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Au cours de l’élaboration de ce document de stratégie nous utiliserons des concepts liés à l’EPT. Il nous paraît, donc, nécessaire de les clarifier pour être mieux compris par nos lecteurs.

Education Pour Tous

L’Education Pour Tous n’est pas un système éducatif. C’est une vision vers laquelle tend toute l’humanité à l’horizon 2015. Elle est mise en oeuvre à travers les six objectifs du cadre d’action de Dakar 2000, déjà rappelés plus haut. L’EPT comporte des lignes de forces qu’il importe de définir pour mieux agir. Celles-ci découlent, bien sûr, de ces six objectifs.

Ce sont : (i) l’accès universel à l’éducation ; (ii) l’équité ; (iii) l’attention portée aux résultats d’apprentissage ; (iii) la valorisation de l’environnement dans lequel se déroule l’apprentissage ; (iv) le renforcement des partenariats ; (v) l’alphabétisation.

L’accès universel à l’éducation

L’universalisation de l’éducation est la clef de voûte des objectifs de l’éducation pour tous.

Cet objectif a toujours polarisé l’attention des décideurs. Il vise l’élimination de l’analphabétisme aussi bien chez les enfants, les jeunes que chez les adultes. C’est pourquoi il a un caractère inclusif, tant du point de vue des formes de l’éducation que de la nature des populations cibles. Les populations autochtones sont donc ciblées par l’EPT

L’accès universel à l’éducation implique :

- la réalisation d’un taux de scolarisation de 100% ;

- l’inclusion des populations actuellement exclues notamment les handicapés, les populations autochtones…

- qu’on fasse en sorte que des ressources (matérielles, financières et humaines) suffisantes soient disponibles et utilisées efficacement ;

- que chaque individu reçoive un minimum de scolarité d’une qualité convenable qui lui assurera des chances d’alphabétisation irréversible.

Dans le cas des autochtones, il faut faire en sorte que progressivement tous les enfants aient accès aux services éducatifs, de même que les adultes bénéficient d’une alphabétisation de qualité.

L’équité

L’éducation pour tous, étant inclusive et démocratique, il faut donner la chance à tous d’apprendre. C’est pourquoi il importe, d’une part de tendre vers la parité égale entre les filles et les garçons, et d’autre part d’éliminer les disparités entre le monde rural et le milieu urbain.

La qualité de l’éducation

L’objectif 6 du cadre d’action de Dakar souligne le fait que le souci de scolariser davantage les enfants « doit s’accompagner d’efforts pour améliorer la qualité des apprentissages si l’on veut que les enfants soient durablement attirés par l’école, y restent et obtiennent des résultats significatifs en matière d’apprentissage » (commentaires de l’objectif).

La qualité de l’éducation doit être vue sous les angles interne (promotion, redoublement ; abandon ; rétention ; réussite à l’examen final) et externe (adaptation aux contextes).

Pour garantir l’efficacité de l’enseignement, les décideurs agissent sur les facteurs suivants : (i) la disponibilité, la qualification et la motivation des enseignants ; (ii) les programmes scolaires; (iii) la motivation des élèves (équipement, santé et nutrition); (iv) l’environnement éducatif; (v) la bonne gouvernance de l’école; (vi) une évaluation continue des résultats d’apprentissage.

Partenariat

L’éducation pour tous est une vision élargie. L’atteinte de ses six objectifs implique plusieurs partenaires (individus/structures). Les stratégies 2 et 3 insistent sur la nécessité d’établir et de renforcer les partenariats. Cette insistance se justifie par le caractère complexe de l’éducation qui fait intervenir plusieurs personnes pour l’assurer, car l’Etat seul ne saurait faire face aux nombreux besoins éducatifs exprimés par les cibles. L’éducation est une entreprise titanesque. On comprend donc la nécessité de constituer « des partenariats nouveaux et plus actifs (…) à tous les niveaux ».

Ces partenariats doivent être diversifiés et conclus :

« (…) entre les divers sous-secteurs et les diverses formes de l’éducation (…) entre l’éducation et d’autres départements ministériels, notamment ceux du plan, des finances, de la santé, du travail, de la communication et d’autres secteurs sociaux ; partenariat entre l’Etat et les organisations non gouvernementales, le secteur privé, les collectivités locales, les groupes religieux et les familles ».

Ces partenariats sont aussi à conclure avec l’extérieur. Car les organismes de financement sont disposés à allouer des ressources importantes à la réalisation des plans nationaux pour l’EPT.

L’efficience du partenariat repose sur les principes suivants : - la volonté de respecter le point de vue des autres partenaires ; - la reconnaissance des tâches conjointes et

- le travail conjoint pour mener ces tâches à bien.

Ce partenariat doit être effectif au niveau local. La stratégie n°3 du cadre d’action de Dakar 2000 en décrit le principe de fonctionnement :

«(…) la participation, surtout au niveau local à travers les partenariats école- communautés, ne doit pas intervenir uniquement pour entériner des décisions ou financer des programmes d’éducation conçus par l’Etat. C’est à tous les stades de la prise de décision que les gouvernements doivent mettre en place des instances de dialogue systématique permettant aux citoyens et aux organisations de la société civile de contribuer à la planification, à l’exécution, au suivi et à l’évaluation des activités concernant l’éducation de base » (commentaires de la stratégie).

Le partenariat doit être également établi à l’intérieur de l’école, entre les différents protagonistes de l’école : les enseignants, les parents d’élèves, les élèves, les syndicats des enseignants.

L’alphabétisation

L’alphabétisation a été au cœur des débats tant à la conférence mondiale de Jomtien qu’au forum mondial de Dakar 2000, parce qu’elle représente un défi de l’humanité. De même que les enfants ont droit à l’éducation, de même « tous les adultes ont droit à une éducation de base, à commencer par l’alphabétisation, pour pouvoir fonctionner au sein de l’univers où ils vivent et le transformer (…) ». L’alphabétisation contribue, pour une part importante à

« l’éducation tout au long de la vie, la durabilité des moyens d’existence, la santé, la citoyenneté active et l’amélioration de la qualité de vie des individus, communautés et sociétés » (commentaires de l’art.4 du cadre d’action de Dakar).

L’alphabétisation concerne ceux qui n’ont pas bénéficié du système conventionnel d’éducation.

« La population analphabète a en commun de ne pouvoir utiliser et/ou maîtriser le code de la lecture et de l’écriture. Or dans notre société (…) la connaissance et/ou la maîtrise minimales de ce code sont d’une nécessité presque quotidienne. Aussi l’analphabétisme constitue- t –il un handicap sérieux qui marque la personnalité des personnes analphabètes ».

Il faut distinguer deux types d’analphabétisme : analphabétisme complet avec zéro de connaissance de l’écriture et de la lecture ; l’analphabétisme fonctionnel qui se caractérise par la maîtrise insuffisante de la langue d’usage pour les opérations élémentaires de la vie quotidienne qui ne se passent de l’écriture. C’est pourquoi l’alphabétisation initiale doit être complétée par un programme de post alphabétisation.

L’alphabétisation va au- delà du simple apprentissage de la lecture et l’écriture. Elle doit être conçue comme une contribution à la libération et à l’épanouissement de l’homme. C’est pourquoi l’alphabétisation doit avoir une visée fonctionnelle.

La fonctionnalité est plurielle en alphabétisation. Elle peut être politique, économique, sociale.

La fonctionnalité politique renvoie à la prise de conscience critique sur la réalité sociale pour la transformer. Dans ce cas l’alphabétisation devient un instrument de mutation politique et sociale.

La fonctionnalité économique vise la maîtrise par les populations analphabètes des techniques, des pratiques technologiques pour améliorer leurs productions.

La fonctionnalité sociale centre les activités d’alphabétisation dans les domaines tels la santé (planification familiale, prévention de la maladie ex VIH/SIDA). C’est de « l’alphabétisation sanitaire ».

Ce caractère pluriel de la fonctionnalité fait de l’alphabétisation un instrument de lutte contre la pauvreté.

Ce concept de fonctionnalité entraîne la contextualisation des contenus d’alphabétisation.

Ceux-ci doivent découler de l’analyse des situations- problèmes vécues par les populations cibles. Ainsi le programme d’alphabétisation destiné aux populations pygmées doit revêtir des spécificités.

Le groupe d’âge considéré pour participer au programme d’alphabétisation se situerait au-delà de quinze ans. Mais la réalité révèle que certains enfants jusqu’à cet âge ne sont pas scolarisés. Ainsi il faut coupler alphabétisation et ré scolarisation.

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