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Caractère bien-posé en Gevrey pour des transitions faiblement hy-

1.3 Caractère bien-posé de systèmes faiblement hyperboliques

1.3.4 Caractère bien-posé en Gevrey pour des transitions faiblement hy-

Limites de l'analyse de Colombini, Janelli et Spagnolo

Après une description de l'article fondateur [CJS83] et de ses deux principaux successeurs [CN07] et [CNR], nous revenons aux calculs présentés dans la Section 1.3.1, et plus partic-

1.3. CARACTÈRE BIEN-POSÉ DE SYSTÈMES FAIBLEMENT HYPERBOLIQUES33 ulièrement à l'inégalité (1.3.6). Avec en tête le système (1.3.1), qui correspond à l'équation (1.3.2) avec a(t, x) = t + x2, on considère le cas a(t) = t, ce qui donne dans l'inégalité

(1.3.6): Eε(t, ξ) . exp Z t 0 a0(s) a(s) + εds + tε 1/2|ξ|  Eε(0, ξ) . ε t + εetε 1/2 |ξ| Eε(0, ξ). (1.3.9)

On peut à présent poser ε = |ξ|−2 et obtenir une croissance polynomiale en |ξ| de l'énergie,

et non plus sous-exponentielle. L'énergie est donc contrôlée en norme Sobolev, et plus seulement en norme Gevrey. On note que ce calcul s'étend en fait à tout coecient a(t) dont la dérivée est positive au voisinage de t = 0.

Cette remarque est à mettre en parallèle à la preuve d'optimalité du résultat de [CJS83], donnée dans le même papier et reposant sur la construction d'un contre-exemple rapidement oscillant à t = 0. En particulier, le contre-exemple donné dans [CJS83] change de sens de variations une innité de fois au voisinage de t = 0, ce qui nous empêche d'appliquer le raisonnement ci-dessus.

Aussi, comme nous l'avons mentionné plus haut dans la Section 1.3.2, le coecient a(t) = tne vérie pas l'inégalité de Glaeser sur les segments [0, T ] avec T > 0. L'inégalité (1.3.9) nous permet ainsi de contourner ce problème, et de prouver une estimation d'énergie meilleure que celle attendue d'après le travail de [CJS83].

Symbole adapté et métriques dans l'espace des phases Dans notre travail présenté au Chapitre 4, nous étudions le système

∂tu1 u2  =  0 1 t + x2 0  ∂xu1 u2  + F (u)u (1.3.10)

avec x ∈ R et F (u) = F (t, x, u) analytique. On notera pour la suite a(t, x) = t + x2.

La discussion précédente mettant en avant le poids (a(t, 0) + ε(ξ))−1 dans l'énergie, on

considère l'opérateur pseudo-diérentiel op(b) avec pour symbole

b(t, x, ξ) = a(t, x) + hξi−c−1/2 (1.3.11) avec c ∈ (0, 2). L'ordre du symbole b dépend du temps. En eet, pour t = 0, le symbole vérie b(0, x, ξ) ≤ hξic/2 uniformément en x au voisinage de x = 0. En revanche, pour

tout t ≥ t > 0, on a b(t, x, ξ) ≤ t−1/2, uniformément en (t, x, ξ).

Pour réconcilier ces deux points de vue (ordre c/2 à t = 0, ordre 0 pour t ≥ t > 0) on utilise la notion de métrique dans l'espace des phases, en dénissant la métrique

g(x,ξ)t (dx, dξ) = b(t, x, ξ)2|dx|2+ hξi−2|dξ|2

qui dépend du temps. Associée à cette métrique et pour tout poids M = M(t, x, ξ) ≥ 0, on dénit la classe de symboles S(M, gt) comme étant l'ensemble des fonctions f, Csur

R × Rd× Rd, et qui vérient les inégalités ∂ α x∂ β ξf (t, x, ξ) .M (t, x, ξ) b(t, x, ξ) |α|hξi−|β| (1.3.12)

34 CHAPTER 1. INTRODUCTION uniformément en (t, x, ξ), et pour tout (α, β) ∈ Nd× Nd (sur les métriques dans l'espace

des phases, les classes de symboles associées et le calcul pseudo-diérentiel sur de telles métriques, voir l'Appendice 4.4.2 du Chapitre 4 et le livre de Nicolas Lerner [Ler11]). Comme a(0, x) = x2 vérie l'inégalité de Glaeser, on peut montrer en particulier que

b ∈ S(b, gt), qui est inclus dans S1,c/2c/2 . Estimations d'énergie

En poursuivant la discussion de la Section 1.3.4, on dénit le symétriseur

S =diag(1, b) (1.3.13) et l'énergie E = 1 2 op(S)e τ (t)Dσ u L2. (1.3.14)

avec τ(t) = τ0− τ t. En dérivant par rapport au temps, on obtient

∂tE = Re hop(S)∂tv, op(S)vi + Re hop(∂tS)v, op(S)v2i

en posant v(t) = eτ (t)Dσ

u(t). Comme u est solution du système (1.3.10), on calcule ∂tv = −τ Dσv + eτ D σ ∂tu = −τ Dσv + eτ Dσ  0 1 a(t, x) 0  ∂xu + eτ D σ F (u)u = −τ Dσv +  0 1 a(τ ) 0  ∂xv + F (u)(τ )v (1.3.15)

en notant l'opérateur de conjugaison de a(t, x) avec l'opérateur Gevrey a(τ )= eτ Dσa e−τ Dσ

et de même

F (u)(τ ) = eτ DσF (u) e−τ Dσ.

En reportant l'égalité (1.3.15) dans la dérivation de l'énergie, on obtient

∂tE = −τ Re hop(S)Dσv, op(S)vi (1.3.16) +Re hop(S)  0 1 a(τ ) 0  ∂xv, op(S)vi (1.3.17)

+Re hop(∂tS)v, op(S)v2i (1.3.18)

+Re hop(S)F (u)(τ )v, op(S)vi. (1.3.19) Le terme (1.3.16) est typique d'une estimation d'énergie Gevrey, et provient de la déri- vation en temps de l'opérateur Gevrey eτ Dσ

. On note en particulier que ce terme est donc d'ordre supérieur à E: le terme (1.3.16) contrôle Dσ/2op(S)ven norme L2, alors que

E = 12|op(S)v|L2. Le signe négatif de (1.3.16) permettra donc de contrôler les termes de

1.3. CARACTÈRE BIEN-POSÉ DE SYSTÈMES FAIBLEMENT HYPERBOLIQUES35 Concentrons-nous à présent sur le terme (1.3.17), central dans notre analyse. En utilisant la dénition (1.3.13) du symétriseur S, on obtient

op(S)2  0 1 a(τ ) 0  =  0 1 op(b)2a(τ ) 0  .

Pour étudier l'opérateur op(b)2a(τ ), nous allons utiliser à la fois les propriétés du calcul

pseudo-diérentiel sur les métriques non-plates, et les propriétés de l'opérateur a(τ ), en

utilisant les résultats du Chapitre 5 sur la conjugaison par un opérateur Gevrey. En particulier,

a(τ )− a = op(R) + opS1,0−2(1−σ) (1.3.20) et R est dans S(b−1h·iσ−1, gt), en utilisant la dénition (1.3.12). Puis, par dénition

(1.3.11), on obtient

a(τ )= op(b−2) − op h·i−c + op(R) + op 

S1,0−2(1−σ) 

et nalement

op(b)2a(τ )= op(b)2op(b−2) − op(b)2op h·i−c + op(b)2op(R) + op(b)2op 

S1,0−2(1−σ) 

. Dans le cadre des métriques non plates et du calcul pseudo-diérentiel associé, un Lemme de composition est vérié:

op(b)2op(b−2) = Id + op S bh·i−1, gt . En revenant au terme (1.3.17), on obtient donc

Re hop(S)  0 1 a(τ ) 0  ∂xv, op(S)vi = Re h 

Id + op S bh·i−1, gt − op(b)2op h·i−c + op(b)2op(R) + op(b)2op 

S1,0−2(1−σ)  

∂xv1, v2i

+ Re h∂xv2, v1i

= Re hop S bh·i−1, gt − op(b)2op h·i−c + op(b)2op(R) + op(b)2opS−2(1−σ) 1,0

 

∂xv1, v2i.

Grâce à la dénition de b et de S, une annulation essentielle apparaît ainsi dans l'estimation d'énergie. Il ne reste donc plus qu'à contrôler les termes de reste, grâce au terme (1.3.16). En utilisant le contrôle de op(S)Dσ/2v en norme L2, on écrit, à termes de reste près

venant de compositions d'opérateurs pseudo-diérentiels, Re h



op S bh·i−1, gt − op(b)2op h·i−c + op(b)2op(R) + op(b)2op  S1,0−2(1−σ)   ∂xv1, v2i ≈ Re hop S h·i−σ, gt + op S bRh·i1−σ, gt Dσ/2v1, op(b)Dσ/2v2i (1.3.21) + Re h  − op S bh·i1−c−σ, gt + op S bh·i−1+σ, gt  Dσ/2v1, op(b)Dσ/2v2i. (1.3.22)

36 CHAPTER 1. INTRODUCTION La première ligne (1.3.21) est constituée des termes principaux, et chaque opérateur agit bien dans L2. En eet, le premier opérateur op S h·i−σ, gt

agit bien de manière con- tinue dans L2, car S h·i−σ, gt

⊂ S1,c/2−σ . De plus, comme R ∈ S(b−1h·iσ−1, gt), on a

S bRh·i1−σ, gt ⊂ S(1, gt), et les opérateurs de symbole dans ce dernier espace agissent bien continûment sur L2.

La deuxième ligne (1.3.22) est constituée de termes de restes, mais c'est elle qui mène aux contraintes sur c et σ. En eet, on a d'une part

op S bh·i1−c−σ, gt ∈ op 

S1,c/21−c/2−σ 

car b ∈ S(b, gt) ⊂ Sc/2

1,c/2. L'opérateur agit continuement sur L

2 à la condition que

1 − c/2 − σ ≤ 0. D'autre part, pour la même raison on a

op S bh·i−1+σ, gt ∈ opS1,c/2c/2−1+σ qui agit continûment sur L2 si

c/2 − 1 + σ ≤ et donc nalement

c = 2(1 − σ). (1.3.23)

En résumé, si c vérie (1.3.23), on a montré l'estimation |(1.3.17)| .

op(S)D

σ/2v

L2.

Il nous reste à étudier les termes (1.3.18) et (1.3.19). Le premier concerne la dérivée op(∂tS) =



0 0

op(∂tb) 0



. Par dénition (1.3.11) de b, on calcule ∂tb = − 1 2∂ta a(t, x) + hξi −c−3/2 = −1 2b 3

car ∂ta = ∂t(t + x2) = 1 dans cette introduction. Pour (t, x) susamment petits, on a

b ≥ 1et donc ∂tb ≤ −1/2: on montre ainsi, dans la Section 4.3.3, que

hop(∂tS)v, op(b)vi ≤ 0.

Enn, concernant les termes non-linéaires (1.3.19), nous avons besoin d'un lemme d'action d'opérateurs de la forme F (u)(τ ) = eτ DσF (u)e−τ Dσ

dans Hσ/2. Un tel résultat fait l'objet

de nos travaux du Chapitre 5, que nous décrirons juste après dans la Section 1.4. En sup- posant ici un tel résultat, il reste à contrôler les termes non-linéaires par op(S)Dσ/2v

L2.

Dans (1.3.19), le terme d'ordre le plus grand est Re hop(b)



F (u)(τ ) 

1.4. OPÉRATEURS PSEUDO-DIFFÉRENTIELS SUR LES ESPACES DE GEVREY37 car op(b)v1 n'est pas contrôlé en norme Hσ/2. On écrit alors

Re hop(b)  F (u)(τ )  2,1v1, op(b)v2i ≈ Re hD −σ op(b)  F (u)(τ )  2,1D σ/2v 1, op(b)Dσ/2v2i

et comme F (u)(τ )agit continuement dans Hσ/2, il reste à prouver que l'opérateur D−σop(b)

agit continuement dans L2. Comme b ∈ S(b, gt) ⊂ Sc/2

1,c/2, c'est chose faite dès lors que

0 ≥ −σ + c/2 = 1 − 2σ

en utilisant (1.3.23), ce qui donne bien la borne inférieure sur les indices Gevrey σ ≥ 1/2.

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