• Aucun résultat trouvé

TOUS CAPITALISTES !

Flash-back

Une brève considération rétrospective de l’évolution des deux siècles passés donne l’impression d’un constant décalage entre les modèles sociaux élaborés au fil du temps et la réalité qu’ils prétendaient saisir ou, à tout le moins, orienter. C’est en quelque sorte une leçon de tragédie antique : la volonté se noie le plus souvent dans le flot de la vie. On obtient rarement ce que l’on projette. Bien plus souvent, on obtient l’inverse.

La Révolution avait laissé dans l’esprit des légistes de l’époque Napoléonienne le sentiment d’un chaos entretenu et généralisé, d’un monde où tout est politique, donc mouvant, et où les changements naissent des changements. Pour retrouver le chemin de la paix civile, ils ont offert à leur concitoyen un modèle de société construit sur des solidarités bourgeoises. Le lien social devait naître de relations équilibrées par lesquelles on se livrait à un commerce tranquille des propriétés et autres qualités — par exemple, les métiers — propices à l’échange (v. chapitres 1 et 2). Las, ce modèle a suscité bien plus de violence que d’harmonie. Et il fallut attendre la saignée de la Commune131 pour qu’enfin, la société française entraperçoive le

chemin de la sérénité. Aux temps du suffrage censitaire, les « classes laborieuses » se sont senties exclues. Bien vite, elles ont prêté aux bourgeois des intentions capitalistes. On avait voulu la paix civile, on obtint la lutte des classes (v. chapitre 3).

Celle-ci fût contenue par un double mouvement d’embourgeoisement de la classe capitaliste et de démocratisation de la société bourgeoise. Les « capitalistes » se sont embourgeoisés en ce sens qu’ils se sont peu ou prou ralliés à une conception institutionnelle de l’entreprise où celle-ci n’est plus seulement l’occasion d’un fructueux retour sur investissement mais devient, malgré les conflits d’intérêts, un espace de solidarités, où, bon gré malgré, les uns et les autres collaborent à la réussite d’un projet commun. La société bourgeoise s’est démocratisée parce qu’elle a su trouver les moyens d’offrir au plus grand nombre une condition à peu près digne. Il fallait être propriétaire pour mériter son entrée en société. On fit en sorte, grâce aux règles du droit et de la protection sociale, que tout le monde accédât à un confort approchant de celui que procure la propriété (v. chapitre 4).

Ce faisant que la culture bourgeoise étendait son influence, elle répandait plus subrepticement, et pour beaucoup à contrecœur, l’esprit du capitalisme. Les liens entre travail et subsistance se sont desserrés. Le labeur n’est ainsi plus apparu comme la marque d’une servitude. Les individus ont repris possession de leur force de travail (v. chapitres 5 et 6). Ainsi se sont-ils retrouvés à la tête d’une petite propriété. Celle-ci ne se vend ni ne se donne. La force de travail, indissociable de la personne même qui la détient, est de fait inaliénable. Elle n’a dès lors qu’une seule qualité, elle est exploitable. Que faire d’un tel bien alors, si ce n’est de le risquer dans quelque entreprise ?

Le travailleur est un capitaliste

On a glosé sur la disparition du salariat. Peut-être un peu trop car aujourd’hui encore, les salariés représentent près de 90% de la population active. En même temps, les statistiques ne doivent pas cacher les évolutions. Si l’on peut évoquer une bascule des travailleurs dans le camp capitaliste, ce n’est pas qu’ils seraient tous devenus indépendants ou entrepreneurs.

C’est plutôt qu’entre les différents statuts de l’activité, les divergences n’occultent plus les lieux communs. Ceux qui travaillent se ressemblent tous un peu.

Il n’est de donnée moins contestée que les entrepreneurs courent un risque là où les salariés n’en prennent pas. En même temps, à l’exception des petits commerçants prêts à risquer toutes leurs économies dans un négoce aléatoire, les entrepreneurs d’aujourd’hui semblent exposés à un risque limité. Le chef d’une grande entreprise cotée est souvent le plus brillant des salariés. Son patrimoine n’est pas en danger. Lorsque l’entreprise est familiale, le risque est plus élevé. Cependant, la séparation est bien faite entre les versants personnel et professionnel du patrimoine. Au reste, lorsque les entreprises atteignent une certaine taille, il leur arrive de souffrir, plus rarement de disparaître. Enfin, les « jeunes pousses » ou « start-

up » sont le plus souvent financées par des apports en capital. De la sorte, l’échec du projet

n’a normalement pas de coût pour celui qui est à l’origine du projet.

En fait, et quel que soit le domaine, les ratés pèsent essentiellement sur la carrière de l’individu qui y est associé. Du coup, entre l’entrepreneur et le salarié, les différences s’amenuisent. Car une force de travail mal investie se déprécie au fil de ces mauvais usages. Le salarié qui reste trop longtemps au même poste grève ses perspectives d’évolution. A l’inverse, celui qui saute de place en place inspire à l’usage une confiance limitée. Au reste, au delà de ces choix personnels, le choix de l’entreprise n’est pas sans incidence sur l’appréciation de la force de travail. Une entreprise qui croît fait croître la valeur de ses salariés, étant précisé que l’inverse est souvent vrai. Ceux-ci ne misent donc pas leurs économies mais à tout le moins leur force de travail. Ils investissent cette dernière dans une entreprise, publique ou privée d’ailleurs, avec le risque d’une éventuelle dépréciation et l’espoir d’un retour satisfaisant.

Certains prennent plus de risques que d’autres. Ils innovent là où les autres répètent. Quoi qu’il en soit de cette différence d’état d’esprit, il n’en reste pas moins que les décisions prises sont sensiblement de même nature. Il s’agit toujours, sur sa force de travail, de faire acte d’entrepreneur.

Telle serait donc la leçon de l’époque. Nous rejetons le capitalisme non parce que le plus grand nombre aurait à souffrir des appétits démesurés de quelques uns, mais parce que, ayant atteint tout le monde, il épuise sans relâche les individus. Ceux-ci sont toujours à la recherche du meilleur rendement et leur insatisfaction est permanente, nourrie de l’infatigable sentiment qu’il y a nécessairement un autre pour faire toujours mieux. Sans doute n’est-ce pas la guerre mais cette concurrence sans fin ne leur laisse aucun repos.

Cette analyse, ou plutôt cette hypothèse, peut susciter une infinité d’objections. Il en est au moins deux : elle est fausse, elle est inopportune.

Bourdieu en embuscade

S’il est exact que certains investissent leur force de travail à la manière d’individus rationnels, le plus grand nombre se révèle incapable de la considérer avec autant de distance. En fait, seuls les cadres ou plus généralement ceux qui sont en haut de l’échelle des métiers peuvent ainsi procéder.

Le propos est communément admis. Cependant, sans enquête plus précise, cette objection n’est pas assurée. Deux observations permettent d’ailleurs de fragiliser celle-ci et conséquemment de donner quelque substance à l’idée que le travail est désormais considéré comme une petite « exploitation » personnelle :

- Les salariés qui ne sont pas dans le besoin et éprouvent cependant le désir d’accomplir des heures supplémentaires d’un travail peu intéressant, en un mot, ceux qui veulent « travailler plus pour gagner plus », sont bien dans une optique d’exploitant. Ils n’agissent pas par devoir mais par volonté d’obtenir un retour de leur investissement personnel.

- Inversement, le chômeur de longue durée qui préfère vivre de ses (maigres) allocations et accomplir ici et là quelques prestations non déclarées plutôt que, si l’occasion se présente, reprendre un emploi à durée déterminée, fait un calcul rationnel et considère qu’au regard des retours attendus, il lui est préférable de minimiser l’utilisation de sa force de travail. Ce n’est pas un profiteur, c’est un capitaliste qui s’ignore.

Ces deux observations ne constituent pas une démonstration. Elles accréditent cependant l’hypothèse qu’une culture renouvelée du travail prend peu à peu corps dans la société et pas spécialement dans les catégories les plus avantagées.

On peut encore avancer que cette intuition butte sur un obstacle théorique. Elle suppose que les hommes sont mus par un principe d’action rationnelle et qu’en conséquence, ils se décident au terme d’une appréciation raisonnée des moyens nécessaires à la réalisation des fins qu’ils poursuivent. Pareto parle d’ « action logique », d’autres d’individualisme méthodologique132, d’autres encore de Rational action theory. De nombreux sociologues considèrent que ces notions ne résistent pas à un contrôle empirique. Ainsi Bourdieu reprend- il à leur propos la formule qu’utilisait Marx pour contester les thèses de Hegel. Comme ces dernières, elles consistent à « prendre les choses de la logique pour la logique des choses »133. En pratique, il n’y a jamais de calcul rationnel. L’individu est historiquement situé, enchâssé dans un réseau de relations qui le dépassent, de telle sorte que ses décisions sont irréductibles à une maximisation abstraite de ses moyens. Le travail en est d’ailleurs une bonne illustration. Ici, les individus attendent moins le retour sur investissement qu’ils ne jouent leur identité.

L’exactitude de la critique n’empêche cependant pas de constater qu’en de multiples occurrences, les individus agissent par calcul. Ainsi des individus lorsqu’ils gèrent leur patrimoine. Si le travail accède au rang de bien, il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’il fasse l’objet d’une certaine maximisation. Surtout, la critique de l’individualisme méthodologique n’a jamais exclu le principe du calcul. Bourdieu le dit lui-même en reconnaissant une large part à la notion d’intérêt. Il entend cette dernière comme un investissement, celui que fait l’individu lorsqu’il se prête au jeu d’une activité donnée, l’enseignement, la culture, mais aussi bien sûr le travail. En introduisant cette donnée, il suggère également qu’il doit y avoir un retour sur investissement. Rien n’empêche de penser que, dans un contexte donné, les individus aient une conscience plus ou moins aiguë de leurs attentes134. Et donc, nonobstant d’impérieux obstacles épistémologiques, il n’est pas interdit de penser qu’au regard de leur travail, les individus raisonnent en terme d’investissement. Même si les uns et les autres n’investissent pas et n’attendent pas la même chose. Qu’ils se focalisent sur leur rémunération ou sur leur identité professionnelle, qu’ils anticipent plus ou moins clairement le contenu de leurs attentes, les individus au travail espèrent toujours un juste retour des choses.

L’illusion de la volonté

En fait, ce qu’on peut aisément concéder à la sociologie critique, c’est le faible impact de l’anticipation et de la volonté dans les choix professionnels (et plus largement les choix de vie). On se laisse prendre au jeu et les décisions s’imposent naturellement. Le fils de militaire qui entreprend à son tour une carrière dans l’armée le fait parce que, tout compte fait, il n’imagine pas qu’il en aille autrement. C’est là qu’il est en accord avec lui-même. Même

132 Pour une défense et illustration de celui-ci, v. R. Boudon, La place du désordre, 2ème éd., P.U.F. 1985, pp. 39-

70.

133 Réponses, entretiens avec L. Wacquant, Le Seuil 1992, p. 98. V. aussi, Le sens pratique, Les éditions de

minuit, 1980, spéc. pp. 87-110.

134 C’est l’un des principaux enseignements de l’ouvrage de R. Hoggart, La culture du pauvre, trad. F. et J.-Cl.

Garcias, J.-Cl. Passeron, Les éditions de minuit 1970, spéc. pp. 181-217. Si les pauvres n’épargnent pas, ce n’est pas qu’ils ne savent pas calculer c’est tout simplement qu’épargner ne leur sert à rien et qu’en conséquence ils calculent qu’il leur est de loin préférable de profiter immédiatement du superflu.

chose pour son frère qui, sorti des études, ne concevra pas de passer une seconde de plus dans une caserne et décidera d’embrasser une carrière artistique. Pour autant, si l’on sait à peu près ce que l’on fait sans trop savoir ce que l’on a vraiment voulu, cela ne signifie pas que les individus soient dépourvus d’expectatives. Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas anticipé un retour qu’ils n’attendent rien de leurs investissements.

La pensée sociologique invite ainsi au sacrifice de la volonté. Ce faisant, elle inscrit dans une tradition intellectuelle qui compte un certain nombre de « poids lourds ». L’inventaire est risqué mais nul ne peut éviter Spinoza, bien sûr, selon qui « les hommes se

croient libre (…) faute de connaître les causes qui les déterminent à vouloir » (Ethique I,

app.), et que « ce n’est pas parce que nous croyons une chose bonne qu’elle devient l’objet de

nos recherches et de nos désirs ; mais qu’au contraire nous la croyons bonne parce que nous la voulons, la recherchons la désirons » (Ethique III, 9, sc.). Il faut aussi, dans cette

perspective, présenter le héros de la tragédie grecque, dont J.-P. Vernant135 décrit ainsi le profil : il prend une décision, plutôt bonne au regard de son contexte immédiat, mais dont finalement les effets lui échappent. Œdipe en est le modèle. On lui a prédit qu’il tuerait son père et épouserait sa mère. Aussi bien fuit-il Corinthe, où il a été élevé par ses parents adoptifs, pour éviter qu’un tel désastre se produise. En chemin, il est victime d’une agression et pour se défendre tue Laïos, son père biologique, dont il ignore cependant l’identité. Puis il débarrasse la ville de Thèbes du Sphinx, monstre qui terrorisait la population. Il obtient alors de Créon, le droit d’épouser Jocaste, sœur de ce dernier, veuve de Laïos et reine de Thèbes. En agissant ainsi, en quelque sorte, il a eu tout bon. Mais, ce faisant, il a tué son père et épousé sa mère et termine plutôt mal. La leçon serait-elle que l’enfer est pavé de bonnes intentions et qu’au fond, nous ne parvenons jamais tout à fait au résultat espéré ? Elle est en fait un plus sévère. L’histoire d’Œdipe révèle que plus le temps de l’action se rapproche, plus la volonté s’éloigne. L’homme agit mais il ne veut pas. Pour paraphraser Bloch, il écrit son histoire sans bien savoir quelle histoire il écrit. Il se laisse prendre au jeu de ce que lui dicte son être. Il ne rédige pas les lois de son existence.

Ce qui frappe ainsi l’esprit, c’est que l’homme de la sociologie, comme celui de la tragédie, est essentiellement un homme seul. A l’abandon, lorsqu’il s’appelle Œdipe. Avec quelque espoir, lorsque, à l’invitation de Spinoza, il est invité, autant qu’il en est en lui-même, à « persévérer dans son être »136. Il importe, dans cette perspective, que chaque homme s’efforce d’actualiser la puissance de son être, qu’il aille où son désir le porte plutôt qu’il ne cède aux chants des superstitieux « qui savent flétrir les vices plutôt qu’enseigner les vertus ». Il est à l’image du protestant de Calvin. Dieu a jeté les dés et rien ne lui sert de se dédier à une inutile ascension vers le très Haut. Qu’il fasse donc sur terre ce que Dieu l’a rendu capable de faire car c’est en suivant sa destination que l’être prédestiné rend grâce. Qu’il cherche à croître, lui-même mais aussi ses avoirs, corporels et incorporels137. Ainsi va la critique du

volontarisme. Bien plus qu’elle n’affaiblit la thèse de l’individualisme, elle semble plutôt la conforter.

Quand la volonté est un corset

135 Mythe et tragédie en Grèce ancienne (en collaboration avec Pierre Vidal-Naquet), coll. Textes à l'appui, 187

p., Paris, Maspero ; 7e éd. 1989.

136 Et il ajoute « En effet, chaque être particulier est un mode qui exprime les attributs de Dieu d’une manière

certaine et déterminée. Je veux parler des êtres qui expriment d’une manière certaine et déterminée la puissance de Dieu, par laquelle il est et agit » (Ethique, III, 6, trad. Boulainvilliers).

137 Chacun connaît la thèse de M. Weber, aujourd’hui un peu controversé, selon laquelle le protestantisme a

Cela n’est guère surprenant. Car la volonté dont la critique sociologique fait le procès fonctionne comme un corset. On peut même avancer (v. infra chap. 9) que l’abandon des thèses volontaristes qui se sont construites au XIXème siècle est consubstantiel à la généralisation de l’esprit capitaliste.

Au lendemain de la Révolution, la principale recherche des légistes consistait à identifier le point d’articulation d’une société d’hommes libres. En présupposant le pire, à savoir que tout un chacun n’aurait plus d’autres perspectives que la satisfaction de ses intérêts, ils ont ainsi tenté d’exposer les modalités de leur entente. La relation contractuelle fût l’une de celles-ci. Simplement, celle-ci a été comprise de manière exigeante et elle a pris appui sur une théorie de la volonté qui laissera finalement peu de choses aux individus (v. chap. 1).

La France faisait le deuil d’une société hiérarchisée dans laquelle suzerainetés et vassalités étaient censées s’enchaîner sans solution de continuité. Ainsi l’union des personnes était-elle réalisée, du Roi jusqu’à ses sujets. En un mot, une société où le tout l’emportait sur la partie, une société holistique, pour reprendre la terminologie de Louis Dumont. La Révolution passée, la hiérarchie et l’unité abandonnées, il fallait faire désormais autrement tout en sachant que, malgré tout, la France n’avait jamais connu d’autres modèles que celui avec lequel elle s’était décidée à rompre. Elle fit donc comme les autres nations confrontées à l’intrusion de l’individualisme138. Ses légistes interprétèrent les notions nouvelles pour en obtenir des résultats semblables à ceux produits par les anciennes. Ainsi des relations libres, donc contractuelles, devraient permettre de rétablir l’union des personnes. Le contrat ne pouvait avoir pour seul objet la satisfaction d’appétits réciproques. Plus noblement, il devait définir une loi commune au respect de laquelle les deux parties s’engageaient, sans esprit de retour, qui plus est. Dès l’origine, le contrat fût conçu comme le moyen de définir une microsociété139.

C’est bien la raison pour laquelle les rédacteurs du Code civil tinrent le mariage pour

l’idée fondamentale d’un contrat et que, plus tard, la doctrine des jurisconsultes s’appropria

sans coup férir la vulgate kantienne relative à l’autonomie de la volonté. Sans que l’on ait jamais su trop comment, un consensus s’est fait autour de l’idée que le régime général du contrat était construit sur la théorie de l’autonomie de la volonté, théorie qui, selon la doctrine française, veut qu’est conforme à la liberté, la contrainte qui a été préalablement acceptée. Le consensus était surprenant car il est peu probable que les jurisconsultes du XIXème et du début du XXème siècle aient beaucoup lu Kant ou qu’à tout le moins ils l’aient compris140. Simplement, sans être un exégète averti de la doctrine du maître de Königsberg, on pouvait assez facilement en retenir que la volonté est la loi que chacun se donne à lui-même. Ainsi simplifiée, la pensée du philosophe devenait exploitable et servait on ne peut mieux les ambitions placées dans le contrat. La volonté devenait le moyen de projeter l’individu dans la durée. Commune à deux individus, comme c’est le cas dans le contrat, elle permettait de considérer les contractants comme deux associés regardant dans la même direction. Au reste, cette valorisation du contrat a été le fait d’auteurs d’inspiration solidariste. Fouillée, à qui l’on