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CHAPITRE 4 : CONCLUSION

4.1. Bilan

Dans cette section on va rapporter le bilan de chaque partie de la thèse.

 Introduction

Dans le chapitre d’introduction, nous avons présenté le cadre et le contexte du travail. Nous avons commencé par la mise en évidence des motivations en passant en revue des statistiques et des chiffres alarmants portant sur les menaces naturelles et humaines.

Puis nous avons introduit la notion des plans de gestion de crise. Un plan comporte essentiellement trois phases (mitigation et préparation, réponse, et rétablissement). Une étude comparative a été menée entre les systèmes de gestion des crises en France, Belgique, Luxembourg, Canada et Maroc. L’étude a montré qu’une classification de ces plans peut être faite sur la base de la portée du plan : Générique ou spécifique (Barkaoui et al., 2016).

Ensuite, nous avons introduit notre terrain d’étude, qui est l’HAD. L’historique de l’HAD en France, son évolution, ainsi qu’une idée générale sur son fonctionnement ont été présentés. Nous avons présenté aussi notre partenaire l’HAD Soins et Santé. Tous les travaux du projet PrHoDoM ont été menés en collaboration avec Soins et Santé.

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 Analyse stratégique

Cette partie a porté sur l’analyse stratégique de la phase de mitigation et préparation du plan de gestion de crise. L’objectif est de développer des outils d’aide à la décision pour supporter les décideurs pendant la phase de préparation, et leur fournir une sorte de boîte à outils et des indicateurs de support.

Une revue de littérature a été menée sur les travaux portants sur la résilience, la robustesse te la vulnérabilité des chaînes logistiques en général parce que les travaux traitants de la chaine logistique de l’HAD sont rarissimes.

Une première partie a été dédiée à la mesure et l’évaluation de la vulnérabilité des composants de la chaine logistique (acteurs et flux) en se basant sur l’évaluation de la résilience des acteurs et de la robustesse des flux. Dans la phase d’évaluation qui représente le point d’entrée de notre étude, des critères de mesures (manque de capacité IC, manque de préparation P, niveau de responsabilité R, manque de qualité Q, coût C et délai D) ont été définis. En ce qui concerne l’évaluation des critères, nous avons fait appel à l’expertise des praticiens et des gestionnaires du terrain. Toutefois, nous leur avions fournis des éléments de support sous forme d’équations ou de règles de jugements.

Un modèle d’évaluation de la vulnérabilité, baptisé VAM (Vulnerability Assessment Model), et basé sur la théorie des graphes et les calculs matriciels, a été proposé. Le modèle consiste à fournir des indicateurs d’évaluation de la vulnérabilité des acteurs et des flux. La notion de vulnérabilité dynamique d’une chaîne logistique, qui prend en compte la propagation de la vulnérabilité dans le réseau, a été introduite. En se basant sur cette vulnérabilité dynamique, nous avons synthétisé un indicateur composite qui mesure la vulnérabilité globale de l’HAD. (IFAC, 2017).

Cette phase d’évaluation représente le point d’entrée pour la deuxième partie qui porte sur la mitigation de la vulnérabilité et l’amélioration de la proactivité de l’HAD face à des crises sanitaires.

Nos analyses ont montré que les acteurs de l’HAD ne perçoivent pas une crise de la même manière. Une méthode de classification basée sur le principe 20-80 a été donc proposée et a donné lieu à 4 classes d’acteurs :

- Influents : ceux qui injectent le plus de vulnérabilité dans le réseau, - Dépendants : Ceux qui absorbent le plus de vulnérabilité,

- Critiques : l’intersection entre les deux classes des influents et des dépendants, - Neutres : Ils ne sont relativement ni influents, ni dépendants.

Sur la base de cette classification nous avons proposé des contremesures de mitigation visant à mitiger la vulnérabilité globale de la structure. Deux types de contremesures ont été proposés selon les classes d’acteurs.

Pour les acteurs influents, les leviers d’action sont la résilience des acteurs et la robustesse des flux livrés par les le influents. Des contremesures qui portent sur l’amélioration des critères (IC,

P, R, Q, C et D) ont été proposées, et une méthode de sélection de contremesures basée sur

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Pour les acteurs dépendants, un modèle de programmation linéaire mixte, baptisé optiVAM et basé sur les équations définies dans VAM, visant à minimiser la vulnérabilité globale de la structure et donnant lieu à une sélection de contremesures, a été proposé. Ces contremesures auront pour rôle de donner la meilleure régulation de l’interdépendance entre les acteurs ce qui va donner lieu à une reconfiguration temporaire des flux que l’HAD peut adopter en temps de crise.

L’étude stratégique a été appliquée sur un scénario d’étude inspiré de la réalité à savoir la grippe pandémique H1N1. Les modèles ont montré leur applicabilité et ont donné lieu à des analyses pertinentes (Soumission IJPR).

 Analyse opérationnelle

Cette partie est consacrée au développement des outils d’aide à la décision que la cellule de crise de l’HAD peut utiliser pour répondre à une crise d’origine humaine ou naturelle.

Nous avons commencé par une revue de littérature des travaux portant sur les problèmes connexes à l’HAD. Nous avons eu recours aux problèmes traités dans le cadre de la logistique humanitaire telle que :

- Le problème de localisations des abris en temps de crise, - Le problème d’évacuation des populations en danger, - Le problème de distribution des secours,

- Le problème de gestion des stocks.

Nous avons pu remarquer que l’HAD, qui représente un certain nombre de particularités méritant d’être prises en compte, n’a pas été suffisamment traitée dans la littérature.

Nous avons donc étudié deux problèmes types : - Le problème d’accès aux soins,

- Le problème d’accès aux domiciles,

Le problème d’accès aux soins, c.-à-d. de prise en charge de patients, d’administration de vaccins, d’antitoxines, d’antibiotiques, etc., est un problème que l’HAD peut rencontrer lors d’une crise de type, afflux massif, grippe pandémique, participation dans un plan blanc élargi, etc.

Pour étudier la problématique d’accès aux soins, nous avons défini, suite à la proposition de Soins et Santé, le scénario d’une attaque terroriste biologique qui consiste à administrer de la toxine botulique dans les réseaux de distribution collective de repas. L’HAD en tant qu’acteur principal du système de santé doit activement participer au plan blanc élargi.

Un modèle de programmation linaire de réponse a été proposé. Le modèle intègre la modélisation de l’aspect évolutif de l’état des patients à l’aide d’une version étendue du modèle SIR (Susceptible- Infected - Removed). Nous mettons en œuvre une possibilité de collaboration au sein du système de santé. Une mutualisation des stocks des pharmacies entre l’HAD et un hôpital conventionnel est mise en œuvre. Le dimensionnement des ressources (antitoxines, ressources matérielles, etc.) est pris en compte.

Les analyses ont montré l’impact néfaste d’un tel scénario en termes de vies humaines, et en termes de coûts pour le système de santé. Nous avons montré également la possibilité d’une

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collaboration bilatérale entre les structures d’HAD et les hôpitaux conventionnels au sein du système de santé (ILS, 2018).

En ce qui concerne le problème d’accès aux domiciles, les activités principales de l’HAD (visite infirmière, livraison de médicament, consultation médicale, etc…) sont recentrées autour de l’accès aux domiciles des patients. Pendant une crise naturelle de type crue, neige, tornades, etc., les ressources ne peuvent pas se déplacer au chevet des patients, ces activités se voient compromises. L'évacuation ou le soutien à domicile adaptatif reste la décision majeure que les gestionnaires doivent prendre afin de sécuriser leurs patients.

Nous avons proposé une méthode pour l’évaluation du risque de chaque patient en tenant compte de l’évolution de la crise dans le temps mais aussi de l’état intrinsèque du patient. Nous avons proposé également un outil visant à fournir un plan d'évacuation pour les patients à haut risque et un plan de soutien à domicile pour les patients à risque modéré.

L’outil combine un modèle de partitionnement dynamique basé sur l'évolution du risque individuel et la proximité géographique entre les patients, avec un modèle de localisation et d'affectation tenant compte des coûts fixes et des coûts variables. L’outil a été testé sur un scénario hypothétique d’une crue, et a donné lieu à des analyses pertinentes (INCOM, 2018). Enfin, pour le but de diffusion et de partage, un site web dédié au projet PrHoDom qui regroupe les principaux scénarios étudiés, ainsi que les approches proposées et les résultats obtenus, est disponible via le lien suivant : http://www.prhodom.disp-lab.fr/