• Aucun résultat trouvé

Un changement d’échelle pour identifier la sécheresse dans un milieu

milieu agricole : quel phénomène et quelle perception ? 130

Chapitre 6 – Vers une gestion adaptée de la ressource hydrique par le

Page | 135

Chapitre 5 : Un changement d’échelle pour identifier la sécheresse

dans un milieu agricole : quel phénomène et quelle perception ?

Intégrer le terrain peut s’avérer pertinent pour appréhender la sécheresse et ses impacts d’un point de vue des agriculteurs. Ce chapitre commence par une présentation de la méthodologie appliquée ainsi que son déroulement sur le terrain. Ensuite, il aborde les aspects sociaux de la sécheresse, les pressions exercées sur la ressource qui provoquent une baisse de la disponibilité de la réserve hydrique.

Ce chapitre offre une connaissance réelle de la situation de la sécheresse dans le contexte local du terrain d’étude que nous avons choisi : Qu’est-ce que la sécheresse pour les agriculteurs ? Quels sont les impacts perçus ? Quelles sont les pratiques agricoles adaptées pour éviter une situation de sécheresse ?

Nous sommes face à des éléments identifiés par les agriculteurs, selon leurs expériences, ce qui nous aidera à comprendre la place des épisodes de sécheresse dans le système agricole de la Beqaa.

Page | 136

5.1 Méthodologie de réalisation des enquêtes

Généralement, le travail d’enquête peut être mené de deux manières différentes : quantitative ou qualitative. Ces deux types d’analyse sont utilisés dans une recherche sociale pour mieux comprendre le comportement d’une société face aux risques naturels (Bryman, 2008). Dans ce travail, nous avons utilisé l’approche qualitative pour évaluer le phénomène de la sécheresse dans la zone d’étude. L’approche qualitative, par les enquêtes semi-directifs et par questionnaires, a été utilisée pour obtenir une image plus large de la situation de la région face à la sécheresse et pour identifier les impacts les plus communs et les stratégies d’adaptation. Des entretiens test ont été réalisés en avril 2015 pour évaluer la fiabilité et la validité des indicateurs avant de mener les enquêtes. En effet, l’entretien test s’attachait à une question unique : le ressenti des agriculteurs vis-à-vis de la sécheresse dans la région. Après avoir testé ce premier thème avec trois différents agriculteurs dans la plaine de la Beqaa, nous avons réalisé que l’utilisation d’une seule question ouverte n’apportait pas assez d’informations pour mener l’étude. Pour cela, cette consigne unique a été déclinée sous la forme de plusieurs consignes courtes afin de permettre à l’agriculteur interrogé de raconter plus précisément son expérience avec les épisodes secs.

5.1.1 La grille d’entretien

Une grille d’entretien de type semi directif a été construite (annexe 7). Cette méthode a été choisie pour obtenir à la fois des réponses précises et une discussion libre avec les agriculteurs interrogés. Au final, ce type d’entretiens nous a effectivement permis de collecter les données précises attendues et des informations plus inédites, spontanément délivrées au fil de la conversation.

Nous n’avons pas pris en compte la durée mais les informations portées dans chaque entretien. Le temps moyen prévu pour chaque entretien était de 30 minutes. Cependant quelques agriculteurs étaient motivés par ce sujet et le temps de l’entretien est monté jusqu’à une heure. Nous avons senti qu’un nombre important des agriculteurs interrogés n’avaient pas envie de parler de certains sujets comme les modes d’utilisation de l’eau des puits pour l’irrigation pendant la période estivale. Cette réaction peut être liée à la légalité d’utilisation du forage chez certains agriculteurs. En effet, depuis l’apparition de la crise d’eau dans la région il y a quelques années, le ministère d’eau et de l’énergie a émis des nouvelles exigences sur l’utilisation des puits agricoles en Beqaa.

Page | 137 La grille d’entretien comprend trois parties :

- Une présentation générale de l’agriculteur enquêté : nom, prénom, âge, adresse du terrain et nombre de personnes à charge.

- La description et l’évolution de son activité : cette partie entre dans le détail des variétés cultivées, de la variation de la surface agricole utilisée, type d’irrigation utilisé, évolution de la méthode d’irrigation.

- L’expérience et le lien avec les épisodes secs : cette partie porte sur la manière dont les agriculteurs définissent la sécheresse, ainsi que sur la manière avec laquelle ils font face à ce phénomène. De plus, il a été posé une question sur les années des sécheresses qui les ont marqués. Cette question permet d’ébaucher des analyses sur la conduite de leur activité agricole.

Chaque entretien a fait l’objet d’un enregistrement audio et d’une prise de notes, après avoir recueilli l’autorisation de l’agriculteur. Cela nous a permis d’enregistrer toutes les informations en détails afin de faciliter le travail de traitement et d’analyse de chaque entretien. Ainsi, il nous est arrivé parfois que l’agriculteur demande si le dictaphone enregistrait toute la conversation surtout lorsqu’il s’agissait de critiques de la planification agricole dans la région ou des modes d’utilisation des ressources en eau par les autres agriculteurs.

5.1.2 La prise de contact avec les agriculteurs

L’objectif de nos entretiens était de connaître le ressenti des agriculteurs, peu clair vis-à-vis de la sécheresse, en fonction du type d’agriculture qui s’y pratique et non pas de juger les pratiques agricoles exercées dans la plaine de la Beqaa. En effet, il s’agissait d’analyser leur interprétation, compréhension et appréhension des épisodes secs au cours des quinze dernières années.

Le rendez-vous avec chaque agriculteur a été préparé par le bouche à oreille, par une connaissance personnelle intermédiaire et par contact téléphonique. Le fait d’être étudiant ou de venir de la part de quelqu’un qu’ils les connaissent a joué parfois en faveur de l’acceptation. En effet, le premier agriculteur avait été contacté par connaissance personnelle et a accepté volontiers de nous fournir des contacts et des informations supplémentaires sur la région.

Page | 138 Le contact avec les agriculteurs, situés dans une même zone géographique mais qui pratiquent des productions différentes, permettait d’avoir une vision plus claire sur l’évolution des pratiques agricoles liée à la sécheresse.

Chaque agriculteur était appelé à retracer l’évolution de sa propre exploitation. Il était supposé que les épisodes de sécheresse étaient un facteur important de cette évolution : comment la sécheresse actuelle est vécue et interprétée par les agriculteurs ? S’agit-il d’un manque d’eau d’origine physique ou d’une mauvaise gestion d’une ressource limitée ? En effet, notre entretien permettait de présenter l’agriculteur, l’évolution de son exploitation par rapport aux épisodes secs, le choix de l’occupation du sol, le choix du type d’irrigation et sa relation avec les ressources naturelles.

Ces entretiens ont été riches en informations grâce à l’implication des agriculteurs. Ils n’ont pas hésité à mobiliser d’autres membres de leurs familles ou leurs proches pour avoir des réponses plus complètes sur l’évolution de l’activité agricole dans la région d’étude. Ensuite, chaque agriculteur enquêté a été invité, en fin de discussion, à nous donner les coordonnées d’autres collègues.

5.1.3 Le déroulement des entretiens – questionnaires

Les entretiens se sont déroulés dans huit villes agricoles au centre de la Beqaa. Nous avons effectué trois visites de terrain en 2015, 2016 et 2017.

La première visite en 2015 avait pour but d’observer les agriculteurs dans leur champ pendant la saison agricole. Cette visite d’observation n’était pas destinée à collecter des données mais à améliorer et préciser notre compréhension de la situation agricole dans la région. Durant cette visite, des entretiens pilotes ont été réalisés pour tester et évaluer la validité de la grille d’entretien avant de conduire l’étude. Cela nous a permis d’améliorer la grille d’entretien. Une modification de cette grille a été apportée pratiquement après chaque entretien. Cela nous a permis d’intégrer, tout le long de l’enquête, des thèmes nouveaux qui sont apparus et auxquels nous n’avons pas spontanément pensé.

Une deuxième visite du terrain a été effectuée en 2016 en plaine de la Beqaa. Le premier contact a commencé par des appels téléphoniques. Sur 11 appels téléphoniques, sept agriculteurs ont acceptés de prolonger et d’avoir une poursuite de la conversation sur le terrain. Ces entretiens, de type semi-directif, ont été réalisés pendant la saison agricole entre la mi-mars et la mi-mai de l’année 2016 dans huit villes agricoles (figure 5.1). En raison de

Page | 139 l’absence de données sur le recensement agricole par région ou par ville, nous nous étions fixés un objectif principal afin que l’étude soit représentative. Cet objectif était de rencontrer des profils relativement proches en localisation géographique (conditions climatiques, topographiques et physiques similaires). Nous avons considéré que cela nous permettait de mener une analyse cohérente avec les caractéristiques territoriales de la zone étudiée.

Le but de nos entretiens n’était pas la représentativité mais la connaissance du panel des profils (pratiques, représentations, opinions) relativement au thème de l’évaluation et la compréhension du phénomène de sécheresse.

Fig. 5.1 -Localisation des agriculteurs interrogés. Source : Travail du terrain, 2016-2017. Réalisation et conception : T. NASSER, CEDETE, 2017.

Une troisième visite a été faite en avril – mai 2017 dans le but de passer des questionnaires quantitatifs auprès des agriculteurs. Cette technique avait pour but de collecter des données importantes sur les impacts des épisodes secs sur l’activité agricole dans la région. Ce sont 57 agriculteurs qui ont accepté de répondre au questionnaire.

L’enquête a été menée dans huit villages et le plus grand nombre de questionnaires ont été passés dans deux villages agricoles : Fourzol et Terbol.

Page | 140 Chaque rendez-vous a été soumis aux conditions de travail de chaque agriculteur. En effet, la majorité des agriculteurs ont privilégié un horaire tôt dans la matinée, avant de partir pour le travail dans leur terrain et peu sont ceux qui ont donné un horaire après le travail. La majorité des entretiens ont été réalisés sur le terrain des agriculteurs.

Une révision de chaque entretien a été effectuée afin de sélectionner les informations similaires. Cette sélection d’information a permis un groupement des données et des interactions qui peuvent apparaître. La retranscription des entretiens a constitué une étape importante de notre étude en permettant une clarification des informations recueillies.

Nos entretiens se sont déroulés souvent avec deux générations d’agriculteurs qui répondent ensemble aux questions (le père et le fils). Le fait de passer un entretien avec une personne plus âgée nous a permis de remonter plus loin dans le temps et de mobiliser au maximum des souvenirs temporels sur l’évolution de la perception de la sécheresse dans la région. C’est à partir de ces données sur leur ressenti que le phénomène de la sécheresse a été construit et interprété. Puis nous avons vérifié s’il existait un lien entre les éléments perçus et vécus (entretiens) et les éléments mesurables (données physiques). En effet, les éléments perçus et vécus ont été interprétés à travers leur expérience avec les périodes sèches au cours des dernières années et les modifications que les agriculteurs ont amenées dans leur pratique. Les éléments mesurables sont les données physiques disponibles (satellitaires et climatiques). Ensuite, une analyse quantitative a été faite à partir des données issues de questionnaire afin de générer des données statistiques descriptives sur les impacts de la sécheresse. Il s’agit de retirer des informations qui décrivent le phénomène de la sécheresse et d’estimer les impacts des épisodes secs sur l’activité des agriculteurs.

5.1.4 L’anonymat et la confidentialité

Il était important de garder les identités et certaines caractéristiques, concernant les agriculteurs, anonymes. Selon Ritchie et Lewis (2005), « la confidentialité consiste à éviter

l’attribution de commentaires, dans des rapports ou des présentations, à des participants identifiés»13. Pour cela, les noms des agriculteurs ont été remplacés par des codes (E1, E2,..). Une explication sur le but de l’entretien a été effectuée avant chaque entretien. Ainsi, une autorisation a été demandée pour pouvoir utiliser les informations recueillies dans cette étude.

13

Confidentiality means avoiding the attribution of comments, in reports or presentations, to

Page | 141 Certains agriculteurs ont été sensibles sur les questions sur l’âge, l’éducation, le nombre d’enfants qu’ils ont considéré comme une atteinte à leur vie privée.

5.2 Le terrain de réalisation des enquêtes

Dans cette étude, nous avons adopté les trois éléments fondamentaux, cités par Bertrand (1975), composants le milieu étudié : l’espace, le temps et l’homme. Le facteur humain, a joué un rôle important pour déterminer la nouvelle échelle de notre terrain. En effet, ce sont les localisations géographiques des entretiens et des questionnaires qui ont dessiné notre terrain. La limite administrative de chaque ville a été utilisée pour délimiter et cartographier notre zone. La disponibilité des données d’occupation de sol, pédologiques, satellitaires et climatiques sur cette zone ont encouragé notre choix du terrain.

5.2.1 La densité de la population

La région d’étude comprend 34302 habitants sont répartis dans les huit villages. Rayak comprend le nombre le plus élevé (6974 habitants) et la ville de Nabi-Aïla le nombre le moins élevé (610 habitants). Ces villages se caractérisent par plusieurs activités économiques d’ordre commerciales dont l’activité agricole est dominante.

Page | 142

Fig. 5.2 -Répartition de la population dans notre région d’étude. Source : Atlas du Liban, 2015. Conception et réalisation : T.NASSER, CEDETE, 2017.

Le tableau 1 représente l’évolution de l’accroissement des résidents dans la région pour les années 2000, 2005 et 2013. En l’an 2000 l’accroissement de la population était 1533 habitants. Après une diminution dans l’année 2005, la population a eu une augmentation pour atteindre une valeur de croissance de 2044 habitants en 2013.

Années 2000 2005 2013

Nombre d’habitant 1533 443 2044

Page | 143 L’augmentation de la population a été bien remarquée ces cinq dernières années. L’extension urbaine dans la région est une des raisons essentielles. En effet, la ville de Zahlé (centre commercial de la Beqaa centrale) a connu une augmentation de 29600 m2 de surface urbaine entre les années 2005 et 2012 (municipalité de Zahlé).

5.2.2 L’évolution de l’occupation du sol entre 1965 et 2011

Les données issues des images satellitaires de l’année 1998 et 2011 et les cartes topographiques de 1965, nous avons permis de suivre l’évolution de l’occupation du sol dans la région étudiée (tableau 5.2). Ces données déterminent la nature de la couverture du sol (urbanisation, végétation et sol nu).

Types d’occupation du sol 1965 (%) 1998 (%) 2011 (%)

Végétation 75,6 79,8 77,9

Sol nu 15,7 8,3 7,5

Zone urbaine 8,7 11,9 14,6

Tableau 5.2 - Mode d’occupation du sol pour les années 1965, 1998 et 2011

La couverture végétale montre une dominance pour les trois années étudiées. Ce mode d’occupation du sol n’indique pas un changement important en surface et elle est quasiment stable pour les trois périodes. Les terrains à sol nu ont diminué de moitié entre 1965 et 2011. En revanche, la zone urbaine a presque doublé dans la région. D’après ces chiffres, on peut constater que l’urbanisation a limité les surfaces à sol nu. Ainsi, cette région est confrontée à une augmentation d’urbanisation permanente d’une façon chaotique, au détriment du territoire agricole (Masri et al., 2001).

5.2.3 Le paysage agricole

La carte de la figure 5 représente les différentes surfaces agricoles permanentes dans la région d’étude. Pour réaliser cette carte, les données issues des images satellitaires de 2005 ont été utilisées. Ces données déterminent la localisation des différentes cultures cultivées dans la région. Les types des cultures plantées dans la région sont variées et divisées en quatre groupes : les cultures en plein champs, la vigne, les arbres fruitiers et les cultures intensives. Les cultures plantées en plein champs occupent 59,4 % de la superficie agricole de la région

Page | 144 soit 2546 hectares environ. La pomme de terre constitue les 2/3 des cultures en plein champs et le reste contient du blé et des légumes (oignon, persil, laitue…). La vigne constitue 20%, soit 873 hectares, les arbres fruitiers 18% soit 777 hectares et les cultures intensives constituent seulement 3% et sont cultivées sous serres en plastique. Les cultures intensives au Liban sont caractérisées par un usage d’intrants important, cherchant à maximiser la production agricole.

Les villages de Fourzol et Terbol constituent la majorité de la superficie agricole de la région d’étude. Elles constituent ensemble 59 % soit 2529 hectares environ. Le village de Tal – Amara possède une superficie agricole moins importante que celle des autres villages de la région d’étude. Cette superficie ne représente que 2% de la surface agricole totale. La surface agricole des autres villages varie entre 5% et 12% par rapport à la surface agricole cultivée dans la région d’étude.

Page | 145

Fig. 5.3 -Répartition des cultures dans la région d’étude. Source : Données SIG fournies par le CNRS du Liban, 2011. Conception et réalisation : T. NASSER, CEDETE, 2017.

Page | 146

Fig. 5.4 - Répartition de la surface agricole de la région d’étude par ville. Source : calcul réalisé à partir des données SIG fournies par le CNRS du Liban, 2011. Réalisation : T. NASSER, CEDETE, 2017.

La culture principale dans la plupart des villages est celle cultivée en plein champ, constituée principalement de céréalières et de légumières. Les arbres fruitiers et la viticulture occupent la deuxième place dans la région. En revanche, les cultures intensives ne dépassent pas le 5% de la surface agricole.

Type de culture Cultures en plein champ (céréales

et légumières)

Arbres fruitiers Vigne Cultures

intensives Superficie ha % ha % ha % ha % Fourzol 494 36% 421,2 30,7% 421,7 30,8% 18,4 1,3% Terbol 991 85,3% 102,4 8,8% 41 3,5% 27,63 2,4% Ablah 205 40,1% 101,9 19,9% 189,1 37% 15,2 3% Ali-Nahri 276,2 84,6% 36,3 11,1% 14,1 4,3% 15 4,6% Rayak 256 95,7% 4 1,5% 8 3% 0,37 0,1% Nabi-Aïla 65,9 31,3% 79,2 37,4% 64,2 30,3% 2,5 1,2% Haouche-Hala 229 62,7% 28 7,7% 98 26,8 10,6 2,9% Tal-Amara 29,2 41,2% 4,4 6,2% 37 52,2% 0,3 0,4%

Page | 147

5.2.4 Ressources en eau et irrigation

L’irrigation dans la région d’étude est assurée principalement par les eaux souterraines provenant des puits. Les terrains agricoles irrigués représentent 3050 hectares environ soit 70,6 % de la surface cultivée (Kehdy, 2013). Selon la même source, le nombre de puits forés en Beqaa centrale est d’environ 390 soit de 0.9 puits/terrain. Ce nombre élevé de puits montre la forte dépendance de l’activité agricole aux eaux souterraines. Lors de notre entretien avec le directeur de LARI, il nous a expliqué plusieurs raisons responsables de l’augmentation des puits :

- Les espèces cultivées consommatrices d’eau comme la pomme de terre qui ont besoin entre 8 et 10 heures d’irrigation par jour.

- La pollution élevée du fleuve de Litani qui le rend inexploitable surtout pendant la saison sèche.

- Le manque de contrôle des forages.

- La diminution de la quantité de précipitation.

Les niveaux piézométriques dans la région se situent entre 20 m et 55 m (Kehdy, 2013).Parmi les agriculteurs enquêtés, 70% possèdent un niveau qui varie entre 30 m et 40 m, 28 % entre 20 m et 30 m et 2% entre 40 met 50 m (figure 5.8).

Fig. 5.5 -Niveau piézométrique selon les agriculteurs enquêtés de la région. Réalisation : T. NASSER, CEDETE, 2017.

Page | 148 La surface agricole irriguée représente une partie importante de la SAU de la région d’étude. Elle représente près de 85 % de la SAU dans certains villages. Cette surface a subit une augmentation ces dernières années selon nos enquêtes. En effet, elle couvre la moitié de la SAU à Fourzol, le 2/3 à Haouch Hala et Rayak, et le 3/4 dans les autres villages.

Fig. 5.6 -Les pourcentages des terrains irrigués dans notre région d’étude. Source : Atlas du Liban, 2015. Réalisation : T. NASSER, CEDETE, 2017.

Les trois principales méthodes d’irrigation utilisées pour les terrains agricoles de la région sont : l’aspersion, le goutte-à-goutte et les canaux à ciel ouvert.

Page | 149 Méthode d’irrigation Utilisation (%) Types de cultures

Aspersion 68,4 Pomme de terre

Blé Légumes

Goutte-à-goutte 21,9 Légumes

Cultures intensives Vigne

Canaux à ciel ouvert 9,7 Arbres fruitiers

Vigne

Tableau 5.4 - Méthodes d’irrigation dans notre région d’étude (%). Source : nos enquêtes, 2017. Réalisation : T. NASSER, 2017

L’irrigation par aspersion est fréquemment utilisée dans la région notamment pour les cultures en plein champs. Cette méthode est pratiquée pour les 2/3 des terrains agricoles.

Depuis quelques années, le goutte-à-goutte est en augmentation dans la région en raison du manque de ressource en eau (baisse de précipitation et tarissement des puits). Elle est pratiquée par le tiers des exploitations agricoles (enquêtes, 2017 et 2018). Lors de notre visite sur le terrain, nous avons remarqué des installations récentes de ce type d’irrigation notamment dans les champs de vigne.

Malgré la forte perte d’eau, l’irrigation par des canaux à ciel ouvert est toujours appliquée

Documents relatifs