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La Charte du patient hospitalisé (06/05/1995) en France : Au-delà de la réglementation sanitaire qu’ils appliquent, les établissements de santé se

doivent de veiller au respect des droits de l’homme et du citoyen reconnus

universellement, ainsi que des principes généraux du droit français : non discrimination, respect de la personne, de sa liberté individuelle, de sa vie privée, de son autonomie. Les établissements doivent, en outre, prendre toutes dispositions pour que les principes issus de la loi et relatifs au respect du corps humain soient appliqués. A ce titre, il leur faut assurer la primauté de la personne et interdire toute atteinte à la dignité de celle-ci. De même, ils doivent veiller à la bonne application des règles de déontologie médicale et paramédicale. Enfin, ils s’assurent que les patients ont la possibilité de faire valoir leurs droits.

Les établissements de santé assurent les examens de diagnostic, la surveillance et le traitement des malades, des blessés et femmes enceintes en tenant compte des aspects psychologiques des patients. Ils leur dispensent des soins préventifs, curatifs ou palliatifs que requiert leur état et veillent à la continuité des soins à l’issue de leur admission ou de leur hébergement.

Au cours de ces traitements et ces soins, la prise en compte de la dimension

doivent être une préoccupation constante de tous les intervenants. Tout établissement doit se doter des moyens propres à prendre en charge la douleur des patients qu’il accueille et intégrer ces moyens dans son projet d’établissement, en application de la loi n° 95-116 du 4 février 1995. L’évolution des connaissances scientifiques et techniques permet d’apporter, dans la quasi-totalité des cas, une réponse aux douleurs, qu’elles soient chroniques ou non, qu’elles soient ressenties par des enfants, des adultes ou des personnes en fin de vie.

Lorsque des personnes sont parvenues au terme de leur existence, elles reçoivent des soins d’accompagnement qui répondent à leurs besoins spécifiques. Elles sont accompagnées si elles le souhaitent, par leurs proches et les personnes de leur choix et, naturellement, par le personnel. La circulaire DGS du 26 août 1986 constitue en ce domaine une référence en matière d’organisation des soins et d’accompagnement. A partir de 1998, en France, la tactique évolue et nous voyons la mise en place d’une stratégie de lutte contre la douleur, dernière arme, charge héroïque contre « l’ennemi.

Les Circulaires KOUCHNER :

Circulaire DGS/DH n° 98/586 du 22 septembre 1998 relative à la mise en place du plan

d’action triennal de lutte contre la douleur dans les établissements de santé publics et privés.

Lettre circulaire n° 05277 du 3 décembre 1998 relative au lancement de la campagne

d’information du public sur le plan de lutte contre la douleur et diffusion du carnet douleur.

Circulaire DGS/DH/DAS n° 99/84 du 11 février 1999 relative à la mise en place de protocoles

de prise en charge de la douleur aiguë par les équipes pluridisciplinaires médicales et soignantes des établissements de santé et institutions médico-sociales.

Nous sommes face à l’échec : celui d’une époque qui veut changer toutes les règles. Pourtant, compte tenu de l’universalité de l’expérience de la douleur, il est peut être licite d’imaginer que la douleur a un sens autre que physiologique, et que sa prise en charge concerne autant son sens que son intensité.

Lutter contre, implique l’idée de supprimer, d’éradiquer. Pourquoi réussirionsnous,

aujourd’hui, ce que des milliards d’humains ont déjà tenté avant nous, d’autant que leurs moyens n’étaient pas forcément moindres ?

compréhension nécessitent l’élaboration et l’expression de l’expérience douloureuse.

Chaque époque, chaque culture a inventé un sens à sa douleur. Aujourd’hui la douleur, physique ou morale, se concentre à l’hôpital et c’est un lieu où il est bien difficile de faire entrer la « vie » avec tout ce qu’elle a d’humain, c’est à dire d’irrationnel.

Dans la prise en charge de la douleur, l’irrationnel n’est pas de vouloir soulager mais de vouloir annuler. La Médecine et les soignants en général ont d’abord un premier réflexe qui est de cataloguer ce qui est bon et ce qui est mauvais.

Ensuite, second réflexe : supprimer ce qui a été désigné comme étant mauvais. Pourtant, on a déjà vu plusieurs maladies soit disant éradiquées réapparaître au détour d’un stress nouveau(famine, maladie nouvelle). Ceci devrait nous inciter à plus de modestie quant à notre faculté à juger de l’utile ou de l’inutile dans la nature.

Avec la douleur l’affaire est encore plus ardue car, non seulement il est difficile de se prononcer sur son utilité, mais en plus, il faut statuer à propos de sa moralité. Elle suscite des passions, des prises de conscience, des engagements, des convictions développant une charge émotionnelle énorme qui demande à être, non pas oubliée car la douleur est aussi une émotion, mais rendue plus fluide par une analyse et une compréhension des problèmes posés.

Aujourd’hui, chercher un sens à la douleur pourrait être considéré comme un signe de barbarie !

Aujourd’hui, la douleur n’est plus une fatalité !

Aujourd’hui, il n’est plus vital de trouver un sens à la souffrance ! Aujourd’hui, nous avons les moyens de la combattre !

Réflexions « éthiques et philosophiques »