Écoconstruction : maîtriser les impacts dus au fait que l’on construit un bâtiment
1. Relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat
2. Choix intégré des produits et des matériaux de construction
3. Chantiers à faibles nuisances
Écogestion : maîtriser les impacts dus au fait que l’on exploite un bâtiment
4. Gestion de l’énergie 5. Gestion de l’eau
6. Gestion des déchets d’activité
7. Gestion de l’entretien et de la maintenance
Produire un environnement intérieur satisfaisant
Confort 8. Confort hygrométrique 9. Confort acoustique 10. Confort visuel 11. Confort olfactif Santé
12. Conditions sanitaires des espaces 13. Qualité de l’air
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Sources : www.qualite-logement.org ; C. Charlot-Valdieu et P. Outrequin, 2009a ; Le Moniteur, 2010 ; P. Maes, 2010.
Figure 3.1. Les certifications environnementales en France
Secteur Type Nom de la certification lancementAnnée de certificateurOrganisme
Spécificité Confort et maîtrise des charges Confort et qualité environne- mentale Confort et services à l'acquéreur Résidentiel neuf Collectif et individuel groupé Qualitel 1986 Cerqual H&E 2003 Cerqual
H&EDOM 2010 Cerqual
NF Logement 2004 Cerqual
NF Logement démarche HQE 2007 Cerqual
Maison individuelle
NF Maison individuelle 2000 Cequami NF Maison individuelle
démarche HQE 2006 Cequami
Résidentiel existant
Collectif et individuel
groupé
Patrimoine Habitat 2005 PatrimoineCerqual Patrimoine Habitat et
Environnement (PHE) 2005
Cerqual Patrimoine
Patrimoine Copropriété 2010 PatrimoineCerqual Patrimoine Copropriété &
Environnement 2010
Cerqual Patrimoine
Maison individuelle
NF Maison rénovée 2009 Cequami
NF Maison rénovée démarche
HQE 2010 Cequami
Tertiaire -
NF Bâtiment tertiaire
démarche HQE 2005 Certivéa NF Bâtiment tertiaire en
exploitation démarche HQE 2009 Certivéa NF Bâtiment tertiaire en
rénovation 2010 Certivéa
Autre -
H&E Établissement
d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) et Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)
2009 Cerqual
NF Équipement sportif
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Dans une perspective de durabilité, la qualité architecturale renvoie tout d’abord à une architecture située 4 établissant des liens avec l’emboîtement des
contextes dans lesquels les projets s’insèrent. Dans ce cadre, la qualité architecturale introduit des notions de simplicité, dans les formes ou les aspects, et de justesse, dans la qualité constructive. La palette des choix (modénature, matériaux, ouvertures, volumes, esthétiques et couleurs, etc.) laisse alors la porte ouverte à une
grande diversité, tout en rejetant une architecture monotone et terne de type « boîtes à chaussures ». La qualité architecturale devrait également exprimer une sensibilité aux usages (commodité des espaces, dimensionnements, relations et fonctionnalités). Elle implique alors un travail sur les plans et les fonctions (flexibilité, modularité), la lumière et l’espace, la qualité des espaces intermédiaires, telles que les loggias qui participent à la qualité de vie en terme d’espace comme en terme de confort thermique. La qualité architecturale se veut enfin une architecture responsable. Respectueuse de l’environnement, elle prend nécessairement la question énergétique à bras le corps ainsi que celle des flux de l’air, de l’eau et de la
matière (ACV matériaux). Autant que puisse le permettre le site, l’intégration des principes
bioclimatiques peut constituer un choix judicieux afin d’optimiser les apports solaires. La notion de responsabilité intègre en outre celle de coûts, que l’on s’attache aux coûts de construction ou à ceux de l’exploitation, en prévision par exemple d’une augmentation des coûts de l’énergie. La qualité architecturale repose en finalité sur une étroite relation des besoins exprimés par chacun des acteurs concernés. Elle induit les exigences du maître d’ouvrage auxquelles s’ajoutent d'un côté les capacités de réponse de l’architecte et du constructeur (réglementations, techniques, etc.) et de l'autre, le bénéfice de l’usager à profiter de cette qualité.
L'éco-conception
L’intégration des impacts environnementaux dans la conception des produits, l’éco- conception, est une « approche multi-critères (énergie, eau, sol, air, bruit, déchets, etc.)
et multi-étapes (ACV du produit) » (Charlot-Valdieu et Outrequin, 2009a). Elle consiste à
améliorer la qualité environnementale des bâtiments à partir de la détermination à la source des impacts environnementaux provoqués par la construction. Ces impacts peuvent être limités par le choix de matériaux et de techniques adaptées, ce que B. Peuportier (2008) nomment les « éco-techniques ». Le tableau suivant, extrait de l’ouvrage « Éco-conception des
bâtiments et des quartiers » (Peuportier, 2008) illustre comment la combinaison de stratégies
appelle une variété de techniques concourant à la poursuite de la performance du bâtiment et à sa qualité environnementale. Ce tableau illustre ainsi « la variété des techniques mises en œuvre dans une construction et leur complémentarité dans une stratégie d’ensemble cohérente » (ibid.). La liste n’est d'ailleurs pas exhaustive et pourrait encore être encore détaillée.
L’éco-conception n’est donc pas figée et participe à une stratégie d'ensemble cohérente. Si l’on considère BedZed, Beddington Zero Energy, célèbre projet d’éco-conception il n’a pas
4 Ce thème est le premier d’une série de quatre constituant la « Charte de qualité architecturale de Blanquefort » (2010). Nous reprenons ici l’ensemble de ces thèmes tant la charte nous semble faire référence pour une définition de la qualité architecturale.
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Source : B. Peuportier, 2008.
Figure 3.2. Techniques de moindre impact
Stratégie Rubrique Sous-rubrique Composante technique
Réduire les besoins
énergie
déperdition
isolation
réduction des ponts thermiques étanchéité à l'air
ventilation (régulation et préchauffage)
apport solaire
vitrages (thermique et éclairage) orientation inertie thermique rafraîchissement protections solaires inertie thermique ventilation nocturne
eau débit réduit
robinets douchettes
réducteurs de pression toilettes économes
matériaux dématérialisation murs légers si inertie non nécessairequantitatifs précis
Utiliser des ressources renouvelables
énergie
solaire thermique
production d'eau chaude chauffage actif
chauffage et rafraîchissement par systèmes passifs solaire photovoltaïque production d'électricité
biomasse chauffage eau eaux pluviales toilettesarrosage
matériaux structure bois, par exemple label Forest Stewardship Council (FSC)
isolants produits de l'agriculture (par exemple paille, chanvre, laine, liège, etc.)
Limiter les impacts énergie combustible bois, gaz géothermie réseau de chaleur
équipement chaudière performante, cogénération éclairage basse consommation
électroménager appareils de classe A eau eaux usées toilettes, arrosage
matériaux
recyclage isolants (papier, vêtements), métaux, béton (agrégats) réutilisation menuiseries
moindre impact voir base de données Ecoinvent ou Inies (*)
Informer les usagers gestion énergie régulation du chauffage régulation de la ventilation volets ou stores isolants réduction des transports
eau comportements comptage détection de fuites déchets tri entretien énergie eau bois, acier… équipements de chauffage réparation des fuites peinture, préservation…
** Ecoinvent est une base de données dans le domaine des données d’écobilan servant à la réalisation des ACV, des bilans CO2, de la
politique intégrée des produits, du management de cycle de vie, du design environnemental, de la certification environnementale et d’autres applications. Inies est une base de données publique et nationale de référence des Fiches de déclaration environnementale et sanitaire des produits de construction (FDES) élaborées et mises en ligne à l’initiative volontaire des industriels.
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d’équivalent (Charlot-Valdieu et Outrequin, 2009a). Il résulte de stratégies, de mesures et de techniques qui lui sont propres. La dernière partie de l'ouvrage de B. Peuportier (2008) est d'ailleurs consacrée à ces multiples exemples. L'éco-conception ne s'exprime pas uniquement sur le plan technique. Elle a également des conséquences économiques, sociales et environnementales (ibid.). Elle combine en outre des choix de conception laissant un libre-arbitre quant aux choix des produits, des matériaux et des outils utilisés. Enfin, la garantie d'un bon niveau de performance implique d’agir sur les comportements des occupants d’un bâtiment.
L’éco-conception est une bonne transition vers notre prochaine étape. Elle illustre dans un premier temps la déclinaison que nous souhaitons mettre en évidence. Elle appuie, dans un second temps, la nécessité de penser et de concevoir la durabilité à l’ensemble des échelles du quotidien, à l’ensemble des échelles de l’habiter, et ce non pas uniquement dans un effet d’emboîtement mais également dans les allers-retours qui se forgent entre ces échelles. Il manque alors à notre tableau une dernière, ou première, échelle, celle du logement. La poursuite de notre déclinaison s’attache dès lors à cet « environnement intérieur » (Peuportier, 2008), cette sphère du privé, avec ce qu’elle induit en termes d’usages et de comportements. Avant d'y arriver, nous proposons une cartographie des thématiques composant et définissant le quartier et le bâtiment durables à partir de l'ensemble des dimensions évoquées jusqu'à présent. Bien que les indicateurs s’inspirent, en partie seulement, de grilles présentées par C. Charlot-Valdieu et P. Outrequin (2009b), il ne s’agit pas dans le cas présent d’une grille d’évaluation, tel que peut l’être le modèle INDI – 2010 par exemple. La première représentation graphique reprend tout un ensemble d'indicateurs sans distinction ni hiérarchie et sans exhaustivité. La seconde représentation graphique agrège les indicateurs par grandes thématiques, un indicateur pouvant appartenir à plusieurs thématiques. La courbe bleue est celle que l’on pourrait considérer de l’exemplarité. La « meilleure » alternative est alors celle qui s’éloigne du centre sur une échelle de 0 à 10. La courbe rouge n’est que virtuelle.
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. Qualité environnementale Énergie et climat Économie et gestion des ressources Mixités et diversitéEspaces publics et équipements Éco-conception et ACV
Qualité architecturale
Qualité des logements
0 2 4 6 8 10 Efficacité énergétique Réhabilitation de l'existant Gestion des déplacements
Gestion de l'eau
Consommation d'espace Gestion des matériaux
Mixité sociale Mixité fonctionnelle Diversité de l'offre de logements Accessibilité aux services et aux équipements Qualité d'usage et qualité urbaine des espaces publics Cheminement
Place de la voiture Espaces verts Gestion des chantiers
Impacts de la construction
ACV des matériaux
ACV des bâtiments
Utilisation de ressources renouvelables Intégration du quartier à la ville
et à son environnement Patrimoine existant Qualité technique des logements
Qualité d'usage des logements
0 2 4 6 8 10 Cohabitation humain/ faune/flore
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. 0 2 4 6 8 10 Énergie et climatÉconomie et gestion des ressources
Mixités et diversité
Qualité environnementale
Qualité des logements Éco-conception et ACV
Qualité architecturale et paysagère
Qualité des espaces collectifs Adaptabilité du bâtiment
Efficacité énergétique
Réhabilitation de l'existant
Orientation, compacité, contiguité, densité Gestion de l'eau
Coût du foncier et de la construction Gestion des déchets ménagers et d’activité
Coût de gestion et de maintenance Mixité sociale Mixité fonctionnelle Diversité de l'offre de logements Qualité technique des logements Qualité d’usage des logements
Qualité d’usage des espaces communs et des accès Sécurité
Mutualisation Énergie grise
Traitements des espaces extérieurs Matériaux de construction
Chantier
ACV des matériaux
Traitement des façades et des toitures Conception bioclimatique
Insertion dans le site, le quartier, la ville
Modularité Adaptabilité fonctionnelle 0 2 4 6 8 10
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Le logement durable
Notre caractérisation du logement durable, généralement orphelin de définition, s'appuie sur quatre piliers : les ressources dans le logement, l'écologie de l'environnement intérieur, l'adaptabilité et l'abordabilité.
Les ressources dans le logement
La maîtrise de l’énergie, la réduction des émissions de GES, le confort ou encore l'inertie
thermiques sont autant d’enjeux inscrits dans les principes de construction et de gestion d'un logement durable. Les réalités et perspectives énergétiques impliquent de penser le logement dans un contexte de rareté énergétique et d'élévation promise de son coût dans un futur proche. En effet, au-delà de la hausse continuelle des prix du pétrole, le président
de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) annonce, en 2011, une augmentation
des tarifs de l’électricité de l’ordre de 6 % par an ces prochaines années, soit une hausse qui pourrait atteindre 30 % d’ici à 2016. B. Peuportier (2008) nous a déjà fourni d’intéressants éléments d’analyse de la question énergétique dans le logement. Nous ne reprenons donc pas chacune des ressources et des techniques mises en évidence par l'auteur. Nous mettons l'accent sur les équipements et les comportements, deux vecteurs d’une relation plus économe à la ressource.
La maîtrise énergétique passe par exemple par celle du poste chauffage qui, au-delà d’un traitement de l’enveloppe (minimisation des déperditions par un traitement thermique, maximisation des apports solaires, etc.), implique un choix d’équipements adaptés (type de chauffage, type d’énergie utilisé, petits équipements tels que les robinets thermostatiques, etc.). Ces équipements nécessitent alors une adéquation avec les usages. En effet, si l’informatisation de la gestion dans les bâtiments tertiaires peut se justifier, elle n'est pas nécessairement une technologie pertinente pour le logement. Cette affirmation se justifie d’autant plus que, corrélativement à l’augmentation du confort au sein des logements, la capacité des usagers à gérer et à entretenir les équipements contribuant à ce même confort régresse (Gauzin-Müller, 2001). Les comportements, qu’ils soient appelés verts, citoyens ou encore économes, sont au cœur de la durabilité du logement. Ils sont aujourd’hui très largement encouragés, par le biais de campagne de sensibilisation par exemple. Ils recontextualisent notamment la gestion environnementale des ressources dans ce qui est appelé communément des petits gestes du quotidien devenus des lieux communs (tri sélectif, ampoules basse consommation, fermer les robinets, etc.). Toutefois, les questions de consommation et de modes de vie durables sont bien plus complexes et remettent en cause le simple accompagnement des usages et des comportements (Emelianoff, 2010b). Les économies financières et de ressources générées par l'ingénierie environnementale s'accompagnent par exemple d'effets rebond (Jackson, 2006 cité par Emelianoff, 2010b) annihilant les effets escomptés par transfert des consommations de poste en poste.
L'écologie de l'environnement intérieur
Héritier de l'habitat et du logement sains, le logement durable cherche à offrir à ses occupants confort et santé (confort acoustique, visuel, thermique, olfactif, qualité de l’air, de l’eau, etc.),
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tant sur le plan sensoriel que sur le plan physique. Les composants (matériaux et équipements du logement) et les flux (air, eau, son) participent alors à la qualité de l'environnement intérieur et au bien-être de ses occupants. Le principe de précaution qui prévaut depuis le scandale de l’amiante est certainement l’exemple le plus représentatif de l’impact des matériaux de l’intérieur du logement. Cet exemple rappelle en outre qu'un matériau naturel n’est pas nécessairement sain et que le produit d’une époque peut être le poison d’une autre. Les composants du logement sont aujourd'hui concernés au premier plan par le fleurissement d’écolabels et de certifications liés par exemple à la qualité des matériaux ou à leur absence de nocivité pour la santé des occupants. Minergie propose ainsi une certification Minergie-Eco prenant en compte des critères de confort et de santé (lumière, bruit, air intérieur), d’écologie du bâtiment (matières premières, fabrication, déconstruction) ainsi que des critères d’efficience énergétique. Le label autrichien Natureplus met quant à lui l’accent sur la qualité des produits de construction et leur durabilité (respectueux de la santé, production écologique, efficacité fonctionnelle). Les bois labellisés FSC ou Pan european forest certification council (PEFC sont également de plus en plus présents sur le marché. Les exemples pourraient être multipliés tant les référentiels sont nombreux et déclinés aussi bien géographiquement qu'à l’ensemble des composants du logement. En théorie, seuls les écolabels officiels donnent la garantie de la qualité d’usage et la garantie écologique des produits (Charlot-Valdieu et Outrequin, 2009b). En réalité, il est difficile de s’y retrouver, d'autant que certaines entreprises développent et auto-proclament leurs propres labels. Ces derniers s'apparentent alors à des marques enregistrées plutôt qu'à de véritables labels.
Si l’on se réfère à présent aux flux, la réflexion sur la conception même du logement favorise les conditions de confort et de santé (logement traversant, ventilation naturelle, éclairage naturel de qualité, apport solaire en hiver, etc.). Ces principes renouent avec ceux de l’habitat et de l'architecture bioclimatiques mettant alors en exergue le lien entre cette conception, la qualité d’usage et la qualité de vie du logement. L'approche est également interscalaire puisque la qualité de l'entrant, si l'on s'attache à l'eau par exemple, dépend des mesures qui la réglementent, du réseau de distribution et, fait important, de l’influence d’activités, telle que l’agriculture, pouvant perturber la qualité de l’eau en amont du robinet. L'occupant lui- même est générateur de flux puisque, par ses usages et comportements, il devient vecteur de situation d'inconfort ou responsable d'environnement malsain (tabac, utilisation produits toxiques, etc.).
L'adaptabilité du logement
Par ailleurs, un logement durable peut être défini par sa capacité à évoluer au rythme des variables démographiques. Le vieillissement est certainement l’enjeu majeur des évolutions en cours. Il introduit alors le logement dans un défi d’adaptabilité.
La durabilité du logement implique de répondre aux attentes de ses occupants et aux évolutions des modes de vie. L’évolution historique des fonctionnalités de chaque pièce depuis les années 1970 l'illustre. La chambre est ainsi devenue un espace polyvalent remettant en cause la répartition jour-nuit des logements alors que les technologies de l’informatique et de
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télécommunication (domotique, intelligence des équipements, etc.) bousculent l’organisation du logement. Le vieillissement de la population compose dès à présent le prochain défi de l'adaptabilité du logement puisqu'il s'agit d'adapter, de moduler et de rendre compatible le logement aux différentes formes de vieillissement. La France, comme de nombreux autres pays européens, fait le choix de développer le maintien à domicile des personnes âgées (Collombet, 2011). Toutefois, ce n’est qu’au cours des années 2000 que toute la mesure de ce choix est prise : pour bien vieillir chez soi, le logement doit s’adapter aux besoins des personnes âgées vieillissantes. Ce défi du vieillissement est multiforme (Collombet, 2010). Il recouvre d'une part une importante typologie de situations. Ainsi, pour la catégorie des seniors, un troisième âge peut être distingué d'un quatrième. Le premier cité peut être défini comme celui de la retraite en bonne santé, du maintien des conditions de vie et des comportements de loisirs. Le second est celui du déclin de l’autonomie, à des rythmes divers selon les personnes, et des besoins croissants d’adaptation du logement et de son environnement (ibid.). Le défi du vieillissement est d’autre part multiforme parce qu’il revêt une dimension géographique hétérogène. Il doit alors être considéré au regard de situations régionalisées, voire même très localisées. L’adaptabilité du logement se conjugue également avec celle des environnements intérieurs et extérieurs : parties communes, accès à l’immeuble, voiries, transports, présence de services de proximité, l’ensemble marquant de son empreinte le passage à l’échelle du quartier. Il convient ainsi d’articuler les actions aux trois échelles de l'espace de vie constituant l'habitat soit une articulation entre espace public, espace intermédiaire partagé et collectif et l'espace privé.
Sans rentrer dans les détails des préconisations formulées depuis l’intérêt grandissant de cette question dans le débat public, reprenons les trois leviers d’actions identifiés par C. Collombet (2010) afin que les personnes âgées puissent jouir de leur autonomie au sein d’un logement adapté. L'auteur préconise tout d'abord que la construction neuve intègre le vieillissement de la population par une production de logements adaptés, levier a priori privilégié en France. Il est ensuite nécessaire d’adapter les logements existants afin de garantir un maintien des personnes âgées dans leur logement. Enfin, il s'agit de faciliter la mobilité de ces personnes vers des logements adaptés.
La notion de logement abordable
Encore peu éclaircie, cette notion offre pourtant un complément intéressant à la définition d'un logement durable. Nous l’appréhendons pour ce faire de deux points de vue, d'une part de celui des acquéreurs, ou loueurs, et, d'autre part, de celui des producteurs.
Du point de vue des acquéreurs, le logement abordable est généralement défini comme un logement se situant à un niveau inférieur au prix du marché. Cette conception est en partie biaisée. En effet, elle omet de prendre en compte le coût des loyers ou celui des crédits qui peuvent être disproportionnés par rapport aux revenus salariaux (Nativel, 2009). Un logement abordable peut également se référer à des frais de logement, loyer et charges, ne dépassant pas 33 % du revenu d’un ménage (Agence d’urbanisme Bordeaux métropole Aquitaine [A'urba], 2007). Les logements aux coûts inférieurs à ce plafond pourraient donc
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être considérés comme abordables. Or, cette définition est réductrice puisque le seuil en question n’est parfois pas suffisant pour se loger sur un territoire donné et reste variable