• Aucun résultat trouvé

vent trop réduite, peinent à mettre en évidence sur un site. Chaque nouvelle découverte, si modeste soit-elle en apparence, est donc susceptible de faire progres-ser nos connaissances. On peut tenter d’en esquisprogres-ser ici quelques aspects, repris plus en détail dans les chapitres qui suivent.

Si la période du Néolithique (5000-2300 av. J.-C.) n’est représentée que par quelques trouvailles isolées sur les cartes de répartition, dès la Protohistoire, en revanche, la trame de l’occupation est très serrée, en particulier dans la vallée de la Gruyère. De nombreux sites occupent la plaine ou sont établis sur des terrasses naturelles, évitant manifestement les zones humides ou marécageuses. Des vallées comme l’Intyamon révèlent une présence humaine jusqu’à une altitude de 900 m dès l’âge du Bronze. Cependant, la vallée n’est pas habitée avec la même densité au cours des siècles: si elle a livré des traces d’habitat pour la Protohistoire et le Moyen Age, elle ne semble avoir joué qu’un rôle de transit à l’épo-que romaine.

Plus difficiles d’accès, des établissements fortifiés de hauteur, sur le cours de la Sarine par exemple, existent

La Gruyère a connu de nom-breuses phases de peuple-ment, qui ont laissé les traces, parfois fugaces, de leurs habitats. De la cabane néolithique à l’agglomération moderne, l’archéologie dé-voile des pans entiers de l’histoire d’une région.

De la cabane au château fort

Marsens/En Barras: un exemple d’habitat ouvert de plaine, occupé durant la Protohistoire puis l’époque romaine; un cimetière du Haut Moyen Age est connu dans les ruines du temple romain de Riaz

La Tour-de-Trême/A la Lêvra: ves-tiges de construction sur poteaux (le bois n’est conservé que sous forme de traces de charbon)

Exemple de construction maçon-née: murs romains de la villa de Riaz/L’Etrey

HABITAT

depuis le Néolithique et perdurent tout au long de la Protohistoire; des trouvailles isolées montrent que cer-tains d’entre eux sont également fréquentés, au moins ponctuellement, à l’époque romaine. Dans bien des cas, les lieux naturellement défendus ont été occupés également au Moyen Age, les fortifications oblitérant les vestiges antérieurs, comme à Pont-en-Ogoz.

Quant aux châteaux forts, établis en des points stratégi-ques, ils doivent aussi être comptés au nombre des sites d’habitat: s’ils ont été présentés plus haut sous l’angle du contrôle des voies de communication, ils n’en sont pas moins des lieux de résidence, en plus d’être des centres administratifs et seigneuriaux.

Du point de vue de la structure de l’occupation dans les terroirs, les fouilles archéologiques donnent l’image d’un habitat assez dispersé, composé de fermes isolées, de hameaux ou de villages. 

A l’époque romaine, Marsens, seule agglomération anti-que connue dans le canton, apparaît comme un centre régional autour duquel gravitent de nombreux établisse-ments ruraux (villae rusticae et fermes plus modestes). La densité de l’occupation observée durant l’Antiquité amorce une légère décroissance aux siècles suivants. Les sites d’habitat du Haut Moyen Age, à l’exception des découvertes récentes faites à La Tour-de-Trême, restent pour l’heure mal connus dans les campagnes.

Parfois, seuls des indices indirects comme la présence de tombes, isolées ou regroupées en nécropoles, révèlent l’existence d’un habitat. Ce constat, valable pour toutes les époques, est particulièrement vrai durant la Protohis-toire et au Haut Moyen Age. Le chapitre consacré aux rites funéraires en illustre quelques exemples.

L’étude de l’occupation de la région s’appuie également, au Moyen Age, sur le développement des églises et l’or-ganisation paroissiale. Les paroisses les plus anciennes, comme celle de Bulle, remontent au VIIe siècle, voire avant. Les églises elles-mêmes sont très mal connues en l’absence de recherches archéologiques systématiques, une lacune que les fouilles récentes menées à Bulle/St-Pierre-aux-Liens n’arrivent pas à combler à elles seules.

Quant aux villes, elles ne sont pas toujours mieux lo-ties. A Bulle, centre régional dès la fin du XIIe siècle, l’archéologie peine encore à fournir des données sur la formation de l’agglomération; le développement urbain semble se placer au XIIIe siècle, une période qui voit une intense activité de création de villes le long de la Sarine, parmi lesquelles Corbières, Vaulruz ou Pont-en-Ogoz, l’un des plus petits bourgs médiévaux de Suisse.

JM Bibliographie

R. Blumer, «Archéologie de la route d’évitement H189 Bulle-la Tour-de-Trême: tout un programme!», Cahiers d’Archéolo-gie Fribourgeoise 5, 2003, 174-191. R. Blumer et al., «Archéologie de la route d’évitement H189: dernières interventions à Bulle et à La Tour-de-Trême», Cahiers d’Ar-chéologie Fribourgeoise 7, 2005, 180-197. G. Bourgarel, «Pont-en-Ogoz: bourg ou ville médiévale?», Cahiers d’Archéologie Fribour-geoise 6, 2004, 41-65.

G. Bourgarel, «Gruyères: du mythe à la ré-alité», Archéologie suisse 30.2, 2007, 61-70. R. Flückiger, «Mittelalterliche Gründungs-städte zwischen Freiburg und Greyerz», Freiburger Geschichtsblätter 63, 1983/84, 7-350.

P.-A. Vauthey et al., «Archéologie d’une val-lée: la Sarine à contre-courant», Archéolo-gie suisse 30.2, 2007, 30-49.

Occupations successives à Vuip-pens/La Palaz: la villa romaine avec bâtiment principal (5), an-nexe thermale (1) et fours à chaux (2-3); au Haut Moyen Age des sépultures sont implantées dans les thermes en ruines et une nécropole s’installe à proximité (4); le site est aujourd’hui traversé par l’autoroute

Ruine du château de Montsalvens et château de Gruyères en direc-tion de l’Intyamon (gravure de Jo-seph Reichlen dans L'Europe illustrée 16, 1885)

Essai de reconstitution du bourg de Pont-en-Ogoz (vers 1350); vue du nord

HABITAT

Die jüngsten archäologischen Ausgrabungen im Greyer-zerland brachten zahlreiche Überreste von Siedlungen ans Licht, darunter die ältesten aus dem Neolithikum. Die Plätze mit den günstigsten Siedlungsbedingungen wurden z.T. bis in unsere Zeit immer wieder und regel-mässig aufgesucht. Die Ortschaften liegen in der Ebene, auf Geländeterrassen oder an natürlich geschützten Stellen. Vor dem Mittelalter siedelte man in den Seiten-tälern, wie etwa dem Intyamontal, nur bis auf 900 m Meereshöhe. Insbesondere in den heutigen Ortschaf-ten bleiben die archäologischen Beobachtungen aber lückenhaft.