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3. Matériel et Méthodes

3.2. Choix de la méthode

3.2.1. Étude qualitative

La recherche qualitative permet d’investiguer des faits qui relèvent des phénomènes idéologiques et culturels collectifs, tout ce qui relève de la sémantique collective de la vie sociale. L’analyse des résultats obtenus par cette méthode permet ainsi de donner aux enjeux collectifs une dimension individuelle.

Cette méthode m’est apparue plus adaptée pour appréhender la place du médecin généraliste dans la prise en charge de l’adolescent suicidaire en cabinet de médecine générale, comprendre la réalité de leur pratique quotidienne et les contradictions qu’elles comportent au regard des recommandations établies.

Elle permet de recueillir le ressenti, l’expérience, le questionnement de la personne interrogée afin de l’ouvrir à un questionnement global ultérieur.

Le choix de la méthode qualitative permet aussi d’explorer toutes les facettes des difficultés éprouvées au quotidien par les médecins généralistes dans la prise en charge du risque suicidaire sans être restreint à un questionnaire écrit, en libérant la parole.

Enfin, le recueil de ces informations permettra de suggérer des lignes de conduites pour faciliter cette prise en charge.

3.2.2. Entretien semi-dirigé

L’entretien semi-dirigé, encore appelé entretien semi-directif, ou semi-structuré, n’est ni totalement ouvert comme dans le cas de l’entretien non directif, ni fermé comme l’entretien directif. Il permet d’aborder des thèmes déjà préparés à l’avance par la personne qui interroge et offre ainsi l’avantage de laisser l’interrogé répondre librement et d’aborder des thématiques non pensées ou préparées par l’interviewer tout en abordant les thèmes préparés.

3.3. Constitution de l’échantillon

Le médecin généraliste est l’interlocuteur privilégié au niveau des soins de l’adolescent. Lorsqu’un adolescent consulte un médecin, il s’agit 7 fois sur 10 d’un médecin généraliste (1). Selon une étude 2/3 des patients s’étant suicidés ont vu leur médecin traitant dans le mois précédant leur suicide (3)(2). Critères d’inclusion : - Être médecin généraliste - Exercer dans le secteur Rouen-Elbeuf - Exercer en cabinet de médecine générale - Accepter de participer à l’étude

3.4. Réalisation des entretiens

3.4.1. Elaboration du guide de l’entretien La revue de bibliographie portant sur « les médecins généralistes face à la prise en charge d’un adolescent suicidaire » a permis de faire ressortir des thèmes pertinents. Le but était d’aborder avec chaque médecin généraliste les différents aspects de cette prise en charge. La liste des thèmes retenus n’a pas pour objectif d’être exhaustive mais simplement de créer des occasions pour le médecin de s’exprimer.

3.4.2. Le guide de l’entretien

Le guide de l’entretien, présenté en annexe 1, comportait 15 questions semi-ouvertes qui ne devaient pas systématiquement être toutes abordées. Il a été validé par deux médecins généralistes après relecture par mail. Il a été proposé d’ouvrir encore plus les questions et a été relu par un pédopsychiatre et un épidémiologiste.

Les questions étaient complétées par une grille de relance utilisée si besoin pour aborder chaque thème préparé. Enfin, le questionnaire a été remanié au fur et à mesure des entretiens afin de laisser plus de liberté aux interrogés et selon les différentes remarques des médecins interrogés. 3.4.3. L’entretien Sélection, échantillonnage des médecins

Le choix des médecins généralistes susceptibles de participer à l’enquête a été fait de manière arbitraire en les sélectionnant après consultation des pages jaunes sur internet et selon le critère géographique prérequis, exercer dans le secteur Rouen Elbeuf.

Préparation de l’entretien

Un premier contact téléphonique de présentation de thèse permettait d’exposer au médecin le but de l’enquête et de solliciter leur participation.

Il était expliqué aux médecins que l’entretien était prévu pour une durée approximative de 15 minutes (durée moyenne d’une consultation) afin de faciliter les rendez-vous.

Après un accord de principe obtenu lors de ce premier contact soit le médecin ou sa secrétaire me rappelait pour fixer un rendez-vous soit je les rappelais au bout d’une semaine. Dans le cas où le médecin exerçait en cabinet de groupe, il m’était parfois demandé ou je demandais si un associé du groupe serait volontaire pour participer à mon enquête.

Pour assurer l’anonymat lors de la discussion, chaque médecin généraliste interviewé s’est vu attribuer l’identification suivante MG 1, MG 2 etc.…dans l’ordre chronologique des entretiens.

Déroulement de l’entretien

L’anonymat a été garanti à chaque début d’entretien.

Une courte introduction a été réalisée à chaque début d’entretien, pour poser la problématique de l’adolescent suicidaire, la définition de l’adolescence selon l’OMS, ainsi que le but de cet entretien. Il était rappelé qu’il s’agissait d’un entretien semi-dirigé avec des questions ouvertes et qu’il était recherché des réponses sur leur vécu, leur expérience personnelle et qu’en aucun cas il n’y avait de réponses fausses ou justes.

Les données concernant la situation personnelle (âge, sexe, nombre d’enfants et plus particulièrement d’adolescents) et la situation professionnelle de chaque médecin ont été recueillis avant le début de chaque enregistrement. L’accord des médecins participants a été recueilli oralement après la présentation du sujet et avant l’entretien. Enfin l’entretien était enregistré à l’aide du logiciel d’enregistrement vocal d’un iPhoneÒ après acceptation du médecin. Dans le cas où les médecins répondaient à des questions devant être posées dans la suite de l’entretien, le discours du médecin n’était pas interrompu et la question n’était pas posée ultérieurement. Pour ne pas interférer dans les réponses ni nuire à la qualité de l’entretien, je n’ai pas coupé la parole des médecins interrogés, je me suis astreint à respecter leur silence, leurs hésitations. Un ton chaleureux a été maintenu durant tout l’entretien.