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CHAPITRE 05 : Matériel et méthodes

6. Résultats et discussion

6.3. Etude dendrométrique

6.3.2. Paramètres dendrométriques du peuplement

6.3.2.1. Caractérisation dendrométrique du peuplement du cèdre

(A) (B) (C) (D)

Figure 55 : Fréquences relatives des strates de rectitude du tronc, d’élagage naturel, de fructification et d’extension du houppier.

6.3.2. Paramètres dendrométriques du peuplement

6.3.2.1. Caractérisation dendrométrique du peuplement du cèdre

L’étude de la composition, de la répartition et de la structure des peuplements forestiers est très intéressante pour montrer l’état actuel de la cédraie de Theniet El Had vis-à-vis du phénomène de dépérissement. En effet, le comportement des essences forestières dépend des facteurs du milieu principalement l’altitude, l’exposition et la pente et aux relations compétitives entre les individus. Pour cette raison, au niveau de chaque placette installée, les données dendrométriques faisant l'objet d'évaluation sont les suivantes : circonférence

moyenne, circonférence dominante, hauteur totale moyenne, hauteur dominante, surface terrière totale et densité totale. Ces données sont à l'origine de mesures dendrométriques

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Le tableau 14 illustre les données statistiques des différentes mesures dendrométriques du peuplement du cèdre.

Tableau 14 : Statistiques descriptives des différentes variables dendrométriques des peuplements du cèdre de l’Atlas.

Min Max Moy Ecart-type CV (%)

C moyenne (m) 0.56 4.28 1.70 0.60 35.29 C dom (m) 1,23 3,45 2,04 0,53 25,98 H moyenne (m) 5.57 25.16 15 4.48 29.86 H dom (m) 8.5 27.38 16.03 4.06 25.32 G (m²/ha) 14,70 83,60 39,87 17,51 43,92 Densité (pieds/ha) 100 700 175 98,64 56,36

Min : Minimum ; Max : Maximum ; Moy : Moyenne ; CV : Coefficient de Variation ; C dom : Circonférence dominante ; H dom : Hauteur dominante ; G : Surface terrière totale.

La figure 56A illustre la répartition des classes de circonférence moyenne des peuplements de cèdre. A priori, nous remarquons que les peuplements de cèdre présentent une moyenne arithmétique de circonférence moyenne estimée à 1.70m avec une variabilité faible dans la mesure où le CV est inférieur à 50%. Les tiges de grosseur supérieure à 1.49m sont celles présentant une fréquence très élevée (60%). D’après Rondeux (1999), la croissance en diamètre demeure liée, entre autres, à la fertilité stationnelle et au mode de traitement des arbres. Au contraire, les tiges de faible grosseur sont celles disposant de la plus faible fréquence (40%). Cette situation dénote nettement de la présence d’une futaie irrégulière non aménagée avec, néanmoins, une régénération faible et non encore pleinement assurée. Ces résultats sont accord avec celles de Taleb (2017), qui a signalé que la catégorie de faible grosseur reflète un potentiel danger de disparition du cèdre dans le parc de Theniet El Had à cause de la rareté de la régénération et la menace du dépérissement des arbres adultes.

Les valeurs de circonférence dominante présentent une faible variabilité (26 %) où environ 36 % des valeurs sont fortement concentrées près de la moyenne arithmétique. Comme le montre la figure 56B cette répartition est d'une allure décroissante dont les peuplements les plus gros (de 2.33 à 3.43 m) y sont moindres avec une fréquence relative de 29 %. Cette catégorie reflète mieux les potentialités stationnelles des placettes d’études. La catégorie de valeurs moyennes présente une fréquence relative de 36.36% et la catégorie de faibles valeurs présente une fréquence relative de 34.55%. D’après Coulbois et Touzet (1992),

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les mauvaises classes de fertilité provoquent l’apparition des parasites de Cedrobium laportei qui causent des défoliations des cèdres de l’Atlas.

Dans la majorité des peuplements inventoriés, nous avons donc une certaine homogénéité dans la hauteur totale moyenne comme le montre la figure 56C dans la mesure où le peuplement encore jeune (qui ne dépasse guère les 10 m) ne présente qu’une fréquence relative de 13.56. Au-delà de 10m (soit les classes de 10.47 jusqu’à 25.17m), nous constatons une fréquence relative importante qui est égale à 86.44% sur la majorité des placettes installées, cela dénote que notre peuplement est une futaie adulte. Parde et Bouchon (1988), Gaudin (1996) et Bentouati (2006) ont considéré la hauteur totale moyenne comme un critère quantitatif très utilisé dans l’identification des peuplements forestiers et qu’elle dépend de trois facteurs : l’essence, la station et l’âge du peuplement.

Afin de connaitre la stabilité de notre peuplement, nous nous référons au facteur de stabilité réalisé par Gaudin (1996). Ce facteur est défini par le rapport entre la hauteur totale moyenne et leur circonférence moyenne. Plus il est élevé, plus le peuplement est élancé et instable selon les catégories suivantes :

0 si le rapport est inférieur à 80, le peuplement est stable ;

0 si le rapport est compris entre 80 et 100, le peuplement nécessite une éclaircie pas trop forte ;

0 si le rapport est supérieur à 100, le peuplement cours de gros risques.

Il en ressort que notre peuplement est stable dans la mesure où nous avons enregistré 98% de peuplements se trouvent dans la première catégorie dont le rapport est inférieur à 80. Comme nous avons signalé au préalable que notre peuplement est une futaie adulte irrégulière. Cela nous permet de déterminer la hauteur dominante hors du facteur âge. D’après Zedek (1993), les hauteurs dominantes de 10 à 18m caractérisent les classes de productivité de la cédraie de Theniet El Had. Sur la base de cette caractérisation, nous relevons à travers l’allure graphique (figure 56D), une nette tendance de peuplement appartenant à la classe de productivité moyenne ou forte dans la mesure où 55% environ des peuplements présentent des hauteurs dominantes supérieures à 15m. En fait, la classe de 6 à 10 m soit celle de hauteur dominante la plus faible ne présente que 7.27%. Il ressort que la majorité des placettes recensées font partie des stations fertiles. Si nous nous référons à l'étude de Becker et Goff

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(1988), les différences de croissance en hauteur révèlent être beaucoup plus à l'origine de la variation des conditions de la station et de l’âge de peuplements.

En se basant sur l’indice de fertilité réalisé par Zedek (1993) qui est basé sur la corrélation entre la hauteur dominante et la circonférence dominante déterminé pour la cédraie de Theniet-El-Had, il en ressort que les peuplements inventoriés à travers les placettes d’étude sont réparties en trois classes de productivité (figure 56E) :

- Classe 1 (18 m) : 38.18 % des peuplements échantillonnés dont l’indice de productivité est compris entre 16,5 et 19,5 m ;

- Classe 2 (15 m) : 25.45 % des peuplements échantillonnés dont l’indice de productivité est compris entre 13,5 et 16,5 m ;

- Classe 3 (12 m) : 32.73 % des peuplements échantillonnés dont l’indice de productivité est compris entre 10,5 et 13,5 m.

Sur l’ensemble des placettes d’étude, nous avons mesuré un autre paramètre dendrométrique décrivant notre peuplement qui est la surface terrière. Cette caractéristique est un excellent indicateur de la richesse du peuplement, et elle permet aussi de suivre l’évolution du peuplement dans son ensemble (Massenet, 2009).

La figure 56F permet de mieux visualiser la distribution des fréquences relatives des classes de surface terrière totale de cèdre de l’Atlas. Comme la variabilité des valeurs de surface terrière totale est importante, nous remarquons que 60% de peuplements présentent des surfaces terrières supérieurs à 31.91m²/ha. Les peuplements étant considérés adultes et se trouvent dans un milieu favorable, la croissance du cèdre identifiée par la surface terrière totale ne peut que refléter cette évidence. D’après Gaudin (1996), plus la surface terrière est élevée, plus le peuplement est riche.

La notion de la densité est liée au concept de concurrence entre les individus et le degré de couvert d'un peuplement (Gaudin, 1996). La figure 56G présente un moyen d'estimation graphique de la densité du cèdre de l’Atlas dans la cédraie de Theniet El Had. La densité du peuplement présente une grande variabilité (CV=56.36%). A travers cette figure, nous constatons que 83% de peuplements présentent une densité totale inférieure ou égale à la moyenne arithmétique. Par contre, environ 16 % de peuplements présentent une densité très élevée (plus de 250 pieds/ha). Il s’agit donc d’une futaie moyennement dense si nous nous référons à l’étude de CRPF (2007), où la densité élevée est estimée à 200/250 tiges par

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hectare. Nos résultats sont en accord avec ceux trouvés par Bentouati (2008), dans la cédraie de Belezma, où il a signalé que le peuplement du cèdre est bien venant dans cette cédraie et conduisant à une densité assez importante des tiges. Cet état de fait permet de soulever l’ampleur d’une variabilité non encore gérée dans le plan d’aménagement forestier. L’impact des opérations sylvicoles sur la pérennité des essences forestières permettent d’assurer le développement des jeunes semis et de réguler le mélange des essences forestières (IFN, 2001).

(A) (B)

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(E) (F)

(G)

Figure 56 : Distribution en classes de circonférences moyennes (A), de circonférences dominantes (B), de hauteurs totales moyennes (C), de hauteurs dominantes (D), de productivités (E), de surfaces terrières totales (F) et de densités (G) de peuplement de cèdre de

l’Atlas.