quantitatives, les statistiques individuelles, etc. » (Rapport du Centre de données de recherche
de statistique Canada, 2005 : 25). En effet, l’information est souvent remise en cause et
déformée pour réaliser et atteindre les intérêts personnels (présence d’opportunisme). Chacun
défend ses propres intérêts au péril de déformer l’information en dissimulant les risques ou les
sous-estimer délibérément. « Les informations transmises, échangées par leurs membres sont
entachées d’une déficience, d’une déformation de leur contenu et dans leur incapacité à
former le réseau relationnel » (Bertacchini, Girardot, 2006 : 15).
De plus, la réification des données collectées affecte leur qualité et pose des problèmes
scientifiques et politiques (Clignet, 1998 a). Autrement, l’agrégation et la simplification des
données entravent les prises de décisions et affectent les produits de l’observatoire. Rémi
Clignet (1998 b) se précautionne de la qualité des données recueillies par l’observatoire parce
qu’elles peuvent induire en erreur et ne permettent pas de prendre les décisions adéquates.
Robert Reix (2004 : 57) admet qu’ « en pratique, on constate que l’essentiel de l’information
intéressante se trouve dans les sources ouvertes au public, facilement accessibles en principe
mais exigeant un travail de documentation important et régulier ».
b) Formes de l’information
Robert Reix (2004) met l’accent sur les formes d’échange de l’information. Ainsi, elle peut se
présenter sous forme d’une image, d’un texte, d’une gestuelle, d’un regard, d’un son, etc.
Yves Chevalier (2008) admet que la transparence de l’administration est généralement
136
L’IRA a fait confiance à de petites familles dans le sud tunisien en leur confiant la charge de réaliser d’une manière traditionnelle des produits laitiers. « Ce sont, en général, des personnes âgées qui possèdent ces connaissances très anciennes » (Sghaier et al., 2007 : 86).
146
traduite par l’échange d’informations représentées par des chiffres (décrivant les objectifs, les
budgets, les évaluations, par exemple). Mais, il accuse le caractère abstrait des indicateurs,
objet de manipulations et déformations. Concernant la communication orale, Peter Berger et
Thomas Luckmann (2003) partent de la connaissance de la vie quotidienne pour mettre
l’accent sur la richesse du contact direct. Longtemps, les connaissances ont été limitées aux
connaissances théoriques et ordinaires. Les rencontres face à face font ressortir des situations
de négociation.
Échangée en diagramme
137(d’un système), représentation iconique (d’un objet), carte (pour le
territoire), image (schéma pas exacte), « […] la représentation graphique
138peut être
considérée comme un langage sous forme écrite qui possède des avantages par rapport à un
langage purement oral » (Maton, 2007 : 15). Cet auteur admet que pour véhiculer des idées, la
représentation graphique est la forme la plus adéquate. Support de communication sur le
fonds et sur la forme, il est définit comme la caractérisation de l’information. Il souligne que
le graphique a la vertu de mieux expliciter un problème, par rapport aux tableaux en chiffres
puisque ces derniers sont moins visibles et ne permettent pas de déceler rapidement les
anomalies et les régularités.
Importantes sur le plan cognitif, les informations contenues dans le graphique sont facilement
mémorisées. Éric Maton (2007 : 62) soutient que le schéma et l’image aident à la
mémorisation. « En effet, un graphique stimule des connaissances stockées en mémoire et la
manière de représenter des données incite à mettre en œuvre des raisonnements déjà effectués
sur ce type de représentation ». Il s’avère difficile d’expliquer sur le plan social des faits
scientifiques et techniques c'est-à-dire les sciences et les techniques. Pour José Pino-Díaz et
al. (2009), il serait judicieux pour les chercheurs de transmettre des graphiques à des acteurs
qui ne sont pas nécessairement des experts. En effet, cette forme permet la compréhension du
problème mieux qu’un texte adressé et l’amélioration du processus d’apprentissage.
Dans un objectif de transparence et d’accessibilité, les experts préfèrent soumettre des
graphiques au sein des communautés scientifiques et non scientifiques. D’ailleurs, « dans
l’accroissement des connaissances scientifiques, le graphique joue un rôle tout aussi important
137
Le diagramme est une représentation à plusieurs axes. Il est sous forme d’histogrammes, camemberts (diagrammes circulaires), diagrammes en barres, courbes, toiles d’araignées, nuages de points, etc.
138 Éric Maton (2007 : 15) souligne que l’utilisation de graphiques est marquée depuis le XXe siècle suite à l’émergence de grandes entreprises et leurs besoins de traiter de volume important d’informations. Le graphique « […] correspond aux représentations pour lesquelles toutes les coordonnées sur un plan sont définies mathématiquement ; ces représentations étant également appelées représentations cartésiennes, diagrammes, réseaux ou cartes ».