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II 2. 4 .3 - L’Oligo-Miocène Kabyle (O.M.K)

VI. 3. 5. Cas d’étude : le secteur de l’ancienne mine de Boudoukha

L’ancienne mine de Boudoukha abrite une minéralisation filonienne sulfurée polymétallique à gangue quartzeuse. En surface, cette minéralisation est représentée par des masses d’oxydes et d’hydroxydes de fer, représentant des chapeaux de fer.

Au SW de l’ancien village minier de Boudoukha, et à la sortie de la galerie principale d’exploitation est installée une laverie et une aire de stockage du minerai et des rejets du traitement du minerai. Ces Aires de stockage du minerai et des rejets du traitement du minerai contribuent de manière considérable à la production du DMA (Figure VI. 4).

Les eaux de lessivage des stocks de minerai laissés à l’air libre et des rejets du traitement minier et les eaux d’exhaure, au pH acide et chargées en en métaux lourds alimentent l’Oued el Rhzel, qui draine la région, et se jette dans l’Oued Bousiaba qui, lui alimente le barrage de Bousiaba (Figure VI. 5).

Figure VI. 4. Vue panoramique de l’ancienne mine de Boudoukha

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Le barrage de Bousiaba qui représente la plus importante source en eaux potables pour les habitants de la région de Boudoukha et ces environ, est probablement contaminé en métaux lourds (Cu, Cd, Pb, Co, As, Hg, …), car, il est alimenté par des Oued et ruisseaux trop chargés par ces métaux toxiques.

La nappe phréatique de la plaine alluviale de l’oued Rhezal serait peut être également affectée par les effets toxiques du DMA.

Les analyses chimiques, effectuées sur plusieurs échantillons de sol et de plantes dans trois stations de prélèvement par (Boudjeriou et Bounemala, 2015) sont données dans la figure VI. 6 et le tableau VI. 2.

Le dosage de la matière organique est réalisé à partir du dosage de l’un de ses constituants les plus importants : le carbone. Le dosage de ce dernier est effectué par la méthode de WALKLEY-BLACK. Celle-ci se base sur l’oxydation du carbone par le bichromate de potassium en milieu acide (Afnor, 1994).

Barrage de Bou Siaba

Village minier de Boudoukha

Oued Bou Siaba

Oued el Rhezal

Figure VI. 5 : Image satellitaire montrant une vue d’ensemble du secteur d’étude

(Source ; Google Earth, 2016).

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Les résultats obtenus par ces analyses montrent que le sol est acidifié et trop contaminé par les métaux lourds. Il est de même, pour les plantes, étudiées. Ces dernières présentent également des teneurs élevées en ces métaux dans leurs racines et dans leurs parties aériennes.

Sol

- Les résultats des teneurs totales en éléments traces métalliques (Pb, Cu) sont consignés dans le tableau VI.2, et représentés graphiquement dans les figures (7 et 8).

Tableau VI.2: Teneurs totales des métaux lourds dans les sols du site minier de Boudoukha (avril /2015).

Eléments Stations

(ppm) Norme AFNOR

Station 1 Station 2 Station 3

Pb 100 2526,13 ± 1104,74 647,69 ± 206,07 259,19 ± 165,75

Cu 100 375,37 ± 134,04 665,62 ± 14,62 52,69 ± 29,17

Figure VI. 6: Situation géographiquedes stations de prélèvement (Source: Carte topographique de Ain Kechera 5-6; Echelle 1/25000)

N

Station 1

Station 2

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Figure VI .7 : Variations des teneurs en plomb dans les sols du site minier de Boudoukha.

Figure VI .8: Variations des teneurs en cuivre dans les sols du site minier Boudoukha

Les résultats obtenus permettent de constater que les teneurs en plomb dans les sols présentent un pic au niveau de la station 1 avec une valeur de 2526,13 ppm. Une diminution décroissante a été enregistrée de la station 1 à la station 3, la valeur minimale de l’ordre de 259,19 ppm, est enregistrée au niveau de la station 3. Ces valeurs dépassent la norme AFNOR (U44-041) qui est de 100 ppm.

Plantes

Les teneurs du cuivre dans les soles varient entre un minimum de l’ordre de 52,69 ppm signalé au niveau de la station 3, et un maximum de l’ordre de 665,62 ppm relevé au niveau de la station 2. Ces valeurs dépassent de loin la norme la norme AFNOR (U44-041) qui est de 100 ppm contrairement à la station 3 qui se trouve en dessous de cette dernière.

- Les résultats des teneurs en métaux lourds détectés dans les racines et la partie aérienne des plantes sont consignés dans le tableau VI.3 et représentés graphiquement dans les figures (9 et 10).

Le choix de la végétation est opté aux espèces spontanées les plus fréquentes et les

plus broutées par les bovins au sein de la zone d'étude. Les espèces choisies sont:

Cynodon dactylon L., Elymus repens L., Trifolium dubium L., Mentha Suaveolens L., Symphytum officinale L., et Verbascum sinuatum L. L’analyse des plantes est portée sur les deux parties : partie aérienne (tiges et feuilles) et partie souterraine (racines).

Les extraits de plantes sont préparés selon la méthode décrite par Hoening et al., (1979). Elle consiste en une digestion.

Peser dans un erlenmeyer rodé de 250 ml, 1g de d’échantillon de plantes séchées et broyées. Placer sous réfrigérant et introduire par le haut de celui-ci 1ml d’acide sulfurique concentré, 3 ml d’acide nitrique concentré et 3 ml d’eau oxygénée à 30%. Porter doucement à

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ébullition au bain du sable, en contrôlant la formation possible de mousse, maintenir en ébullition douce durant 15 mn (Boudjeriou et Bounemala, (2015)).

Après refroidissement et rinçage du réfrigérant par quelques ml d’eau déminéralisée, filtrer le contenu de l’erlenmeyer sur papier filtre à vitesse moyenne ou sur membrane de type Millopore dans un ballon jaugé de 50 à 100 ml selon le besoin (Boudjeriou et Bounemala (2015)).

Tableau VI.3: Teneurs totales en Pb, et en Cu dans les parties souterraines et aériennes des espèces végétales étudiéesdu site minier de Boudoukha

Espèces végétales Eléments Mentha Suaveolens L. Verbascum Sinuatum L. Cynodon dactylon L. Symphytum officinale L. Triflium dubium L. Elymus Repens L.

P.A R P.A R P.A R P.A R P.A R P.A R Pb 35,28 86,85 314,06 82,97 25,59 117,87 51,57 27,14 13,25 36,91 13,25 124,56

Cu 15,57 25,95 39,29 30,71 15,01 25,72 28,55 28,91 13,89 30,55 13,46 38,06

Mn 32,52 83,38 42,94 11,06 95,45 72,72 22,28 3,59 75 775,61 111,45 84,36

R : racines, P.A : parties aériennes

Figure VI.9 : Variations des teneurs en plomb dans les racines, et les parties aériennes (Feuilles + tiges) des espèces végétales étudiées

Les résultats montrent que les teneurs en plomb dans les racines s’échelonnent entre un maximum de 124,56 ppm chez Elymus Repens L., et un minimum de 27,14 ppm chez Symphytum officinale L., cependant, dans les parties aériennes les teneurs en cet élément oscillent entre un maximum de l’ordre de 314,06 ppm chezVerbascum sinuatum L., et un minimum de l’ordre de 13,25 ppm chez Trifolium dubium L. et Elymus Repens L.

0 50 100 150 200 250 300 350[Pb] (ppm) Espèces racines feuilles+tige

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Figure VI.10 : Variations des teneurs en cuivre dans les parties souterraines et aériennes des espèces végétales étudiées

L’observation de la figure (10) montre que les teneurs en cuivre dans les racines s’échelonnent entre un maximum de 38,06 ppm chez Elymus repens L., et un minimum de 25,72 ppm chez Cynodon dactylon L. ; Cependant, dans les parties aériennes, les teneurs en cet élément oscillent entre un maximum de 39,29 ppm chez Verbascum sinuatum L., et un minimum de 13,46 ppm chez Elymus repens L.

Caractéristiques physico-chimiquesdu site minier de Boudoukha

Les résultats de caractérisation physico-chimique du sol (pH et Conductivité électrique) sont récapitulés dans le tableau VI.4 et illustrés dans les figures 11 et 12.

Tableau VI.4: Résultats des analyses physico-chimiques des sols étudiés

Propriétés

Stations

Station 1 Station 2 Station 3

pH 5,10 ± 1,16 5,74 ± 0,56 5,44 ± 0,81 CE (µs/cm) 250 ± 70,71 150 ± 70,71 250 ± 50 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Cu (ppm) Espèces racines feuilles+tige

Figure VI. 11 : Variations du pH dans les sols du site minier

0 1 2 3 4 5 6 7

Station 1 Station 2 Station 3

pH

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