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Campagne de mesures

Dans le document THÈSE DE DOCTORAT (Page 50-57)

Chapitre 2: Effet du champ électromagnétique à 50 Hz sur le corps humain

2.5. Simulation numérique du corps humain

3.1.2. Campagne de mesures

Ces hypothèses seront détaillées et explicitées tout au long de cette thèse.

Il est important de faire la différence entre un courant de contact et un courant dit « de court-circuit ». Les courants de contact sont indépendants de défauts majeurs potentiels de l’installation électrique qui déclencheraient les disjoncteurs. Les courants de contact sont un million de fois inférieurs à la valeur nécessaire au déclenchement du disjoncteur dans les pièces humides. Ils sont aussi largement inférieurs au seuil de différentiels (30 mA ou 30.000 A, pour les plus sensibles).

De manière à confronter nos différentes hypothèses, nous effectuons une campagne de mesures avec un protocole qui a évolué au fil du temps.

Les mesures ont été effectuées par une société de certification électrique SGS (Société Générale de Surveillance). Grâce à ses nombreuses interventions, SGS m’a permis d’alimenter notre base de données de façon capitale.

3.1.2. CAMPAGNE DE MESURES

Notre campagne de mesures vise à évaluer le niveau des courants de contact dans le parc résidentiel belge afin de comparer ces valeurs avec d’autres études réalisées dans d’autres pays dont les États-Unis. Nous évaluons ces niveaux dans divers endroits de l’habitation, principalement ceux où l'impédance du corps humain peutêtre la moins élevée (espaces humides).

Notre échantillon de mesures se constitue de 150 habitations. Pour évaluer le courant de contact, deux mesures sont réalisées; l’une en circuit ouvert et l’autre en circuit fermé. Pour ce faire, nous utilisons une résistance de 1kΩ pour simuler le corps humain. Cette valeur correspond au standard Américain. Elle sera l’objet de la prochaine section .Grâce à ces mesures, nous sommes en capacité de déterminer l’équivalent réseau : la force électromotrice et l’impédance (ici elle peut être résistive et /ou capacitive) de Thévenin. On en déduit le courant de contact (Figure 3-2).

Conjointement,nous avons effectué une campagne de mesures sur l'impédance du corps humain : les résultats seront présentés dans la section suivante.

Figure 3-2: Mesure en circuit ouvert (gauche); mesure en circuit fermé aux bornes d'une résistance de 1kΩ

Ci-dessous, un plan d’habitation qui permet de visionner les mesures réalisées dans une maison (Figure 3-3). Le protocole sera détaillé dans la section suivante.

0.65 µT

0.87 µT

0.5 µT 55 µT

0.52 µT 55 µT

0.75 µT 55 µT

0.8 µT 55 µT 0.5 µT

55 µT 0.4 µT

55 µT

optique, un répertoire des caractéristiques de l’habitation est complété ;détaillant, par exemple, le type de matériaux utilisé pour le raccord aux égouts ou le type de matériaux utilisé pour l’eau courante.

Nous mesurons également le champ magnétique ambiant afin de découvrir une possible relation entre le champ magnétique et les courants de contact.

3.1.2.1. ÉTUDE DU PROTOCOLE DE MESURES

Avant tout, il est nécessaire de rassembler des habitations représentatives. Tout un travail de triage s’opère pour parvenir à un répertoire pertinent de quartiers. Nous avons ciblé plusieurs blocs de maisons près de lignes à HT ; dans lesquels une inspection et une mesure du champ magnétique pourraient être effectuées. Ce biais forcé me servira à obtenir des valeurs de courants de contact pour différents niveaux de champ magnétique ambiant, jusqu’à quelques microteslas notons qu’en l’absence de structures à haute tension à proximité, il existe peu de probabilité d’atteindre un tel niveau.

Ensuite, les quartiers propices définis, j’ai invité les habitants à participer à notre enquête en déposant des toutes boites. Une annonce a également été placée sur le site du BBEMG afin de récolter des candidatures spontanées. Le bouche à oreille m’a permis d'avoir quelques maisons supplémentaires. Pour finir, le BBEMG m’a fourni une liste de personnes dites hypersensibles à l'électricité. Ces personnes font partie de l'étude de Marion Crasson [membre de l’équipe de psycho-neuro-endoctrinologie du BBEMG].Avec leur accord, j’ai réalisé le même protocole de mesure dans leur habitation.

Concrètement, cela se déroule en plusieurs étapes : le contact se crée lorsque, intéressé par mon étude, l’habitantme téléphone. Nous fixons une date avec le technicien de la société de certification (SGS) afin de réaliser les mesures. Le jour de la visite, la démarche débute par la collecte d’informations autour de l’installation électrique et des caractéristiques du bâtiment. Le premier endroit inspecté est le compteur électrique. Il nous permet de connaître le type d'alimentation, le ou les types de protections, la tension d'alimentation et le type de SLT (Schéma de liaison à la terre).

Figure 3-4: Compteur électrique

Tout près du compteur, nous trouvons le sectionneur de terre. Celui-ci est prévu pour séparer la prise de terre

mesurons la résistance de terre. Puis, nous vérifions l'existence ou non de courants de fuite à la terre à l'aide d'une pince ampérmétrique.

Figure 3-5: Sectionneur de terre

Dans un tableau électrique (TGBT), je me préoccupe uniquement de la barrette de terre se trouvant à l'intérieur. Elle représente l'équipotentielle de l'installation électrique de l'habitation. Même si la vérification de l'installation n'est pas notre but, la vérification du compteur ainsi que du sectionneur de terre, me permet d'avoir une bonne idée de son état général.

Figure 3-6: Exemple de branchement dans un tableau

Près de ces trois points d'inspection, nous trouvons généralement le compteur d'eau. La procédure s’oriente alors sur les canalisations d'eau puisqu’elles représentent un des vecteurs possibles de courants de contact.La mesure principale est de vérifier s'il est connecté ou non à la liaison l'équipotentielle de l'habitation. Si c'est le cas, l'eau étant conductrice, nous pouvons estimer que l'entièreté des canalisations est reliée à l'équipotentiel et, donc, à la terre.

Figure 3-7: Compteur d'eau

Une fois ces informations collectées, nous passons à une nouvelle étape: repérer et vérifier les endroits où des courants de contact peuvent apparaître et où une personne peut entrer en contact avec..

Nous commençons toujours près de la machine à laver et du lave-vaisselle, que nous appellerons "équipements humides", c'est-à-dire où des prises sont reliées à un différentiel de 30mA. Il est fréquent de les retrouver dans une buanderie qui constitue une pièce dite "humide" au même titre qu'une salle de bain.

Sur ces équipements, nous prenons une mesure de la tension de contact à vide et aux bornes d'une résistance de 1kΩ. Ceci dans le but de déterminer la force électromotrice et la résistance de Thévenin du circuit ainsi créé.

Le point de mesure s'effectue sur la carcasse de l'appareil (ex: vis de fixation) et le point de référence est un piquet extérieur ayant servi pour la mesure de la résistance de la prise de terre. Nous mesurons aussi la tension entre l'équipement humide et l'arrivée d'eau (compteur d'eau). Ceci dans le but de savoir si une tension de contact peut provenir des canalisations.

Après les équipements humides, nous passons dans la cuisine pour mesurer la tension et le courant de contact dans l'évier. Les mesures sont prises entre le robinet et l'évacuation de celui-ci.

Pour terminer les mesures de tensions et courants de contact, nous passons à la salle de bain. Dans l'évier, la douche et/ou la baignoire, nous effectuons le même type de mesures que dans l'évier de la cuisine. A noter que cet endroit est notre zone de prédilection, comme nous le verrons dans le chapitre suivant, c’est lorsque la personne est nue et humide que sa résistance est la moins importante.

Nous effectuons une mesure supplémentaire sur le robinet de la salle de bain. Cette mesure de tension me sert de vérification supplémentaire pour les liens équipotentiels de l’habitation avec le réseau de terre et les canalisations d'eau. Ceci termine les mesures sur l'installation électrique de l'habitation et sur les endroits pouvant accueillir des courants et des tensions de contact. Nous terminons l'inspection par la prise du champ magnétique dans chaque pièce et à l'extérieur de l'habitation, dans le but d'avoir l'exposition de l'habitation aux champs d'induction magnétique. Avant de partir, nous dessinons un plan schématisé de la maison inspectée pour me souvenir avec certitude où chaque mesure a été prise.

Le temps mis par les techniciens pour réaliser l'entièreté des mesures est estimé à deux heures sur place. La grille qu’ils doivent compléter apparaît ci-dessous (Figure 3-8).

Lors de la prise de mesures par le chercheur ou le technicien, chez les personnes hypersensibles, nous prenons généralement plus de temps en utilisant alors un protocole plus poussé qui prend facilement une heure supplémentaire.

Chez les personnes hypersensibles, les mesures de courants de contact sont quantifiées non plus avec une mais plusieurs résistances afin de vérifier si le courant diminue lorsqu'on augmente la résistance utilisée.

Lors de nos venues, nous n'utilisons pas uniquement un voltmètre pour mesurer la différence de potentiel mais également un oscilloscope double trace muni d'une probe HT pour le 220V. Sur une piste, nous visualisons la tension de l'habitation et, sur l'autre, on trace le courant de contact dans le but de voir si un déphasage existe entre les deux.

Nous mesurons également, de manière plus précise, le courant de fuite au niveau de la prise de terre en utilisant une résistance de 1kΩ pour obtenir une mesure la plus exacte possible du potentiel de terre de l’habitation.

Ce temps de mesure allongé chez les personnes hypersensibles s’explique aussi par le fait que les personnes s’informent beaucoup plus autour de la nocivité des résultats que nous obtenons dans leur habitation.

Le détail des instruments de mesure et leur fonctionnement ainsi que leurs propriétés sont décrits dans l’annexe 3.

Figure 3-8: Protocole de mesures

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