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4. Quelques notions théoriques de base à définir 1La sociolinguistique du travail

4.5 Choix des langues en contexte bi-plurilingue :

Le choix des langues ou l’utilisation de telles ou telles langues dans une situation de communication est une stratégie qui est due à la socialisation et la compétence linguistique de chaque individu. De ce fait, tout individu à des compétences langagières au cours des différentes situations de conversations qu’il mène avec d’autres locuteurs. Il est confronté de plusieurs interactions où il met en œuvre ses compétences langagières qu’il utilise parfois dans un même discours. Comme l’indique FISHMAN : « Dans les grandes lignes, ce sont les passages d’une variété à l’autre qui forment l’objet de la sociologie du langage, - ou encore sociolinguistique, -

science qui, entre autres, s’efforce de déterminer qui parle quelle variété de quelle langue, quand, à propos de quoi et avec quels interlocuteurs ». (FISHMAN 1971 : 17-18)

Choisir une langue dans une situation de communication dite interaction entre deux ou plusieurs interlocuteurs, ne se fait pas de n’importe quelle manière. En effet, les interlocuteurs qui entrent en interaction entre eux mettent toujours en œuvre des stratégies pour s’adapter les uns aux autres, pour atteindre une fin communicative. Ingvild K.B ajoute «Le choix des langues est influencé par le médium : différentes langues peuvent dominer l’écriture, la lecture et le parler d’une même personne ».

Cependant, ce choix des langues et même ce changement linguistique sont bien évidemment régis par des facteurs psycholinguistique, extralinguistique par rapport au nombre de participants à l’interaction, le thème de l’interaction et leurs statuts. Ce que note Ingvild K.B « les facteurs déterminants pour le choix des langues sont nombreux, et ils sont liés aussi bien aux facteurs individuels (la personnalité et l’identité du locuteur, la nécessité de se faire comprendre) qu’aux structures socioculturels »

Nous pouvons trouver parmi les phénomènes langagiers qui régissent le choix des langues dans les interactions communicatives, l’alternance codique ou l’alternance de code. Il s’agit de l’usage alternatif de deux ou plusieurs langues dans une même interaction ou dans un même énoncé. De ce fait, nous pouvons parler d’un locuteur bilingue ou bi-plurilingue « compétence bilingue »23 .

De nombreuses recherches sont effectuées sur les pratiques langagières parmi lesquelles Fishman 196524 « Who speaksWhatlanguage to Whom and When ? (qui parle, quelle langue à qui et quand) » En d’autre terme, nous avons besoin de ces composantes très essentielles pour savoir : Qui parle ? À qui ? Quoi ? Où ? Mais c’est surtout comment ? Et pourquoi ?

Qui : C’est le locuteur qui parle plusieurs langues et qui gère sa conversation, et son choix linguistique avec d’autres interlocuteurs.

Quoi : C’est quelle langue parle un locuteur bilingue, c’est voir ses compétences linguistiques qui sont relativement liés à son milieu social.

A qui : C’est le statut professionnel et social de l’interlocuteur et ses compétences linguistiques qui déterminent le choix de langue du locuteur lui-même.

Où : C’est la situation de communication et le contexte familial ou professionnel qui détermine le choix de langue du locuteur.

Dans chacune de ses composantes, il est indispensable de savoir comment et pourquoi. Faire le choix de telle ou telle langue. C’est sur ces composantes que Joshua FISHMAN (1982) s’est basé pour développer la notion des domaines de comportements langagiers qui sont en relation avec des normes culturelles et une approche sociolinguistique du bilinguisme.

4.5.1 Comportement langagier d’un locuteur bilingue :

Selon Ingvild K.B, la notion des domaines de comportements langagiers de FISHMAN est, « un domaine peut être, par exemple, l’université (étudiants et professeurs dans une salle de cours, communiquant sur un thème scientifique), le marché (communication, souvent entre inconnus, sur des thèmes quotidiens et commerciaux, ou la famille (dans la concession familiale, communication quotidienne entre membres de la famille). Au sein des domaines, les locuteurs ont des rôles différents qui peuvent influer sur le choix des langues »

De ce fait, FISHMAN a étudié la notion de comportement langagier chez le bilingue, son choix des langues lors de ses conversations, au sein d’un groupe social et au sein de la communauté linguistique en général. Dans une dimension sociologique, FISHMAN a déterminé l’existence de certains liens entre la manière dont un individu se représente dans un groupe, sa manière de se concevoir et de s’identifier avec les autres, ainsi que voir et étudier les rapports avec d’autres groupes et leurs statuts. Les rapports entre les groupes influent d’une façon directe sur le comportement langagier du locuteur et sur son usage langagier.

La notion d’usage comprend que chaque individu bilingue doit posséder une maitrise plus ou moins parallèle des deux langues, il doit avoir aussi une compétence minimale de chaque langue de son répertoire linguistique. Il existe différents paramètres qui peuvent déterminer le comportement langagier d’un bilingue, tel que le statut de langue, son domaine d’utilisation et le statut des groupes, FISHMAN.J (1971) affirme que :

Chaque communauté a ses normes de comportement propres, on ne doit jamais lui attribuer aveuglément un ensemble de domaines. Ainsi, pour étudier les normes de comportement langagier d’une communauté, il est recommandé d’adopter la procédure suivante : (a) déterminer par des observations ou des entrevues quelles sont les valeurs culturelles auxquelles les membres de la communauté s’identifient ; (b) déterminer les domaines de comportement langagiers valides pour cette communauté ;(c) établir quels sont les relations-rôles, moments et lieux pertinents pour les domaines déterminés ; (d) enfin, analyser les interactions ( ou situation) en face- à –face.

De ce fait, dans les situations de contact des langues FISHMAN a défini les paramètres de l’usage langagier du bilingue. Selon lui, le comportement langagier de chaque individu bilingue varie par le milieu où il se trouve, que ce soit dans une communauté plurilingue, unilingue ou bilingue. De plus, FISHMAN a réalisé plusieurs études en ce qui concerne les processus sociaux et culturels dans l’usage linguistique du locuteur bilingue. Il constate et affirme qu’il ne faut pas seulement prendre en considération la compétence linguistique de chaque individu, mais l’approprier à sa communauté ou d’une autre façon, cette dernière doit être un groupe homogène qui partage non seulement une culture mais une histoire et une identité.