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Chapitre 3 Devis et méthodes de recherche

3.2 Cadre de l’étude

Le Mali a été un pays indépendant le 22 septembre 1960 après une période coloniale qui a débuté autour des années 1857. C’est un pays continental qui couvre une superficie d’environ 1 241 248 kilomètres carrés et partage, au nord, près de 7 200 km de frontières avec l’Algérie à l’est, avec le Niger au sud-est et le Burkina Faso; au sud par la Côte d’Ivoire et par la Guinée et à l’ouest par la Mauritanie et le Sénégal. C’est le berceau de nombreuses civilisations qui ont donné naissance à de nombreux empires et royaumes. Ce brassage des peuples a été à l’origine de la formation de nombreux groupes

respectifs constituent pour le Mali une importante richesse. Le régime politique a été basé depuis 1992 sur la démocratie et le multipartisme jusqu’au coup d’état militaire de mars 2012. Ce régime constitutionnel a opté pour la décentralisation étatique en responsabilisant les communautés locales dans la gestion des affaires publiques.

L’économie du Mali est caractérisée par sa vulnérabilité bien qu’une tendance à la croissance soit entamée depuis 1994. Le Mali reste un des pays les plus pauvres du monde, le PIB par habitant s’élevait en 2004 à 357,9 USD et 64 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté (EDSM-IV 2006). L’économie du pays dépend fortement de l’aide extérieure. La population du Mali en 2006 était estimée à 12 051 021 habitants, les trois quarts de la superficie du pays abritent moins de 10 % de la population (EDSM-IV 2006) avec une densité d’environ 7,9 habitants au kilomètre carré et un taux d’accroissement intercensitaire de 2,2 % (RGPH 2006). Elle est caractérisée par sa jeunesse soit 46 % de la population était âgée de moins de 15 ans tandis que l’espérance de vie était autour de 51 ans (Merrell Tuck 2007 ; Banque Mondiale 2011). La première cause de mortalité est le paludisme avec 24.9% des décès.

La situation sanitaire de la population du Mali est très peu satisfaisante en dépit de certaines améliorations significatives. Les dépenses totales de santé sont passées de 109 milliards de FCFA en 1999 à 165 milliards FCFA en 2004 (CNS 1999,2004). Ces dépenses de santé proviennent essentiellement du financement direct des ménages (57 %), des fonds publics (18 %) et des fonds extérieurs (13 %). Depuis 1999, les niveaux de morbidité et de mortalité du Mali restent parmi les plus élevés au monde et cela s’explique surtout par : Une insuffisance des ressources financières allouées au secteur de la santé et à une insuffisance en nombre et en qualité du personnel sanitaire et des services de santé adéquats. Les ratios personnel de santé / population reste très loin en deçà des normes de l’OMS.

Face à ces insuffisances, le gouvernement malien a pris certaines mesures à travers la déclaration de politique sectorielle de santé et de population en 1990 (MSP-AS 1990) afin de réformer le système de soins bâtie autour d’une structure pyramidale dont le 1ier niveau est composé des centres de santé communautaire (CSCOM), le 2ieme niveau des centres de santé de référence (CSREF), le 3ieme niveau est représenté par les hôpitaux. Dans ces

capacité de l’hôpital qui a été hérité de l’ère coloniale. Le vieillissement des infrastructures en place, le départ progressif de l’assistance technique, la progression de la demande et le poids financier des hôpitaux sur le budget d’état conduisirent les ministres chargés de la santé et des finances à autoriser par une dérogation à la loi de finances (1981) certains hôpitaux à utiliser le produit de leurs recettes pour le financement de leurs activités.

Malgré l’adoption de nombreuses mesures destinées à son amélioration, la situation des hôpitaux est restée encore très préoccupante. C’est pendant les années 1990 que quatre hôpitaux nationaux furent érigés en statut d’Établissement Public à caractère Administratif (EPA) qui les attribue la personnalité morale et l’autonomie de gestion. Ce nouveau statut n’a pas permis aux hôpitaux d’être autonomes, l’effet s’est limité à des mesures institutionnelles que sont entre autres (l’octroi de la personnalité juridique et de la capacité à gérer le produit des recouvrements, la mise en place d’un conseil d’administration, la nomination d’un agent comptable du Trésor, etc.) sans conséquence réelle sur les modalités de gestion de l’établissement hospitalier.

Le Plan décennal de développement sanitaire et social (PDSS1998, 2007) a fait du renforcement de l’hôpital un de ses choix stratégiques essentiels à travers une réforme de décentralisation étatique.

Effets recherchés par la réforme hospitalière de 2002 au Mali

La réforme hospitalière devra être orchestrée autour de la défense du « Service Public Hospitalier », dont l’objectif fondamental était de permettre à chaque malien et à toute autre personne résidant au Mali, d’avoir accès à un niveau minimum de soins de référence de qualité, quel que soit son lieu de vie et ses caractéristiques socio-économiques produits aux meilleurs coûts. L’octroi de l’autonomie de gestion aux hôpitaux et la participation des communautés locales dans la gestion de l’hôpital étaient des éléments essentiels d’un nouveau choix stratégique qui va dans le sens de la décentralisation étatique.

La transformation des hôpitaux en Établissements publics hospitaliers (EPH) dotés de la personnalité juridique et de l’autonomie administrative et financière doit aboutir à une véritable responsabilisation des directions de chaque hôpital quant à la planification des activités et à la gestion de l’hôpital. L’effet recherché était de permettre à l’administration hospitalière de gérer de façon indépendante les ressources humaines et financières de l’hôpital. Il leur appartiendra en effet de définir les voies et moyens pour permettre à l’hôpital de remplir au mieux ses missions de soins en toute indépendance.

En ce qui concerne l’implication des populations locales à la gestion

L’hôpital devrait passer de l’autogestion à la cogestion avec les communautés locales. Elles vont composer presque exclusivement le conseil d’administration. L’effet recherché est de diminuer le recours à la tutelle et d’accélérer le processus de prise de décision au sein de l’hôpital. En outre, les collectivités locales devraient apporter des subventions au financement des activités hospitalières.

En ce qui concerne l’intégration des services de spécialité

Il s’agit d’une révision du mode de fonctionnement des services de spécialité de sorte que ces derniers disposent de budgets délégués par la direction générale de l’hôpital et que les chefs de services puissent prendre des décisions importantes concernant l’organisation des soins, la collaboration interprofessionnelle etc. En somme l’effet recherché est un transfert des responsabilités de l’administration hospitalière vers les services de spécialité par la mise en place d’un dispositif permettant de rendre plus opérationnel les équipes professionnelles et de fournir des soins de meilleure qualité.

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