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Caractérisation des études de cas du secteur agricole

3. ANALYSE COMPARATIVE DES PROJETS OU ÉTUDES DE CAS TOUCHANT LA

3.2 Caractérisation des études de cas du secteur agricole

3.2.1 Agrobiodiversité et genre dans la subsistance des populations rurales de

l’Asie de l’Ouest

La référence principale pour cette étude de cas/projet est tirée de l’article suivant :

Abdelali-Martini, M. et al., 2007.

Cette recherche a été réalisée dans quatre pays différents soit en Jordanie, au Liban, en

Palestine et en Syrie. Elle a pour but de cerner le rôle des femmes et des hommes dans

la conservation et la gestion de l’agrobiodiversité et de mieux comprendre la contribution

des femmes dans ce secteur. Cette étude fait partie d’un projet plus vaste qui vise la

conservation de l’agrobiodiversité et le développement durable des zones arides de ces

régions. Ce projet global a pour objectif d’accompagner les communautés dans la

préservation de variétés de semences ou de groupes de semences. Il veut par le fait

même permettre aux gens de s’approprier les technologies agricoles pour augmenter leur

productivité, le développement des marchés tout en les sensibilisant à l’importance de la

conservation des espèces telle que le blé, l’orge, les pois chiches, etc., qui ont leur lieu

d’origine dans ces régions. Par ailleurs, ce projet invite à reconnaître l’importance de

promouvoir la participation des femmes dans les activités de conservation. Ce projet est

subventionné par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le

Fonds pour l’environnement mondial (FEM). La coordination de celui-ci est exécutée par

le International Center for Agricultural Research in the Dry Areas (ICARDA).

Le projet global de conservation de l’agrobiodiversité n’a pas été conçu spécifiquement en

tenant compte de la perspective genre mais à la lecture du projet, il est possible d’en

dégager certaines composantes. Comme mentionné plus haut, une étude a été effectuée

à la suite du projet. Cette étude complémentaire a été réalisée en tenant compte de la

perspective genre et a permis d’amasser des données sexospécifiques selon les régions.

Elle comporte une analyse construite à l’aide de ces données. Cette étude du projet a été

utilisée dans le cadre de cet essai. Pour conclure, cette étude affirme également que le

rôle des femmes dans ces pays devrait être promu et valorisé parce que leur qualité de

vie et leur bien-être peuvent aussi avoir un impact positif pour améliorer l’économie de

leur région. Elles sont en conséquence des moteurs importants dans la conservation de

l’agrobiodiversité.

3.2.2 Réforme de la certification des terres et droits fonciers en Éthiopie : Impacts

sur les femmes

Les références principales pour cette étude de cas/projet est tirée des articles suivants :1.

Holden, S. et Tefera, T., 2008. 2. Deininger, K. et al., 2007

En 1997, le gouvernement éthiopien a procédé à une réforme de la loi concernant la

certification et l’enregistrement des terres pour la population. Cette réforme a pour objectif

de renforcer les droits des femmes, d’accroître la sécurité foncière et de permettre une

utilisation plus durable de la ressource terre, car celle-ci est en permanente dégradation.

Cette nouvelle législation transfère la responsabilité de la gestion et de l’administration de

cette politique aux régions. L’étude utilisée dans le cadre de cet essai examine les

impacts pour les femmes de cette nouvelle législature en SNNPR et à Oromia. L’étude

vise aussi à observer comment la perception de la position des femmes en cas de divorce

ou de mort du conjoint a changé grâce à ce programme et à voir si cette loi permet de leur

octroyer davantage de pouvoir.

Ce programme de réforme de certification des terres permet dorénavant d’inscrire

conjointement le nom de la femme et de l’homme sur le certificat d’enregistrement des

terres. La polygamie étant très fréquente en Éthiopie du Sud, il était impossible pour

l’homme d’avoir son nom sur plus d’un certificat. À cause de pressions indues et de

résistance des hommes, la réforme a été modifiée pour que celui-ci puisse avoir son nom

sur plus d’un certificat s’il a plusieurs femmes. Par ailleurs, dans la Région des nations,

nationalités et peuples du Sud (souvent abrégé sous sa forme anglaise SNNPR), un

changement a également été effectué affirmant que les terres appartiennent à ceux qui en

sont propriétaires avant le mariage. Le propriétaire les conserve ensuite en cas de

divorce. L’homme doit accepter de mettre le nom de la femme sur le certificat

d’enregistrement des terres si elles lui appartiennent et il exerce le contrôle sur la

certification. Il est en droit de ne mettre que son nom s’il en était propriétaire avant le

mariage.

De plus, les us et coutumes de l’Éthiopie font en sorte que les femmes ont très peu de

pouvoir quant à la terre et à la propriété privée. Les coutumes font en sorte que les

mariages sont organisés et la femme n’a que très peu de liberté face au choix de son

conjoint. Il existe un système de dot qui fait en sorte que ce qui appartient à la femme

revient à l’homme lors du mariage. Selon la tradition, la femme devient également la

propriété de l’homme et de son clan, elle ne reçoit donc pas de terres d’un possible

héritage familial. Un des objectifs du système de certification est de leur permettre une

plus grande sécurité d’occupation. Pour implanter la réforme, des comités locaux

d’administration des terres (également souvent abrégé sous sa forme anglaise LAC) ont

été créés. Les membres de ces comités sont élus par la population du village. Un membre

de sexe féminin doit faire partie du LAC.

Cette recherche sur les impacts de la réforme sur la propriété de la terre conclut qu'il y a

une faible augmentation de la participation des femmes dans la prise de décisions

concernant leur foyer suite à l’implantation du programme. Il est aussi mentionné qu’il

existe peu d’accroissement du pouvoir des femmes dans la gestion des exploitations

agricoles. Les chercheurs ayant effectué cette étude recommandent toutefois de faire des

études plus approfondies pour mieux évaluer si ce changement de législation permet

réellement aux femmes d’obtenir un appui légal juste et honnête et d’améliorer leurs droits

fondamentaux.