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LA BRETAGNE

Dans le document L'habitat rural du second âge du Fer (Page 171-194)

La Bretagne

. . . .

Y. Menez et T. Lorho

Cadre ge´ographique

Pe´ninsule projete´e dans l’oce´an, a` l’extre´mite´ occidentale du continent europe´en, la Bretagne peut eˆtre conside´re´e comme une re´gion pe´riphe´rique e´loigne´e des grands courants e´conomiques et culturels (fig. 111). Vue de la mer, elle occupe par contre une position strate´gique et jouxte l’une des voies maritimes les plus fre´quente´es du globe. Sa fac¸ade maritime, longue de 2 730 km, repre´sente un tiers des coˆtes franc¸aises.

Longe´e par le Gulf Stream, la pe´ninsule be´ne´ficie d’un climat doux et humide,

avec des tempe´ratures annuelles moyennes proches de 12oC. D’un point de vue

ge´ologique, elle fait partie du Massif armoricain, un massif ancien constitue´ d’un socle pre´cambrien et d’une couverture pale´ozoı¨que, modele´ par trois cycles de formation de montagnes. Il est constitue´ de roches magmatiques, me´tamorphiques et se´dimentaires, le tout faille´ et plisse´. Les paysages, tre`s varie´s, allient collines et vallons encaisse´s, coˆtes de´chiquete´es et grandes plages de sable fin, rias profondes et larges estuaires. Le re´seau hydrographique, dense, comprend plus de 560 bassins versants qui de´bouchent directement sur la mer. Les deux plus vastes sont ceux de la Vilaine et du Blavet.

sites archéologiques

0 75 km

N

Fig. 111 : Carte des sites de Bretagne (’ T. Lorho, SRA Bretagne).

L’habitat rural est traditionnellement disperse´, avec des fermes le plus souvent isole´es ou regroupe´es sous la forme de petits hameaux au milieu des terres

exploite´es. Les mutations de la seconde moitie´ du XXe sie`cle ont permis a` la

re´gion de passer d’un syste`me de polyculture et d’e´levage a` une agriculture productiviste, inte´gre´e a` l’e´conomie de marche´ et a` un puissant complexe agro- alimentaire. Comme ailleurs en France, les centres urbains voient leur popula- tion augmenter au de´triment des campagnes, avec un de´veloppement conside´- rable des zones pavillonnaires.

D’une superficie de 27 208 km2, la re´gion administrative ici prise en compte

comprend les de´partements du Finiste`re, des Coˆtes-d’Armor, d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Elle englobe les territoires attribue´s aux anciennes cite´s des Osis- mes, des Ve´ne`tes, des Coriosolites et des Riedones, ainsi qu’une petite partie de celui attribue´ aux Namne`tes.

Historique des recherches

De`s 1976, les prospections ae´riennes effectue´es par P.-R. Giot et L. Langoue¨t ont mis en e´vidence les trace´s de nombreux habitats enclos attribue´s, d’apre`s les recherches effectue´es par R. Agache en Picardie, a` l’aˆge du Fer et l’Antiquite´. Ces prospections syste´matiques, comprenant des survols et le de´pouillement des cliche´s verticaux, se poursuivent depuis sous la conduite d’arche´ologues be´ne´- voles (M. Gautier, P. Naas, C. Bizien-Jaglin...) ou de professionnels de l’Inrap (G. Leroux). Elles se traduisent chaque anne´e par la de´couverte de quelques centaines d’habitats enclos, attribuables pour plus de la moitie´ au second aˆge du Fer, si l’on en juge par les sondages re´gulie`rement effectue´s sur ce type de sites (Leroux et al. 1999).

Il a fallu, comme dans la plupart des re´gions, attendre 1980 pour que soit engage´e la premie`re fouille extensive sur l’un de ces habitats enclos, sur le site du Braden 1 a` Quimper, sous la conduite de J.-P. Le Bihan. Ces ope´rations se sont rapidement de´veloppe´es avec l’essor de l’arche´ologie pre´ventive, notam- ment sur des projets d’ame´nagements routiers. Les fouilles se sont alors le plus souvent limite´es a` la partie du site affecte´e par les travaux, sauf lorsque des fouilles programme´es ont permis, par la suite, d’achever l’e´tude de l’habitat et de ses environs imme´diats, comme a` Ploue¨r-sur-Rance et a` Paule (Coˆtes-d’Armor). Plusieurs fouilles se de´roulent de´sormais chaque anne´e sur des sites du second aˆge du Fer, dans le cadre d’ope´rations programme´es ou, le plus souvent, pre´- ventives. Les projets d’ame´nagements concerne´s sont tre`s divers. Les construc- tions de routes ou de voies ferre´es (LGV Le Mans-Rennes) sont aborde´es sous la forme de transects de territoires, dans le cadre de diagnostics syste´matiques. Les habitats du second aˆge du Fer identifie´s sont fouille´s lorsque l’e´tat de conserva- tion des vestiges et la surface du site menace´e par les travaux sont juge´s suffi- sants pour que la fouille permette de restituer l’organisation de l’habitat et son e´volution. Les projets de ZAC font l’objet de diagnostics syste´matiques lorsque l’emprise concerne´e est importante ou que la pre´sence de sites a` cet endroit ou a` proximite´ imme´diate le justifie. Les fouilles prescrites visent ge´ne´ralement la fouille exhaustive de l’habitat du second aˆge du Fer et de ses environs imme´- diats, dans le cadre de petits projets de lotissements ou de carrie`res voire, dans le cas de vastes zones d’activite´s, la fouille de plusieurs fermes et de leur terroir, comme a` Chaˆteaugiron (Ille-et-Vilaine), sous la conduite de S. Mentele et I. Catteddu, ou a` Lamballe (Coˆtes-d’Armor), sous la conduite de S. Blanchet et S. Mentele. L’histogramme des surfaces de´cape´es le montre (fig. 112) : a` des fouilles limite´es a` quelques milliers de me`tres carre´s, dans les anne´es 1980, ont

succe´de´ des fouilles aujourd’hui e´tendues a` plus de 2 ha en moyenne, prenant en compte non seulement l’habitat enclos mais e´galement une superficie e´quiva- lente de ses environs imme´diats. Cela rend possible la de´couverte de chemins, de parcelles agraires, d’annexes et de ne´cropoles e´difie´es aux alentours, parfois difficilement de´tecte´s lors des diagnostics. Un corpus significatif est ainsi pro-

gressivement e´tabli pour la pe´riode comprise entre le VIe et le Ier sie`cle avant

notre e`re et concerne´e par l’enqueˆte.

Les ope´rations pre´ventives sont concentre´es dans les principales zones d’activite´s e´conomiques, notamment le bassin de Rennes et, dans une moindre mesure, la pe´riphe´rie des villes moyennes desservies par les voies express qui longent les coˆtes bretonnes. Les fouilles re´alise´es sur les projets routiers ou ferroviaires permettent toutefois d’avoir une re´partition un peu plus e´quilibre´e du corpus sur le territoire. Les recherches programme´es prennent en compte des territoires et des sites rarement aborde´s dans le cadre de l’arche´ologie pre´ventive, qu’il s’agisse de re´sidences monumentales de l’aristocratie (Paule, Inguiniel), de peti- tes ne´cropoles ou d’habitats littoraux. Avec 43 sites aujourd’hui renseigne´s dans la base, la Bretagne repre´sente 6 % du corpus des 705 sites pris en compte dans l’enqueˆte nationale conduite dans le cadre des axes de recherches de l’Inrap. Ces sites ont e´te´ fouille´s, pour la plupart, sur une surface suffisante pour que l’on ait une ide´e relativement pre´cise de leur ampleur et de leur dure´e d’occupation. Les rares sites diagnostique´s pris en compte sont des habitats dont le trace´ des cloˆtures a pu eˆtre observe´ sur des cliche´s ae´riens, ou des sites dont la fouille a e´te´ prescrite, la fiche issue du de´pouillement du rapport de diagnostic e´tant destine´e a` eˆtre modifie´e et comple´te´e de`s que le rapport de fouille aura e´te´ remis.

Implantation des habitats et densite´ des peuplements

Les habitats ont e´te´, dans leur grande majorite´ (pre`s de 90 %), de´couverts sur des points hauts : des plateaux, des collines et des promontoires (fig. 113a). Ils sont rarement localise´s sur les sommets, mais plus fre´quemment sur des terrains en le´ge`re pente, sur le versant ou le rebord des plateaux ou encore sur des replats qui dominent les paysages (fig. 113b). Seuls 9 % d’entre eux sont implan- te´s dans des valle´es, a` proximite´ de rivie`res ou de ruisseaux. Ces donne´es, fournies par les sondages et les fouilles, confirment dans une large mesure celles issues des prospections ae´riennes. Malgre´ les difficulte´s que l’on e´prouve parfois a` dater certains des habitats dont le trace´ des cloˆtures a e´te´ observe´ d’avion, les e´tudes re´pe´te´es de microre´gions ont permis a` M. Gautier, P. Naas et G. Leroux de progresser dans la lecture des paysages de l’aˆge du Fer, sur des superficies sans commune mesure avec celles que peut aborder l’arche´ologie pre´ventive (Leroux et al. 1999 ; Naas 1999). Les six zones ateliers e´tudie´es

dans le cadre de cette publication, d’une superficie proche de 25 km2 chacune,

1985 1990 1995 2000 2005 2010 0 sur faces décapées (m 2) 5000 10000 15000 20000

25000 Fig. 112 : Moyenne des surfaces

de´cape´es en Bretagne entre 1980 et 2010. autre : 1 3 % plateau : 25 58 % vallée : 4 9 % promontoire : 4 9 % colline: 9 21% fond de vallée : 4 9 % autre : 1 2 % rebord : 11 26 % sommet: 8 19% versant: 19 44% a b

Fig. 113 : Bretagne. a : espaces ge´ographiques ; b espaces topographiques.

101 91 114 99 75 75 Saint-Brieuc de Mauron

fossés comblés : voies : enclos fossoyé divers

petit enclos carré petit enclos circulaire forme agraire ancienne

voie chemin 1 km 0 N vers Quim per vers Rennes

Fig. 114 : Re´partition des enclos, parcellaires et chemins, attribuables pour la plupart au second aˆge du Fer, repe´re´s dans la re´gion de Saint-Brieuc de Mauron (Morbihan) (’ M. Gautier et S. Jean, extrait de Leroux et al. 1999, fig. 51).

illustrent des diffe´rences, dans la forme et la densite´ des enclos, a` l’inte´rieur de chacun des terroirs e´tudie´s (fig. 114). On note toutefois quelques constantes comme la rarete´ des implantations sur les sommets et l’attirance marque´e pour les cours d’eaux. Les habitats sont pour la plupart implante´s sur des versants, des promontoires ou des replats qui dominent les ruisseaux ou les talwegs qui entaillent le bord des plateaux. La pre´sence de sources ou de ruisseaux a` quel- ques centaines de me`tres de ces sites a pu faciliter certaines activite´s agricoles, notamment l’e´levage des troupeaux.

La distance entre chaque exploitation semble comprise entre 500 m et 2 km, mais il est impossible de prouver la contemporane´ite´ de l’ensemble de ces sites. Les fouilles et les sondages re´alise´s sur plusieurs dizaines d’hectares, dans le cadre de zones ateliers comme a` Quimper, par J.-P. Le Bihan et J.-F. Villard, ou en Ille-et-Vilaine et en Mayenne par J.-C. Meuret et G. Leroux, confirment toutefois la densite´ des fermes encloses durant les deux derniers sie`cles avant notre e`re, qui atteint ou de´passe parfois celle des exploitations agricoles actuel- lement en activite´. Les vastes de´capages re´alise´s a` Chaˆteaugiron (Ille-et-Vilaine) et Lamballe (Coˆtes-d’Armor) montrent que certaines fermes e´taient, durant le

Iersie`cle avant notre e`re, distantes de quelques centaines de me`tres seulement.

Ces densite´s varient toutefois de manie`re importante d’une microre´gion a` l’au- tre, comme l’attestent les prospections ae´riennes ou les diagnostics re´alise´s pre´a- lablement a` la construction de routes ou de voies ferre´es. Les sondages re´alise´s sur une cinquantaine de kilome`tres lors de la construction de l’autoroute reliant Rennes a` Avranches n’ont ainsi de´couvert pratiquement aucune trace du second

aˆge du Fer, mais en revanche de nombreux habitats du Haut Moyen Aˆ ge. A`

l’inverse, les sondages qui s’ache`vent sur la ligne ferroviaire a` grande vitesse entre Le Mans et Rennes ont mis au jour en Ille-et-Vilaine de multiples vestiges d’exploitations rurales protohistoriques, antiques et me´die´vales, parmi lesquel- les pre´dominent celles du second aˆge du Fer. On a e´galement constate´ des densite´s plus fortes le long de voies anciennes, dont les trace´s ont e´te´ observe´s par les prospecteurs ae´riens et date´s du second aˆge du Fer par des fouilles ou des sondages, a` Quimper (Finiste`re) ou a` Paule (Coˆtes-d’Armor), ou par le lien e´tabli avec des habitats de cette pe´riode, relie´s par des chemins a` la voie. Cette convergence entre les donne´es issues des prospections, des sondages et des fouilles ne doit pas occulter les biais inhe´rents a` ces trois me´thodes d’approche de l’habitat gaulois. Hormis les trace´s line´aires, qui franchissent ne´cessairement les valle´es, la plupart des ame´nagements, qu’il s’agisse de lotissements ou de zones d’activite´s, e´vitent de s’implanter dans les zones humides moins propices a` la construction. Cela est particulie`rement vrai depuis les lois sur l’eau qui re´gissent de manie`re plus stricte l’ame´nagement de ces milieux prote´ge´s. Les sondages arche´ologiques re´alise´s en fond de valle´e ou a` proximite´ des sources et des zones mare´cageuses sont donc, de ce fait, bien plus rares que ceux re´alise´s sur les collines ou les plateaux. Ce biais, inhe´rent au processus de l’arche´ologie pre´ventive, n’est que rarement compense´ par des ope´rations programme´es, comme celle re´alise´e par D. Tanguy (2004) dans la zone humide qui borde l’habitat d’Inguiniel, dans le Morbihan. Il ne peut non plus eˆtre contrebalance´ par les prospections ae´riennes qui n’arrivent que tre`s rarement a` observer la pre´sence de vestiges dans les valle´es ou les prairies, du fait de la pre´sence de colluvions ou d’une humidite´ constante qui gomment les contrastes dans la pousse des ve´ge´taux a` l’emplacement des habitats gaulois.

Les quelques sondages et fouilles re´alise´s en Ille-et-Vilaine dans ces zones humi- des, sur les sites de Beaurade et Beauregard a` Rennes, sous la conduite de G. Leroux et J. Le Gall, ou sur les sites de Saint-Sauveur-des-Landes et d’Argen-

tre´-du-Plessis, par F. Le Boulanger et S. Toron, attestent la pre´sence d’habitats enclos dans les valle´es, a` proximite´ imme´diate de sources, de ruisseaux et de rivie`res, au moins durant les deux derniers sie`cles avant notre e`re. Si l’on en juge par les donne´es issues des valle´es de l’Oise ou de l’Aisne, la pre´sence d’habitats implante´s dans des zones de prairies humides est, en Bretagne, tre`s certainement sous-estime´e.

Rythme, morphologie et dynamisme des occupations

Les habitats de la fin du premier et du de´but du second aˆge du Fer

Le premier aˆge du Fer demeure encore, en Bretagne, une pe´riode largement me´connue, malgre´ la fouille du site de Mez Notariou sur l’ıˆle d’Ouessant (Fini- ste`re) par J.-P. Le Bihan (Le Bihan, Villard 2001). Les habitats disperse´s de cette pe´riode demeurent particulie`rement difficiles a` de´couvrir lors des prospections ae´riennes comme des sondages re´alise´s dans le cadre de l’arche´ologie pre´ventive. Les vestiges, te´nus, se pre´sentent en effet le plus souvent sous la forme de quelques trous de poteaux et fosses, similaires aux occupations date´es du Bronze final.

Ce n’est que dans la seconde moitie´ du VIesie`cle avant notre e`re que l’on voit

apparaıˆtre des habitats ruraux en assez grand nombre (fig. 115) : une dizaine en tout, soit pre`s d’un quart des sites pris en compte dans la cadre de l’enqueˆte. Ces habitats, c’est peut-eˆtre une particularite´ bretonne, semblent de`s l’origine de´li- mite´s par des cloˆtures. Il peut s’agir de palissades implante´es dans des petites tranche´es, comme sur le site de Kergariou a` Quimper, de fosse´s borde´s de talus paremente´s, comme sur les habitats de Ploue¨r-sur-Rance ou de Paule ou de murets de pierres a` Pluvigner (fig. 116). Le seul site « ouvert » actuellement fouille´ est celui de Keralio a` Pont-l’Abbe´. Mais la concentration des vestiges dans une zone pre´cise a conduit les arche´ologues qui ont e´tudie´ ce site a` e´voquer la pre´sence possible d’une cloˆture qui n’aurait laisse´ aucune trace dans le sous- sol, a` la manie`re des murets de pierre qui de´limitent l’habitat de Pluvigner (Hinguant, Le Goff 1998). La pre´sence de fosse´s discontinus sur l’habitat de Kerle´an a` Concarneau et, dans une moindre mesure, celui de Kerven Teignouse a` Inguiniel, renforce cette hypothe`se. Il est en effet possible que la cloˆture,

-700 -600 -500 -400 -300 -200 -100 0 20 25 30 35 40 0 5 10 15 20 25 30 35 40 sites par tranches de 50 ans

Fig. 115 : Nombre de sites par tranches d’occupation de 50 ans.

cimetière habitat cimetière parcelle fossé vu d'avion habitat fossé souterrain muret cour palissade grenier cour fours fours souterrains parcelle parcelle habitat fossé habitat souterrains carrière souterrain cave cimetière 1

cimetière massif rocheux

carrière massif rocheux mare cimetière 2 parcelle parcelle fossé fossé habitat habitat carrière souterrain citerne cave souterrains Pont-l'Abbé "Keralio" (29) d'après Hinguant et al., 1998

Quimper "Kergariou" (29) d'après Menez et al., 2005

Inguiniel "Kerven Teignouse" (56) d'après Tanguy 2010

Paule "Saint-Symphorien" (22)

d'après Menez 2009 Plouër-sur-Rance "Le Boisanne" (22)d'après Menez 1996

Concarneau "Kerléan" (29) d'après Hinguant et al., 2002

Pluvigner "Le Talhouët" (56) d'après Tanguy 1988

Saint-Connec "Bernoué" (22) d'après Le Cerf 1888 ; Naas 2006

0 100 m

N

fossé vu d'avion

bâtiment maison fossé chemin clôture restituée

constitue´e a` certains endroits d’un talus e´difie´ avec la terre extraite lors du creusement du fosse´ adjacent, ait e´te´ a` d’autres endroits constitue´e d’un muret de pierres. Il s’agirait d’une adaptation de la technique de cloˆture a` la nature du substrat, ce que confirment les bases de cloˆtures retrouve´es en place, a` Pluvigner, Ploue¨r-sur-Rance et Paule, comme la de´couverte de carrie`res sur les sites de Pont-l’Abbe´, Ploue¨r-sur-Rance et Paule. Les travaux engage´s pour la re´alisation de ces cloˆtures sont conse´quents : abattage d’arbres et fac¸onnement des poteaux, ouverture de carrie`res, creusement de fosse´s dont la profondeur peut atteindre 2,50 m, parfois dans un substrat compact de roche diaclase´e.

Les formes et les superficies de ces habitats sont extreˆmement varie´es. Il semble possible, toutefois, de distinguer deux types principaux d’organisation :

– les syste`mes de cours concentriques ou` la partie proprement domestique, compose´e de la maison et de ses annexes, est englobe´e dans un enclos plus vaste. Tel est le cas des habitats de Paule et de Pluvigner ainsi que, probable- ment, celui du site de Kergariou a` Quimper, meˆme si l’identification de la palissade de´limitant l’enclos pe´riphe´rique n’a e´te´ que tre`s partielle (fig. 116). L’organisation, tre`s lisible, semble re´pondre a` un projet d’ensemble mis en œuvre sans modifications notables, meˆme si des e´volutions ou remaniements ponctuels ont e´te´ identifie´s sur chacun de ces sites. Malgre´ l’absence (ou la disparition ?) de cloˆtures, l’organisation du site de Pont-l’Abbe´ rappelle celle du site de Pluvigner, avec une maison quadrangulaire proche d’un baˆtiment circulaire qui a pu constituer la partie domestique, et la pre´sence d’une cour empierre´e, d’une carrie`re et d’un souterrain plus a` l’e´cart, dans un espace qui pourrait correspondre a` la cour pe´riphe´rique. Le plan de l’habitat de Kerle´an a` Concarneau est trop incomplet pour que l’on puisse se prononcer. Seule une partie de l’enclos pe´riphe´rique a, peut eˆtre, e´te´ mise au jour ;

– les syste`mes de cours accole´es ou` viennent s’adosser a` la partie domestique d’autres enclos recelant ou non des constructions ou des annexes. Tel est le cas des sites de Ploue¨r-sur-Rance, d’Inguiniel et vraisemblablement de Saint-Connec (fig. 116). La fouille exhaustive du premier habitat a montre´ que ce dispositif re´sultait de l’extension progressive d’une implantation a` l’origine tre`s modeste par la construction de deux enclos non baˆtis, abritant vraisemblablement le be´tail ou des cultures puis, plus tard, d’un nouvel enclos abritant une maison et un souterrain. Sur le site d’Inguiniel, le trace´ des fosse´s et la localisation des

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