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CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Les forêts urbaines contribuent à l’atténuation des effets des changements climatiques, de manière directe, en séquestrant le carbone, et de manière indirecte, en générant des économies d’énergie et en réduisant l’effet d’îlot thermique urbain.

Les espaces urbains sont parmi les principaux responsables des changements climatiques: bien qu’ils ne couvrent que 2 pour cent de la surface terrestre, ils produisent plus de 70 pour cent des émissions mondiales de dioxyde de carbone, ainsi que des quantités considérables d’autres gaz à effet de serre. En même temps, les espaces urbains sont aussi très vulnérables aux changements climatiques. Des effets comme la hausse du niveau des mers, l’augmentation des précipitations, les inondations intérieures, la plus grande fréquence et intensité des cyclones ou des tempêtes, la multiplication des températures extrêmes chaudes et froides, tous prévus par les scénarios du changement climatique, sont susceptibles de toucher des milliers de millions d’habitants urbains et périurbains du monde entier au cours des prochaines décennies. Les populations les plus touchées seront probablement les citadins pauvres, qui vivent dans les basses terres au bord de l’eau; sur les collines et les pentes vulnérables aux glissements de terrain; près des zones polluées; dans les sites dégradés non planifiés ou désertifiés; ou dans des structures instables. Malgré ces risques, de nombreuses villes doivent encore mettre au point un plan adéquat de lutte contre les changements climatiques.

Les forêts urbaines peuvent jouer un rôle déterminant pour rendre les villes plus résilientes aux effets des changements climatiques. Elles peuvent, par exemple, atténuer l’écoulement des eaux d’orage, améliorer la qualité de l’air, stocker le carbone, diminuer la consommation urbaine d’énergie en assurant de l’ombre

© FABIO SALBITANO

et de la fraîcheur (possible atténuation de l’effet d’îlot thermique urbain), et réduire les impacts des phénomènes climatiques extrêmes et des inondations. La végétation et les sols des forêts urbaines pourraient servir de très grands puits de carbone. La capacité des forêts urbaines à réduire la vulnérabilité des villes au changement climatique présente de claires implications pour les politiques qui encouragent l’urbanisation intercalaire, la forte densité des logements et, par conséquent, l’éventuelle réduction ou perte d’espaces verts. Pourtant, les espaces verts devriendront de plus en plus importants à mesure que les températures montent à cause des changements climatiques, notamment pour leurs effets directs d’amélioration des microclimats urbains.

Le changement climatique aura des implications pour la gestion et les coûts d’entretien des forêts urbaines et des autres espaces verts qui, par exemple, devront être plus irrigués pendant les périodes de sécheresse et seront soumis à une utilisation excessive. La FUP doit être soigneusement planifiée afin de réagir aux changements climatiques de manière efficace.

Actions clés

Cadre juridique et politique

• Réaliser des analyses coûts-bénéfices pour comparer les politiques fondées sur l’utilisation de solutions naturelles d’adaptation et d’atténuation comportant la possibilité d’«infrastructures grises» traditionnelles.

• Adopter des politiques pour améliorer le couvert arboré urbain en vue de remplir les critères de réduction des émissions de carbone au niveau national et mondial.

• Concernant les politiques sur l’énergie en milieu urbain, promouvoir la contribution de la FUP aux mesures d’adaptation et d’atténuation, notamment à travers des économies d’énergie (favoriser la plantation d’arbres sur des sites économes en énergie pour abriter les maisons et les commerces).

• Concevoir des mesures directes et indirectes (réduction des impôts) pour encourager la création et la gestion durable de forêts urbaines et d’autres infrastructures vertes visant l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets.

Planification, conception et gestion

• S’assurer que la séquestration du carbone et les mesures d’adaptation et d’atténuation sont suffisamment prises en compte dans les analyses coûts-bénéfices des forêts urbaines.

Les forêts urbaines et les ODD: les changements climatiques

• Modifier les plans de gestion et les autres outils de gestion des forêts urbaines pour tenir compte des mesures d’adaptation et d’atténuation, et incorporer les connaissances acquises grâce à l’évaluation de la vulnérabilité climatique, des risques climatiques et des possibilités d’atténuation climatique.

• Gérer les forêts urbaines de manière active pour garantir l’hétérogénéité structurelle et des classes d’âges différentes par la diversification des interventions sylvicoles. Promouvoir la diversité des espèces autochtones pour créer des couverts multicouches qui augmentent la capacité de séquestration du carbone des forêts urbaines.

• Adopter une méthode écosystémique de gestion des forêts urbaines comme moyen d’optimiser la séquestration du carbone tout en augmentant la complexité, la résilience et l’adaptabilité des populations biologiques, y compris dans les sols.

• Considérer les conséquences probables des changements climatiques pour la croissance des arbres et des forêts en déterminant les sites et en sélectionnant les espèces pour la création d’une forêt urbaine.

• Évaluer les risques que les changements climatiques font peser sur la réalisation des objectifs de gestion des forêts urbaines (par exemple l’offre de produits forestiers et de services écosystémiques souhaités).

Critères clés en matière de surveillance

• Effet d’îlot thermique

• Quantité d’énergie nécessaire pour refroidir/réchauffer les bâtiments

• Degré de confort thermique sur les chemins piétonniers et dans les zones récréatives

• Stockage du carbone

Compétences/capacités importantes à développer

• Élaboration de solutions fondées sur la nature pour optimiser le refroidissement et le réchauffement naturel des bâtiments.

• Réalisation d’inventaires sur les stocks de carbone au niveau municipal.

• Évaluation et suivi des incidences de l’évolution climatique sur la santé des arbres, y compris la propagation des ravageurs.

• Étude des coûts, des avantages, des compromis ainsi que de la faisabilité des mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets.

Principales lacunes de connaissances à combler

• Essences arborées résistant à l’effet d’îlot thermique urbain.

• Meilleures pratiques à adopter pour faire face aux effets directs et indirects des changements climatiques sur les forêts urbaines.

• Modélisation des changements climatiques à l’échelle locale, y compris les composantes écologiques, génétiques, météorologiques et de formation du sol.

• Intégration des arbres dans les systèmes agricoles urbains et périurbains pour

augmenter la capacité d’adaptation aux changements climatiques (y compris l’augmentation des températures) des communautés locales.

Faits utiles pour les activités de promotion

• L’effet de refroidissement net d’un jeune arbre sain équivaut à celui de 10 climatiseurs de taille moyenne fonctionnant 20 heures par jour (Wolf, 1998a).

• L’ombre des arbres peut réduire de 15 à 50 pour cent les factures de service de la climatisation dans les bâtiments résidentiels et commerciaux (Parker, 1983;

Huang et al. , 1987).

• Les arbres urbains dans les territoires des États-Unis d’un seul tenant stockent 770 mégatonnes de carbone, pour une valeur de 14,3 milliards d’USD (Nowak et Crane, 2002).

• Plusieurs pays et villes ont établi des normes sur la proportion minimale de couvert végétal pour les hôpitaux et les centres de convalescence.

Importance du type de forêt urbaine pour les changements climatiques