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7 Cas de la Belgique

Selon les estimations fondées sur les données disponibles au 1er janvier 2001, la quantité de déchets conditionnés que l'ONDRAF (Organisme national belge des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies) aura à gérer d'ici 2070 est estimée aux volumes suivants :

 70 500 m³ de déchets à faible activité et courte durée de vie ;

 11000 m³ de déchets d'activité moyenne ;

 de 4 500 m³ de déchets de haute et très haute activité.

Pour les déchets de faible activité, l'ONDRAF a étudié, avec des partenariats locaux, des projets de stockage en surface ou en couche géologique (Mol, Dessel, Fleurus). Après un vote du conseil communal de Fleurus qui a mis fin au processus de consultation engagé dans cette commune, le gouvernement a décidé le 23 juin 2006 de retenir la candidature de la commune de Dessel (Partenariat Stora).

Où sont stockés les déchets nucléaires pour le  moment ?

Le futur site de stockage de déchets de faible  activité à Dessel (photo : ONDRAF).

Les déchets de haute activité à vie longue ne peuvent être immédiatement stockés à titre définitif, car ils dégagent encore beaucoup trop de chaleur résiduelle. Pour l’heure, ces déchets sont encore conservés sous l’eau dans des piscines (à Tihange) ou dans des conteneurs placés dans des installations pourvues d’un refroidissement par air (stockage à sec, à Doel), dont la plupart se trouvent sur les sites des centrales nucléaires.

Une fois cette période de transition achevée, les déchets seront stockés définitivement de manière sûre.

Le stockage à sec à la centrale nucléaire à Doel (photo : ENGIE Electrabel).

Pour les déchets incompatibles avec un stockage en surface (haute activité et émetteurs alpha à longue durée de vie), le stockage géologique dans l'argile de Boom est à l'étude depuis 1975.

Qu’est‐ce que l’argile ?

L’argile se compose de toutes petites particules de sédiment. L’argile peut se créer sur le sol de cours d’eau et de mers ; il faut énormément de temps avant de pouvoir parler de couche d’argile. Les particules de sédiment ont une taille inférieure à deux millièmes de millimètre

A Mol, l’argile se trouve depuis des millions d’années à une profondeur comprise entre  190 et 290 mètres.

Pourquoi l’argile de Boom repose‐t‐elle à une telle profondeur ?

Après le dépôt de l’argile, le Bassin de la Campine a été recouvert pendant des millions d’années par d’autres sédiments, principalement du sable. L’argile fut ainsi poussée à des profondeurs de plus en plus importantes.

Comment est née l’argile de Boom ?

L’argile de Boom s’est déposée il y a 30 à 34 millions d’années dans une mer peu profonde et ouverte. Il y régnait alors un climat subtropical. Il n’était alors pas encore question de la Campine actuelle ; la région était couverte par la mer. Nous parlons ainsi toujours du Bassin de la Campine

Répartition de terre (jaune) et de mer (bleu) il y a environ 30 millions d’années. La  Belgique actuelle était en grande partie une mer.

Un laboratoire souterrain dénommé HADES (High Activity Disposal Experimental Site) existe à Mol depuis 1980 sous le domaine technique du Centre d'étude de l'Energie Nucléaire (SCK•CEN) qui en a initié la réalisation. Dans ce laboratoire, situé à 225 mètres sous terre, des scientifiques mènent des expériences et effectuent des recherches en conditions « réelles ».

Cela permet d’obtenir des données détaillées sur les caractéristiques et le comportement de l’argile à grande profondeur.

Le laboratoire HADES (source : SCK•CEN).

Le financement du stockage profond repose sur la distinction d’un coût fixe et d’un coût variable. Le coût variable est dû au moment de la production du déchet. En revanche, le coût fixe est financé, quelle que soit la quantité de déchets produite in fine, par un mécanisme de garantie contractuelle avec les producteurs de déchets. Cette approche est destinée à assurer, d’une part la capacité de financement de l’ensemble des déchets produits à ce jour, et d’autre part un impact financier des déchets à produire aussi prévisible que possible.

L'agence Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN), du 1er septembre 2010 au 31 octobre a soumis à consultation publique ses projets d'arrêtés à portée sociale relevant de sa compétence.

"Ne pas fermer définitivement le couvercle«

Les députés Kristof Calvo (Groen) et Jean Marc Nollet (Ecolo) optent ainsi pour des solutions de stockage en "subsurface", c’est‐à‐dire en enfouissant les déchets à faible profondeur dans un sol en schiste ou granite. L’idée est d’y laisser un accès à l’être humain.

"Au lieu de fermer définitivement le couvercle, ce système a le mérite de réévaluer la situation tous les 100 ou 200 ans, explique Jean‐Marc Nollet. En fonction des nouvelles technologies que nous aurions dans une centaine d’années, on pourrait ainsi mieux gérer ces déchets radioactifs."

Si la Belgique devait tout de même décider d’enfouir définitivement ses déchets nucléaires, elle devrait les entasser beaucoup plus profondément que les 200 mètres prévus, estiment les députés qui évoquent pour exemple le site de Bure en France, qui atteint 500 mètres de profondeur. Enfin, les sols contenant des schistes (dont les ardoises) et le granite devraient être privilégiés pour ce genre d’opérations.

"Solution la plus simple et la moins chère«

Bref, le coût prévu (3,2 milliards d’euros) par l’Ondraf pour enfouir ces déchets n’est pas suffisant. "Certaines études évoquent des montants trois fois supérieurs : il faudrait donc près de neuf milliards d’euros pour stocker les déchets nucléaires (de type B et C) en Belgique."

Pour les écologistes, l’Ondraf se contente de ne vouloir retenir que l’option "la plus habituelle, la plus simple et la moins chère".

Ils exigent que toutes les options soient étudiées avant qu’une décision de principe ne soit prise.

Ces options devront ensuite faire l’objet d’une étude d’impact environnemental comparée et d’une consultation publique, selon eux.

Source : La Libre, janvier 2017

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