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4.2. ANALYSE ACCIDENTOLOGIE

4.2.2. BLESSURES MUSCULO-SQUELETTIQUES

L’incidence de blessures musculo-squelettiques est très importante : quel que soit le type de course, elle avoisine 95%.

4.2.2.1. MEMBRES INFÉRIEURS

L’incidence des blessures la plus élevée concerne les membres inférieurs avec 77,5% en course de montagne, 83,3% en trail et 93,9% en course sur route.

On observe une différence des zones anatomiques lésées selon le type de parcours. En course sur route, le genou représente le site le plus touché avec 41,2% des blessures des membres inférieurs, alors que les pathologies touchant la cuisse et la cheville constituent respectivement 27,9% et 5,8% des blessures musculo- squelettiques des membres inférieurs.

À l’inverse, en course de montagne, les pathologies de la cheville sont les plus fréquemment rencontrées avec 33,6% des blessures, suivies de celles du genou (27,5%) et de la cuisse (19,6%). Les lésions du mollet et du pied sont plus rares. En trail, les blessures du genou, de la cheville et de la cuisse enregistrent des incidences respectives de 33,4%, 30,7% et 18,6%, soit des taux proches de ceux observés en course de montagne. De la même manière, les blessures du pied (11,2%) et du mollet (5,1%) sont les moins fréquentes.

L’étude de Jacobs et al [112] a répertorié les blessures des membres inférieurs lors d’un 10 km sur route et a mis en évidence le genou comme zone anatomique la plus atteinte avec 31,7%, avant la cheville (18,3%) et le mollet (9,1%).

D’après l’étude menée par Fallon KE [113], 31,3% de la traumatologie concernent des blessures du genou et 28,1% des blessures de la cheville.

D’autres études confirment la prévalence élevée des blessures du genou, à savoir celles de Walter et al (26%), Bovens et al (25%), Marti et al (18,3%) et Koplan et al (14%). Ces données ont été recueillies, soit lors de courses sur route, soit en suivant les sujets sur une saison entière [114].

La variation du taux de blessures des chevilles (5,8% à 33,6%), entre les différents types de courses, s’explique par la diversité des surfaces et la topographie des circuits. Les courses sur route s’effectuent la plupart du temps sur du bitume, ce qui offre peu de variations pour les appuis au sol, à la différence du trail et de la course de montagne, où la cheville est en permanence sollicitée. En effet, des surfaces aussi différentes, que le bitume, la boue ou de l'herbe peuvent se succéder sur quelques centaines de mètres. À ces diverses textures de sols, il faut ajouter les portions de course en descente, qui augmentent le risque de survenue d’une lésion de la cheville.

La course sur route se distingue avec un taux élevé de blessures du genou (41,2%), qu'il est difficile de pouvoir interpréter. Parmi ce pourcentage, un certain nombre de coureurs devait présenter des gonalgies chroniques, qui se sont intensifiées durant l’épreuve. Cependant, à travers notre questionnaire, nous n’avons pas fait préciser ce cas de figure.

4.2.2.2. MEMBRES SUPÉRIEURS

Les blessures des membres supérieurs sont multipliées par trois en trail (14,9%) et en course de montagne (18,9%) par rapport à la course sur route (5,2%). Cette différence s’explique par un taux de chute beaucoup plus important en trail et en course de montagne. En effet, les descentes, associées à un terrain instable (pierrier, gravier), augmentent le risque de chute.

Les blessures aux mains sont les plus fréquentes : 90,2% en course sur route et 78,6% en trail. Il s’agit essentiellement d’excoriations et de dermabrasions de la paume des mains.

Nous avons également recensé des traumatismes du poignet : 14,2% en trail, 11% en course de montagne et 7,6% en course sur route.

Nous avons noté des blessures du coude (5,9%) en trail, ainsi que de l’épaule et/ou de la clavicule.

Aucune étude, dans la littérature médicale, ne s’est intéressée aux traumatismes des membres supérieurs dans la course à pied. Ces blessures sont systématiquement liées à des chutes. Ainsi, le risque de traumatisme des membres supérieurs en course sur route demeure faible, en raison d’une probabilité de chute réduite. Ce type de course offre généralement une surface plane, sans grande variation topographique, susceptible de provoquer des chutes.

En revanche, le risque de blessures des membres supérieurs est beaucoup plus élevé en trail et en course de montagne, particulièrement dans les portions de descente. Les zones anatomiques les plus touchées affectent les mains, qui sont d'emblée exposées pour se protéger en cas de chute. Cependant, certains sujets ont été victimes de traumatismes plus sévères, puisque nous avons pu constater des blessures des épaules, du coude ou du poignet.

4.2.2.3. VISAGE

Les traumatismes au visage et à la tête représentent 0,9% à 2,6% des blessures dans le domaine de la traumatologie. Il s’agit de blessures des yeux consécutives à un insecte volant ou à une plaie du cuir chevelu suite à un choc avec un objet externe.

Malgré des recherches sur PubMed, nous n’avons pas identifié d’articles médicaux, qui feraient référence à ces traumatismes dans la course à pied. Ce type de blessure est relativement rare, confirmé par une incidence de 0,9% en course sur route, 1,7% en trail et 2,6% en course de montagne. En trail et en course de montagne, la végétation est beaucoup plus dense, que lors d’une course sur route. Aussi, le risque d’un traumatisme oculaire par une branche ou des feuilles augmente dans ce type de compétition. Certains sujets ont été victimes de plaies du scalp, consécutives à un choc avec une branche.

4.2.2.4. THORAX/RACHIS

En course de montagne, nous avons enregistré 4 traumatismes du rachis/thorax, qui résultent de chutes lors des descentes. En trail, nous avons répertorié un seul traumatisme du thorax/rachis.

Ce genre d’accident se caractérise par sa rareté. Ils ont tous eu lieu lors de phase de descente très technique, le sol étant composé de pierrier très instable. Ces 4 sujets ont nécessité des évacuations vers des centres hospitaliers par voie terrestre. Le médecin de course a systématiquement pris en charge ces blessés. Il n’a été constaté aucun déficit, ni sensitivo-moteur, ni sphinctérien. Ces 4 accidents ont eu lieu lors de 4 courses différentes.

Nous ne sommes pas en mesure de comparer ces chiffres avec la littérature médicale, car nous n’avons pas répertorié d’articles sur le sujet.