• Aucun résultat trouvé

Bibliothèque Nationale de France, dessins du département des Manuscrits

PRESENTATION GENERALE DU CORPUS DE DESSINS

I. Bibliothèque Nationale de France, dessins du département des Manuscrits

Le département des Manuscrits conserve un recueil intitulé Dessins et croquis de

costumes pour les opéras représentés à Paris et à Versailles de 1729 à 1767, sous

la cote Rothschild 1462 (1519.3.12). Ce recueil contient 92 dessins de Boquet ou d’après Boquet, certains annotés au nom de l’œuvre à laquelle ils étaient destinés : 4 pièces pour Les Talents Lyriques, 1 pièce pour Les Caractères de la Folie, 1 pièce pour Zoroastre, 1 pièce pour Annette et Lubin, 4 pièces pour Ismène et Isménias, 4 pièces pour Dardanus, 2 pièces pour Scanderberg, 1 pièce pour Nays, 1 pièce pour Les Incas, 5 pièces pour Tancrède, 1 pièce pour Les Fêtes lyriques, 1 pièce pour Les

79 Amours des dieux, 3 pièces pour Ermelinde, 3 pièces pour Persée ; et les autres non annotés. Parmi ces derniers, nous pouvons signaler un dessin d’atelier de Boquet, dessin a la plume et au lavis collé sur papier bleu, représentant un enfant coiffé de plumes, et intitulé « Deux Enfans de Laitre ». En bas, à gauche du dessin, au crayon à moitié effacé, on devine la mention : Enfan De Medee. Nous ne connaissons pas le noms des enfants qui interprétèrent les enfants de Médée pour la production de Choisy en 1763. En revanche, le livret de Stuttgart mentionne bien que les enfants de Médée furent interprétés par les enfants Delaistre. Il est donc possible que ce dessin ait fait partie des propositions de Boquet pour Stuttgart en 1763. Les quatre dessins annotés au titre d’Ismène et Isménias,, tous quatre de la main de Boquet, de format in-4138, réalisés à la plume, à l’aquarelle et au lavis et collés sur papier bleu, n’étaient pas destinées à Médée et Jason, mais à l’opéra dans lequel ce ballet était inclus. Nous les incluons cependant dans notre corpus, l’œuvre formant un tout dans l’esprit des contemporains. Il s’agit d’un dessin destiné aux costumes des danseurs Leger, Compioni, Bianqui et Beal pour les fêtes de l’hymen du troisième acte ; son pendant féminin ; un dessin de costume féminin, qui ne porte aucune inscription mentionnant un nom de rôle, mais la mention en haut à gauche : « Ismenias, 1770 » et un dessin de costume pour les chœurs de prêtresses du troisième acte. Les quatre dessins portent des annotations indiquant les tissus et couleurs à employer pour la réalisation du costume. Il sont de la main de Boquet.

On peut penser que ces dessins, comme la majeure partie des dessins de ce recueil, faisaient partie de la collection de M. Paignon-Dijonval. En effet le catalogue de vente en 1822 recense outre un exemplaire in-folio de la Théorie et pratique de la

danse en général, de la composition des ballets, de la musique, etc. qui leur sont propres par Noverre, « manuscrit sur papier très bien exécuté, entièrement écrit par

M. le chevalier de Berny, d’après le manuscrit de l’auteur »139

, et un exemplaire en deux volumes in-8 des Lettres sur les arts imitateurs en général, et sur la danse en

particulier, par J. G. Noverre, (édition de Paris, 1807 )140, un portefeuille de dessins

138 Nous n’avons pas eu accès aux dessins, mais seulement à leur reproduction numérique sur la base : gallica.bnf.fr, nous ne sommes donc pas en mesure de donner leurs dimensions exactes 139 cf DE BURE frères, 1822, p. 115, n°1097

80 intitulé Habits de costume pour l’exécution des ballets de M. Noverre, dessinés par

M. Boquet, premier dessinateur des menus plaisirs du roi et décrit comme tel : « ces

dessins de format in-4 sont coloriés et collés sur des feuillets de papier bleu ; ils sont au nombre de 200 »141. D’autres dessins, conservés à la Bibliothèque-Musée de l’Opéra, qui se présentent sous la même forme, pourrait ainsi avoir la même provenance.142 James de Rothschild acheta-t-il ces dessins en 1822 ? Nous n’en avons pas la preuve, mais cela reste une éventualité.

Le recueil de cinq cent Dessins originaux, croquis d’habillement, mascarades, scènes et décorations de théâtre, exécutés par les peintres et costumiers du roi pour les ballets et les divertissements de la cour, depuis Henri III, et pour l’Académie royale de musique, depuis son établissement en 1671 jusqu’à l’époque de Louis XVI, qui comporte une note datée de 1768 et signée de LA FERTÉ, intendant des Menus (« Livre de desseins atraits et coloriés Pour habillements de théâtre et appartenant aux menus, Année 1768) conservé également au département des Manuscrits sous la côte Rothschild 1460 (1519.3.9), s’il contient aussi des dessins de Boquet, n’en présente aucun qui soit lié à Médée et Jason, ou Ismène et Isménias. La plupart des dessins de Boquet contenu dans ce volume étaient destinée à l’opéra-ballet de Rameau Les Fêtes d’Hébé. Ce recueil, selon un note du catalogue de la vente des livres de Constant Leber, (vente qui se tint du 3 au 7 novembre 1860), provient de la bibliothèque de Monsieur de Soleinne, qui, lui-même, l'avait acquis à la vente de Baptiste aîné (1761-1835), acteur du Théâtre Français. 143

Ces dessins sont d’une facture très similaire à celle des dessins proposés pour

Dardanus, et Scanderbeg, datés de 1763 et conservés dans le même recueil, et ont

la fraicheur et l’ingénuité des premiers temps de l’œuvre de Boquet. Cela dit les dessins de costumes fait pour la reprise du Persée de Lully en 1770, conservés dans

141 Idem, p. 97, n°934

142 Par exemple plusieurs dessins destinés à Enée et Lavinie, tragédie lyrique en 5 actes sur un livret de Bernard le Bovier de Fontenelle, terminé par François-Augustin Paradis de Moncrif, donnée à Paris sur la scène de la Salles des Machines, le 18 novembre 1768, Bibliothèque-Musée de l’Opéra D 216 VII

143 La vente eut lieu le samedi 3 novembre 1860, 28 rue des Bons enfants, à Paris, maison Silvestre, salle n ° 2. Le recueil portait le numéro 146.

81 le même album, également très semblables peuvent conforter l’hypothèse d’une datation de 1770, comme l’indiquerait l’inscription située au haut du dessin fol. 24