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Charte d’Athènes : Modèle de Fonctionnalisme

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C. Urbanisme progressiste

2. Charte d’Athènes : Modèle de Fonctionnalisme

La charte d’Athènes a été rédigée en 1933 à l’occasion des CIAM : Congrès internationaux de l’Architecture moderne. Les principes de cette charte sont:

a. La ville en quatre fonctions principales : « Les clefs de l’urbanisme sont dans les quatre fonctions : habiter, travailler, se recréer (dans les heures libres), circuler. » b. Séparation spatiale des fonctions: le zonage : « Les plans détermineront la structure

de chacun des secteurs attribués aux quatre fonctions clefs et ils fixeront leurs emplacement respectifs dans l’ensemble ».

c. Architecture de prototype et plans modèles : «A chaque destination correspond un prototype : unités types d’habitation, unités types de travail, unités de culture de l’esprit et du corps, unités de circulation horizontales et verticales.»

d. Une rupture avec le passé : «Cet urbanisme progressiste propose une rupture avec le passé qui est assumée de façon agressive provocante, avec des nouvelles valeurs (mécanisation, standardisation, géométrisme)».

e. Interdépendance par rapport au site : «A condition qu’il remplisse ses fonctions et soit efficace, les urbanistes adopteront le même plan de ville pour la France, le Japon, les Etats-Unis et l’Afrique du Nord».

f. Éclatement de la ville – dédensification de l’espace : «L’importance est accordée à la question de la santé et de l’hygiène : le soleil et la verdure. Faire éclater l’ancien

Mme Mazouz Fatima 47 espace clos pour le dédensifier, pour isoler dans le soleil et la verdure des édifices qui cessent d’être liés les autres pour devenir des unités autonomes.».

g. La circulation : «Le piéton doit pouvoir suivre d’autres chemins que l’automobile… les rues doivent être différenciées selon leurs destinations : rues d’habitation, rues de promenade, rues de transit, voies maîtresses.».

h. Espaces verts : une approche quantitative : « Les nouvelles surfaces vertes doivent servir à contenir les jardins d’enfants, les écoles, les centres de jeunesse ou tous bâtiments d’usage communautaire, rattachés intimement à l’habitation. ». Aussi: « Tout quartier d’habitation doit comporter désormais la surface verte nécessaire à l’aménagement rationnel des jeux et sports des enfants, des adolescents, des adultes ». i. L’enjeu environnemental : «Les quartiers d’habitation doivent occuper désormais dans l’espace urbain les emplacements les meilleurs, tirant parti de la topographie, faisant état du climat, disposant de l’ensoleillement le plus favorable et de surfaces verts opportunes. ». Aussi : « La détermination des zones d’habitation doit être dictée par des raisons d’hygiène » et enfin: « Un nombre minimum d’heures d’ensoleillement doit être fixé pour chaque logis ».

j. Dissociation entre bâti et voirie.

k. Voies hiérarchisées (voies rapides/Dessertes locales puis d’Accès aux bâtiments ou cheminements piétonniers.

l. Constructions en Hauteur sont privilégiées : la nécessité d’aérer l’espace urbain est affirmée, ainsi que la sauvegarde des conditions d’ensoleillement et d’éclairage. m. Equipements scolaires, sportifs et de loisirs doivent être implantés à proximité des

habitations.

n. Zones industrielles ne doivent pas être trop éloignées des habitations pour limiter le temps de transport et sont séparées de la ville par des zones de verdure.

Mme Mazouz Fatima 48 Le Plan Voisin est dessiné par Le Corbusier entre 1922 et 1925. C’est un projet sur lequel Le Corbusier travaillera jusqu’au milieu des années 40. Ce projet utopique préconise la reconstruction entière du centre de Paris, en rasant le vieux Paris et les immeubles Haussmanniens pour construire 18 gratte-ciel prévus pour abriter 500.000 à 700.000 personnes. Ce plan comprenait une cité d'affaires de 240 hectares de la place de la République à la rue du Louvre et de la gare de l'Est à la rue de Rivoli sur lequel 18 gratte-ciels cruciformes auraient été construits sur une trame orthogonale régulière et une cité de résidence de la rue des Pyramides au Rond-point des Champs-Élysées et de la gare Saint- Lazare à la rue de Rivoli.

En 1956, Le Corbusier fit le premier dessin du projet de « la défense », préconisant la réalisation d’une forêt de gratte-ciel sur la rive droite de Paris. Il y projeta aussi l’implantation des ministères et de services publics, voire même l’installation du siège de l’UNESCO, et un centre de congrès et de conférences. Le Corbusier imagina aussi, un musée du XXème siècle et l’organisation d’une nouvelle exposition universelle. Mais, la difficulté de financer de tels équipements et les réticences des fonctionnaires de la capitale n’ont pas permis le lancement de ce projet.

Cet urbanisme progressiste propose une rupture avec le passé qui est assumée de façon agressive provocante, avec des nouvelles valeurs (mécanisation, standardisation, géométrisme). La géométrie devient le point de rencontre du beau et du vrai : l’art est régi par une logique mathématique : Une géométrie très élémentaire, d’où une disposition des éléments cubiques ou parallélépipédiques selon des lignes droites qui se coupent à angle droit. L’orthogonisme est la règle d’or qui détermine les rapports des édifices entre eux et avec les voies de circulation.

Mme Mazouz Fatima 49 Le projet de Le Corbusier à Chandigarh, consiste en un plan en damier, intégrant de grands secteurs de 100 Ha chacun. Chaque secteur est divisé selon 13 catégories sociales, qui sont logées dans 13 habitations différentes, ayant toutefois les mêmes services.

Fig. 1-47: Maquette du projet de La Défense, en France

Mme Mazouz Fatima 50 Dans l’approche fonctionnaliste, l’idée de « table rase » incite à éliminer des centres historiques, jugés dépassés, voire archaïques et non-fonctionnels. Aussi, la séparation entre les différentes fonctions, a créé le déséquilibre de densité de la population. De même, le zonage n’a pas offert une vision globale de la planification de la ville.

Dans le cadre de la charte d’Athènes, désormais ce sont des raisons fonctionnelles qui doivent déterminer la construction d’une ville ; à l’inverse, les considérations esthétiques sont reléguées au second plan. Les espaces plantés, quant à eux, n’ont cependant pas bénéficié de cette nouvelle approche et continuent d’être pris en compte surtout en tant que décor urbain ou un simple espace de loisirs, de fonction sociale. Le végétal est ainsi réduit pratiquement à son simple aspect visuel, sinon régulateur climatique. Notons surtout que les conséquences de « l’urbanisme fonctionnaliste » ont permis de relancer le débat sur le rapport de l’homme à « la nature » en ville.

On doit à l’approche fonctionnaliste, la manière de réfléchir une ville plus organisée, à base de règles et d’instruments instaurés. Des instruments qui continuent à être nécessaires jusqu’à l’heure actuelle.

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