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CHAPITRE V : LES CARACTERISTIQUES DES ELEVES EN LYCEE PROFESSIONNEL

5.1.3. Les caractéristiques scolaires

Notre tentative de caractériser les élèves qui fréquentent le lycée professionnel comprend les caractéristiques scolaires. A quel type d’élèves appartenaient-ils au cours de leur cursus au collège ? Afin d’obtenir cette information, nous avons posé un ensemble de questions référencées de 11 à 16 dans le questionnaire ; et nos questions sont construites autour d’interrogations telles que : quelles sont les matières faciles et difficiles et pour quelle raison elles sont difficiles ou faciles ? Également nous avons posé une question liée à leur estime de soi, à la perception qu’ils ont du travail des élèves ?

Donc cette section va comprendre deux principaux paragraphes :  Type d’élèves : travailleur/ peu travailleur ; attentif/ distrait

La graphique (6) montre les perceptions des élèves au sein des trois établissements selon leur propre jugement en tant que « bon » ou « mauvais » élève. Nous avons construit une échelle de réponses qui va de travailleur à distrait. Le choix de réponse des élèves se faisait sur une échelle de type oui/non. Et nous avons calculé la fréquence de chaque choix des élèves selon le type d’établissement.

Tout d’abord, nous présentons ci-dessous la répartition des élèves en fonction de leur réponse par « OUI ».

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Graphique 6 : Répartition des élèves en fonction des réponses par « OUI »

28,1 42,2 45,8 45,3 49 19,3 29,5 38,9 46,3 41,1 38,9 20 31,4 38,4 53,5 55,8 55,8 25,6

Travailleur Attentif Discipliné Peu travailleur Distrait Peu discipliné Tertiaire Bâtiment Industriel

Le premier constat que nous relevons est qu’il y a une petite variation entre les élèves des trois lycées professionnels. Le deuxième constat est que les qualités qui pourraient classer les élèves comme des élèves « bons » au cours de leur scolarité au collège sont sous représentées contrairement aux qualités dites négatives ou mauvaises. Par exemple, s’agissant de la qualité « travailleur », seulement 28,1 % des élèves du tertiaire ont répondu qu’ils étaient travailleurs au sein du collège, 29,5 % pour les élèves du bâtiment, tandis que la proportion des élèves en industrie est un peu plus améliorée à 31,4 %. Et par conséquent, les pourcentages des élèves qui ont jugé eux-mêmes qu’ils étaient peu travailleurs, peu disciplinés et discutaient sont successivement : 45,3 % ; 19,3 % et 49 %.

Pour la qualité « discipliné » et « attentif », nous trouvons que les élèves sont plus positifs. Aussi les élèves de lycée du tertiaire et du bâtiment se trouvent dans la même ligne ou le même jugement avec un pourcentage respectivement de : 45,8 % ; 46,3 %, tandis que le pourcentage des élèves en industrie passe un peu au-dessus de la moitié avec 53,5 % qui s’estiment eux-mêmes comme des élèves disciplinés. Alors que, les élèves du tertiaire se sont considérés eux-mêmes comme étant des élèves attentifs et cette qualité est la plus représentée chez ces élèves avec un pourcentage de 42,2 %; et presque le même pourcentage pour les élèves du bâtiment et en industrie : 38,9 %, 38,4 %.

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Graphique 7 : Répartition des élèves en fonction de leur réponse par « NON »

Graphique (7) montre la répartition des élèves en fonction des réponses d’élèves par « NON ».

Notre questionnaire comprenait également une question portant sur le travail scolaire effectué comme par exemple : « Avez-vous beaucoup de travail à la maison ? ». Selon les réponses des élèves, nous trouvons que 34 % de l’ensemble des élèves ont répondu « oui, nous avions beaucoup de devoir à la maison », contre 62 % qui ont opté pour la réponse contraire.

Nous devons tenir compte que les réponses des élèves du tertiaire et de bâtiment sur cette question, étaient plus favorables pour le « OUI » que pour le « NON ». Tandis que les élèves secteur industrie ont répondu d’avantage par « NON » comme le graphique l’indique.

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Graphique 8 : la répartition des élèves sur la question: aviez-vous beaucoup de travail à la maison ?

51% 51,6%

24,4%

OUI

Tertiaire Bâtiment Industriel

Après ce graphique, nous constatons encore une fois que les élèves du tertiaire et du Bâtiment se regroupent ensemble et leurs pourcentages s’approchent en s’éloignant de ceux de l’industrie. Un peu plus de la moitié 51 % ; 51,6 % des élèves de tertiaire et de bâtiment ont trouvé qu’au cours de leur scolarité au collège, ils avaient beaucoup de devoir à la maison, contre seulement 24,4 % des élèves de l’industrie qui avaient le même avis.

En général, selon nos statistiques, les élèves qui fréquentent le lycée professionnel sont des élèves qui n’ont pas trop aimé l’école, qui n’ont pas trop travaillé, et qui sont peu disciplinés. Pourtant, nous trouvons une variété de situations concernant ces indicateurs dans les trois lycées.

Les jugements du niveau de difficulté/facilité en français et en mathématiques

La sociologie de l’école s’est souvent préoccupée à déterminer un public scolaire par son origine sociodémographique et donner des statistiques qui sont évidemment importantes. Et pour évaluer le niveau des élèves, les chercheurs ont recours au calcul de la moyenne en français et en mathématiques. P. Merle (2003), note que les recherches menées sur les rapports des élèves aux différentes disciplines sont moindres par rapport à celles menées sur l’expérience subjective des élèves. Selon lui, étudier les rapports aux matières enseignées est important pour les raisons suivantes : « d’abord, la connaissance des perceptions collégiennes

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des différentes disciplines contribue à une meilleure compréhension de ce qui fonde leur choix d’orientation ».184

De ce fait, nous avons cherché à déterminer le profil scolaire des élèves au sein de leur scolarité au collège à travers leur perception aux différentes matières enseignées. Ce qui pourrait nous aider à bien comprendre leur orientation vers le lycée professionnel.

Les élèves ont apprécié le niveau de difficulté ou de facilité de chaque discipline de deux façons. D’une part, nous avons demandé aux élèves de notre échantillon de citer les matières les plus difficiles et les plus faciles au collège. D’autre part, nous avons aussi demandé de justifier leur réponse sous la forme d’une auto-évaluation.

Le français et les mathématiques sont les deux matières adoptées par la grande majorité des études ou des enquêtes, afin d’évaluer le niveau des élèves. Ici, nous pouvons citer certaines enquêtes ou rapports du Ministère de l’Education, notamment sur les panels de 1986, 1995, ainsi les enquêtes de PISA185, en particulier celle de 2000. Comme nous l’avons déjà indiqué, nous avons posé une question ouverte aux élèves ce qui a permis aux élèves de citer plusieurs matières, cependant notre analyse s’est concentrée sur le français et les mathématiques, car ce sont les deux matières citées par les élèves de notre échantillon soit comme positif (facile), ou soit comme négatif (difficile). Les résultats relatifs aux autres matières sont renvoyés en annexes (C. 3).

Le tableau suivant montre les réponses des élèves sur le français et les mathématiques dans les trois lycées en fonction des critères : facile et difficile.

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P. Merle, « Le rapport des collégiens aux mathématiques et au français La perception des élèves de 6ème

et 3ème », L'Orientation Scolaire et Professionnelle, n° 32,4, 2003, p. 2.

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Tableau 13 : Réparation des élèves en fonction de leurs jugements à propos de la facilité ou de la difficulté du français et des mathématiques

M atières

Tertiaire Bâtiment Industriel

Français Math Français Math Français Math

Facile 35,4% 24% 24,2% 23,2% 45,3% 41,9% Difficile 44,8% 56,8% 54,7 56,8% 33,7% 36% S.R 19,7% 19,2% 21,1% 20% 20,9% 20,9% Total 100% 100% 100% 100% 100% 100%

*pour savoir l’effectif voir les annexes liées aux analyses de questionnaire : annexe (B).

Globalement, les élèves considèrent le français comme une matière plus facile que les mathématiques. Plus profondément, les élèves du tertiaire et du bâtiment ont la tendance à déclarer que le français et les mathématiques sont des matières difficiles, alors que les élèves de la section industrie se différencient de leurs camarades du tertiaire et du bâtiment, et qu’ils sont enclins à dire que le français et les mathématiques sont des matières plutôt faciles. Selon nos statistiques 24,2 % seulement des élèves du bâtiment ont déclaré que les mathématiques sont une matière facile contre un peu plus de la moitié 54,7 % qui a trouvé que cette matière était difficile. Ainsi, pour les élèves du tertiaire, 35,4 % seulement considèrent le français comme une matière facile contre 44,8 % qui la trouvent difficile. En ce qui concerne les mathématiques, nous trouvons la même tendance chez les élèves du tertiaire ; 56,8 % ont jugé que les mathématiques sont difficiles contre 24 % qui les considèrent comme faciles.

Nous avons cherché dans notre questionnaire à savoir les raisons et les explications qui ont mené les élèves à apprécier le français et les mathématiques comme les deux matières les plus faciles ou les plus difficiles.

Généralement, les explications et les justifications qui ont été données par les élèves, ne sont pas liées à la note obtenue dans chaque discipline. Comme il est compliqué et difficile à déterminer et mentionner une matière comme une matière facile ou difficile en soi, nous trouvons qu’une partie importante des élèves s’est orientée vers le sentiment afin de définir de degré de facilité et de difficulté Pour cela, les élèves utilisent souvent le verbe « aimer » et

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pas « travailler » dans leurs réponses. Les intérêts ou les explications déclarées par les élèves par rapport à la facilité ou difficulté d’une matière sont produits par des sentiments de progression et/ou de compétence ou pas dans ces deux matières.

D’abord, en ce qui concerne les matières faciles, les élèves ont répondu d’une manière homogène et liées à leurs sentiments. Autrement dit, la proportion la plus élevée chez les élèves de notre échantillon a donné de l’importance à l’expression de leurs sentiments « j’aime », « ça me plaisait » ; ils ont rarement donné une importance au travail, ou au professeur.

Tableau 14 : Explications données par les élèves sur la facilité des matières au collège

Les explications Tertiaire Bâtiment Industriel

J’aime 73 35% 30 30,3% 25 27,1% Je m’intéresse 18 8,6% 11 11,1% 10 10,8% Bon professeur 16 7,6% 5 5% 5 5,4% Moins du travail 3 1,4% 3 3% 2 2,1% Les parents 3 1,4% 0 0 0 0 Plus facile 48 23% 11 11,1% 30 32,6%

Des bonnes notes 11 5,2% 3 3% 3 3,2%

Autres 15 7,2% 12 12,1% 6 6,5%

Sans réponse 21 10% 24 24,2% 11 11,9%

Total 208 100% 99 100% 92 100%

Deuxième constat, les élèves ont donné plusieurs explications liées à la facilité de telles matières et de telles autres, pourtant les fréquences sont très dispersées. En effet, la proportion la plus élevée se manifeste dans le thème « j’aime ces matières » cette proportion ne dépasse pas un « tiers » dans le meilleure des cas : 35 % des élèves du tertiaire dont leur explication se résume au fait qu’ils aimaient ces matières ou que ces matières leur plaisaient et que pour cette raison, elles étaient faciles plus que les autres disciplines. Pour les élèves du bâtiment et de l’industrie, leurs proportions sont très proches : 30,3 % et 27,2 %.

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Puis, certains élèves n’ont pas la capacité de donner une autre raison de leur choix que : « parce que c’est facile plus que les autres » pour juger la facilité de certains matières. 32,6 % pour les élèves de l’industrie, et seulement 11,1 % pour les élèves du bâtiment.

Par contre, l’importance accordée au travail chez les élèves de notre échantillon est bien faible, nous osons même dire qu’elle est absente, dans le meilleurs des cas, le pourcentage est de 3,2 % pour les élèves de l’industrie, ce pourcentage ressemble à celui du bâtiment avec 3 %, tandis que le pourcentage des élèves du tertiaire est un peu élevé avec 5,2 %.

C’est à peu près les mêmes constats, que nous pouvons relever par rapport aux expressions de différents niveaux de difficulté de chaque discipline. En effet, une partie importante de notre échantillon a sous-estimé ou effectué une évaluation négative de soi. Un peu plus d’un tiers des élèves du tertiaire ont justifié la difficulté de ces matières par leur contenu qui est dur et difficile pour eux, et qu’ils ne sont pas faits pour ces matières plutôt scientifiques. 31,8 % des élèves du tertiaire ont écrit que ces matières sont difficiles et comme une justification, 23,2 % pour les élèves du bâtiment et un peu plus pour les élèves de la section industrie : 26,7 %.

24,5 % des élèves du tertiaire trouvaient le français et les mathématiques comme difficiles car ils ne l’aimaient pas, avec ce pourcentage ces élèves s’écartent de ceux du bâtiment et de l’industrie avec un pourcentage progressivement plus élevé (16,8 % ; 18,6 %).

Il est à noter que, pour certains élèves, même si leur proportion est faible, ceux-ci considèrent le français comme une matière difficile car ils sont des élèves étrangers et que le français n’est pas leur langue maternelle. Un élève (soit 0,5 %) du tertiaire a noté que le français est difficile en raison du fait que le français n’est pas sa langue maternelle. La même justification, nous la trouvons chez cinq élèves (soit 5,3 %) du bâtiment, et chez deux élèves du lycée section industrie.

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Tableau 15 : les explications des élèves par rapport aux matières difficiles

Les explications Tertiaire Bâtiment Industriel

Je n’’aime pas 47 24,4 16 16,8 16 18,6% Ça ne m’intéresse pas 7 3,6 4 4,2 10 11,6% C’est dur 61 31,7 22 23,1 23 26,7% Je ne comprends pas 28 14,6 5 5,2 11 12,8% Beaucoup de travail 14 7,2 4 4,2 3 3.4% Mauvais professeur 13 6,7 9 9,4 7 8.1%

Des mauvaises notes 1 0,5 2 2,1 0 0%

Problème de langue 1 0,5 5 5,2 2 2,3%

Sans réponse 20 10,4 28 29,4 14 16,3%

Total 192 100% 95 100% 86 100 %