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CHOIX, METHODE ET PROCEDURE DE COLLECTE DES

CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

SECTION 1 CHOIX, METHODE ET PROCEDURE DE COLLECTE DES

Dans cette section, nous présenterons dans un premier temps la procédure de collecte des

données. Dans un deuxième temps, nous présenterons les mesures des différentes variables de

notre modèle théorique.

1.1. Echantillonnage et collecte des données

1.1.1. Présentation de la zone d’étude

Les données ont été collectées à partir d’un échantillonnage d’exploitants cotonniers à travers

différents villages du cercle de Koutiala (cf. Figure n° 2). Le choix du cercle de Koutiala n’est

pas fortuit. Situé au Nord-Ouest de Sikasso, la 3

ème

région administrative du Mali, le cercle

de Koutiala couvre une superficie de 8 740 km

2

, soit 12,17% de la superficie totale de la

région et 0,7% de celle du pays

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. Il compte 242 villages répartis entre 35 communes rurales

et une commune urbaine. Son climat est de type soudanien et compte deux saisons : une

saison pluvieuse de Mai à Octobre avec une pluviométrie variant de 750 à 1100 mm, et une

saison sèche de Novembre à Avril, moins longue que celle des régions septentrionales du

Mali. De par son climat, le cercle de Koutiala est une zone agricole par excellence. Deux

types de cultures préoccupent les paysans : la principale culture de rente (le coton), et les

cultures vivrières (mil, sorgho et maïs). Le cercle de Koutiala est la première zone cotonnière

du Mali avec 40% de la production nationale en 2003. Son rôle prépondérant dans la filière

coton lui a valu le nom de « Capitale de l’or blanc ». Selon le recensement général de la

population et de l’habitat (RGPH) de 2001, Koutiala est le deuxième cercle le plus peuplé du

Mali avec une population estimée à 525 000 habitants. L’ethnie majoritaire est le Minyanka.

La commune urbaine de Koutiala comprend huit villages : Wolobougou, Ouolosso, Signè,

Koumbé, Ntiesso, Deresso, Boukoro et Watorosso. La ville de Koutiala est la deuxième ville

industrielle du Mali après Bamako. Elle compte une dizaine d’unités industrielles dont cinq

usines d’égrenage de coton appartenant à la et une huilerie appartenant à l’Huilerie cotonnière

du Mali (HUICOMA), actuellement privatisée. De par sa position de ville-carrefour entre le

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Les données proviennent du document « Synthèse des plans communaux de sécurité alimentaire du cercle de Koutiala » élaboré en 2007 par la Présidence de la République avec l’appui de l’USAID-Mali à travers le projet d’appui au Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA), le projet de mobilisation des initiatives en matière de sécurité alimentaire au Mali (PROMISAM)

Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, la ville de Koutiala a connu un développement

d’autres activités comme le commerce et les transports. Toutefois, Koutiala connaît depuis

quelques années une forte baisse de l’activité économique, conséquence de la crise de la

filière coton.

Figure 2 : Carte du cercle de Koutiala

Source : Encarta Microsoft, 2004.

1.1.2. Procédure de collecte des données

Nous avons enquêté au total dans seize villages du cercle de Koutiala. Nous avons choisi les

villages en fonction de leur population et de leur proximité à la ville de Koutiala. Ainsi, nous

avons enquêté en premier dans les huit villages de la commune urbaine de Koutiala. Ensuite,

nous avons étendu l’enquête à huit autres villages répartis entre les communes rurales. Il

s’agit précisément des villages de Diesso, Niessoumana, M’pelokosso, N’gorosso, Zanzoni,

Zankorola, Niguéla, et Sirakélé. Nous étions basés dans le village de Signè à cause de sa

position centrale.

Compte tenu de l’échantillonnage relativement important et du taux d’analphabétisme élevé

au sein de notre population cible, nous avons jugé important de traduire le questionnaire

d’enquête (cf. Annexe 1) en langue nationale (le bambara). Une fois à Signè, notre base, nous

avons recruté dix jeunes alphabétisés dudit village, dont en tête, le formateur en

alphabétisation du village. Dans un second temps, nous avons procédé sur place à la

formation des enquêteurs à la façon dont nous comptons procéder pour administrer le

questionnaire. Il s’agissait pour les enquêteurs de pouvoir lire correctement les items, et de

créer une sorte de dialogue interactif qui pouvait susciter la confiance et la discussion avec

leurs interlocuteurs, les amenant ainsi à répondre aux questions de façon volontaire et

honnête. Cette formation a duré deux jours, et le troisième jour nous avons procédé à des

essais. Pour cela, nous avons formé un seul groupe et nous avons administré le questionnaire

dans le village de Signè. Chacun devait faire quelques essais, dans le but de corriger les

erreurs d’attitude et de comportement à l’égard de nos interlocuteurs, et parfaire la formation

des uns et des autres. Enfin, dans un troisième temps, nous avons réparti les enquêteurs entre

les premiers villages, en raison de deux enquêteurs par village. Les données ont été collectées

du 19 au 28 décembre 2010, ce qui signifie que l’enquête s’est étalée sur une période de dix

jours. Après chaque journée, nous faisions le point en procédant à un retour d’expérience.

Chaque matin, après vérification préliminaire des exemplaires administrés la veille, et une

nouvelle répartition des enquêteurs, de nouveaux exemplaires du questionnaire d’enquête

étaient remis par lot aux enquêteurs selon la capacité journalière de chacun. Initialement, nous

avions prévu un échantillon de 1200 exploitants, ce qui représente 0,63% du nombre total

d’exploitations cotonnières au Mali, estimé à environ 190 000 [CMDT, 2005]. A la fin de

l’enquête, après une vérification minitieuse des questionnaires, il est apparu que certains

répondants n’avaient pas répondu à toutes les questions. Nous avons donc exclu ces

questionnaires à cause des réponses incomplètes. En conséquence, des 1200 questionnaires,

nous avons dénombré 1069 exploitables.

1.2. Instruments et mesures

1.2.1. Instruments de recherche

L’instrument principal de recherche dans notre étude est le questionnaire (cf. Annexe 1). Les

items sont développés à partir d’études antérieures relatives à la performance agricole [voir

chapitre I], aux mécanismes de gouvernance des relations interfirmes [Weitz et Jap, 1995 ;

2005 ; Doney et Cannon, 1997] et leurs implications en termes de performance de la chaîne

[Jap et Ganesan, 2000 ; Bercovitz et al., 2006 ; Gyau et Spiller, 2008 ; O’Toole et Donaldson,

2000, 2002 ; Gençtürk et Aulakh, 2007 ; Dong et al., 2008]. Le questionnaire adopte des

échelles multi-items. Cela se justifie par le fait que la plupart des concepts dans cette

recherche sont difficiles à cerner avec un seul item. Les items ont été modifiés compte tenu du

contexte de notre étude. Les variables de gouvernance, l’apprentissage organisationnel et les

variables de performance sont mesurées en utilisant des échelles de type Likert ayant cinq

niveaux (1 = pas du tout d’accord à 5 = tout à fait d’accord). Certaines variables de contrôle

sont mesurées également à l’aide d’une échelle de type Likert, mais à quatre niveaux (1 = très

facile à 4 = pas du tout facile). Les autres sont soit des variables ordinales, soit des variables

nominales.

1.2.2. Les mesures

1.2.2.1. La variable dépendante : la performance de la filière

La variable dépendante est adaptée de la littérature sur la performance des relations

d’échanges interorganisationnels [Gyau et Spiller, 2008 ; O’Toole et Donaldson, 2000, 2002 ;

Jap et Ganesan, 2000 ; Anderson et Narus, 1990 ; Moorman et al., 1992 ; Morgan et Hunt,

1994]. Dans ces études, nombreux indicateurs sont utilisés pour mesurer la performance de la

chaîne de valeur. Toutefois, compte tenu des objectifs de notre étude, nous avons retenu deux

dimensions de la performance : la performance financière et la performance non financière.

La performance de la filière est mesurée du point de vue des exploitants cotonniers. Douze

items sont supposés saisir le niveau de performance de la filière (cf. questionnaire, Annexe 1,

partie 6).

1.2.2.2. Les variables indépendantes : les mécanismes de gouvernance

Suivant la littérature [Weitz et Jap, 1995 ; Wang et al., 2008], notre étude adopte une

approche multidimensionnelle de la gouvernance de la filière [Cannon et al., 2000]. Elle

opérationnalise la gouvernance à partir de quatre dimensions :

La gouvernance partenariale : elle est supposée mesurer l’importance des rapports

qu’entretient l’exploitant cotonnier avec son principal partenaire, la CMDT. La

gouvernance partenariale est mesurée par une échelle de quatre items (cf.

questionnaire, Annexe 1, partie 1) ;

La gouvernance relationnelle : elle mesure le degré de confiance des producteurs

envers la CMDT. Elle est donc mesurée en terme de confiance, par onze items (cf.

questionnaire, Annexe 1, partie 2) ;

La gouvernance contractuelle se réfère à la qualité des contrats formels entre la

CMDT et les producteurs de coton. Six items sont supposés saisir la qualité de ces

contrats (cf. questionnaire, Annexe 1, partie 3) ;

La gouvernance autoritaire : elle est supposée mesurer la façon dont le pouvoir est

exercé au sein de la filière. Quatorze items sont supposés mesurer l’importance des

sources du pouvoir (cf. questionnaire, Annexe 1, partie 4).

1.2.2.3. La variable modératrice : l’apprentissage organisationnel

L’apprentissage est supposé mesurer l’importance de l’acquisition et du partage de

connaissances au sein de la filière. Pour mesurer l’apprentissage organisationnel, nous avons

utilisé une échelle de cinq items repartis entre deux ensembles (cf. questionnaire, Annexe 1,

partie 5). Le premier ensemble d’items se rapporte aux connaissances acquises par les

producteurs auprès de la CMDT, et le second ensemble est relatif à la formation des

producteurs, ainsi qu’au partage mutuel de connaissances entre ceux-ci et la CMDT.

1.2.2.4. Les variables de contrôle

Elles sont issues de la revue de littérature sur les déterminants de la performance agricole

[voir chapitre I]. Compte tenu de leur nombre élevé, nous ne pouvons les mettre toutes dans le

modèle. Les variables de contrôle sont mesurées à partir de 24 items repartis entre les

variables relatives au capital physique (machinerie agricole, bétail), au capital humain (niveau

d’alphabétisation et d’éducation du chef de l’exploitation, expérience dans la culture du

coton), les variables sociodémographiques (main-d’œuvre, âge et sexe du chef de

l’exploitation), les caractéristiques de l’exploitation (date de création, taille, quantité de

semences, quantité d’herbicides, quantité de fertilisants), et les conditions offertes par la

CMDT (vulgarisation, accès aux intrants, transport de la production, qualité des

SECTION 2 : QUALITE DES MESURES ET DESCRIPTION DE