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Rappel sur les tumeurs vésicales :

III. Diagnostic positif d’une tumeur vésicale :

2. Bilan biologique [41] :

2-1 Numération formule sanguine :

Elle fait partie du bilan de retentissement. Elle renseigne sur la profondeur de l’anémie en rapport avec l’hématurie. C’est un examen indispensable.

2-2 Ionogramme sanguin et évaluation de la fonction rénale :

Ils seront altérés en cas de retentissement sur le haut appareil urinaire.

2-3 Examen cytobactériologique des urines :

En cas de troubles irritatifs du bas appareil urinaire, la négativité de l’uroculture doit faire suspecter la présence d’une tumeur vésicale. Par ailleurs, l’ECBU reste un examen systématique, en particulier avant toute cystoscopie, pour éliminer une infection urinaire ou orienter son traitement si elle existe.

2-4 Cytologie urinaire :

La cytologie urinaire est un examen rapide, simple et peu coûteux [42]. Il permet de détecter la présence ou non de cellules tumorales de haut grade dans les urines avec une grande sensibilité. Elle souffre d’un défaut de sensibilité pour le dépistage des tumeurs de faible grade. Actuellement, des techniques additionnelles peuvent être proposées, à savoir le marquage des cellules avec des anticorps, la recherche de protéines ou d’enzymes dans les urines, les techniques de biologie moléculaire, d’immunofluorescence in situ ou de cytogénétique. C’est un examen opérateur dépendant, ce qui pourrait biaiser encore plus les résultats communiqués

[43]. Elle ne donne pas d’orientation particulière par rapport au siège tumoral, elle permet uniquement de suggérer la présence ou non d’une tumeur urothéliale, quelque soit son siège au niveau du tractus urinaire [4]. La cytologie urinaire, malgré ses imperfections concernant les tumeurs de bas grade, est considérée comme un outil de référence pour la surveillance des tumeurs vésicales de haut grade [4, 43].

2-5 Marqueurs tumoraux :

Selon les recommandations de l’ «International Consensus Panel on Cytology and Bladder Tumor Markers », l’association de marqueurs tumoraux à la cytologie urinaire améliore sa sensibilité [44]. Le recours aux marqueurs tumoraux faciliterait le dépistage des lésions urothéliales chez les populations à risque. Plusieurs tests sont déjà commercialisés (BTA Trak, NMP 22, uCyt +, Urovision…) ; d’autres sont toujours du domaine de la recherche. L’usage des marqueurs tumoraux simplifierait à coup sur la surveillance des tumeurs vésicales réduisant clairement le recours aux endoscopies [45]. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, aucun marqueur n’est recommandé en pratique clinique [31].

3. Bilan radiologique :

3-1 Echographie rénale et vésico-prostatique :

L’échographie rénale et vésico-prostatique est l’examen de première intention réalisé devant une hématurie macroscopique ou une manifestation urologique clinique évocatrice de tumeur vésicale. L’absence d’image au niveau vésical ne peut en aucun cas éliminer le diagnostic, elle justifie la réalisation d’une cystoscopie diagnostique [46]. Ne pouvant être considérée comme un examen de confirmation, l’échographie vésicale est un outil de dépistage. Sa sensibilité varie entre 61 et 84% pour les tumeurs supérieures à 5mm [31, 47]. Ses limites sont connues : obésité, superposition de gaz abdominaux et une vessie insuffisamment remplie. Chez les patients obèses, une échographie endo rectale peut être proposée.

Les tumeurs apparaissent comme des masses d’échogénicité intermédiaire développées au niveau de la paroi vésicale avec une extension endoluminale sous la forme d’une saillie dans la lumière vésicale. Son contour interne peut être rehaussé par un halo hyperéchogène. La disparition du liseré hyperéchogène périvésical peut témoigner du caractère infiltrant de la tumeur [48]. La réalisation d’une échographie sus pubienne à vessie pleine permet d’établir une cartographie lésionnelle, en renseignant sur le nombre de tumeurs visibles, leurs morphologie (végétantes ou papillaires) et sur leur base d’implantation (large ou étroite) [47, 48]. Elle ne parvient pas à détecter les tumeurs < 5mm, les tumeurs planes ou celles situées au niveau du dôme ou à la face antérieure de la vessie. Vu la présence de faux négatifs, l’échographie ne peut être considérée comme l’examen de référence pour le diagnostic des tumeurs urothéliales, contrairement à la cystoscopie.

L’évaluation de l’état du haut appareil urinaire est un temps capital de l’échographie abdominopelvienne. Le temps rénal permet la recherche d’une dilation des cavités pyélocalicielles ou l’association avec une lésion du haut appareil (tumeur des voies excrétrices supérieures) [48].

L’échographie peut aussi avoir un apport pronostique. En cas d’infiltration de la graisse péri vésicale, il existe une disparition du liséré hyperéchogène péri vésical. L’extension au niveau du confluent vésico-déférentiel est mieux appréciée par l’échographie endo rectale.

3-2 Urographie intra-veineuse (UIV ) :

La place de l’urographie intraveineuse pour le diagnostic initial d’une tumeur vésicale reste négligeable vu sa faible sensibilité et sa mauvaise spécificité. Elle ne détecte que 40 à 60% de l’ensemble des tumeurs [49].

Classiquement, une tumeur vésicale apparaît comme une lacune endovésicale.

L’intérêt de l’UIV serait donc l’analyse des voies excrétrices en totalité et l’étude du haut appareil urinaire : état des reins, la présence ou non de dilatation des cavités pyélocalicielles et

la présence ou non d’une tumeur des voies excrétrices supérieures. Elle n’a aucun apport concernant l’extension locorégionale de la tumeur vésicale.

3-3 Tomodensitométrie (TDM) :

Elle est habituellement réservée au bilan d’extension des tumeurs vésicales, avant la chirurgie radicale. Elle est très utile pour la détection des lésions associées du haut appareil urinaire (tumeurs des voies excrétrices supérieures et état du parenchyme rénal) [50]. Dans cette indication, l’uroscanner est considéré aujourd’hui comme l’examen de référence, en hyperdiurèse et avec des clichés excrétoires, remplaçant ainsi l’urographie intra veineuse.

Plusieurs aspects sont possibles : un épaississement de la paroi de densité variant de 30 à 50 UH avec un rehaussement plus ou moins important, une masse bombant dans la lumière vésicale ou une infiltration locorégionale.

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