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le champ de vitesse n’a pas toujours pu être exploré dans sa globalité

Sur le point de vue à l’aval du banc (site D, Fig. 5.7), la répartition des vitesses est simple. A

faible débit (D1, 17 m

3

/s), l’intensité de vitesse est relativement uniforme. Par contre, à partir de

D2 (57 m

3

/s), les vitesses sont plus fortes dans la partie droite de la rivière. Le profil en travers des

vitesses est donc légèrement dissymétrique par rapport au profil attendu dans un canal uniforme, à

cause de la présence à l’amont du banc de galets. Les vitesses sont plus homogènes sur la section,

plus à l’aval du banc. L’asymétrie du profil en travers des vitesses sur la section est confirmée par

l’analyse des orientations des vecteurs vitesse (Fig. 5.7), qui tendent vers la direction moyenne de

la rivière en rive droite. La direction moyenne

1

sur le point de vue est quasiment constante au cours

du temps :α

d

≈-11

±4

.

Le deuxième point de vue au milieu du banc (site C,Fig.5.8) permet de suivre l’écoulement à

proximité du chenal de jonction amont. Là, les vitesses sont surtout mesurées dans le champ proche

de l’image (chenal secondaire et chenal de jonction), où les traceurs sont bien visibles et

l’écoule-ment moins agité que dans le chenal d’écoulel’écoule-ment principal. Les vitesses ont été mesurées pour deux

configurations différentes : à 10h50 (C1, 77 m

3

/s), le banc n’est pas encore immergé alors qu’à 12h38

(C2, 122 m

3

/s) l’écoulement traverse le banc. Même si les hauteurs d’eau dans le chenal secondaire

sont faibles, les vitesses sont de l’ordre de 3 m/s, ce qui peut être expliqué par des frottements plus

faibles dus à des sédiments moins grossiers. L’accélération dans le chenal de jonction est clairement

visible, même si pour le plus fort débit (C2) il manque des données à l’aval du chenal de jonction.

1

La direction du vecteur vitesse est définie comme l’angle entre le vecteur et la direction moyenne de la rivière (cf.

Fig. 5.7 –

Intensités (en haut) et orientation (en bas) des vecteurs vitesse LS-PIV sur lesite D au cours de la chasse 2006. Les lignes en pointillés donnent les positions approximatives des digues et des sous-unités morphologiques du banc. L’angle αd est défini comme l’angle entre chaque vecteur vitesse et la direction moyenne de la rivière.

Fig. 5.8 –

Intensité (en haut) et orientation (en bas) des vecteurs vitesse LS-PIV sur le site Cau cours de la chasse 2006. Les lignes en pointillés donnent les positions approximatives des digues et des sous-unités morphologiques du banc. L’angle αd est défini comme l’angle entre chaque vecteur vitesse et la direction moyenne de la rivière.

Ces observations sur les vitesses confirment l’hypothèse notée sur les observations limnimétriques

d’un écoulement plus rapide dans le chenal de jonction. Sur tout ce site, l’orientationα

d

des vecteurs

vitesse est positive, ce qui indique l’influence forte de la topographie des chenaux sur la direction

de l’écoulement. Sur le banc, aucune vitesse n’est mesurée à 10h50 ; à 12h38 les vitesses mesurées

sur le banc sont plus faibles (2 m/s) que les vitesses dans le chenal secondaire. Par contre l’angle

αd est positif, cela indique que même si l’écoulement reste concentré dans le chenal de jonction, de

l’eau s’écoule en "nappe" sur le banc (et non concentré dans le chenal de jonction) directement entre

le chenal secondaire et le chenal principal. Le même phénomène est visible sur le banc, à l’aval du

chenal de jonction, à 10h50.

En résumé, les observations hydrométriques faites au cours de la chasse 2006 permettent de

remarquer que, à l’aval du banc, l’influence de ce dernier sur l’écoulement est rapidement atténuée,

le champ de vitesse devenant rapidement plus proche de celui d’une section simple. La pente de la

5.1.3 Modifications topographiques

Huit sections en travers réparties sur le site expérimental ont été suivies avant et après la chasse

(cf. paragraphe 3.1.1 pour la méthode). La localisation des transects,Ti (i= 1 à 8) de l’amont vers

l’aval, est donnée sur la carte (Fig. 5.5). Leur comparaison donne la tendance générale d’évolution

topographique du secteur (Fig. 5.9). La tête de banc est érodée (T1 à T3) de 30 à 50 cm pour sa

partie la plus élevée. Dans sa partie intermédiaire, le banc est également érodé (T4 et T5). L’aval

du chenal principal (T5 à T8) est aussi érodé, avec des affouillements maximaux de 30 à 50 cm dans

chaque section. En revanche, le chenal secondaire est relativement stable (T1 à T6). Ces premières

observations tendent à montrer que le site a été globalement érodé au cours de la chasse. Pour les

zones avec des chenaux de jonction, la topographie ne peut pas être interpolée entre sections (Fuller

et al., 2003). Une comparaison plus fine à partir des mesures distribuées est donc indispensable.

La soustraction des MNT modélisant la topographie avant et après la chasse (opération :

bav6-bav5) donne un MNT de différence entre les deux surfaces (Fig.5.10 a). Les changements significatifs

de la topographie sont clairement identifiables sur cette carte. Quelques zones sont à étudier avec

vigilance du fait d’une incertitude importante sur l’interpolation de l’altitude. La carte d’incertitude

2

(Fig. 5.10 b) montre en effet que la partie amont, la partie intermédiaire du chenal d’écoulement

principal, ainsi que quelques zones à proximité des berges ne disposent pas de données en densité

suffisante pour permettre une comparaison juste.

La carte de différence (Fig.5.10 a) indique nettement une tendance globale du site à l’érosion. Du fait

de la granulométrie de surface, la variation minimale jugée significative est fixée à 10 cm. Un calcul

des volumes et des surfaces modifiés avec le logicielSurfermontre que, sur la surface totale du site,

47% a été érodé de plus de 10 cm, et seulement 5% a subi un dépôt supérieur à 10 cm. Les volumes

3

d’érosion et de dépôt supérieurs à 10 cm sont respectivement de 2338 m

3

et 219 m

3

, conduisant

à des hauteurs moyennes de dépôt et d’érosion repectivement de 14 et 17 cm. La description de

l’évolution topographique demande cependant à être nuancée par sous-unité morphologique :

2

suivant la définition du paragraphe 3.1.3. 3

L’incertitude sur les volumes est estimée qualitativement à 3 m3, ce qui représente une épaisseur de 12 cm sur une surface de 25 m2.

Fig. 5.9 –

Profils topographiques de sections en travers levées avant et après la chasse 2006. Les profilsTi (i= 1 à 8) sont localisés sur la figureFig.5.5.

le chenal d’écoulement principal est globalement érodé. Il est particulièrement affecté dans sa

partie aval avec des érosions de l’ordre de ∆z=-0.2 à -0.4 m.

le chenal secondaire reste approximativement à la même altitude.

la tête de banc a été érodée jusqu’à∆z=-0.4 m.

la queue de banc a subi des dépôts localisés, surtout au bord (∆z= +0.1à+0.2m) et à proximité

de la berge (∆z >+0.5 m) conduisant à un élargissement de la partie aval du banc.

le bord du banc apparaît sur la carte comme, à l’aval, une zone de changement en altitude de

faible amplitude (−0.2 à +0.1 m). Mais il est nettement érodé dans sa partie amont et au

milieu.

le chenal de jonction permanent amont a subi une érosion de berge à gauche dans sa partie