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L’idée scientifique sous-jacente au concept de continuité écologique consiste à dire que celle-ci est importante pour connecter différents habitats entre eux, afin que la faune et la flore puissent se développer et se reproduire. Malgré cette définition simple, lorsqu’on étudie les politiques de restauration des milieux localement, on observe une grande diversité d’applications de ce concept.

On le retrouve dans des champs politiques variés (gestion de l’eau, urbanisme, protection de la biodiversité), à des échelles différentes (de la ville au bassin versant). Il concerne des objets différents (rivières, lacs, zones humides, voire la nature en général) et engage des acteurs variés (représentants de l’Etat, élus locaux, associations,…). Ceux- ci négocient la manière dont ce principe de gestion va être appliqué sur leur territoire. En effet, ces acteurs ont des conceptions de la nature qui s’opposent et ils se disent chacun les « champions » de la gestion de l’eau et de la nature.

La continuité écologique correspond à une certaine représentation de ce que devrait être la nature et à une certaine manière de la restaurer. Nous allons donc voir dans ce chapitre ce qu’il en est à un niveau plus local, au niveau des syndicats de rivière.

1. Le Morin : conflits autour de la « rivière naturelle »

Comme on l’a vu, les syndicats sur les Deux Morin sont des syndicats d’entretien, ils n’ont pas de doctrine spécifique concernant le rétablissement d’une continuité

181 écologique ou une renaturation de la rivière. Ils n’ont pas de techniciens et n’ont donc pas non plus de compétences spécifiques en hydromorphologie. Pour l’Agence, c’est au contraire un territoire qui doit servir d’exemple et être une vitrine de la continuité écologique. Pour étudier les questions de rétablissement de cette continuité et de renaturation c’est donc une rivière particulièrement intéressante à étudier. Il y a une forte opposition entre vision patrimoniale et volonté de retour à l’état naturel.

- Vision de la gestion de la rivière et de la continuité selon les élus du syndicat

Il existe différentes approches de la gestion de la rivière, et par conséquent, différentes représentations de la rivière et des ouvrages. Les différents membres de la CLE n’ont pas non plus la même définition de ce qu’est la continuité écologique.

Les élus locaux sont, en partie, des agriculteurs céréaliers (surtout en amont, dans la Marne) et pour une autre partie, des gestionnaires de la rivière, qui gèrent les inondations de manière empirique. Dans le bureau de la CLE (qui est le groupe avec lequel nous avons travaillé), il y a surtout des membres de syndicats de rivière, et une élue d’une commune de l’aval (Mouroux), qui est la seule à avoir une certaine sensibilité écologique (elle était membre d’une association de protection de la nature et de l’environnement). Les élus veulent que l’eau passe au plus vite chez eux (celle-ci représente plus un danger qu’une ressource à protéger). Comme on l’a décrit plus haut, quand une crue « arrive », les membres du syndicat amont téléphonent au syndicat aval, et aux propriétaires d’ouvrages, pour qu’ils ouvrent les vannes. Selon eux, ce système fonctionne bien. Les élus sont fiers de leur gestion de la rivière et des ouvrages. Ceux-ci font partie de l’histoire et du patrimoine de la rivière et représentent par ailleurs un pouvoir d’action sur la rivière. C’est un élément central de leur représentation de la rivière : elle est perçue comme « ayant travaillé pour l’homme », à l’époque où les moulins produisaient de l’énergie hydraulique pour les usines productrices de papier. Les élus ont donc un attachement fort à ces ouvrages. Les ouvrages sont leur contact principal avec la rivière. Leur représentation de la rivière est par conséquent plutôt fonctionnelle : ils la gèrent, il est de leur responsabilité d’éviter les inondations et les assecs. Mais ils ont aussi un lien affectif à cette rivière, qui est leur environnement naturel, l’endroit où ils vivent. Ils ont une vision partielle du bassin versant, en partie imputable aux frontières des circonscriptions administratives et politiques des différents syndicats de rivière. A travers le SAGE, les acteurs locaux ont eu l’occasion de se rencontrer et de commencer à construire des liens entre l’amont et l’aval de la rivière. L’animatrice du SAGE souligne par exemple : « Il y a déjà une concertation et une rencontre des acteurs au sein du SAGE […] les gens commencent à se connaître, et du

182 coup on entend les projets des uns et des autres, et on commence à réfléchir peut-être différemment, et justement la notion amont / aval commence aussi un petit peu à rentrer.»81. De fait, de nombreux membres de la CLE (élus et associations) nous disent

qu’ils ont appris énormément à travers les réunions du SAGE.

Le concept de continuité écologique semble assez vague ou « plaqué » pour la plupart des élus. Pour eux, c’est la nouvelle doctrine de l’Etat, et cela ne leur paraît pas cohérent par rapport aux politiques d’aménagement qu’il a menées jusqu’à présent. Ils ne voient pas comment ils pourraient justifier auprès des riverains qu’un ouvrage financé il y a 10 ans à peine soit arasé aujourd’hui. Ainsi que le souligne le président du SAGE : « Il y a 10 ans on nous donnait de l’argent pour entretenir les vannages, donc voilà comme la mode change. »82.

Ces travaux d’effacement d’ouvrage ont des coûts importants, pour un bénéfice difficile à justifier auprès des habitants. Par ailleurs, ce n’est pas la question qu’il faut traiter en priorité d’après eux (les enjeux d’inondation et d’eau potable leur semblent prioritaires). Ils ne perçoivent pas la rivière comme un écosystème à restaurer. La rivière est déjà naturelle telle qu’elle est et le rétablissement de la continuité écologique ne la rendra pas plus naturelle.

- Selon les associations

Les associations perçoivent la rivière comme un lieu récréatif. Elles ne prennent pas directement part aux décisions concernant la gestion de la rivière, bien qu’elles revendiquent la volonté d’y être davantage associées. Leur représentation de la rivière est également affective, elles y sont très attachées et elles l’associent à la vie et aux loisirs. Leur représentation est assez proche de celle des élus mais elles soulignent davantage l’importance de la conservation de la nature, et du contact avec cette nature. Les membres d’associations pensent que les enjeux de qualité de l’eau sont plus importants que la question des vannages. Le représentant des pêcheurs cependant affirme que la continuité écologique permettra d’améliorer la qualité de l’eau et est largement en faveur de l’effacement de tous les ouvrages. Il va même plus loin que les représentants de l’Etat qui, eux, sont prêts à accepter certains aménagements.

81 Entretien avec l’animatrice du SAGE des Deux Morin le 17 janvier 2012. 82 Entretien avec le Président du SAGE des Deux Morin le 2 mars 2012.

183 - Selon les représentants de l’Etat

Les représentants de l’Etat souhaitent que le fonctionnement de la rivière soit plus « naturel », de façon à ce qu’elle remplisse ses fonctions environnementales. Les inondations sont ainsi un phénomène naturel, qui fertilise le sol, permet aux poissons de se reproduire, la rivière ne devrait donc pas être cantonnée à son lit mineur. Leur représentation du Grand Morin est la même que celle de n’importe quelle rivière : c’est une ressource naturelle qui doit être restaurée. Ils en ont donc une représentation plutôt technique et écologique. Ils ont une vision globale du bassin versant et ils souhaitent que la gestion de la rivière soit planifiée à cette échelle. Leur stratégie est très claire et s’appuie sur la DCE. De plus, selon eux, le Grand Morin est une rivière particulièrement propice pour mettre en œuvre ces principes. On a déjà évoqué en début de chapitre que la représentante de la DRIEE souhaitait faire du territoire du Morin une vitrine de ce qu’il est possible de faire en matière de restauration écologique.

Les représentants de l’Etat considèrent la continuité écologique comme une doctrine centrale, sur laquelle ils doivent mettre particulièrement l’accent. La représentante de la DRIEE souligne que : « On essaye de mettre la priorité dessus parce qu'au niveau du SDAGE et de la DCE c'est quelque chose de fort, qui ressort aujourd'hui : le rétablissement de la continuité sur les cours d'eau […] Je sais qu’on porte un message qui va dans le bon sens au niveau environnement. »83.

De plus, pour les représentants de l’Etat, le concept de continuité écologique correspond à des caractéristiques hydromorphologiques précises. La continuité peut être décrite par un certain taux d’étagement, une variété d’habitats, de faciès de la rivière, etc. Pour eux, ce travail sur l’hydromorphologie permet d’améliorer les indicateurs physico-chimiques et biologiques. Or, les autres acteurs sur ce territoire ne se réfèrent pas à ces éléments pour évaluer l’état de la rivière. Les représentants de l’Etat ont des guides leur permettant d’établir techniquement et réglementairement à quoi correspond cette continuité, et l’amélioration de la biodiversité qui en découlera, avec des exemples de cas où des expérimentations ont déjà eu lieu. Des guides84 et brochures85 sont

notamment édités par l’AESN et l’Onema. On peut citer également le recueil d’expériences sur l’hydromorphologie des cours d’eau, destiné aux acteurs de l’eau et partenaires locaux, qui a pour ambition d’inciter à la mise en œuvre de nouvelles actions

83 Entretien avec la représentante de la DRIEE le 10 février 2012.

84 Agence de l’eau Seine-Normandie, 2007, Manuel de restauration hydromorphologique des cours

d’eau.

85 Onema, 2010, Pourquoi rétablir la continuité écologique des cours d’eau ?

184 de restauration physique du cours d’eau. Il regroupe sous forme de fiches, des arguments en faveur de la restauration des cours d’eau et présente plus de 60 exemples d’opérations qui ont eu lieu ces 20 dernières années. Il est le fruit d’un partenariat entre le ministère en charge du développement durable, les agences de l’eau et l’Onema86.

- Impact de l’arasement des ouvrages

Tous les participants s’accordent à dire que si les ouvrages sont détruits, le niveau d’eau dans la rivière baissera. Toutefois, dans le cas où les ouvrages seraient détruits, les acteurs locaux et les représentants de l’Etat n’envisagent pas la gestion des inondations de la même façon : les premiers pensent que, sans les ouvrages, les inondations seront ingérables et que, par conséquent, les inondations seront plus fréquentes et plus graves ; tandis que les seconds pensent qu’elles seront moins fréquentes. La destruction des ouvrages dépossèderait les gestionnaires de leur action sur la rivière. Pour les représentants de l’Etat, les ouvrages sont un obstacle à l’écologie. Tandis que ceux-ci sont persuadés que le reméandrage de la rivière participe de la qualité écologique du cours d’eau, les élus craignent que les berges s’effondrent, que le paysage ne change, et ils ne savent pas comment ils géreront la rivière ensuite.

Une étude menée par le SAGE en 2009 a montré que la suppression des vannages provoquerait un abaissement de la ligne d’eau de 80 cm87, conduisant certainement à

un effondrement partiel des berges. Des problèmes se posent donc pour les fondations de maisons. Par conséquent, les élus s’inquiètent des réactions des riverains. En effet, les éventuels effets positifs du reméandrage apparaîtront d’ici 10 à 20 ans (sans forcément que les habitants puissent les voir). Ils se demandent donc comment gérer la transition en termes d’accompagnement des usagers et des habitants, et en termes techniques pour entretenir les berges.

Par ailleurs, au début de notre étude, aucun acteur interrogé n’avait d’idée précise sur les ouvrages qu’il faudrait araser en priorité afin de restaurer au mieux la continuité écologique. Certains acteurs soulignent que certains ouvrages pourraient être détruits, mais ils ne nomment jamais précisément un ouvrage particulier qui ne serait plus fonctionnel, à titre d’exemple.

86http://www.onema.fr/IMG/Hydromorphologie/recueil_hydro.pdf

87 Etude des rôles hydrauliques et écologiques des ouvrages à vannages du Grand Morin entre

Lachy et Chauffry, 2009, Maître d’ouvrage : Syndicat intercommunal de la vallée du haut Morin.

185 Aucun membre de la CLE ne s’interroge réellement sur l’origine de l’impératif de renaturation des rivières (au-delà de la DCE). Même les représentants de l’Etat sont assez dubitatifs à ce sujet. La représentante de la DRIEE exprime : « Je ne sais pas d’où ça remonte après. Au niveau scientifique et connaissances ça a fait petit à petit son chemin. »88. Elle a une idée assez floue des concepts scientifiques à l’origine de la DCE et

de la manière dont ceux-ci s’articulent ensuite avec la règlementation.

Sur l’Orge, au contraire, le SIVOA fait état d’interrogations qui se rapprochent de celles des scientifiques, avec une réflexion sur l’origine du concept de continuité écologique.

2. L’Orge : la continuité se définit chemin faisant

Le SIVOA est le syndicat qui est le modèle pour définir ce que doit être la restauration de la continuité écologique sur ce territoire. Il est plus avancé dans les opérations de restauration que les autres syndicats. Il revendique le fait d’expérimenter les arasements en grandeur nature, afin de comprendre les mécanismes de restauration de la continuité écologique, là où l’AESN et l’ONEMA prônent simplement l’application de normes. Le SIVOA a tendance à penser que l’Agence ou l’ONEMA apprennent tout dans des « guides », qu’ils imposent les directives de loin, et qu’ils n’ont pas l’expérience ou le recul nécessaires. Le SIVOA considère qu’ils font plus du lobbying pour la directive cadre.

Dans la partie précédente, nous avons déjà évoqué que le SIVOA considère quasiment la rivière comme un être vivant. On a vu également que leur manière de gérer la rivière a évolué : d’une gestion hydraulique à une gestion écologique. Leur discours sur l’eau et la continuité écologique a également évolué.

Le responsable du service « prospective et études des milieux » à la direction des milieux naturels du SIVOA précise ainsi :

« Il y a une grande évolution, pour moi, à partir du moment où on est passé de la physico- chimie à l’hydrobiologie […] L’eau n’est plus un vecteur ou un support, mais l’eau devient un écosystème. Donc quelque chose de vivant. » ; « et puis aujourd’hui on va encore un peu plus loin […] on intègre la notion d’habitat. La notion d’habitat, directement, nous renvoie à la notion de morphologie de la rivière, de faciès, de morphologie, et donc naturellement on arrive plus récemment dans cette époque de l’hydromorphologie, la morphologie créée, générée par la force de l’eau. […] Donc on va retrouver, recréer la

186 rivière telle qu’on l’a observée il y a bien longtemps. On fait un peu cette synthèse de comment se construit une rivière naturellement, et on essaye de la reproduire. »89.

On voit donc que leur vision même de ce que signifie la continuité écologique a évolué. Ils passent de l’idée d’une continuité hydraulique, à une véritable vision de l’écosystème et de la morphologie de la rivière. Ce discours semble très proche de celui des écologues qui ont appuyé l’écriture de la DCE.

L’état de référence est défini dans un entre-soi de techniciens, par une suite d’essais- erreurs, puis ces résultats sont « vendus » aux administrés et aux élus. Leur expertise leur donne une légitimité à définir ce qu’est la continuité écologique et à la mettre en œuvre. Ils disent même aller plus loin que les services de l’Etat, qui ne s’appuie que sur des guides tout faits, tandis qu’eux s’appuient sur leur expérience.

Comme on l’a vu, le syndicat a une stratégie de « petit projet prudent ». Malgré leur discours sur l’écologie, ils choisissent de réaliser les arasements là où il n’y aura pas d’opposition et pas là où ce serait le plus pertinent écologiquement parlant. Un projet réussi est érigé en exemple qui doit permettre de convaincre les acteurs sur un autre segment de la vallée :

« Notre stratégie était de prendre un secteur, qui à notre avis était valable en termes de valorisation de milieu, et pas trop exposé à la population, et sur lequel on a essayé de faire notre maximum pour avoir quelque chose d’exemplaire, et que ça puisse nous servir pour d’autres secteurs où ce sera plus difficile. Et ça a super bien fonctionné. Aujourd’hui, pour ne rien vous cacher, on a abaissé 20 clapets sur 29, ce qui est absolument énorme. »90.

Les techniciens du SIVOA ont à présent commencé à travailler sur la trame verte et bleue, donc sur la continuité latérale. Comme ils le soulignent eux-mêmes, ce sont quasiment les seuls à avoir travaillé sur cette idée de trame et à l’avoir inscrite dans leur plan de gestion. Pour le SAGE et l’Agence, il n’est pas évident que la trame verte soit nécessairement rattachée à la trame bleue, et ils ont dû discuter et négocier avec eux pour travailler pas uniquement sur le cours d’eau mais également sur les coteaux. « Or, eux, avaient décidé de séparer complètement la trame bleue de la trame verte. Ce qui est un non-sens. Qui a des conséquences pour nous, puisqu’après vous avez l’Agence de l’eau qui vous explique : « Ça je finance parce que ça a un lien, mais là vous êtes à côté de la rivière, je ne finance plus » « c’est une zone humide » « oui mais bon c’est à côté de

89 Entretien avec le responsable du service « prospective et études des milieux » à la direction des

milieux naturels du SIVOA, le 28 mai 2013.

187 la rivière. Ou alors il faut aller dans un autre chapitre. » Vous êtes emmerdés avec ça. Alors qu’il y a une rivière, il y a une zone humide à côté, c’est normal. C’est l’interface, ce n’est pas à eux que je vais apprendre ça. Donc à un moment donné, nous on leur a expliqué que 90% - parce que nous on est en plein plan de gestion, on travaille sur les trames vertes - en fond de vallée les trames vertes et bleues sont confondues à 80%. Donc on ne peut pas ne pas mentionner dans le SAGE qu’il y a une trame verte et qu’il faut travailler sur la trame verte. Après, qu’on se donne pas des objectifs à terme, concrets, quantitatifs, parce que pour l’instant c’est abstrait pour tout le monde, et qu’il faut déjà faire la trame bleue avant de faire la trame verte, d’accord, mais au moins que ce soit inscrit. Ça a été inscrit. Il a fallu se battre. Ils n’en voulaient pas. Ils n’avaient même pas commencé à faire la trame bleue qu’on leur demandait de travailler la trame verte. »91.

3. La Marne : une vision partagée de la continuité écologique

Le syndicat Marne vive est à nouveau un syndicat qui ne compte pas ou peu de techniciens. Cependant, le territoire n’est pas le même. Il est beaucoup plus urbain que le Morin, la rivière est entièrement domaniale, et le patrimoine et l’histoire associés à la rivière ne sont pas les mêmes. Le syndicat n’est pas un ancien syndicat de riverains. Les enjeux les plus importants portés par le syndicat sont la conciliation des usages, et notamment la baignade, on l’a vu. Ceci a un impact sur la manière dont la continuité écologique est discutée sur ce territoire. Le travail avec des bureaux d’études au sein du SAGE a permis la construction, à travers les commissions thématiques, de visions partagées du territoire et de la rivière. Des ateliers spécifiques ont été réalisés pour