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3. Résultats

3.6. Bioévaluation des sites

3.6.1. Bioévaluation du Bois Saint-Martin

Un état de conservation a été estimé à dire d’expert sur le site, basé sur la typicité du cortège floristique caractérisant une végétation donnée et sur l’intégrité de sa structure par rapport au type décrit dans la littérature (Catteau et al., 2010 ; Ferrez et al., 2011 ; Azuelos et al., 2013 ; Fernez et al. 2015…). De façon générale, l’état de conservation des végétations du site a été jugé moyen. Ceci s’explique de façon générale par une diversité floristique réduite (cas des herbiers aquatiques), par la présence de végétations qui s’expriment difficilement faute de gestion, par les menaces de fermeture d’une grande part des milieux ouverts, exception faite des prairies mésohygrophiles régulièrement fauchées, par l’impact du dépôt sauvage d’ordures au sein des boisements les plus proches des zones d’habitations, par l’héritage de gestion ou d’utilisation du site (travaux sylvicoles, plantations ponctuelles de résineux dans certaines parcelles boisées, présence localement d’espèces exotiques envahissantes…).

➢ Végétations à enjeux

Les végétations à enjeux identifiées au sein du Bois Saint-Martin représentent environ 106 hectares soit environ 35 % de la surface totale des végétations. La figure 6 rend compte de la répartition surfacique des végétations à enjeux par grand type de milieu au sein du Bois Saint-Martin. Les systèmes arbustifs et forestiers occupent la plus grande surface de la totalité des végétations à enjeux, à l’image de l’occupation de ces systèmes à l’échelle du site. Ils représentent ainsi plus de 70 % des végétations à enjeux du Bois Saint-Martin. Les végétations des formations herbacées, mésophiles à hygrophiles, représentent quant à elles plus de 25 % des végétations à enjeux. Les végétations aquatiques, des roselières et cariçaies et des ourlets représentent respectivement environ 0, 02 ha ; 0,3 ha et 1,2 ha soit environ 1,5 ha pour ces trois grands types de milieux.

Figure 6 : répartition surfacique des végétations à enjeux par grand type de milieu au Bois Saint-Martin La répartition des végétations par critère présentée sur le graphique (Figure 7) montre une large prépondérance surfacique des végétations HVC. Ce résultat s’explique par le fait que les chênaies acidiphiles du Quercion robori-

pyrenaicae répondent à ce critère de patrimonialité et occupent environ 65 hectares du site soit la quasi-totalité

de la surface totale des végétations concernées par cette catégorie. Les végétations APHN et ZNIEFF occupent environ 30 hectares de la surface totale des végétations à enjeux sur le site et sont constituées de 80 % de végétations des systèmes aquatiques à humides. Les végétations déterminantes pour la constitution de ZNIEFF en Île-de-France représentent environ 8 hectares de la totalité des végétations à enjeux et concernent également des végétations des systèmes aquatiques et humides. Les chênaies-frênaies fraîches du Fraxino excelsioris -

Quercion roboris occupent la surface la plus importante (plus de 7 hectares). Le reste est constitué par des

végétations ponctuelles de mares (herbiers aquatiques, cariçaies et roselières basses). Enfin, une seule végétation est concernée par le niveau d’enjeux le plus fort sur le site (APHN, ZNIEFF et HVC), il s’agit des aulnaies- frênaies de l’Alnenion glutinoso-incanae, totalisant une surface d’environ 3 hectares.

156 2813 272447 12568 771661 0 100000 200000 300000 400000 500000 600000 700000 800000 900000 Végétations des eaux douces Végétations des roselières et cariçaies Végétations des formations herbacées (gazons amphibies, pelouses et prairies) Végétations des ourlets Végétations des formations buissonnantes et arborées (fourrés et forêts)

Su

rf

ac

e (

m

²)

Figure 7 : représentation de la distribution surfacique des végétations à enjeux par critère de patrimonialité au Bois Saint-Martin

➢ Espèces patrimoniales

Six espèces répondent aux critères de patrimonialité retenus dans le cadre de cette étude :

- Deux espèces protégées en Île-de-France, également déterminantes pour la constitution de ZNIEFF dans la région et très rares : la Laîche allongée (Carex elongata) et la Lobélie brûlante (Lobelia

urens) ;

- Quatre espèces déterminantes pour la constitution de ZNIEFF en Île-de-France et assez rare à très rare dans la région : la Centenille naine (Lysimachia minima), la Laîche millet (Carex panicea), l’Orge faux-seigle (Hordeum secalinum) et le Peucédan de France (Peucedanum gallicum) ;

- Une espèce HVC : la Spirodèle à plusieurs racines (Spirodela polyrhiza), également assez rare en Île- de-France.

Toutes ces espèces sont inféodées aux systèmes aquatiques et humides de différents milieux. Tandis que le Peucédan de France (Peucedanum gallicum) est bien représenté sur le site, les autres espèces y sont localisées.

➢ Secteurs à enjeux

La localisation des végétations à enjeux et des espèces patrimoniales au sein du Bois Saint-Martin a permis de dégager les principaux secteurs à enjeux du site en superposant les deux types de données. La figure 8 représente ces secteurs, hiérarchisés de la façon suivante :

- secteurs à enjeux très forts : zones des aulnaies-frênaies (Alnenion glutinoso - incanae) ;

- secteurs à enjeux forts : regroupe le réseau de végétations APHN et ZNIEFF avec les prairies mésohygrophiles (Colchico autumnalis - Arrhenatherenion elatioris), les zones de concentration des prairies humides maigres sur sol acide (Juncion acutiflori), des espèces patrimoniales…;

- secteurs à enjeux modérés : représente les grandes étendues de chênaies acidiphiles. 3%

28%

7% 62%

Le dégagement de ces secteurs résulte de notre connaissance du site, des observations réalisées lors de nos prospections et de la localisation précise des végétations et des espèces d’intérêt sur le site. Le choix d’associations de critères ne permet pas de dégager de grands ensembles de secteurs et aurait morcelé le territoire avec différents secteurs à enjeux dispersés dans l’espace, ne permettant pas d’avoir une visualisation nette des secteurs hiérarchisés et par la même de mettre en place des orientations de gestion. Les secteurs du site ne répondant pas à ces critères ne sont pas mis en avant sur la carte.

Figure 8 : localisation des secteurs à enjeux identifiés au Bois Saint-Martin

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