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Chapitre 2 Contexte industriel et de recherche

2.5 Résolution de problèmes de conception

2.5.2 Résolution de problèmes par la réutilisation des connaissances

2.5.2.3 Capitalisation des connaissances

Différentes méthodes de gestion de connaissances existent dans la littérature. Cependant, ces méthodes sont très lourdes à mettre en œuvre dans le cadre de petites entreprises qui ont peu de moyens et de personnel qualifié. Ces entreprises se trouvent face à une difficulté pour capitaliser et préserver leurs connaissances.

Dans le but de proposer un guide méthodologique pour la construction d’une base de connaissances afin de favoriser la réutilisation de l’existant dans l’entreprise MARQUET & Cie, nous avons analysé plusieurs méthodes de capitalisation de connaissances qui existent dans la littérature. Nous nous sommes intéressés à celles qui sont dédiées aux projets de conception.

2.5.2.3.1 Méthodes de capitalisation des connaissances

Il existe plusieurs méthodes de capitalisation héritées de l'ingénierie de la connaissance (Holsapple & Joshi, 2001), (Lai & Chu, 2000). Ces méthodes proposent des modélisations et des méthodologies (interviews, analyse de documents, …).

Rasovska a également recensé des méthodes et outils pour la gestion de connaissances dans les projets de conception (Rasovska, Chebel-Morello, & Zerhouni, 2008). Parmi celles là, nous avons étudié quatre méthodes qui nous paraissaient les plus dédiées à la capitalisation des connaissances liées aux procédés de fabrication:

- La méthode MASK (méthode d'analyse et de structuration de connaissances) a pour objectif de modéliser les connaissances, de les formaliser sous une forme graphique qui rend visibles les interactions entre chaque élément de connaissance (Matta, Ermine, Aubertin, & Trivin, 2001).

- La méthode SAGACE (Penalva, 1993) a comme principe de base la modélisation des connaissances statiques décrivant un système de production. Cette modélisation se base sur trois types de visions : fonctionnelle, organique et opérationnelle.

- La méthode CommonKADS (Schreiber, et al., 1999) permet de traiter tout le processus d’acquisition de connaissances, du recueil au développement d’un système de base de connaissances.

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- La méthode Componential Framework se base sur la modélisation des connaissances selon trois perspectives : tâche, information et méthode (Steels, 1993).

Nous allons voir les aspects de la connaissance communs à ces quatre approches ainsi que des descriptions qui ne sont propres qu'à un modèle.

Chaque approche présente au minimum une description de l’activité sous forme de tâches. L’approche MASK propose une analyse de type fonctionnelle descendante où chaque activité est décomposée hiérarchiquement. Cette décomposition arborescente raffine récursivement les tâches de plus haut niveau en sous-tâches plus détaillées. L’ordonnancement des tâches est également spécifié.

Componential Frameworks propose aussi une décomposition graphique des tâches, sous forme d’un arbre appelé structure de tâches. Des modèles précisent les connaissances consultées et construites pour réaliser une tâche et mettent en évidence comment les connaissances ont été utilisées pour réaliser chaque tâche.

La vision opérationnelle de SAGACE décrit la tâche et les acteurs, tandis que les fonctions, les contraintes de conception, les objectifs sont décrits dans la vision fonctionnelle.

CommonKADS définit l’organisation globale des tâches, les entrées et les sorties, les pré-conditions et les critères de performance. Les agents humains ou informatiques impliqués dans la réalisation des tâches, ainsi que les ressources et compétences nécessaires sont également décrits. Les communications homme-machine sont explicitées. Finalement, l’organisation entreprise est spécifiée en décrivant ses grandes fonctions.

D'autre part, la méthode MASK intègre l’évolution d’une connaissance et permet d’appréhender globalement les évolutions qui ont amené la connaissance à l’état actuel. De plus, sur la base d’une analyse à posteriori, il est possible de visualiser les évolutions des objets ou concepts principaux du système. Un arbre généalogique retrace les apparitions et les disparitions, les raisons de l’évolution, ainsi que les éléments positifs et négatifs apportés par chaque génération.

Enfin, pour la description des solutions mises en œuvre, MASK spécifie la structure conceptuelle mise en place pour accomplir les tâches ou les fonctions. SAGACE parle de vision organique. Le modèle de conception CommonKADS correspond à la spécification technique du système. MASK propose de décrire, en plus, les interactions entre deux systèmes via un flux (matière, énergie ou information) caractérisant les phénomènes physiques.

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2.5.2.3.2 Synthèse et besoin

Toutes ces méthodes s'appliquent à la conception. Elles permettent la manipulation de différents types de connaissances. Les méthodes MASK, Componential Framework et CommonKADS permettent de définir plusieurs typologies de connaissances : information, contexte, signification, tâche, méthode, information, modèle de domaine et ontologie. Ces méthodes sont dédiées à la représentation d’un processus. La méthode SAGACE permet de représenter les aspects fonctionnels, organiques et opérationnels comme résultat d’un projet.

Ces outils décrivent des systèmes, jusqu'à des organisations complexes. A cette fin, ils sont basés sur la décomposition d’un processus en tâches et définissent l'ordonnancement liant les tâches entre elles. Par contre, le temps d’exécution des tâches, la description du contexte des tâches (les objets, utilisateurs…), les conditions de passage d’une tâche à une autre ne sont pas toujours présentes.

Dans notre cas, les connaissances à capitaliser dans la PME partenaire sont liées aux procédés de fabrication. Afin de décrire et capitaliser un procédé complet, il est nécessaire de pouvoir retracer la succession temporelle des tâches et des fonctions élémentaires, leurs ordonnancements et les transitions entre elles, tout en précisant l'allocation des tâches aux opérateurs humains ou à la machine. Les phases d'interaction homme-machine doivent être présentes.

Enfin, pour la réalisation de chaque fonction élémentaire, l'entreprise souhaite pouvoir capitaliser la solution technique mise en œuvre, les composants ou sous ensembles utilisés, ainsi que les énergies nécessaires.

Nous devons donc développer une démarche de capitalisation et de structuration des connaissances adaptée au besoin de la PME MARQUET & Cie.