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4. MÉTHODE DE CONCEPTION BASÉE SUR DES PATRONS

4.1. C YCLE DE DÉVELOPPEMENT INTÉGRANT LA MÉTHODE

Le cycle de vie recommandé pour l’intégration de notre méthode de support à la concep- tion d’interfaces pour l’e-Gouvernement est basé sur le cycle de vie en O (Scapin et coll. 2000). Nous avions noté dans l’état de l’art que le cycle de vie en O pouvait intégrer des méthodes de prototypage et qu’il présentait des atouts en termes de gestion de l’évolutivité de l’application (cf. §2.1.8). Les étapes de ce cycle de vie sont ici adaptées à l’e-Gouvernement et aux méthodes que nous proposons comme support. La Figure 27 montre ces adaptations : les outils utilisés pour une étape sont indiqués à côté de celle-ci, en lettres capitales ; les documents produits par une étape sont indiqués sur la transition sortant de cette étape.

Figure 27. Cycle de développement pour l'e-Gouvernement, basé sur des patrons d'interface

Cette section offre des recommandations sur le déroulement des phases pour lesquelles, en l’état, notre méthode offre une contribution : la Spécification, la Conception et le Dévelop- pement. La phase d’évolution du catalogue, qui fait partie du cycle de vie de l’application mais pas de son cycle de développement, sera traitée plus loin dans le chapitre (cf. §4.3).

4.1.1. Expression des besoins et Spécification

Le recueil des besoins doit se faire auprès du client, c’est-à-dire auprès du point de contact de l’institution demandeuse de l’application à développer. La discussion est orientée par l’analyste pour obtenir suffisamment d’informations et pouvoir concevoir les documents de formalisation des besoins. Faute de temps, cette discussion est parfois remplacée par un bref descriptif des besoins par le client ; des itérations de redéfinition des besoins étant alors à pré- voir, la première définition de l’interface n’est pas approfondie.

La formalisation des besoins exige une couverture large des fonctionnalités de l’application par l’analyste. Il est suggéré tout d’abord de lister les fonctionnalités par le biais des fonctionnalités accessibles via l’application à concevoir. Pour ce faire, un diagramme de cas

d’utilisations UML est adapté : les acteurs de l’application sont associés à des tâches que

l’application leur donne la possibilité de réaliser. Lorsque la catégorisation de l’acteur modifie les fonctionnalités qui lui sont accessibles, et que cette catégorisation passe par une action de sa part (p.ex. saisie d’un identifiant et d’un mot de passe), l’acteur « Visiteur non identifié » sera

1.EXPRESSION DES BESOINS

2.SPÉCIFICATION

3.CONCEPTION

4.DÉVELOPPEMENT

5.UTILISATION &EVALUATION

6.MAINTENANCE

Contexte Besoins

Cas d’utilisation UML

Personas

Modèle des données Mo- dèle de la procédure

Contenus

Wireframes de page

Modèle de navigation

Squelette XHTML de l’application Site Web

Mesures quantitatives de l’utilisation Mesures qualitatives de l’utilisation Évaluation heuristique

Mise à jour du commanditaire Nouveaux besoins fonctionnels

Nouvelle législation Modifications d’implémentation CATALOGUE DE PATRONS OUTIL EGOVIPM ÉVOLUTION DU CATALOGUE Suggestion de modification Suggestion d’ajout

79 associé à cette fonctionnalité de reconnaissance ; les profils identifiables figureront à ses côtés, associés aux fonctionnalités qui leur sont réservées.

Les acteurs de l’application sont ensuite décrits sous un angle différent, celui de l’illustration, avec la technique des Personas (cf. §2.2.4). Une Persona au moins est décrite, appartenant au profil prévu comme étant le plus fréquent visiteur de l’application. Ses caracté- ristiques et objectifs dépassent la façon dont il est vu sur cette application : ses habitudes vis-à- vis de l’utilisation du Web, ses compétences en informatique, son degré d’utilisation de l’e- Gouvernement, son attitude vis-à-vis des nouvelles technologies seront notamment décrits.

Même dans les entreprises pourvues de responsables éditoriaux et d’experts en bases de données, l’analyste est le premier à suggérer un modèle de données. Cette étape est nécessaire pour une description cohérente de l’interface, notamment de l’information mise à disposition, des fonctionnalités autorisées sur ces informations, de la gestion des profils sur l’application. Il est ici suggéré de réaliser ce modèle de données préliminaire sous forme d’un modèle Entité –

Relation. Cette notation permettra notamment de représenter les actions que chaque profil peut

réaliser sur chaque donnée, par le biais de relations entre entités de profils et de données. Dans le cas d’applications d’e-Procuration procédurales, la procédure est modélisée par le biais d’un formalisme adapté, par exemple avec un diagramme d’activités. Les interactions entre agents et système sont ainsi représentées, ainsi que les interactions avec d’éventuels sys- tèmes annexes.

4.1.2. Conception

La phase précédente (cf. §4.1.1) a spécifié les besoins de l’application relativement aux utilisateurs, à la procédure à dématérialiser, et aux données à manipuler. Dans la présente phase de Conception, ces besoins sont exprimés en termes de conception d’interface : pages et struc- ture hypertexte sont considérés. Notre méthode fournit un guidage pour ces activités de concep- tion d’interface. La conception de l’interface commence avec la définition de la navigation, et continue avec la définition des pages apparaissant dans le modèle de navigation. Toutefois, une fois cette première itération franchie, les deux activités s’entremêlent. Il est conseillé de garder un modèle de navigation toujours valable, et de le mettre à jour dès que nécessaire. Il s’agit du squelette de l’application, du fil entre les pages : il pose le cadre général et permet de conserver une vue d’ensemble. D’où l’intérêt de le tenir rigoureusement à jour, pour qu’il reflète la vision courante de l’application.

Définition de la navigation

Le catalogue de patrons d’interface1 dispose d’une section « Enchaînement d’écrans », qui présente les grandes familles d’applications que l’étude de l’existant avait révélées. L’analyste parcourt cette section à la recherche de l’enchaînement d’écrans StateWebCharts qui correspond à la nature du projet auquel il est confronté. Si l’application est complexe (p.ex. un portail), plusieurs enchaînements d’écrans doivent être combinés pour représenter la structure de naviga- tion de l’application. Ensuite, il personnalise l’enchaînement d’écrans générique, en spécifiant par exemple le nombre d’étapes d’une procédure ou en ajoutant un page spécifique : l’outil eGovIPM supporte cette activité en contrôlant que la syntaxe de l’enchaînement d’écrans est toujours correct (cf. chapitre 6). L’outil eGovIPM génère ensuite un ensemble de pages au for- mat XHTML, liées entre elles conformément au modèle personnalisé par l’analyste. Sur chaque page apparaît son titre, une description succincte, son type (correspondant à une entrée dans le catalogue de patrons), les liens sortants et leurs déclencheurs, ainsi qu’un wireframe générique du type de page concerné. Ce wireframe générique peut par la suite être remplacé par le wire-

frame de page conçu par l’analyste.

1http://fpontico.free.fr/ (dernier accès : 25 sept. 08)

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Définition de wireframes de page

Les pages apparaissant dans la structure hypertexte doivent maintenant être décrites plus en détails. Les wireframes réalisés par les analystes servent à mettre en avant les fonctionnalités de l’application : il n’est donc pas question, ici, d’identité graphique. L’analyste balaie à présent les sections « Page » puis « Composant de base » du catalogue de patrons d’interface1. Il récu- père les pages identifiées depuis l’enchaînement d’écrans adapté, et éventuellement des pages supplémentaires selon ses besoins. Puis il imbrique dans ces pages, aux endroits laissés vides par le wireframe générique, des informations ou des formulaires ayant trait au projet courant. Il est conseillé de réaliser cette activité avec un outil d’édition de schémas de type Microsoft Vi- sio. D’autres endroits, laissés vides par les wireframes génériques du catalogue, seront comblés avec des wireframes de composants de base, selon les besoins de l’application. L’analyste enre- gistre les wireframes de page au format image, afin de pouvoir les faire apparaître dans l’enchaînement d’écrans défini avec eGovIPM.

Génération d’un squelette XHTML

L’outil eGovIPM est décrit dans le chapitre 6 : il guide l’édition de modèles de navigation StateWebCharts sur la base de patrons génériques d’enchaînement d’écrans. Une fois le modèle de navigation réalisé, eGovIPM génère le squelette de l’application au format XHTML, c’est-à- dire un ensemble de pages HTML liées entre elles selon le modèle de navigation édité. Les pa- ges contiennent le wireframe générique de la page considérée ou bien un wireframe personnali- sé si l’utilisateur d’eGovIPM l’a spécifié.

Validation avec le client

Quand l’analyste considère que le modèle de navigation et les wireframes de page satis- font les besoins qui ont été recueillis, il les présente au client, pour obtenir sa validation. L’enchaînement d’écrans est présenté au client, chaque page présentant le wireframe personna- lisé pour la page, et les liens sortants, associés à des éléments de la page. Le client discute de cette solution et demande éventuellement à ce que des modifications y soient apportées. Les modifications peuvent être profondes dans le cas où, face à la proposition de l’analyste, le client réalise que des besoins ont été omis ou mal exprimés. Toute demande de modification implique un retour, pour l’analyste, à l’étape de proposition d’interface. Si aucune modification n’est demandée, et que le client est satisfait, la spécification fonctionnelle est terminée : elle est suivie de l’étape de maquettage interactif en XHTML, sur la base du squelette généré par l’outil eGo- vIPM, du modèle de navigation et des wireframes de page.

4.1.3. Développement

Ajouter des patrons de nature différente au catalogue permettrait de couvrir d’autres pha- ses du processus de conception. En l’occurrence, des patrons de composants de base intégrant des fragments de code (comme fourni par le StyleGuide cf. §3.4) permettraient de fournir un support concret à la phase de Développement.

En l’état actuel d’avancement de notre méthode, la contribution à la phase de développe- ment tient dans le support à la communication entre analystes et développeurs : le squelette de l’application généré automatiquement par l’outil eGovIPM à partir du modèle de la structure hypertexte et des wireframes personnalisés par les analystes. Ce squelette de l’application offre une définition des modalités de navigation, et de la disposition des composants de base dans les pages.

Les aspects graphiques sont discutés et décidés lors du développement, par des graphistes qui ont une idée globale de l’application, grâce au squelette de l’application et aux besoins ex- primés en tout début de conception par le client.

1http://fpontico.free.fr/ (dernier accès : 25 sept. 08)

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