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1. A NATOMIE CHIRURGICALE ET PHYSIOLOGIE APPLIQUEE

1.2. Le médiastin

1.2.4. Le cœur et les vaisseaux

Le cœur et les vaisseaux sont des structures en continuité au sein de l’organisme des mammifères. Le rôle principal du système circulatoire est d’acheminer l’oxygène et les nutriments en tout point de l’organisme pour permettre les échanges nécessaires au métabolisme cellulaire. Celui-ci est composé de deux réseaux distincts en communication l’un avec l’autre : le système circulatoire sanguin et le système circulatoire lymphatique (Barone, 1996 ; Evans et de Lahunta, 2017 ; Tiret et Crépeaux, 2019).

1.2.4.1. Cœur

Le cœur est un organe de forme vaguement conique, musculaire et creux, divisé en quatre cavités.

Une cloison longitudinale – le septum – sépare le cœur gauche et le cœur droit. Une cloison transversale permet de séparer les atria, dorsaux, des ventricules, ventraux. Cette dernière est interrompue par des ostiums atrio-ventriculaires autorisant le passage du sang d’une cavité à l’autre.

Les atria sont les chambres situées à la base du cœur. Elles présentent deux zones qui communiquent largement : le corps où s’abouchent les veines, et l’auricule. Ainsi, les veines caves crâniale et caudale rejoignent l’atrium droit tandis que les veines pulmonaires s’abouchent dans l’atrium gauche (figure 12).

Les ventricules sont les vastes chambres situées à l’apex du cœur, dont émanent les artères (figure 12).

Ils sont chacun délimités par une paroi libre et une paroi septale. Les deux ventricules diffèrent par l’épaisseur de cette paroi libre : celle du ventricule gauche est en moyenne deux à trois fois plus importante que celle du ventricule droit. Chaque ventricule présente deux ostiums : un atrio-ventriculaire et un artériel. Ces derniers font la jonction entre le ventricule et l’artère principale qui en part : le tronc pulmonaire pour le ventricule droit et l’aorte pour le ventricule gauche.

Figure 12 : Conformation externe du cœur. A gauche : vue dorsale ; à droite : surface auriculaire (modifié d’après Evans et de Lahunta, 2013)

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Chaque ostium est oblitéré par une valve composée de plusieurs cuspides, qui permettent la fermeture complète lors d’un changement de pression pour réguler le flux sanguin.

Le cœur est composé de trois tuniques concentriques. De l’extérieur vers la lumière se trouvent : - l’épicarde, constitué d’une très fine lame fibreuse correspondant à la lame viscérale du

péricarde séreux ;

- le myocarde, c’est-à-dire le muscle cardiaque. Deux types de cellules le constituent : les cellules myocardiques contractiles, et les cellules cardionectrices ou cellules du tissu nodal, conductrices de l’activité électrique autonome du cœur ;

- l’endocarde, en continuité avec l’endothélium vasculaire. Il existe une zone sous-endocardique qui contient des vaisseaux et des nerfs, ainsi que les cellules du tissu nodal.

Le cœur est situé dans la partie ventrale du médiastin moyen. Il est entouré d’une séreuse qui lui est propre, le péricarde. Chez le chien, l’aire de projection du cœur se localise entre le troisième et le sixième espace intercostal, et son grand axe forme un angle de 40 degrés avec le sternum. Chez le chat, elle est située entre le quatrième et le septième espace intercostal, et l’angle évoqué avoisine plutôt les 25 degrés (Fontaine et al., 2019 ; Tiret et Crépeaux, 2019).

1.2.4.2. Péricarde

Le péricarde est l’enveloppe séreuse qui entoure le cœur et les parties proximales du tronc pulmonaire et de l’aorte ainsi que les abouchements des veines caves et des veines pulmonaires. Il permet de suspendre cet ensemble au sein du médiastin.

Il présente une structure complexe constituée de deux feuillets (figure 13) :

- le péricarde fibreux, résistant mais inextensible. Il s’unit au diaphragme à proximité du sternum par le ligament sterno-péricardique ;

- le péricarde séreux, constitué de deux lames, l’une indissociable de l’épicarde et l’autre du péricarde fibreux entre lesquelles se trouve une cavité virtuelle, la cavité péricardique. Elle contient une faible quantité de liquide (inférieure à 1 mL chez les carnivores domestiques), assurant le glissement des deux lames l’une contre l’autre.

L’association de la plèvre médiastinale, du péricarde fibreux et de la lame pariétale du péricarde séreux est appelée « sac péricardique ».

Figure 13 : Coupe de cœur et du péricarde (modifié d’après Netter, 2011)

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Le péricarde n’est pas un organe indispensable au fonctionnement cardiaque, mais il reste utile par la fixité et la protection qu’il lui confère. Il limite également la dilatation du cœur et tient le rôle de barrière contre les inflammations (Barone, 1996 ; Evans et de Lahunta, 2017 ; Fontaine et al., 2019).

1.2.4.3. Vaisseaux sanguins

Les vaisseaux sanguins permettent de véhiculer le sang à l’ensemble des tissus. Qu’ils appartiennent à la grande ou à la petite circulation, ils sont organisés en trois grandes sections : les artères, les veines et les capillaires (figure 11). Les premières distribuent le sang chassé par le cœur aux tissus, c’est une circulation centrifuge. Les secondes ramènent le sang des capillaires au cœur, la circulation y est centripète. Les derniers proviennent des ultimes divisions artérielles et forment un réseau complexe au sein des tissus. C’est à leur niveau que s’effectuent les échanges (Fontaine et al., 2019 ; Tiret et Crépeaux, 2019).

Les vaisseaux sanguins sont également organisés en tuniques concentriques, dont l’épaisseur est variable selon le type de vaisseau considéré (figure 14). Ainsi, de l’extérieur vers la lumière sont retrouvées : - l’adventice, formée de tissu conjonctif dense, comparativement d’épaisseur plus développée

dans les veines ;

- la média, formée par des cellules musculaires lisses entourées de fibres élastiques. Elle est encadrée par deux couches élastiques : la limitante élastique externe marquant la distinction avec l’adventice, et la limitante élastique interne la séparant de l’intima, dont l’épaisseur est plus importante dans les artères ;

- l’intima, constituée d’un endothélium simple pavimenteux et d’une couche conjonctive sous-endothéliale.

De nombreux vaisseaux sanguins sont retrouvés au sein de la cavité thoracique. Ainsi, l’aorte prend naissance dans le ventricule gauche à la base du cœur. Elle présente une orientation cranio-dorsale puis décrit une courbe dans le médiastin, avant de se placer ventralement à la colonne vertébrale en regard de la sixième ou septième vertèbre thoracique. Elle passe le diaphragme par le hiatus aortique pour donner naissance à l’aorte abdominale après avoir émis de nombreuses collatérales permettant la vascularisation des viscères thoraciques et de la paroi.

Figure 14 : Conformation des vaisseaux. De gauche à droite : une artère (paroi musculaire épaisse), une veine (adventice comparativement plus épaisse) et un capillaire (modifié d’après Reece et al. 2011)

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Le tronc pulmonaire, très courte artère au départ de la circulation pulmonaire, prend naissance dans le ventricule droit à la base du cœur. Il se divise rapidement en deux artères pulmonaires, chacune irriguant un poumon. Elles y pénètrent au niveau du hile, puis se ramifient en artères lobaires et continuent de suivre les divisions bronchiques en les accompagnant dorsalement.

Les veines caves ramènent le sang de la grande circulation au cœur droit. La veine cave crâniale pénètre dans le thorax par l’entrée de la poitrine, tandis que la veine cave caudale traverse le diaphragme par le hiatus du même nom pour rejoindre l’atrium droit.

La veine azygos droite est unique chez les carnivores domestiques. Elle pénètre dans le thorax par le hiatus aortique et draine les veines intercostales dorsales ainsi que le plexus veineux vertébral. Elle croise l’œsophage et la trachée avant de se jeter dans la veine cave crâniale (Fontaine et al., 2019 ; Tiret et Crépeaux, 2019).