retours sur investissements sont les plus attendus.

Par ailleurs, contrairement à d’autres pays de l’étude ESPI, une large fraction de l’ensei -gnement supérieur public reste en Inde attractive, comme l’atteste les places occupées par les universités publiques dans les classements des établissements d’enseignement supérieur.

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Tableau 2c. Catégorisation des 20 institutions les mieux classées dans différentes disciplines selon le classement 2018 du NIRF Source : MHRD, Cadre de classement institutionnel national 2018 Types

d'établissements Management Ingénierie Médical Pharmacie Architecture Droit Classe-ment général

Université centrale 0 0 2 0 1 1 7

Université d'État 0 2 2 4 2 6 4

Université privée 0 0 0 1 0 0 0

Université présumée

Gouvernement 0 1 1 1 0 0 1

Université

présumée privée 1 3 4 7 1 1 2

Institution établie en vertu de la loi sur la législature de l'État

0 0 0 0 0 0 0

Institut d'importance

nationale 14 14 3 3 5 1 6

College privé

subventionné 1 0 1 1 0 1 0

College privé 3 0 4 2 0 0 0

College du

gouvernement 1 0 2 2 1 0 0

College Autonome 0 0 1 0 0 0 0

College Constitutif 0 0 0 0 0 0 0

Total 20 20 20 21 10 10 20

Tableau 2d - Catégorisation des universités en fonction des règlements de l’UGC sur l’autonomie Source : Bureau d'information de la presse (PIBb), 2018 https://pib.gov.in/PressReleasePage.aspx?PRID=1525479

* Nous ignorons dans quelles catégories ces établissements ont été classés Type d'universités Catégorie I Catégorie II Total

Universités centrales 2 3 5

Universités d'État 12 9 21

Universités présumées 11 13 24

Universités privées 0 2 2

Colleges autonomes 8*

Total 25 27 60

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