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C’est une femme de 31 ans qui a été admise a l’hôpital le 13 décembre 2013. Six jours plutôt, elle revenait de vacances à Tahiti où elle était restée deux semaines. Un jour après son arrivée elle a ressentie de la fièvre, des douleurs articulaires et des démangeaisons sur le corps.

A cause des symptômes et du récent voyage de la patiente l’infection au Zika a été suspectée et les tests ont été réalisés. Seule la RT –PCR spécifique du Zika a été positive. [42]

4.3.3 La situation en Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle-Calédonie le 1er cas d’importation dû au virus Zika fut en fin novembre 2013 et les 1er cas autochtones ont été signalés à la mi-janvier. Début février 2014 les autorités de Nouvelle-Calédonie déclarent l’épidémie. Depuis un total de 1385 cas a été confirmé par des analyses incluant 35 cas importés (32 de pf, 2 Vanuatu, 1 des iles Cook). Les séquences obtenues du virus du Zika appartiennent à la lignée asiatique et ont 99% de ressemblance avec celles isolées en PF en 2013. [43] [44]

4.3.4 2 cas en Italie

Au début du mois de janvier, un couple d ‘une trentaine d’années est arrivé à l’unité des maladies infectieuses et tropicales à Florence en Italie un jour après leur retour de Polynésie française.

Les deux patients présentaient une éruption maculo-papuleuse diffuse au niveau du visage, des jambes et des bras avec une légère fièvre, une conjonctivite et des arthralgies.

Des tests sanguins ont été réalisés 3 jours plus tard. Les résultats ont confirmé l’infection par le Zika dans les 2 cas.

L’arrivée de voyageurs infectés par le virus du Zika dans un pays méditerranéen où les vecteurs sont présents (Ae albopticus) pose un risque de dissémination car la population est immunologiquement naïve et vulnérable.

L’activité de Ae albopictus est saisonnière et pique de juin a novembre donc le risque d’introduction et de propagation locale été quasiment nulle dans ce cas la. [45]

4.3.5 La situation au Brésil et en Amérique du Sud

Au début de l’année 2015, plusieurs cas présentant de la fièvre, des éruptions cutanées, des conjonctivites et arthralgies ont été signalés dans le nord du Brésil. Bien que la dengue soit endémique dans cette zone, les diagnostics moléculaire et sérologique de la dengue ont été négatifs. L’infection par le virus du chikungunya a également été écartée. Par la suite, le virus du Zika a été détecté par RT-PCR à partir de sérums de patients et sur 25 cas suspects 8 étaient positifs. [46] [47] [51]

L’analyse phylogénétique suggère que le Zika appartient à la lignée asiatique et à une similitude de 99% avec la séquence retrouvée en PF.

Le virus aurait été introduit au Brésil lors de la coupe du monde de beach soccer en 2014 et/ou lors de la compétition de pirogue à Rio où 4 pays du triangle polynésien déjà touché par le Zika participaient. Les deux vecteurs de ce virus au Brésil sont Aedes aegypti et Aedes albopticus. [48] En mai 2015, les autorités sanitaires du Brésil ont confirmé les 1er cas de Zika. Depuis une large épidémie à touché le Brésil dont les grandes villes : Rio de janeiro et Sao Paulo. Selon l’institut pasteur de Guyane il y aurait entre 400 000 et 1 300 000 personnes touchées par le virus du Zika au Brésil. [49] [50]

Ensuite c’est en Colombie que le virus s’est propagé, avec 11 000 cas recensés (selon l’institut pasteur de Guyane).

A ce jour, plusieurs cas ont été retrouvés au Suriname, en Guyane française, aux Barbades, en Martinique et en Guadeloupe.

Toutefois aucun cas autochtone n’a été signalé en Europe, la présence du vecteur Aedes

albopictus dans le sud de l’Europe rend cependant possible l’émergence de cette

infection dans ces régions durant la saison estivale (été 2016), comme cela a été récemment le cas pour les virus du chikungunya et de la dengue.

Des enquêtes de capacité vectorielle ont démontré que des moustiques à très large répartition mondiale (Ae .aegypti et Ae.albopictus) étaient capables de transmettre le virus Zika ce qui explique le risque important d’émergence de ce virus dans les zones géographiques indemnes à ce jour. Tableau n °5 : Résumé des études de séroprévalences, entomologique ou rapports de cas sporadiques humains de Zika.(source : Institut de veille sanitaire) [52]

arbovirose émergente transmise par les moustiques du genre Aedes a une forte capacité d’invasion dans les pays où le vecteur est présent.

Ce bilan appel à la plus grande vigilance, car cette maladie est peu connue. De plus, certaines questions restent en suspens comme l’existence du ou des réservoirs et des modes de transmission, ainsi que le tableau clinique et ses possibles complications. Par ailleurs, des inquiétudes existent sur l’évolution des infections concomitantes avec d’autres arboviroses comme la dengue.

4.4 Impact du changement climatique sur l’expansion

des maladies

Avec l’augmentation des températures, les modifications des précipitations et de l’humidité, le changement climatique influe sur le devenir de certaines maladies infectieuses et parasitaires qui frappent l’ensemble du monde vivant. Ce changement conduit à une redistribution des aires des espèces qui remontent en latitude comme en altitude, et déstabilisent la composition des écosystèmes et les interactions des espèces entre elles. Il impacte sur les périodes de nutrition et de vie des organismes (vitesse de développement, nombre de cycles annuels…), sur leurs organes de défense et de reproduction, sur l’efflorescence des plantes, sur le moment de migration des oiseaux, sur la durée d’activité des insectes…[53] Il interfère alors sur la distribution, l'abondance, le comportement, les mouvements, la composition génétique des espèces vectrices et des réservoirs. Il agit pareillement sur les virus, bactéries ou parasites infectieux, en choisissant des populations adaptées au maximum aux conditions environnementales et qui pourront être plus ou moins virulentes. Aussi, le changement climatique peut défaire les liens que les agents infectieux, les vecteurs et les espèces réservoirs soutiennent entre eux. [54]

Différentes explorations scientifiques récentes ont confirmé l’influence possible de la température, de la sécheresse et des précipitations sur l’évolution géographique et temporelle des maladies infectieuses et parasitaires (choléra, paludisme, dengue...). Comme il est prévu, dans les années à venir, une augmentation marquante de la

température, il faut se préparer aux conséquences sur l’expansion géographique de nombreuses maladies infectieuses et notamment celles transmises par des animaux vecteurs (paludisme, dengue).

Les insectes vecteurs de maladies se déplaceront vers le nord et les pluies plus abondantes favoriseront la fécondation et la multiplication de ces moustiques dans les endroits humides.

Cependant, bien que souvent mis en cause, le climat et ses modifications ne justifient que rarement, à eux seuls, l’augmentation de maladies vectorielles observées depuis plusieurs décennies. En effet, la présence concomitante dans le temps et l’espace des hôtes et des vecteurs, ainsi que leur faculté à transmettre ou à héberger les pathogènes sont essentielles. Par conséquent, la répartition et l’abondance des réservoirs, la période et la direction de leurs migrations, la structuration du paysage, et les préférences trophiques des vecteurs présents devront à l’avenir être pris en compte pour améliorer nos prédictions et réduire ainsi l’impact sanitaire et économique de ces maladies. [55]

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