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Pour répondre à ta question, Gérard: A Besançon, actuellement le nombre d' é-lèves à scolariser en S.E.S. par rapport au nombre de S.E.S. est tel que nous ne pouvons pas garder nos élèves au-delà de 16 ans, sauf de rares exceptions.

La formation est donc chez nous essentiellement pré-professionnelle. Nous avons déjà envisagé cette éventualité, mais il nous parait difficile, même dans le courant de la 3ème (2ème année d'atelier), de lancer nos élèves en stage. D' au-tre part, Planoise est une Z.V.P. située à environ 5 km de Besançon, et des problèmes de transport, par exemple, se poseraient pour nos jeunes.

Par contre, il y a encore assez d'embauche à Besancon. Alors il 3rrive que des élèves qui atteignent 16 ans dans le courant de l '~nnée nous quittent.

généralement quand ils se sentent assez aguerris, avec notre avis, et à l 'essai. Par exemple, un garçon va travailler au Ier avril; si tout va bien, nous ne le reverrons plus (sauf pour les visites); si quelque chose ne va pas, il sait qu'il peut revenir à l'école en attendant une nouvelle tentative ou la fin de l'année scolaire. En fait, aucun n'est revenu dans de telles conditions.

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-Nous avons constaté par ailleurs que tous nos anciens élèves qui ont souhai-· té travailler (quelques filles aident leur mère) le font dans de bonnes condi-tions, compte tenu de leurs aptitudes. C'est seulement une petite min-orité·qui a changé d'emploi, généralement deux ou trois fois.

Compte tenu du fait que nous ne pourrions leur assurer, à notre avis, une formation professionnelle véritable à la S.E.S. entre 16 et 18 ou 19 ans, pour des raisons de moyens, d'installations, d'équipement et de personnel suffisant, nous pensons qu'il est peut-être préférable de les· voir s'intégrer à 16 ans dans le monde professionnel. En fait, cette intégration se passe bien, trop bien même à notre gré, comme je le disais précédemment. Mais nous sommes certainement trop exigeants: il n'est pas si facile de conserver un esprit cri tique et· une·.' attitude dynamique dans le monde du travail. Toujours est-il que nos élèves s'intègrent dans le milieu professionnel beaucoup mieux que ceux des classes

"pratiquesu, par exemple.

Pour l'avenir, nous essayons d'inciter les anciens élèves à entreprendre une formation orofessionnelle à l'A.F.P.A. après avoi~ travaillé un certain temps.

0 'autres ont essayé de le. faire; .nous verrons les rssul tats ..

Car enfin, faut-il assurer la formation professionnelle· dans un miiieu spé-cial, la S.E.S., ou bien dans un milieu permettant le brassage av.ec d'aut.res travailleurs adolescents, jeunes ou adultes?

Ceci dit, il me semble qu'il serait nécessaire de développer, dans un second bilan sur les S.E.S .• des exemples détaillés de stages dans la ~rofession . Nous devrions tous en tirer le plus grand profit.

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J~ voudrais, pour clore ce chapitre, attirer la réflexion sur un autre point déjà évoqué: le SERVICE DE SUITE.

La circulaire du 27.12.67 prévoit que le Responsable doit assurer ledit ser-vice. On pouvait penser, à l'époque, que c'était une bonne chose. En tout cas, à un moment où l'on ne s'était guère encore inquiété de l'éducation des adoles -cents déficients, cela partait d'un bon sentiment. Mais à la réflexion, cette conception n'est-elle oas d'esorit paternaliste?

Nous devons dévelooper l'initiative, l'autonomie chez nos jeunes, et nous devrions les ·'suivre". Cela consiste-t-il à les surveiller, à les contrôler?

Je pose la question, car il m'est arrivé, les premières années, de retourner as -sez fréquemment voir les premiers jeunes placés, et de m'entretenir également avec les employeurs, chefs d'ateliers, etc. Or j 'ai souvent constaté que ma dé-marche était mal ressentie par l 'ancien élève. Vous connaissez cette sensation de malaise que l 'on éorouve en face d'une réponse trop br9ve ou un sourire mal assuré. Alors je me suis interrogé et j 'ai compris que cette façon d'agir pré -sentait de sérieux inconvénients. Dans ces visites chez un employeur, c'est peut-être ma propre curiosité que je cherche à satisfaire, une sécurité aussi: Est-ce que cela marche? L'avons-nous bien oréparé? Aux oersonnes qui me reçoivent, qui m'accompagnent dans ma visite, je suis bien obligé de me présenter, de parler de cette "Section spécialisée". Conclusion: l'ancien élève se trouve étiqueté comme pas tout à fait normal, dans le meilleur des cas! •..

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-Une personne psychanalysée peut être considérée corrme guérie quand elle peut se passer totalement, déTinitivement, du psychanalyste. Une éducation est réussie quand les parents acceptent que leur enfant se détache d'eux et aille son propre chemin. La réalité de notre intervention auprès de nos élèves ne se situe-t-elle pas à mi-distance entre ces deux situations? Alors notre but n'est --il pas a'aboutir à ce que nos élèves se débrouillent seuls dans la vie?

L'essentiel, je crois, est qu'ils sachent qu'ils oeuvent venir nous trouver s'ils en ressentent le besoin, ou s'ils en ont envie, la cigarette aux lèvres parce que maintenant on est un homme, ou avec une belle toilette parce que l'on souh·ai te que sa féminité soit prise au sérieux et pour éblouir un peu les co-pines! . .•

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-U N N G M

Combien d"hommes; 1e femmes et d'enfants sont morts à cav~e ie ce nom?

Corrù:Jien de villages, de viZZes détruites pov.z' ce nom qui pour certains ne signifie rien!

Pour d'autres, ce nom veut tout dire. Ce nom qu~ fait rêver, Ce n.om qui fait crzanter!

Si on pouvait le colorier, ce nom serait tout en vert, couZev.:l' de l'espér(ZYl,ce et de la natv.:l'e.

Ce nom, on ne l~a pas avec de l'argent,

Ca:!' ce nom est pour riches et pauvres.

Ce nom n'a pas de frontières,

Que Z1on soit blanc, ncir ou jaune, ce nom est pov.r tout le monde.

Ce nom pov.:l'rait être pcn"tov..t; si les hommes n'avaient pas tant de haine.

Ce nom; vous tous qui m'écoutez, vov~ Ze con.naissez.

3i vov~ Ze trouvez, c;est que vous l'aimez. Ce noms c'est: LIBERTE!

~JefIOT Jean-CZa:tJ.de, 4° Bs Planoise T. R I S T E

VIE

Ils sont beaucoup dans ce cas.

Ils ont des trous dans leur semelle. Ils JIBngent dans des gamell8s. Certains les regardent avec mépris, d'autres avec pitié.

Pitié, pitié! Ils ne veulent pas de ce mot!

Ils gagnent leur pain à la sueur de leur front.

Personne ne les aide.

Ils sont rra.l payés) trop rra.l payés.

Ils manquent d'hygiène, faute è.1argent.

Souvent malades, ils ne peuvent pas travailler, Et s'ils ne travaillent œ.s- . .. ils n'ont œs d- 'arP.:ent. i..=>

Il faut les aider et avoir de 11admiration~

Car ils travàillent PLUS QUE

LES l?ATRONS.

PILLOT ::bmi.T'lique , 4

°

B ~ Planoise

103

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Au rroment de conclure, je m1interroge. Quelle sera l 'utilité de ce travail pour les collègues qui ont déjà une assez loEgue e~rience des S.E.S., et pour

~eux qui démarrent? Quel profit les remplaçants, les rrB.Îtres-auxiliaires pour-ront-ils tirer de ces ténnignages?

Ce travail est-il suffisamment détaillé, suffisarrnnent pratique? J 1espère tout de mêm= que les nombreux collègues en proie aux difficult~s du démarrage trouveront ici quelques élé:m8nts de réponses ~ leurs principale~ interrogations.

Evide:rrunent, nous avons essentiellerœnt, les uz1s et les autres, essayé d r ex-·

pliquer l'esprit dans lequel nous travaillons. Si certains souhaitent s1informer plus complètement sur des points précis (la correspondance scolaire, l'expres-sion orale ••• ), je les renvoie aux bulletins précéde.TTI!llent publiés par notre com -mission •iE.1.seignement spécialisé" de l 'I.C.E.:1., dont les m.unéros disp::mibles œuvent être comrrandés à notre Cè.IP.arade Pierre VER!\JET, 22 ~ rue Miram::mt, 12 -Decazeville.

Est··il besoin de rappeler que cette première synthèse ne saurait présenter

de i:rodèles ;: , mais qu'elle ne constitue, en fait, qu'une simple réflexion

pro·-visoire?

Nous avons: croyons-nous~ :çosé quelques problèmes importants:

- la relation parents-école;

- la con.naissance de i·adolescent~

- la vie d'équipe pour les maîtres et pour les enfants.

:Nous espérons désormais que de vastes chantiers de recherc.he, d1analyse~

et surtout de CONFRONTATIONS~ vont s1ouvrir.

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-Alors , dans quelques rrois , un second bilan du travail eff e ctué dans les S. E. S. dewai t

être

publi é , qui soit rroins centré que celui· -ci sur quelques expériences . Certes, nous sorrmes tous accaparés, mais il semble nécessaire de corrmmiquer et d ' écha.riger e.ritre nous .

J e vous derranderai,

à

titre de première contribution , de me retourner la

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