• Aucun résultat trouvé

DES DECE

F- Cause des décès :

1. Causes obstétricales directes :

Dans notre étude les causes directes, qui étaient les hémorragies, l’éclampsie, l’accident anesthésique et l’infection puerpérale ont représenté 65% soit 14 cas. Kiré B. [10], au Mali avait rapporté 68.4% de causes obstétricales directes. Coulibaly F. [37] et

l’OMS/FNUAP/UNICEF/BANQUE MONDIALE [5] avaient rapporté chacun 80% des décès maternels dus aux causes directes.

1-1 Les Hémorragies :

Elles occupent le 1er rang des causes de décès maternels dans notre étude avec 40% des cas. Les hémorragies avaient représenté 63,2% des cas dans l’étude réalisée par Kiré B. [10].

1-1-1 Hémorragie du postpartum :

L’hémorragie du postpartum avait représenté 15% de décès dans notre étude et occupe le 2ème rang des décès avec la rupture utérine et l’éclampsie avec 15% chacun. Elle avait occupé le premier rang dans les études réalisées par Nem Tcheunteu D.

[34], et Maguiraga M. [33] qui avaient rapporté respectivement 36,9% et 41,1% de décès. Elle avait occupé le 2ème rang dans l’étude réalisée par Lankoandé et Coll. [41]. Cette hémorragie pourrait mettre en cause le personnel médical car d’après P.

Bernard et coll. [42], «(la plupart des accidents de la délivrance sont produits ou aggravés par des erreurs de technique, par des insuffisances de surveillance, par la timidité ou le retard apporté à user des thérapeutiques efficaces», alors que Fernandez H. et Coll. [43], avait affirmé qu’une femme présentant une hémorragie en antépartum a une estimation de survie de 12heures avant traitement tandis qu’une femme présentant une hémorragie dans le postpartum a seulement 2 heures. Cette première place de l’hémorragie dans notre étude s’explique d’une part par la non disponibilité du sang dans le service. Le postpartum constitue une période critique.

Selon l’OMS l’hémorragie représente 15 à 20% des décès maternels [11].

1-1-2 Rupture utérine :

La rupture utérine a été responsable de 15% de décès dans notre échantillon. Dans l’échantillon de Coulibaly F. [37], elle était

responsable dans 20% de cas et 7,14% dans l’étude réalisée par Mallé C.K [2]. Kiré B. [10] avait rapporté 16,7% dans son échantillon. Ceci pourrait s’expliquer d’une part par l’absence de suivi prénatal, et d’autre par le manque de personnel qualifié, la mauvaise ténue des partographes, l’utilisation abusive ou anarchique de l’ocytocine en salle d’accouchement et le retard dans la référence/évacuation. Tous les cas de décès liés à la rupture utérine étaient des décès constatés à l’arrivée au CSRéf.

1-1-3 Hématome rétro placentaire :

Elle a représenté 5% des décès dans notre étude. Mallé C.K [2]

avait rapporté 14,29% de décès liés à l’hématome rétro placentaire. Coulibaly F. [37] avait rapporté 8% de décès liés à celui-ci dans son étude effectuée à l’Hôpital Gabriel Touré.

1-1-4 La grossesse extra utérine rompue :

La grossesse extra utérine rompue était la cause dans 5% de décès dans notre étude. Elle pourrait s’expliquer par des facteurs socio-économiques et culturels à savoir le manque de ressources financières pour la prise en charge, respect des habitudes traditionnelles néfastes à la santé entraînant un retard de consultation, la méconnaissance du diagnostic par le personnel sanitaire entraînant un retard d’évacuation.

1-2 Eclampsie :

L’éclampsie a représenté 15% des cas et occupe le 2ème rang des causes de décès avec l’hémorragie du postpartum et la rupture utérine. Mallé CK. [2], Coulibaly F. [37], Nem Tcheunteu D. [34] et Abdourhamane M. [25] avaient rapporté successivement 4,76% ; 8% ; 12,4% et 17,3%. Ceci pourrait s’expliquer par un manque de suivi des grossesses, la mauvaise qualité des consultations prénatales notamment, l’absence systématique de recherche d’albumine dans les urines qui est un élément important dans le dépistage de la pré-éclampsie, et aussi dans le postpartum. Selon l’OMS [44], l’éclampsie provoque 50 000 décès par an dans le monde.

1-3 Infection puerpérale :

Elle avait représenté 5% des décès dans notre série.

Abdourhamane M. [25] avait rapporté 10% des décès liés à l’infection. Ce taux interpelle les conditions dans lesquelles se déroulent les accouchements, les soins dans les suites de couche.

Les touchés vaginaux se font avec des gants non stériles, souvent sans toilette vulvaire préalable.

Mallé CK. [2] et Nem Tcheunteu D. [34] avaient rapporté successivement 14,29 et 12,4% de décès liés à l’infection surtout dans les suites de couches.

1-4 Accident anesthésique :

Il s’agissait d’un cas, où nous avions retenu une cause anesthésique faute d’autres causes évidentes car il s’agissait d’une patiente prise en césarienne d’urgence pour rupture prématurée des membranes, sans consultation pré anesthésique.

Beaucoup d’études ont montré que la consultation pré anesthésique contribue à diminuer le risque de décès maternel [45, 46]. Notre taux est nettement inférieur à celui de Samaké S.

[47] et Dicko M. [48] avaient rapporté respectivement 98,1% et 92,02%.

2. Causes obstétricales indirectes :

Dans notre échantillon, les causes obstétricales indirectes qui sont l’anémie, la septicémie suite à un abcès dentaire ont représenté 30% des cas. L’OMS/FNUAP/UNICEF/BANQUE MONDIALE [5] avait avancé le chiffre de 20%. Kiré B. [10] avait rapporté 31,7% de causes obstétricales indirectes.

2-1 L’anémie :

L’anémie a constitué le 1er rang des causes de décès maternels dans notre étude avec 25% soit 5 cas. Tous ces décès ont lieu dans la période anténatale. Quatre patientes parmi elles n’avaient pas bénéficié de suivi prénatal pour détecter l’anémie à temps.

Trois patientes étaient décédées à domicile sans recours aux

soins modernes ; un décès en cours d’évacuation et un décès au CSRéf sans avoir bénéficié de transfusion. L’anémie est considérée comme une pathologie fréquente chez les femmes enceintes au Mali avec (30-70%) et elle constitue un véritable problème de santé publique [49]. Il a été rapporté que 20 à 40%

des décès maternels dans les pays en voie de développement étaient associés à une anémie [49]. Les facteurs favorisants cette anémie sont la polyparasitose, le paludisme et la malnutrition d’où la systématisation des prophylaxies antianémique et anti palustre lors de nos consultations prénatales [34].

2-2 Septicémie de point de départ buccodentaire (abcès dentaire):

Il s’agissait d’un abcès dentaire qui avait évolué pendent un mois que les parents traitaient traditionnellement et par automédication dont le décès a été constaté à l’arrivée au CSRéf.

3. Cause indéterminée :

Elle a représenté 5% des cas dans notre étude. Il s’agissait d’un cas de décès constaté à l’arrivée au CSRéf dont le comité d’audit n’a pas pu attribuer une cause probable au décès.