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Quelques sources de données publiques existent (Tableau 15) concernant les centrales d’enrobage à chaud. Hormis (Jullien et al. 2008), qui mentionne un Tambour Sécheur Enrobeur fonctionnant au gaz naturel, les autres références ne précisent ni le type de technologie, ni le type de carburant utilisé.

Système : centrale d’enrobage à chaud

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Certaines des données d’inventaire sont comparées dans le Tableau 16, pour les différentes sources. Les valeurs sont dans les mêmes ordres de grandeur concernant la consommation d’énergie et les émissions de CO2 et CO. Les autres flux ont des valeurs très dispersées.

Référence (Stripple, 2001) (Athena, 1999)* (Jullien et al 2008)

Energie MJ/tonne 287,3 319,5 249,2

SO2 1,43.10-2 1,36.10-1 4,43.10-3

NOx 4,56.10-2 1,89.10-2 6,02.10-3

CO2 22,5 18,97 9,83

CH4 0 0 2,70.10-4

CO 3,71.10-3 4,77.10-3 7,71.10-3

COGNM - 1,70.10-4 1,14.10-2

Poussières

kg/tonne

2,85.10-3 3,62.10-2 -

Tableau 16. Comparaison des flux par source pour les centrales d’enrobage

*calculé pour un enrobé à 2,35 t/m3 nc : non communiqué

3 Absence de données publiques

Aucune référence n’a été trouvée concernant les procédés d’élaboration des matériaux suivants : fibres, acide, dope d’adhésivité, émulsifiants, épaississant, fluxant, phase, fines d’apport, joints béton, produits de dénudage, produits de cure, produits débituminants, résine.

D’autre part, bien que très importants en terme d’impacts environnementaux potentiels, en particulier lorsque des matériaux alternatifs sont utilisés, les rejets de polluants dans l’eau sont éminemment liés aux conditions météorologiques et à l’état mécanique des couches de surface. La contribution des matériaux par rapport à celle du trafic est difficile à isoler. Pour ces différentes raisons, il n’existe pas actuellement de données génériques de flux environnementaux émis dans l’eau par la chaussée, en fonction notamment des matériaux utilisés, et cet aspect n’est pas traité dans ECORCE.

Concernant les matériaux hydrauliques, il existe des réactions de carbonatation qui se produisent lors de la vie en service du béton exposé à l’air. Ces réactions absorbent le CO2 présent dans l’air, qui réagissant avec les composés du béton, se carbonate. Cette

« consommation » de CO2 diminue la contribution totale des matériaux hydrauliques à l’effet de serre. Le phénomène dépend de la surface spécifique du béton en contact avec l’air, et des conditions climatiques. Actuellement, des données environnementales adaptées à la démarche ACV ne sont pas disponibles.

Enfin, les données fournies par l’INRETS concernant les moteurs de poids lourds ne concernent que les polluants réglementés : CO, CO2, COG, particules, SO2 et NOx. Certains composants tels que les HAP sont connus comme étant émis mais ne bénéficient pas de nombreuses mesures et méthodes d’évaluation. Les valeurs environnementales ne sont donc pas facilement disponibles. Ceci revient à sous-estimer la contribution des transports à certaines catégories d’impact, notamment la toxicité et l’écotoxicité.

4 Conclusion

Certaines des limites d’ECORCE sont directement liées au choix d’utiliser des données publiques. Celui-ci permet une diffusion large du logiciel, ce qui est conforme à un objectif de l’état de favoriser un changement des pratiques dans les choix de solutions techniques, en prenant en compte des critères environnementaux. Ce choix introduit certaines limites cependant, puisque les données présentent une certaines hétérogénéité du point de vue des hypothèses de systèmes qu’elles contiennent.

D’une part, l’inclusion ou non de la fabrication de l’énergie, induit des hypothèses différentes selon chaque référence. D’autre part, il existe des différences concernant l’exhaustivité des flux renseignés. Notamment il y a un décalage entre le nombre des flux proposés par certaines références, et le nombre de flux, nécessairement plus réduit selon les appareillages disponibles, proposés par les approches expérimentales.

V Indicateurs et résultats environnementaux

Anne Ventura

Ce chapitre présente les indicateurs utilisés dans ECORCE. Il positionne et justifie le choix du type d’indicateurs et autres grandeurs choisis pour ECORCE (parties 1 et 2) parmi les nombreux indicateurs disponibles en ACV (voir § 1.2.5 Evaluation de l’impact environnemental page 24). Il résume les phénomènes environnementaux représentés par les indicateurs. Il permet également de présenter et d’expliquer pourquoi certains indicateurs qui n’ont pas été retenus (partie 3), ce qui diffère d’une approche ACV classique. Il rappelle que certains types d’impacts environnementaux ne sont pas pris en compte par le calcul ACV (partie 4). Enfin, la conclusion rappelle l’ensemble de ces éléments et souligne les spécificités du calcul, notamment en ce qui concerne la classification des impacts.

1 Indicateurs utilisés dans ECORCE

En lien avec la classification proposée par (Bare et Gloria, 2008), ECORCE utilise des indicateurs de type scientifiques, qualifiés de « midpoint », en français « indicateurs de pression ». Ces indicateurs représentent la potentialité des effets sur l’environnement provoqués par l’émission ou le prélèvement d’un flux dans l’environnement, et non l’effet environnemental effectif. Comme leur nom l’indique, ils représentent la pression exercée sur l’environnement, mais ne modélisent pas l’effet environnemental en lui-même. L’avantage de ces indicateurs réside dans la simplicité de leur calcul et la transparence de la méthode utilisée. D’autre part, ECORCE étant destiné à une approche comparative de solutions techniques en dehors de tout contexte de localisation de la route, une approche de modélisation des effets réels sur l’environnement n’est pas nécessaire. Ce type d’approche ne pourra être développé qu’en intégrant une localisation des impacts environnementaux.

De plus, ECORCE n’intègre pas non plus d’étape de « pondération » visant à ne donner qu’une seule note environnementale finale. En général, l’étape de pondération se déroule en deux phases :

- une étape de « normalisation » où chaque résultat d’indicateur est transformé en une valeur sans dimension, exprimée en pourcentage par rapport à une valeur de référence de cet indicateur (par exemple la valeur française annuelle),

- une étape d’agrégation, où l’on effectue une somme pondérée de l’ensemble des valeurs sans dimensions.

Dans ces deux étapes, le choix, à la fois des valeurs de références et des coefficients de pondérations reposent sur des considérations politiques, techniques, économiques ou sociales. En effet, choisir des valeurs de référence ou des coefficients plus ou moins importants, aboutit artificiellement à plus ou moins réduire l’intensité de telle ou telle catégorie d’impact. Ainsi ces choix appartiennent aux décideurs, qui peuvent effectuer facilement cette opération en utilisant des valeurs de référence et coefficients, fixés par exemple dans un cadre consultatif.