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Le premier chapitre met en évidence les problématiques liées à la fonction d’amplifi- d’amplifi-cation de puissance dans la chaîne d’émission embarquée dans la charge utile du satellite

De l’apparition de la 5G résulte une demande croissante en bande passante, en flexibilité

et en linéarité des dispositifs microondes analogiques, reportant ainsi de fortes contraintes

sur l’amplificateur d’émission RF. De ce fait, ce dispositif de puissance est contraint de

fonctionner avec un faible rendement moyen, impliquant une importante consommation de

la ressource électrique fournie par la plateforme mais également d’importantes contraintes

thermiques au sein du satellite. Bien qu’une grande partie des satellites actuels utilisent la

technologie d’amplificateurs à tubes microondes (TWTA) pour des applications en hautes

fréquences et à de forts niveaux de puissance, les amplificateurs à état solide (SSPA)

pré-sentent un excellent compromis pour des applications à plus faible puissance et sur des

bandes de fréquences plus basses. Dans ce contexte, une comparaison de différentes

tech-nologies de semi-conducteurs a été dressée, mettant clairement en avant le Nitrure de

Gallium (GaN) pour l’application visée. Cette technologie dite à large bande interdite

présente des propriétés intrinsèques uniques en termes de densité de puissance, de

fré-quences d’utilisation et de performances en linéarité, la rendant à l’heure actuelle l’une

des plus attractive pour l’amplification de forte puissance à l’état solide. Enfin,

l’amplifi-cateur de puissance RF, ainsi que les notions relatives à son fonctionnement statique et

dynamique (définition des puissances, rendement énergétique, linéarité, effets de mémoire,

critères de linéarité) ont été présentés.

Le second chapitre s’est focalisé sur les architectures d’amplificateur à haut

rende-ment. La complexification des signaux de télécommunication (augmentation de

l’effica-cité spectrale et du PAPR) ainsi que les performances en linéarité imposées par les

dif-férents organismes régulateurs impliquent de nombreuses contraintes sur l’amplificateur

afin de satisfaire un rendement raisonnable. L’utilisation d’architectures d’amplificateur

complexes s’est alors imposée comme la meilleure solution pour répondre à ces

problé-matiques d’efficacité énergétique. Un panorama général des architectures basées sur le

principe de modulation de charge est dressé dans ce chapitre. L’analyse proposée sépare

ces architectures en deux catégories (combinaison de puissance quasi-isolée et non-isolée)

et met en avant les avantages et inconvénients de chaque technique. Étant au coeur de ces

travaux, l’architecture Doherty est traitée de façon plus détaillée dans une analyse

théo-rique, mettant clairement en avant ses potentialités en termes d’efficacité énergétique en

présence de signaux modulés. La fin de ce chapitre est consacrée à l’étude des limitations

de l’architecture Doherty. Plus spécifiquement, l’extension de cette analyse théorique avec

des transistors à effet de champ non-idéaux montre une forte restriction en bande

pas-sante de l’amplificateur, notamment due à la présence d’éléments réactifs de sortie. De

plus, l’étude conventionnelle du fonctionnement Doherty considère deux transistors

pola-risés en classe B. Cependant, cette hypothèse ne s’avère plus valable dans le cas réel, où

une forte dissymétrie de polarisation existe entre les deux cellules actives, ce qui implique

une forte dégradation des performances énergétiques du dispositif. Finalement, ce chapitre

conclut sur les solutions possibles permettant de bénéficier au maximum des performances

offertes par l’amplificateur Doherty, avec notamment un fort intérêt pour le « Doherty

nu-mérique » autorisant un contrôle en amplitude et en phase indépendant sur chaque entrée.

Le troisième chapitre propose, suite aux conclusions établies dans l’étude théorique,

une méthodologie de conception d’amplificateur Doherty large bande. La limitation en

bande passante observée dans le chapitre précédent a montré que l’inversion d’impédance

ainsi que la prise en compte des éléments réactifs de sortie sont des points cruciaux dans

la conception d’un dispositif large bande. Fort de ce constat, la méthodologie proposée

repose sur l’utilisation d’un inverseur d’impédance équivalent réalisant une « absorption »

des éléments réactifs intrinsèques des transistors. Cet inverseur est par la suite utilisé dans

une architecture de type « post-matching » permettant une optimisation des performances

sur une large bande passante. La méthodologie développée au cours de ces travaux est

par la suite appliquée à la conception d’un amplificateur Doherty d’une puissance de 20W

fonctionnant en bande C (3,6GHz-4,2GHz) [96],[97]. Enfin, les simulations réalisées en

quasi-statique sont présentées. Le dispositif présente de bonnes performances en termes

de rendement en puissance ajoutée (PAE ≈45% à 6dB de recul en puissance et ≈55% à

pleine puissance) mais également en linéarité avec une faible variation des profils

d’AM-PM sur toute la bande considérée.

Le quatrième et dernier chapitre a présenté une validation expérimentale de

l’am-plificateur réalisé. Après une première caractérisation en fonctionnement petit signal, le

dispositif a été testé en fonctionnement non-linéaire sur un banc de mesure double entrée

développé à XLIM et utilisant une procédure d’étalonnage en phase automatique. Dans

un premier temps, le dispositif a été caractérisé dans sa configuration conventionnelle

avec une distribution statique d’amplitude et de phase. L’étude expérimentale a montré

l’influence de la distribution de phase sur les conversions d’amplitude et de phase,

pou-vant fortement affecter l’effet de modulation de charge. Cette dégradation a par la suite

été constatée lors d’un fonctionnement dynamique de l’amplificateur, démontrant une

im-portante dégradation de sa linéarité. Dans un deuxième temps, en vue de converger vers

les potentialités d’une architecture numérique, les mesures en double entrée ont permis

l’extraction de distributions statiques ou dynamiques d’amplitude et de phase. Ces

me-sures ont montré la grande flexibilité du « Doherty numérique » en termes de compromis

rendement-linéarité sur une large bande.

La fin du quatrième chapitre est consacrée à des perspectives avec notamment une

application du Doherty numérique dans le contexte d’antennes actives. D’un point de vue

système, les antennes 5G seront constituées d’une matrice d’éléments rayonnants, dont

le diagramme de rayonnement est reconfigurable en fonction de l’excitation apportée à

chaque antenne. Ces réseaux d’antennes seront directement connectés à une multitude

d’amplificateurs de puissance. Cependant, la suppression des isolateurs entre ces deux

dispositifs ainsi que les couplages ayant lieu entre les multiples éléments induira des

varia-tions de l’impédance d’entrée de chaque antenne. En d’autres termes, l’amplificateur sera

parfois contraint de fonctionner sur une charge désadaptée, dégradant alors fortement ses

performances en linéarité et en rendement. Dans ce contexte, une analyse théorique sur le

fonctionnement du Doherty en condition de désadaptation est proposée. Cette approche

vise à déterminer les lois de commande optimales à appliquer en entrée du dispositif en

fonction de la charge présentée à son accès de sortie et pourrait apporter des solutions à

la conception d’antennes actives à haut rendement énergétique.

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