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Calcium édétate de sodium (par injection intraveineuse ou intramusculaire)

Le calcium édétate de sodium (calcium édétate disodique, calcium versénate disodique) chélate un certain nombre de métaux, dont le plomb Il est administré par voie parentérale. Cet agent ne doit pas être confondu avec l’édétate de sodium (édétate disodique) qui peut entraîner une hypocalcémie fatale (246).

Dose Un schéma thérapeutique typique est jusqu’à 40 mg/kg de poids corporel deux fois par jour par voie intraveineuse ou intramusculaire pendant un maximum de 5 jours. Ce traitement peut être répété si nécessaire, après un intervalle de 48 heures (237).

Effets indésirables Les effets indésirables les plus fréquents sont les suivants: éternuements, congestion nasale, engourdissements, picotements, nausées, diarrhée, crampes abdominales, fièvre, malaise, maux de tête, myalgies, soif et frissons. Au nombre des effets indésirables peu fréquents figurent la nécrose tubulaire rénale, la douleur au site d’injection, la thrombophlébite, le larmoiement et l’hypertension transitoire. Les événements rares comprennent des lésions cutanéo-muqueuses (196). La néphrotoxicité semble être dépendante de la dose (247).

L’administration prolongée de calcium édétate de sodium à forte dose peut entraîner une dépression médullaire transitoire et des lésions de la peau et des muqueuses (y compris la chéilose), mais celles-ci disparaissent généralement à l’arrêt du médicament (248).

Ce médicament peut également entraîner une augmentation de l’excrétion d’oligo-éléments tels que le zinc et le cuivre (12, 246).

Sécurité pendant la grossesse

Catégorie B: Les études sur les animaux de laboratoire n’indiquent pas de risque pour le fœtus et il n’existe aucune étude adéquate sur la femme enceinte (232).

Succimer (voie orale)

Le succimer (acide méso-2,3-dimercaptosuccinique, DMSA) est un dithiol hydrosoluble et un analogue du dimercaprol. Le succimer est généralement administré par voie orale (218).

Dose Un schéma thérapeutique typique est de 10 mg/kg de poids corporel ou 350 mg/m² par voie orale toutes les 8 heures pendant 5 jours, puis toutes les 12 heures pendant 14 jours supplémentaires (245, 248, 249). Le traitement peut être répété si nécessaire, généralement après un intervalle d’au moins 2 semaines, à moins que les concentrations de plomb dans le sang n’indiquent qu’un traitement plus rapide soit nécessaire (245). D’autres schémas thérapeutiques ont été utilisés, par ex. la prolongation de la durée totale du traitement à 21 ou 28 jours (4, 250).

Effets indésirables Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont des troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhées, selles molles), des augmentations transitoires de l’activité des transaminases sériques, une excrétion accrue de zinc ou de cuivre et des éruptions cutanées pouvant affecter les muqueuses (13, 249, 250). Dans une grande série de cas, une activité élevée de l’alanine aminotransférase a été observée chez < 2,5% des enfants (4).

D’autres effets ont été signalés: symptômes pseudo-grippaux, maux de tête, somnolence et étourdissements (218, 245) et neutropénie légère à modérée (245). Des réactions d’hypersensibilité avec urticaire et angiœdème ont été rapportées dans de rares cas (245, 250). Une anémie hémolytique a été signalée chez un patient présentant un déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (251), mais le succimer a été utilisé chez d’autres patients présentant cette affection sans incident (252–254). La plupart des effets indésirables sont légers à modérés et disparaissent à l’arrêt du traitement (13, 249).

Sécurité pendant la grossesse

Catégorie C: Les données sur les animaux de laboratoire suggèrent un risque fœtal (232).

8.5 Mesures de soutien

Les patients atteints d’une grave intoxication au plomb peuvent présenter des convulsions, une pression intracrânienne élevée, un œdème cérébral et un coma. La prise en charge de soutien de ces états doit être assurée conformément aux protocoles habituels de prise en charge dans les hôpitaux. Des orientations de l’OMS sur la prise en charge de l’obnubilation et des convulsions dans les pays à faible revenu sont disponibles (255, 256).

8.6 Suivi

Qu’un traitement chélateur ait été administré ou non, il est important de réévaluer le patient périodiquement, y compris sa concentration de plomb dans le sang, afin de déterminer l’efficacité des mesures visant à mettre fin à l’exposition et à la chélation, et la nécessité de procéder à d’autres mesures. Si les mesures préventives ne sont pas efficaces, la concentration de sang dans le plomb continuera à augmenter.

Le traitement chélateur permet d’éliminer le plomb du sang et des tissus mous, mais, s’il existe des stocks osseux importants, une remobilisation se produit, et la concentration de plomb dans le sang augmentera à nouveau. L’intervalle avant la réévaluation d’un patient dépend de la gravité de l’intoxication, de la concentration initiale de plomb dans le sang ou plombémie (PbB) et de l’appartenance du patient à un groupe vulnérable. Les intervalles suivants ont été suggérés par le groupe d’élaboration des lignes directrices:

Enfants, adolescents et femmes enceintes:

• PbB > 30 µg/dl: après 2 à 4 semaines

• PbB 5–29 µg/dl: après 1 à 3 mois

• PbB < 5 µg/dl: après 6 à 12 mois s’il existe une inquiétude persistante concernant une éventuelle exposition au plomb Autres adultes:

• PbB > 50 µg/dl: après 2 à 4 semaines

• PbB 30–50 µg/dl: après 1 à 3 mois

• PbB 5–29 µg/dl: après 3 à 6 mois

Un intervalle plus court est suggéré en cas d’intoxication grave, de concentrations dans le sang plus élevées et chez l’enfant, l’adolescent(e) et la femme enceinte. Comme les jeunes enfants absorbent proportionnellement plus de plomb que les adultes, leurs concentrations de plomb dans le sang peuvent augmenter plus rapidement (93). La période fœtale et l’enfance sont des périodes de sensibilité particulière aux effets neurotoxiques du plomb. Pendant la grossesse, les changements physiologiques peuvent entraîner une augmentation des concentrations de plomb dans le sang et une plus grande exposition du fœtus. Le besoin accru de calcium pour le squelette du fœtus en développement entraîne une augmentation de l’absorption de calcium par le tube digestif maternel et peut également augmenter l’absorption de plomb. En outre, le plomb stocké peut être libéré lorsque l’os maternel est résorbé (182).

Étant donné que les enfants qui ont été exposés au plomb peuvent souffrir d’une altération du développement neurocognitif et comportemental, le groupe d’élaboration des lignes directrices a conseillé de procéder à une évaluation périodique des signes de difficulté à atteindre les objectifs de développement, idéalement jusqu’à la fin de l’enseignement secondaire. Ces enfants devraient bénéficier de tout le soutien disponible localement.

Médecin en Uruguay qui suit et documente son travail. Crédit: OMS / Blink Media - Tali Kimelman

INTÉGRATION ET MISE EN œUVRE DES RECOMMANDATIONS DANS LA PRISE EN CHARGE DE L’INTOXICATION AU PLOMB | 67

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Crédit: MawardiBahar / Shutterstock.com

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