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Dans un désir de renouveler la forme de l’architecture résidentielle, le bungalow fait son apparition au Québec dans les années 1950, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ce type de résidence devient le modèle courant des habitations unifamiliales destinées à la classe moyenne des banlieues et connait une uniformisation à travers tout le Canada, entre autres grâce à la diffusion des plans standardisés de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). À Saint-Lambert, le bungalow constitue la production courante des promoteurs et constructeurs des années 1950 à 1970.

Le style bungalow se démarque par un plan rectangulaire sur un seul niveau de plain-pied avec le sol, couronné par un toit à deux versants à faible pente. Les espaces intérieurs sont généralement distribués de chaque côté d’un vestibule, séparant les pièces de jour et celles de nuit. Son implantation isolée, en parallèle et en retrait avec la rue, lui permet souvent de bénéficier d’une aire de stationnement le long de l’une des façades latérales, laquelle est parfois même recouverte. Le bungalow se caractérise également par une fenestration abondante, une absence d’ornementation, de même que par un ou plusieurs éléments en saillie : perron, galerie, oriel et auvent. Les nouveaux matériaux qui font leur apparition sur le marché permettent aussi de varier l’aspect extérieur du bâtiment. Les murs sont recouverts en maçonnerie de pierre ou de brique, ou encore de planche en bois, en aluminium, en plastique ou en fibre de bois.

Démontrant une certaine sobriété dans leur symétrie, les premiers modèles se sont ensuite complexifiés pour se retrouver avec des volumes et des façades dynamiques par leur asymétrie. Plusieurs variantes du bungalow sont observables, car sa forme est simple et fonctionnelle. Il peut par exemple posséder un plan carré ou en L, des niveaux décalés (split-level), un toit plat ou à quatre versants, une saillie protégée par l’avant-toit, des fenêtres en paires ou en groupes de trois, des éléments de charpente ainsi qu’une cheminée qui devient souvent le seul élément vertical de la composition. À Saint-Lambert, on retrouve même certaines variantes de bungalow jumelés avec garage mitoyen. Par ailleurs, l’arrivée du sous-sol permettra l’ajout de pièces habitables ou l’aménagement d’un stationnement surbaissé.

CONTEXTE DE DÉVELOPPEMENT À SAINT- LAMBERT Fréquence à Saint-Lambert : Très répandu

Période de construction : 1950-1975

Répartition : Secteurs Préville, Houde, Alexandra, Dulwich, Parc Victoria

Figure 23 Bungalow

CATÉGORIE CARACTÉRISTIQUES

Implantation :

Implantation isolée, ou parfois jumelée avec garage mitoyen. Maison de plan allongé et parrallèle à la rue, généralement situé au centre du terrain, avec une marge de recul avant importante. Il est fréquent de retrouver de grandes surfaces gazonnées dans la cour avant et une aire de stationnement dans la cour latérale.

Volumétrie :

Plan rectangulaire, d’un ou un étage et demi, souvent de plain-pied avec le sol. Profil bas et allongé. Présence fréquente d’un abri d’auto protégé par le toit principal du bâtiment ou parfois d’un garage fermé (1).

Toiture : Toit à deux ou quatre versants de faible pente (2), non habité, débordant des murs, pouvant protéger le porche ou servant d’abri d’auto. Revêtement en bardeaux d’asphalte.

Revêtement : Revêtement des murs varié, souvent en bois ou en brique, parfois en pierre de revêtement.

Traitement de façade :

Ornementation se limitant à la juxtaposition de différents revetements (3). Cheminée massive (4) pouvant se retrouver en façade (seul élément qui rompt l’horizontalité de la composition).

Présence d’un porche.

Ouvertures : Ouvertures abondantes et de dimensions variées, disposées de façon asymétrique. Présence fréquente d’une ouverture panoramique dans les pièces de séjour telles que le salon (5).

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3

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Variante(s)

Figure 24 Bungalow avec toit à 4 versants Figure 25 Bungalows split-level

Figure 26 Bungalow de style moderne Figure 27 Bungalow de style moderne

Figure 28 Bungalows mitoyen

Figure 29 Bungalows avec garage mitoyen

Conseils généraux :

▬ Respecter le style architectural du bâtiment pour toutes les interventions à faire.

▬ Pour éviter de dénaturer le style particulier de la toiture, conserver la forme (plat, à 2 ou à 4 versants) et la faible pente d’origine. Éviter le remplacement de la toiture originelle par une toiture à forte pente et l’ajout de pignons d’apparat.

Agrandissement :

▬ Si le volume actuel de la maison doit être agrandi, privilégier les agrandissements vers l’arrière qui conservent l’intégrité de la façade et qui respectent le profil bas et allongé représentatif de ce style.

▬ Dans le cas d’un agrandissement latéral, prévoir une implantation légèrement en retrait de la façade avant afin de permettre une bonne lisibilité du corps principal.

▬ L’agrandissement ne devrait pas être plus volumineux que le corps principal, la composition d’origine devrait toujours être mise en valeur malgré l’ajout d’une annexe.

Figure 30 Interventions à privilégier

LEXIQUE

Auvent : Petit toit généralement en appentis, couvrant un espace à l’air libre devant une ouverture.

Avant-corps : L’avant-corps est une partie d’un bâtiment formant saillie sur toute la hauteur d’une élévation. Il peut être central ou latéral selon sa position dans l’élévation.

Avant-toit : Avancée de toit, débordant d’un mur extérieur, souvent en façade et servant à la galerie.

Baie : Ouverture pratiquée dans un mur soit pour les portes, soit pour les fenêtres.

Balcon : Le balcon est une plate-forme étroite munie d’un garde-corps. Il se situe à l’étage d’un bâtiment et est accessible seulement à partir de l’intérieur de celui-ci.

Balustrade : La balustrade est une barrière, à hauteur d’appui, servant habituellement à prévenir les chutes. Elle est formée d’une rangée verticale de balustres qui peuvent être façonnés en bois, forgés de métal, coulés en fonte ou sculptés en pierre. Elle est généralement disposée le long d’une galerie ou autour d’un balcon, mais peut aussi orner le pourtour d’un toit plat. Le terme balustrade désigne par extension tout garde-corps.

Brisis : Partie inférieure en pente raide qui semble briser la forme d’un toit. Souvent vu dans le toit mansardé.

Chambranle : Encadrement mouluré en bois ou en pierre, d’une porte ou d’une fenêtre.

Contremarche : Devanture d’une marche d’un escalier (partie verticale). Peut aussi servir d’ornementation.

Corniche : Ensemble de moulures en surplomb les unes sur les autres qui se retrouvent sous un toit.

Équerre : Décorative ou non, pièce placée à angle droit. Peut servir à renforcer un assemblage ou simplement le décorer.

Fenêtre à battants : La fenêtre à battants possède des vantaux pivotants sur un axe vertical. Ils peuvent comprendre de grands panneaux de verre ou des carreaux dont la dimension varie selon les époques. Les fenêtres sont alors dites à petits, à moyens ou à grands carreaux.

Fenêtre à guillotine : La fenêtre à guillotine possède deux panneaux qui glissent à la verticale grâce aux rainures pratiquées dans son cadre. Ces panneaux peuvent être divisés en carreaux.

Galerie : Passage couvert, longeant le mur du bâtiment.

Imposte : Châssis fixe ou ouvrant situé au-dessus de la fenêtre ou d’une porte, dont il est séparé par un dormant (dans le cas d’une imposte, cette partie se nomme aussi traverse d’imposte).

Lambrequin : Bordure en bois découpé pendant aux bords d’un toit de galerie ou balcon.

Larmier : Le larmier est un terme utilisé dans l’architecture québécoise pour désigner la partie inférieure et incurvée d’un avant-toit.

Lucarne à croupe : La lucarne à pignon est coiffée d’un toit terminé par une croupe, c’est-à-dire qui comprend deux versants ainsi qu’un pan triangulaire incliné.

Lucarne à pignon : La lucarne à pignon est coiffée d’un toit à deux versants formant un pignon.

Lucarne cintrée : La lucarne à pignon est coiffée d’un toit de forme semi-circulaire.

Lucarne pendante : La lucarne à fenêtre pendante interrompt la ligne horizontale du toit. La partie inférieure de la fenêtre se situe sous la corniche du toit, dans le même plan que le mur.

Lucarne rampante : La lucarne rampante est coiffée d’un toit en appentis. Sa pente se situe dans le même axe que celui du toit, mais est moins inclinée.

Mur-pignon : Partie triangulaire d’un mur sous les pentes d’un toit à deux versants.

Oriel : Ouvrage vitré, en général en surplomb, formant une sorte de balcon clos sur un ou plusieurs étages.

Synonyme : fenêtre en baie, fenêtre en saillie, bowwindow ou bay-window Parapet : Partie verticale du mur excédant la ligne de toiture d’un édifice.

Pignon : Couronnement triangulaire ouvert au-dessus d’une fenêtre ou d’une porte; brisure triangulaire ouverte dans un avant-toit.

Planche cornière : Planche recouvrant les coins d’un bâtiment, elle est parfois assemblée et ouvrée de façon à imiter une colonne.

Porche : Construction hors oeuvre de plan à peu près carré, fermée, qui abrite la porte d’entrée et qui fait saillie du corps du bâtiment.

Tambour : Le tambour est un édicule précédant l’entrée d’un bâtiment. Associé à l’architecture

résidentielle, le tambour est une construction temporaire qui était installée pendant la saison froide afin de réduire l’arrivée d’air froid à l’intérieur de la maison.

Terrasson : Partie supérieure du toit mansardé formant une faible pente comparativement au brisis.

Toit en appentis : Le toit en appentis ne possède qu’un seul versant incliné dont la partie la plus haute s’appuie contre le mur d’une autre construction.

Toit en croupe : Le toit à croupes est formé de quatre versants. Les deux longs pans trapézoïdaux se rencontrent au sommet. Les deux autres pans, situés aux extrémités du bâtiment, sont triangulaires et de plus petites dimensions. Ils forment les croupes, qui couvrent les pignons.

Toit en fausse mansarde : Le toit en fausse mansarde imite le toit mansardé. Il ne s’agit toutefois que d’un décor appliqué prenant l’apparence d’un brisis au dernier niveau d’un bâtiment à toit plat.

Toit en pavillon : Le toit en pavillon couvre généralement des bâtiments de plan carré. Il se compose de quatre versants triangulaires formant une pointe au sommet ou un faîte très court.

Toit mansard : Le toit mansardé est composé de deux ou quatre versants dont chacun possède un brisis

partie supérieure. Le terrasson constitue la partie supérieure du versant. Il s’agit du pan le moins incliné.

On appelle ligne de brisis l’arête horizontale qui sépare le brisis du terrasson.

Toit plat : Le toit plat ne possède qu’une pente très douce vers un système d’évacuation d’eau situé au centre. Le toit peut être caché par les murs, plus hauts, du bâtiment.

Tourelle : Se développe en hauteur sur plusieurs étages. Petite tour pouvant se retrouver sous différentes formes (ronde, polygonale, carrée, à terrasse faîtière...) et incluse dans l’architecture du bâtiment.

Vernaculaire : L’architecture dite vernaculaire est celle qui est propre à une région, qui est réalisée à partir des ressources locales disponibles et qui perpétue les modes de construction traditionnels.

Volet : Panneau plein en bois et qui se referme sur le battant. Les volets peuvent être purement décoratifs et ne pas se refermer.

ANNEXE 1 PLAN DES SECTEURS D’INTÉRÊT

Limite du territoire

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