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DU CHAMP FUNE´RAIRE AU CIMETIE ` RE ECCLE´SIAL

Dans le document Le cimetière Saint-Michel de Toulouse (Page 174-200)

Du champ fune´ raire

au cimetie`re eccle´ sial

. . . .

J. Catalo, D. Paya, E. Cabot et S. Duchesne

Le champ fune´raire (

VIIIe

-

XIIe

sie`cles)

L’Antiquite´ oublie´e

Les plus anciennes tombes installe´es au-dela` de la porte Narbonnaise sont date´es de l’Antiquite´ tardive. Huit ont e´te´ dentifie´es lors de la fouille de la station de me´tro (fig. 126). Elles se re´partissent sur l’emprise de l’ancien bas-coˆte´ de la voie Narbonnaise large d’au moins une quinzaine de me`tres et a` 150 m de distance

de l’enceinte gallo-romaine (Paya et al. 2004, 33-37). Meˆme en l’absence de

structures baˆties, la se´dimentation montre que cet espace ne servait plus depuis longtemps a` la circulation. Les se´pultures sont peu nombreuses et largement espace´es les unes des autres. La datation au radiocarbone de la tombe TPJ 591

indique 320-540 (cal AD a` 91,2 %1). Quatre se´pultures contenaient du mobilier

d’offrande (TPJ 735, 591, 694 et 610) (fig. 127). Il s’agit d’imitations locales grossie`res de lampes africaines de la fin du IVe sie`cle et de gobelets ovoı¨des a` de´cors de polissages typiques des productions toulousaines. Les deux objets ne sont pas toujours pre´sents dans la meˆme tombe et sont usage´s voire endomma-ge´s. Malgre´ une e´tude du remplissage des pots, rien n’a e´te´ de´couvert qui puisse diffe´rencier ce dernier du comblement des tombes concerne´es. Les pie`ces en ce´ramique e´taient en ge´ne´ral de´pose´es aux pieds ou sur les jambes des de´funts ; dans un cas une lampe est pose´e contre la teˆte. Certaines structures fune´raires sont des cercueils (pre´sence de clous), les autres pouvant eˆtre des coffres, ins-talle´s dans des fosses larges. Les cercueils e´taient larges et de forme rectangu-laire. Dans un cas, il e´tait de´pose´ dans un coffre de briques, sans fond ame´nage´ (TPJ 591) (fig. 128). Il est important de rappeler que ce ne sont peut-eˆtre pas les premie`res de´couvertes de tombes antiques dans la zone. En 1530, lors de

tra-vaux a` l’emplacement de l’ancien couvent des Trinitaires, des «se´pulcres de

marbre, plomb et cuivre avec les ossements dedans qu’on disait eˆtre les comtes de Toulouse» ont e´te´ mis au jour (Cazeset al.2002, 493).

Le de´capage e´largi du niveau d’apparition de ces tombes antiques permet d’af-firmer que leur faible densite´ n’est pas le fait de destructions poste´rieures, mais constitue une donne´e propre a` cette pe´riode. Contrairement a` une ide´e fre´quem-ment de´veloppe´e, ces se´pultures de la fin duIVesie`cle et/ou duVesie`cle ne sont pas directement a` l’origine de la vocation fune´raire du site. D’une part, le secteur connaıˆt une pe´riode ou` le site semble exempt de toute se´pulture. D’autre part, une structure line´aire en galets de´couverte sur le coˆte´ oriental de la fouille s’inscrit sur les tombes sans en tenir compte. Paralle`le a` l’axe de la voie antique, elle paraıˆt correspondre plus a` une nouvelle parcellisation qu’a` une limite

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1. Datation E.T.H.-28436, aˆge 14C A.M.S. conventionnel : 1630 +/– 50 BP (d13Cmesure´ de – 22,7 +/– 1,2%vs P.D.B). Date14C calibre´e : 260 cal AD - 540 AD (courbe de calibration « IntelCAL98 », Stuiveret al.1998 Radiocarbon, 40).

potentielle de la ne´cropole. Le meˆme constat a pu eˆtre fait au sortir de la porte Narbonnaise, site de la Cite´ Judiciaire, avec l’implantation d’une tranche´e drai-nante, d’une structure en galets du meˆme type et d’un puits (Cataloet al.2007, vol. 1, 50-56). Par ailleurs, la fouille des alle´es Paul-Feuga avait re´ve´le´ la pre´-sence de fosses domestiques fin Ve-de´butVIe sie`cle (Peyre 1993, 74). Enfin, les tombes re´pute´es « me´rovingiennes », souvent caracte´rise´es par des sarcophages et contenant des se´pultures avec mobilier de parure, sont absentes quel que soit le site conside´re´. Ramene´es a` l’e´chelle de Toulouse, ces informations ne sont pas ne´gligeables. Dans cette ville, la majorite´ des tombes connues aux VIe et

VIIe sie`cles est concentre´e essentiellement autour des deux basiliques fune´raires suburbaines atteste´es : Saint-Sernin et Saint-Pierre-des-Cuisines. La fouille re´cente de la place des Carmes a permis la de´couverte de deux se´pultures en coffres de bois, une en coffre de tuiles et une en amphore. Une d’elles au moins est datable duVIIesie`cle2alors que ce site est bien inclus a` l’inte´rieur de la cite´ durant la pe´riode me´rovingienne. Cette de´couverte de´montre la pre´sence de se´pultures intra-muros autres que celles des puissants et de la haute hie´rarchie religieuse. Il semble que les changements qui ont affecte´ la ville durant

l’Anti-735 729 697 738 694 601 610 591 Fosse reconnue Sépulture Emprise des travaux

Bâti du Moyen Âge Zone entièrement fouillée

pour cette phase Perturbation contemporaine

0 10 m

Mur

Fig. 126 : Plan des tombes de l’Antiquite´ tardive’F. Calle`de, Inrap.

. . . .

2. Une datation au radiocarbone a e´te´ effectue´e par le laboratoire Arche´olabs (ARC 2384). Le sujet serait de´ce´de´ entre 545 et 690, avec un pic de probabilite´ de 84,9 %, pour la marge com-prise entre 595 et 690. Nous remercions Jean-Luc Boudartchouk pour la transmission de ces donne´es ine´dites.

quite´ et le haut Moyen Aˆge ont laisse´ inoccupe´es certaines aires auparavant incluses dans le tissu urbain. Cela a pu favoriser l’ame´nagement de tombes

dans des zones inhabite´es (Lauwers 2005, 27)3 et de´placer vers le nord une

zone fune´raire antique.

Un champ d’inhumations

Un hiatus d’au moins un sie`cle et demi se´pare les deux premie`res pe´riodes fune´raires aux abords de la porte Narbonnaise. Sur les sites de la Cite´ Judiciaire et des alle´es Paul-Feuga, les datations les plus anciennes sont 650-860 (TCJ 74), 755-895 (TCJ 76), 655-905 (TCJ 69) et 621-832 (TPF 71) pour la pe´riode 1. La zone fune´raire de cette e´poque, de´termine´e par les fouilles de 1991 a` 2006, est particulie`rement e´tendue. Elle couvre une superficie d’environ 80 m de longueur d’ouest en est sur 100 m du nord au sud. C’est une tre`s vaste aire fune´raire date´e duVIIIeauXIIesie`cle, e´chelonne´e depuis la porte le long de la voie d’acce`s de la ville.

L’axe de la voie est de´termine´ par les donne´es concordantes de ces ope´rations de fouille et de celle de la station de me´tro. Vers 1150-1180 (pe´riode 2), il se maintient par la cre´ation d’une cloˆture du cimetie`re fonde´e sur des caveaux repe´re´s sur les deux sites les plus au sud. La projection rectiligne de cet axe conduit au passage de franchissement des fosse´s encore en place vers 1160

(Cataloet al.2007). Une grande cohe´rence, a` la fois topographique et

chrono-logique, existe donc entre les diffe´rents sites fouille´s au devant de la porte Narbonnaise. L’organisation et la typologie des tombes sont par ailleurs parfai-tement analogues pour leXIIesie`cle dans les deux sites : re´partition en quinconce e´voluant vers des associations en lignes.

Malgre´ l’absence de tout e´difice extra-muros connu, la vocation fune´raire de la zone de fortifications n’est pas anecdotique. Elle fonctionne sur la longue dure´e en meˆme temps que les fosse´s. Dans le secteur proche du rempart, l’activite´ fune´raire reprend a` l’emplacement du fosse´ apre`s son premier comblement a` la

fin du IXesie`cle. Il en est de meˆme sur les talus devant la porte Narbonnaise.

1

2

Fig. 127 : no1 TPJ 610, tombe de

l’Antiquite´ tardive en cercueil avec de´poˆt

aux pieds ; no2 de´poˆt d’un vase

et d’une lampe aux pieds de TPJ 610

’O. Dayrens, Inrap.

. . . .

3. Il apparaıˆt qu’au IVesie`cle les fre´quents rappels de la re`gle antique montrent que des atteintes re´gulie`res sont faites a` la « loi des douze tables » (Picard 1978, 343).

Bien que la succession des reprises des fosse´s n’ait pas favorise´ la conservation des se´pultures, on retrouve encore des tombes au pied de la porte Narbonnaise ou installe´es le long d’une palissade du fosse´ sud au de´but duXIIesie`cle (Catalo

et al.2007, vol.1 70-72, 78-82, 85-89). Si l’autorite´ comtale sur cet espace fait peu de doute au regard des donations de 1115 et 1127, il demeure ainsi une zone d’inhumation jusqu’a` la fin duXIIesie`cle. La restructuration du chaˆteau et de ses fosse´s semble avoir repousse´ cette activite´ fune´raire plus au sud avec la cre´ation d’un ve´ritable cimetie`re clos pour lequel la relation de cause a` effet est difficile a` certifier (voir chap. 1, Le cimetie`re du chaˆteau). Jusqu’a` cette e´poque, la pre´sence des tombes semble n’avoir pose´ aucune difficulte´ pour les phases de militarisation du syste`me de de´fense de la porte-chaˆteau.

Le de´placement topographique de l’activite´ fune´raire ne s’effectue qu’a` la fin du

XIIesie`cle. Elle prend alors une forme relativement laˆche et individualise´e avec de grands alignements ou` chaque tombe est se´pare´e de la suivante par une

distance de 2 a` 3 m. Dans la phase 2A, on retrouve les petits regroupements

par deux ou trois individus de la pe´riode 1. L’orientation des se´pultures n’est plus perpendiculaire a` la voie antique, mais paraıˆt induite par le nouvel axe que sera la rue me´die´vale. La densification de l’aire fune´raire s’effectue ensuite d’ouest en est a` partir des premie`res tombes. Ces de´buts ne se font donc ni en fonction de la proximite´ de l’enceinte urbaine, ni en fonction d’un hypothe´tique oratoire ou lieu de culte4. Non seulement aucun e´difice ante´rieur a` l’e´glise du

XIVesie`cle n’a e´te´ de´couvert sous la nef, mais on peut penser aussi que l’organi-sation du cimetie`re aurait e´te´ diffe´rente si une chapelle avait e´te´ pre´sente sous le chevet de Saint-Michel situe´e a` quelques me`tres du site. L’aire fune´raire apparaıˆt meˆme comme une cre´ation quand on rapproche sa chronologie des tombes trouve´es plus au nord. La zone la plus proche du rempart est de´finitivement exclue de l’aire fune´raire par le de´veloppement des fosse´s du chaˆteau Narbon-nais a` la meˆme e´poque. Les tombes les plus re´centes du site de la Cite´ Judiciaire ont e´te´ date´es par radiocarbone : 875-1165 (TCJ 4) et 975-1165 (TCJ 20). Sur le site de la station de me´tro, les plus anciennes sont : 1155-1285 (TPJ 564) a` 91,1 %, 1185-1295 (TPJ 637) a` 94,3 %, 1160-1290 (TPJ 652) a` 94,8 %. Ces datations semblent donc indiquer une re´elle succession chronologique entre les deux sites autour de 1160 (fig. 25).

En re´sume´, la meˆme chronologie peut eˆtre donne´e a` tous les secteurs de l’aire fune´raire de la pe´riode 1, exclusivement situe´s a` proximite´ du rempart ou de la porte antique de la ville et de part et d’autre de la voie Narbonnaise. Au-dela`,

aucune tombe n’a e´te´ date´e ante´rieurement au XIIe sie`cle. Le creusement et

l’utilisation du premier fosse´ des de´fenses de Toulouse dans la seconde moitie´ duIXesie`cle constituent des repe`res majeurs dans l’e´volution longue et continue de la zone fune´raire qui de´bute auVIIIesie`cle. Les trois sie`ges de la ville entre 844 et 864 sont sans doute a` l’origine de ce fosse´, mais ne causent aucun changement dans la localisation de la zone de se´pultures. Malgre´ le de´veloppe-ment du syste`me fossoye´ lie´ au chaˆteau des comtes, les tombes sont encore pre´sentes jusqu’au milieu duXIIesie`cle au moins.

E´mergence de la tombe protectrice

Les tombes poste´rieures au VIIe sie`cle se de´finissent par l’abandon presque

complet de la pratique des re´unions et de re´ductions de corps (Paya 1996, 348) et par le de´veloppement de structures destine´es a` recevoir et a` prote´ger un seul de´funt. D’une manie`re ge´ne´rale, cela se caracte´rise souvent par l’utilisa-tion de structures fune´raires intransportables (afin d’e´viter le vol ?). Les

re´duc-Fig. 128 : TPJ 591, tombe de l’Antiquite´ tardive en cercueil et coffre de briques

’J. Hernandez, Inrap.

. . . .

4. On ne peut retenir la mention d’une e´glise Saint-Michel en 1056 cite´e dans le riche travail de G. Wild (Wild 1999). Il s’agit de l’e´glise Saint-Michel-du-Chaˆteau mentionne´e comme limite de la paroisse Saint-Sernin au nord de la ville, a` l’emplacement actuel de l’hoˆpital Purpan. Tous les actes duXIIesie`cle qui se rapportent a` ce secteur (cre´ation de la sauvete´ ou des hoˆpitaux) ont pour re´fe´rence topographique la porte ou le chaˆteau Narbonnais.

tions et les superpositions disparaissent ou deviennent rares. La tombe est destine´e a` eˆtre individuelle et participe a` la « mise en sce`ne » du de´funt par une e´troitesse et une forme pre´conc¸ue.

A` Toulouse, les ame´nageurs ont adapte´ ces volonte´s aux mate´riaux disponibles : galets, briques, voire bois. Le plus souvent les efforts de protection et/ou de maintien se concentrent dans la re´gion de la teˆte. Dans certains cas, le maintien du haut du corps dans une position pre´de´finie est assure´ graˆce a` ces ame´nage-ments. La position qui est typique duXesie`cle a` la fin duXIIIesie`cle est celle du corps en position « assise » (D3). Auparavant, la position des adultes est plutoˆt

la position avec la teˆte seule soutenue (D2), voire non soutenue (D1)5. Cette

dernie`re peut correspondre a` celle du « dormeur », ce qui peut paraıˆtre logique pour cette e´poque ou` le de´funt n’est pas conside´re´ comme un mort a` part entie`re et qu’il attend la re´surrection en situation de « repos ».

La protection est renforce´e par un marquage des tombes. Les mate´riaux utilise´s sont donc, le plus souvent, la brique (re´cupe´re´e et fragmente´e) et le galet. Ils sont parmi les plus faciles a` obtenir a` Toulouse durant la pe´riode me´die´vale. Si le bois a e´te´ utilise´, les difficulte´s a` identifier des fosses et des calages de poteau ou de ste`le ne permettent pas de les discerner. Les marques de se´pultures n’ont pas pour premier but de nommer le ou les de´funts qui sont inhume´s. Elles permet-tent toutefois la constitution de regroupements, peut-eˆtre d’origine familiale. Elles e´vitent aussi les recoupements qui sont donc limite´s voire accidentels, malgre´ une densite´ de se´pultures croissante au fil des sie`cles. Ainsi, pour la phase 1A, une seule re´duction est observe´e (TCJ 42, fig. 129), une en phase 2B

(TPJ 721) et enfin une troisie`me en phase 3A(TPJ 631)6.

Parmi les tombes les plus anciennes (pe´riode 1), certaines ont pose´ quelques proble`mes d’interpre´tation avec une pre´somption de structures en bois, justifie´e par certaines dislocations des squelettes et un taux de repre´sentativite´ important du crite`re de de´composition en espace non colmate´.

Le fait concerne certaines tombes d’enfants, des moyens de calage laissant apparaıˆtre des effets de parois. L’utilisation de structures pe´rissables est envisa-geable. D’abord il faut citer des coffres, mais aussi des structures a` fond concave. Dans ce cas, les arche´ologues concluent souvent a` la pre´sence de coffres monoxyles ou de tronc d’arbre e´vide´. La concavite´ aboutit a` des

de´pla-cements importants d’os (Dudayet al.1990), comparables a` ceux de certains de

nos sujets. C’est tre`s re´cemment que ce type de structure a pu eˆtre identifie´ en re´gion Midi-Pyre´ne´es (2008 et 2009). La fouille du site du Sauzas (Blagnac), au nord de Toulouse, a permis la de´couverte d’une se´pulture avec des traces de coffre monoxyle date´e par 14C des IXe-Xesie`cles7. Dans le Gers, sur le site de Lasserre (commune de Marsan), 21 coffres monoxyles ont e´te´ identifie´s parmi

les 174 tombes fouille´es. Une datation par 14C permet d’attribuer l’un d’entre

eux auXesie`cle8. Les typologies e´tablies sur d’autres zones du territoire national ne datent pas leur utilisation au-dela` duIXesie`cle (Colardelleet al.1996, 295 ; Gaultier 1998, 62 ; Blaizot, Savino 2006, 318).

En ce qui concerne certains enfants de moins de six mois, on trouve des sque-lettes dont les e´le´ments se sont resserre´s dans un espace en forme « d’obus ». L’hypothe`se d’un emmaillotement en langes serre´s, traditionnel au Moyen Aˆge (Alexandre-Bidon, Clossom 1985, 150), pourrait expliquer cette taphonomie particulie`re. Pour cette meˆme classe d’aˆge, le coffre de bois semble avoir e´te´ aussi en usage. Il est identifiable par des effets de paroi et des ame´nagements de galets et de fragments de briques place´s en calage (TCJ 5 pour exemple, fig. 130). Pour des sujets plus aˆge´s, mais dont l’aˆge est infe´rieur a` deux ans,

l’utilisation d’un berceau en auge9ou d’une corbeille est envisageable (TCJ 12

. . . .

5. Nous rappelons que, pour des causes de´ja` e´voque´es, il faut rester prudent pour des conclu-sions concernant la phase 1A. Le proble`me est identique pour les fosses ame´nage´es.

6. Nous n’incluons pas dans ce cadre les re´duc-tions conse´cutives a` certains ame´nagements comme, par exemple, le creusement des diffe´-rents fosse´s de la ville.

7. Voir Paya (D.), Catalo (J.), Martin (H.), Pouget (N.) Rouquet (J.). La pe´riode me´die´vale. In: Pons (F.) dir.ZAC Androme`de – Coinays, Ferradou, Sauzas (Blagnac – Haute-Garonne). Rapport final d’ope´ration, Inrap Grand Sud-Ouest, en cours de re´daction.

8. Voir Georges (P.), Catalo (J.), Kacki (S.), Duchesne (S.), Amiel (C.). Marsan, lieu-dit « Lasserre » (Gers). Rapport final d’ope´ration, Inrap Grand Sud-Ouest, en cours de re´daction. 9. L’auge de bois, non appreˆte´e mais polie, arrondie et creuse´e a` la taille du nouveau-ne´, apparaıˆt de`s leXIIIe sie`cle (Alexandre-Bidon, Clossom 1985, 151).

et TCJ 48 pour exemple, fig. 131). Le contenant choisi pour le mort est vraisem-blablement celui qui e´tait utilise´ pour le repos du vivant. Les enfants dont le de´ce`s est intervenu aux alentours ou apre`s deux ans ont e´te´ inhume´s comme des adultes. Durant l’e´poque me´die´vale, cet aˆge correspond a` celui du sevrage (Alexandre-Bidon, Clossom 1985, 138) et du de´but de la marche.

A` propos des tre`s jeunes enfants, certaines constantes se retrouvent tout au long de l’utilisation du cimetie`re me´die´val. Ainsi on note la pre´sence de nouveau-ne´s inhume´s avec leur me`re (fig. 132)10. Il est fort possible qu’il s’agisse de

mort-ne´s. Au XIIIe sie`cle, le liturgiste Guillaume Durand signale que, bien qu’ils

n’aient pas droit au cimetie`re, les enfants mort-ne´s e´taient conside´re´s par cer-tains comme le fruit de la me`re. Les de´funts e´tant cense´s faire partie des entrail-les de la me`re, ils e´taient donc enterre´s dans le cimetie`re paroissial11.

Fig. 129 : Se´pulture TCJ 42 avec re´duction

’C. Nourrit, Inrap.

Fig. 130 : Se´pulture TCJ 5

’C. Nourrit, Inrap.

10. De tels liens peuvent eˆtre suppose´s en ce qui concerne les sujets TPJ 351 et 377 (phase 3B), TPJ 354Aet 354B(phase 4A).

11.Rational ou manuel..., tome I, p. 80.

Les tombes ne comportent aucun de´poˆt ce´ramique, mais des coquilles Saint-Jacques (pecten jacobeus) ont e´te´ attribue´es a` certains de´funts12. Deux trous pratique´s dans les coquilles montrent qu’elles e´taient porte´es en pendentif ou accroche´es a` un chapeau ou un habit. Logiquement et le plus souvent, elles ont e´te´ mises au jour sur le gril costal ou au niveau de l’abdomen. Elles peuvent appartenir a` des pe`lerins qui sont repre´sente´s en faible proportion par rapport a` des cimetie`res au recrutement vraisemblablement socialement plus e´leve´. Notons, toutefois, qu’aucun bourdon de baˆton n’a e´te´ identifie´, meˆme s’il

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