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Les interactions médicamenteuses : [90] [3]

5. Cas particuliers d’utilisation : 1.

Les corticoïdes peuvent être utilisés pendant toute la grossesse quelles que soient la voie et la posologie.

Le placenta humain n’est pas une barrière aux GC, en effet les molécules vont pouvoir atteindre le fœtus, sauf la prednisone et la prednisolone qui ne passent pas la barrière placentaire. Cependant il ne faudra pas oublier le risque de diabète et d’insuffisance surrénalienne chez le nouveau-né. La mère risquera elle, diabète, prise de poids et hypertension artérielle. Il conviendra évidemment de mesurer le rapport bénéfice-risque avant de débuter tout traitement. En règle générale les GC par voie générale sont contre-indiqués lors du premier trimestre de grossesse, seulement, en cas de nécessité absolue ils pourront être utilisés. Si une grossesse est découverte pendant la durée du traitement, si possible, celui-ci devra être arrêté de façon progressive pour pallier à un risque d’insuffisance surrénalienne. La femme enceinte peut utiliser les corticoïdes par voie locale sans contrainte particulière.

Toute femme allaitante doit éviter la prise de GC par voie orale. Si vraiment la prise est inévitable, il faudra préférer la prednisone, la prednisolone ou encore la méthylprednisolone. La voie locale ne contraint pas l’allaitement.

Grossesse et allaitement : [92] [93]

5.2.

Chez l'enfant, certains modes de prescription ont été proposés pour diminuer les effets secondaires de la corticothérapie : c'est la technique de dose double un jour sur deux. Ce mode d'administration dit « à jours alternés » limite le freinage de l'axe corticotrope, l'aspect cushingoïde, le retard de croissance, le risque infectieux. Cependant, il ne diminue pas l'incidence de l'ostéoporose, ni celle des cataractes, ne prévient pas toujours l'insuffisance surrénalienne et ne contrôle pas les maladies inflammatoires très évolutives. On a même décrit des syndromes de sevrage les jours « sans » et un diabète ou des troubles du comportement les jours « avec ». Ce mode de traitement représente le traitement d'entretien des affections

nécessitant un traitement prolongé. Lors de sa réalisation et afin, là encore, d'éviter tout rebond, le passage doit être progressif. Il est conseillé de débuter par une dose double le jour « avec » et de diminuer très graduellement le jour « sans » par paliers tous les 2 à 3 jours ou de déplacer par paliers la corticothérapie du jour « sans » sur le jour « avec » On peut éventuellement s'aider dans ce cas précis d'un anti-inflammatoire non stéroïdien. Bien évidemment ne seront alors utilisés que des corticoïdes de brève durée d'action. La réapparition fréquente des symptômes et/ou de la fièvre peut conduire à reprendre la prescription quotidienne. [17]

5.3.

Une partie du métabolisme des corticoïdes se fait au niveau hépatique, L'insuffisance hépato-cellulaire sévère peut induire de fortes concentrations plasmatiques de prednisolone après une IV et prednisone orale.

L’insuffisance hépatique :

5.4.

Lors d’une insuffisance rénale ou d’une dialyse, les doses de corticoïdes ne nécessitent pas d’être adaptées même si leur élimination se fait par voie rénale. Les précautions à prendre portent sur des surveillances biologiques notamment la kaliémie, la calcémie et la rétention hydrosodée. En effet, l’insuffisance rénale provoque une hypocalcémie et une hypokaliémie pouvant être potentialisées par une corticothérapie. Des supplémentations en minéraux et vitamines sont nécessaires.

L’insuffisance rénale :

5.5.

En plus des mêmes problèmes que posent la corticothérapie chez le jeune adulte, la personne âgée est soumise aux phénomènes de l’ostéoporose et des atteintes oculaires : cataracte et glaucome. Des surveillances osseuses et ophtalmiques doivent être renforcées chez les personnes âgées. [84]

5.6.

La corticothérapie provoque une rétention hydrosodée engendrant chez les personnes hypertendues et / ou atteints d’une insuffisance cardiaque une majoration de leur pathologie. Pour diminuer ce risque, la correction des facteurs de risque cardiovasculaire est fondamentale. Il est nécessaire de suivre une supplémentation en potassium, un régime strict sans sel et d’utiliser un corticoïde dépourvu d’activité minéralocorticoïde et d’un diurétique. Également, une surveillance de la tension artérielle, du poids et un électrocardiogramme doivent être effectués. [17] [3]

L’insuffisance cardiaque :

5.7.

Lorsqu’une corticothérapie, quel que soit la voie d’administration, est nécessaire, la surveillance glycémique doit être rapprochée. Chez le diabétique insulino-dépendant, les doses d’insuline doivent être augmentées surtout sur celle du matin car c’est à ce moment-là de la journée que se fait la prise du corticoïde. Chez le diabétique non insulino-dépendant, le régime et le traitement oral doivent être renforcés mais il se peut que la thérapeutique soit changée transitoirement par un autre antidiabétique oral ou avoir recours aux injections d’insuline. [3]

Le sujet diabétique :

5.8.

Non seulement pour des raisons thérapeutiques (pour réduire la douleur et Inflammation), les corticostéroïdes sont fréquemment utilisés par des athlètes dans des sports tels que le cyclisme et les courses de chevaux pour améliorer leurs performances. Pour cette raison, les corticostéroïdes sont considérés comme des agents dopants. La situation est compliquée par le fait que les applications de corticostéroïdes ne sont autorisées par le Comité international olympique (CIO) que sous surveillance médicale. [94]

Sport et dopage :

Afin de prévenir l’apparition de certains effets indésirables de la corticothérapie prolongée, des mesures adjuvantes sont fréquemment prescrites. Ainsi, il n’est pas rare qu’un patient recevant une corticothérapie systémique prolongée se voit également prescrire d’autres thérapeutiques, telles qu’une supplémentation vitaminocalcique et potassique, une protection gastrique et un traitement par bisphosphonates. Par ailleurs, des règles hygiénodiététiques sont parfois prescrites, comme par exemple un régime alimentaire pauvre en sodium et en glucides et riche en protéines ou un exercice physique régulier. Si parmi ces mesures, la prévention de l’ostéoporose par supplémentation vitaminocalcique et bisphosphonates est justifiée et fait l’objet de recommandations consensuelles, les autres mesures médicamenteuses ou hygiénodiététiques ne font l’objet d’aucune recommandation. Leur prescription est donc dépendante de l’expérience du praticien prescripteur. La prescription de ces mesures adjuvantes pourrait donc être très différente, en fonction des praticiens. [95]