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CÉRÉMONIAL JUDICIAIRE 0

Dans le document 1871 PUBLIÉES SOUS LE PATRONAGE (Page 97-102)

On sait que nos anciens magistrats mettaient dans l'exerc'ce de leurs fonctions une certaine pompe destinée à en rehausser l'éclat. Nos lecteurs liront donc

peut-être avec intérêt la relation du cérémonial usité au siè-cle passé dans les séances de la Justice de Farvagny.

Cette curieuse relation nous a été conservée par le secrétaire même de ce tribunal inférieur, le curial Pierre Romain Ducrest :

« USAGES QUI S'OBSERVENT AVANT LA SÉANCE DU DROIT

« A FARVAGNIÉ.

« Entre les 8 et 9 heures du matin, le Grand Métrai, (1) Communiqné par M. l'archiviste Schneuvly.

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« revêtu de son manteau de livrée, arrive au Ghâteau,

«demande au Très-Honoré Seigneur Baillif s'il lui

« plaît d'aller présider en droit? Le dit Seigneur ayant

« réparti qu'oui, le dit Grand Métrai va à l'Eglise sonner

« la cloche ordinaire pour l'assemblée du droit; ensuite

« revenant au Château, il prend le Bâton de justice et

« suit le seigneur Baillif jusqu'à l'hôtel de ville, soit au

« cabaret, et le dit Seigneur étant entré au poile (') de

« justice, il demande si tous les justiciers sont arrivés,

« et se place ensuite au haut de la table, en ordonnant

« aux Justiciers présents de prendre séance. Après

« séance prise, il commence par demander au

Lieute-« nant Baillival, (au cas que celui-ci soit absent) au

« Banneret :

«M. le Lieutenant ou Banneret! Trouvez-vous que

« nous soyons en nombre suffisant, en lieu convenable,

« et à l'heure due pour administrer droit aux requérants

« au nom et pour la part de Leurs Excellences Nos

« Souverains Seigneurs et Supérieurs de la Ville et

« République de Fribourg?

« Le lieutenant ou Banneret répond :

« Noble et Trés-honoré Seigneur Baillif! Je remarque

« que nous sommes en nombre suffisant, en lieu

con-« venable et à heure due pour administrer justice aux

« requérants au nom et pour la part de Leurs

Excel-« lences Nos Souverains Seigneurs et Supérieurs de la

« Ville et République de Fribourg et que par conséquent

« le Droit peut siéger.

« Après cette réponse du Lieutenant ou Banneret, le

« Seigneur Baillif fait brièvement la même demande

« que dessus aux autres Jurés en les appelant de suite

« chacun par son nom; et ceux-ci répondent tous,

« relativement à la réponse du Lieutenant ou Banneret :

« Bien connu, etc. (^) (11 Salle.

(2) Bien pronoucé.

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« Ensuite le Seigneur Baitlif ordonne au Grand Métrai

« qui est près de la porte, d'appeler les parties et avant

« tous autres les tuteurs, les curateurs, les pupilles, etc.

« Il est de pratique que personne ne doit entrer en

« droit sans eh avoir obtenu au préalable la permission

« du Seigneur Juge et que chaque partie qui entre, doit

« se présenter respectueusement par devant le Seigneur

« Président pour avoir la permission de prendre un

« parlier (') soit rapporteur ; permission qui s'accorde

« toujours, à moins que celui qui se présente, n'ait pas

« la permission d'entrer en Droit.

« Lorsqu'il est question d'une Connaissance à rendre,

« le Seigneur Baillif tenant le Bâton de justice en mains

« demandera les suffrages de tous les Justiciers en

com-« mençant par le parlier de la partie actrice, et ensuite

« par celui de la partie rée (^) ; après lesquels deux

suffra-« ges donnés, il s'adressera au Lieutenant, au Banneret,

« et ensuite aux autres Jurés qui sont en l'assemblée. » (<) Les parliers tétaient pria parmi les juges pour porter la parole devant les tribunaux oU les parties et leurs avocats ne pouvaient la porter sans la permission du Président.

(2) Le mot rée vient da latin reus et veut dire, comme on le voit d'ailleurs, partie défenderesse.

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L O R E T T E (1

La jolie ville que représente la gravure ci-contre, fut longtemps le lieu de pèlerinage le plus fréquenté du monde catholique ; il y arrivait fréquemment plus de 100,000 visiteurs dans le courant d'une seule année, et les pèlerinages si célèbres de St.-Jaques de Gompostelle, en Espagne, ou de Notre-Dame d'Einsiedeln, en Suisse, n'attiraient pas un pareil concours. Le nombre des pèlerins a naturellement considérablement diminué depuis les derniers changements politiques survenus en Italie, mais la venue de ces étrangers est toujours l'une des principales ressources des habitants de la petite cité.

Lorette, dans la marche d'Ancône, est bâtie sur une colline fertile, à moins d'une lieue de la mer Adriatique.

Elle compte environ 8,000 habitants , n'ayant guère d'autre industrie que d'héberger les pèlerins qui vien-nent faire leurs dévotions à la Casa santa, qu'on prétend n'être autre que la maison habtée par la Vierge Marie à Nazareth, maison que des anges auraient transportée, en 1291, de Galilée à Tersate, en Dalmatie, puis de là, trois ans après, en Italie dans un petit bois de lauriers (Laureto) \oisin de Recanati, enfln, en 1295, de C6 dernier endroit aux lieux où on la voit aujourd'hui.

Cette Casa Santa, placée au centre d'une magnifique église, commencée en 1464 et terminée en 1387, est bâtie en bois d'ébène et en briques et revêtue de mar-hte. Elle a 32 pieds de long, 14 de large, 20 d'élévation et est ornée d'un grand nombre de pierres précieuses, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. On y entre par une porte avec une grille en argent, derrière laquelle on voit une statue en bois, représentant la Vierge avec

(0 Extrait de La Famille. Lausanne, 1869.

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l'enfant Jésus. Cette statue, chargée d'or et de pierreries, est entourée des plus exquises sculptures en marbre de Carrare. Les trésors immenses de cette église, pro-venant d'ex-voto et autres libéralités des pèlerins, furent en grande partie enlevés par l'armée française d'invasion, en 1797. Bonaparte fit fermer à clef la Casa Santa, et expédier à Paris la statue de la Vierge ; mais après le coup d'Etat du 18 brumaire , il la fit remettre à sa place.

Lorette a suivi le sort de la province d'Ancône ; en '1870, on l'a séparée des Etats de l'Eglise pour la réunir au royaume de Victor-Emanuel.

Dans le document 1871 PUBLIÉES SOUS LE PATRONAGE (Page 97-102)